Corvol l’Orgueilleux et ses moulins

Actualités historiques

par Philippe Landry

Corvol l’Orgueilleux est traversée par le Sauzay, rivière qui vient de La Chapelle-St-André, qui traversera ensuite Trucy l’Orgueilleux, Oisy et Clamecy, où elle rejoindra le Beuvron lui-même affluent de l’Yonne.

Les moulins à Corvol avant 1800

L’historien De Soultrait cite à Corvol l’Orgueilleux deux moulins au Moyen Age : Constantii en 1205 et Bernard en 1239. Christian Guyot a trouvé qu’en 1437 existait sans doute aux Caillons un moulin de Menabre.

Dans le Bulletin de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy de 1957, M. Letinois écrit à propos d’un monastère disparu de Covol l’Orgueilleux : « En octobre dernier, les maçons de la papeterie, travaillant à l’agrandissement d’un immeuble voisin, me signalent la présence, dans les cours de cet immeuble, d’assez nombreux squelettes rangés parallèlement et ayant appartenu, d’après eux, à des sujets d’une haute stature ». Le monastère remonterait « à une période reculée du Moyen Age », sans doute bâti près de l’église qui existait en 1427. Ce monastère proche de la rivière, sans doute bénédictin, devait, conformément à la règle de l’ordre, posséder un moulin tout proche, voire dans son enceinte.

La carte Cassini dressée vers 1754 propose plusieurs moulins, tous le long du Sauzay, dans cet ordre : un le seul sous étang au Sozay, puis équipés d’un bief un aux Caillons, un aux Davids, un à la Villette, un à l’entrée du bourg de Corvol et le dernier tout de suite après ce bourg, mais le dessin est peut-être symbolique ; il est possible que les deux derniers aient occupé les sites des moulins ultérieurement connus sous les noms de Josserot et de la Porte.

L’historien De Soultrait cite à Corvol l’Orgueilleux deux moulins au Moyen Âge : Constantii en 1205 et Bernard en 1239. Christian Guyot a trouvé qu’en 1437 existait sans doute aux Caillons un moulin de Menabre.

Dans le Bulletin de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy de 1957, M. Letinois écrit à propos d’un monastère disparu de Covol l’Orgueilleux : « En octobre dernier, les maçons de la papeterie, travaillant à l’agrandissement d’un immeuble voisin, me signalent la présence, dans les cours de cet immeuble, d’assez nombreux squelettes rangés parallèlement et ayant appartenu, d’après eux, à des sujets d’une haute stature ». Le monastère remonterait « à une période reculée du Moyen Age », sans doute bâti près de l’église qui existait en 1427. Ce monastère proche de la rivière, sans doute bénédictin, devait, conformément à la règle de l’ordre, posséder un moulin tout proche, voire dans son enceinte.

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Les moulins de la Cure

Actualités historiques

par Philippe Landry

La Cure et ses moulins

La Cure et ses affluents en amont du confluent avec le Cousin ont animé un grand nombre de moulins. C’est surtout eux dont il va être question ici, avec juste quelques références quant aux moulins en aval de ce confluent (Sermizelles, Arcy sur Cure, Bessy sur Cure).

La Cure naît curieusement au-dessus d’Anost en Saône-et-Loire, à 682 mètres d’altitude, mais rapidement se développe côté Nièvre, département qu’elle traverse sur 50 km selon Vallière dans son livre de 1896 ; elle parcoura à peu près la même distance dans l’Yonne. Son principal affluent est alors le Chalaux, qui, après une course de 32 km, la rejoint à Marigny l’Église juste avant le barrage hydroélectrique du Crescent. Les autres affluents sont successivement le Lyonnet qui la rejoint au sein du lac des Settons, le Bridier ou Caillot qui la rejoint peu après cascade du Saut de Gouloux, le Vignan qui vient du bourg de St-Brisson (où il a reçu le ruisseau qui vient de l’étang Taureau), le St-Marc que nous évoquerons plusieurs fois, tous rejoignant la Cure dans la Nièvre. Ensuite deux rivières coulent essentiellement dans ce département mais rejoignent la Cure dans l’Yonne : la Brinjame à Domecy sur Cure et le Bazoche à Pierre-Perthuis. Après la Cure reçoit le ruisseau du Val du Poirier à St-Père sous Vézelay. Après avoir reçu le Cousin, elle aboutit à l’Yonne à Cravant.

Une contrée propice au développement des moulins

Surtout des moulins à eau

La Cure et ses affluents sont plutôt abondants, et globalement favorables au développement des moulins, même s’ils ont parfois été victimes de phénomènes climatiques :

– Des périodes de sécheresse. Plus un moulin était proche de la source de la rivière, plus il risquait d’en être affecté : par exemple le petit moulin de Serre à Bazoche s’arrêtait tout l’été pour cause de manque d’eau, de même qu’en 1926 le moulin Jamet d’Empury était indiqué ainsi dans une statistique : « Peu de travail l’été manquant d’eau ». Plus en aval, le risque était moins grand, ce qui a permis de développer de grands moulins.

– De violentes crues capables de ravager les barrages des moulins, voire les moulins eux-mêmes. Par exemple le moulin de Courottte à Marigny l’Église fut très abîmé par la grande crue de 1910.

– Le gel : Chevrier raconte que l’hiver 1890-91 fut tel que la Cure gela : « Les moulins ne peuvent plus travailler et un début de pénurie de farine apparaît. Il est décidé d’ouvrir les pertuis et de casser la glace ». En 1880,, M. Louis Solyveau exposa dans une lettre au Préfet : « les glaces ont emporté le barrage » de son moulin Gingon à Pierre-Pertuis (il en faisait incomber la responsabilité à la compagnie de flottage). Le barrage du moulin Gingon était construit très en biais.

Mais ces cas incidents extrêmes étaient peu fréquents: cela a favorisé qu’on construise beaucoup de moulins à eau. Rares étaient les moulins posés directement dans la rivière : nos ancêtres l’évitaient, car le cours de la rivière est inégal, sans compter qu’en cas de crue il transporte des débris dangereux. Donc le moulin à eau :

– Soit était bâti sous un étang ;

– Soit bénéficiait d’un canal appelé le bief, ce bief pouvant s’achever par un petit réservoir, comme à Chalaux.

Mais ce bief pouvait être long de plusieurs centaines de mètres.

Une particularité à noter : près d’Arcy sur Cure, l’abbaye de Vézelay a possédé un moulin dit de Roche dont la roue et les meules étaient dans un gouffre où tombait une partie de la Cure. L’association archéologique Cora a en 2003 retrouvé des débris de la roue ; le calcul de l’arc a permis d’établir qu’elle avait un diamètre de 4 mètres. 

Partout le long de la Cure les moulins à eau auront utilisé la roue : 

– La plus simple : la roue à pales droites ; l’eau arrive à hauteur de l’axe de la roue voire en-dessous. Ainsi était la roue du moulin de Railly, à Dun les Places.

Moulin de Railly

Le moulin de la Verdière à Marigny l’Église était à pales droites (dessin Jean Perrin). 

Une forme de roue à pales très élaborée consiste en plusieurs pales très proches, longues, et légèrement courbées.

– Plus élaborée était la roue à « augets » ou à « seaux » ; chaque pale est courbée et fermée, donc formant une auge. L’eau, tombant à la verticale de l’axe, la fait tourner très vite. L’inconvénient était qu’il fallait un bief plus long pour que l’eau arrive au-dessus de la roue. Mais le rendement était meilleur. Voici quelques exemples de roue par-dessus :

  • Moulin de Saloué à Dun-les-Places
  • Moulin de Savelot à Ouroux

La roue a longtemps été en bois : l’intérêt était que le meunier, formé au travail du bois, pouvait la réparer lui-même. Mais au XIXe siècle on a parfois préféré la roue en fer ; si elle coûtait plus cher, elle s’usait moins vite. Il semble qu’elle ait eu un meilleur rendement.

La roue pouvait être sous le bâtiment, mais aussi posée contre le pignon du moulin, comme à Dun les Places au moulin de Saloué.

En général ce pignon, pour qu’il résiste bien aux vibrations de la roue, a été de plus en plus construit au moins pour sa partie basse en pierres de taille.

Ruines du moulin Jamet à Empury

Un même moulin pouvait comporter plusieurs roues, comme le moulin du Saut de Gouloux.

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Les Moulins des Nièvres- Nevers

Actualités historiques Les rivières Nièvre

Rédaction et photos : Philippe Landry

Nevers

Liste des moulins connus de moi, avec la date la plus ancienne d’existence trouvée :  fin XVIIIe siècle : 21 moulins dont 11 à blé, 2 à vent, 7 à faïence, un à ciment, un à porcelaine et un à tan (selon Florenty) Chausefosse 1143, Autorisés en 1168 Pilavoine et Chapitre. Loire : vers 1200. la Ronde 1253 ; Givry 1286 ; St-Trohé (Mauvezin) XIIIe ; Martelet 1368 ; St-Arigle ou la Porte-Thirault 1382. Ninchat 1400 ; la Chévrerie 1419 ;  “moulins à chevaux” (actuelle rue Hippolyte-Taine) 1419 ; St-Nicolas 1401 ; Pont-Cizeau 1442 ; St-Gildard (Fontaine d’Argent ou la Passière) XVe ; Moulin vers la rue de l’Aiguillon 1412 ;  un moulin au confluent de la Pique et de la Nièvre 1729. Sur la carte Cassini dressée dans les années 1750 : 3 moulins sur la Nièvre en plus de Pilavoine, 3 sur la Passière et 2 sur une dérivation de la Nièvre proche de l’Eperon. La Porte du Croux 1779. Mazois 1785 ; Moulin d’Ecorce 1788 ; Taillandier 1789. Laudelle 1790. Moulin de la Pique sur Nevers en l’an IV. ; Crot 1809. La Chapellerie 1836.

Moulins à vent : tour Goguin XVIIe, 9 Piliers avant 1538 puis 1701, deux derrière le palais de justice 1770, domaine de la Mothe 1809.

Forge hydraulique derrière Pilavoine : avant 1789

  Un moulin à carton près Pont-Cizeau 1792.

Huileries Jean Tureau : 1790, Denis Dufour “entre les 2 rivières” 1790, St-Trohé 1790.  Le Petit Versailles 1795, Bourdeau 1826, Chalumeau 1855, Croix Joyeuse : 1856 ; Léonard Gourdon rue de la Barre 1874 ; rue Fontmorigny 1877 (création), rue Ste-Vallière 1882 (autre que Croix-Joyeuse), rue du Chemin de Fer 1882, rue Aublanc 1882, rue de la Raie 1882, , rue de la Chaumière 1882, Machecourt au Mouësse 1939, Bauchet av de la Gare : 1939. 

Moulins à ciment rue du Petit-Versailles avant 1804, et Lallemand quai de Loire 1861

Moulin de porcelaine (quai de Loire) 1836. Moulin dans faïencerie Ristori (l’Autruche), à vapeur et avec patouillerie vers 1840 ; moulin à vapeur rue de l’Ancien abattoir 1848. Moulin à vapeur au sein de l’établissement de subsistances de l’armée, après 1880.

Moulin à manège à écorce dans la tannerie Bourgeot 1854.

Moulins à plâtre : Paillard 1841, Renaudin au Parc 1841, Matignon 1858 ; Dubois rue des Carrières puis rue du Champ de Foire 1871. 

Moulin à broyer les os Brisset vers l’usine Gabriel Valette (actuel square Mendès-France) 1882

Moulin à grain électrique rue Ferdinand Gambon : 1940.

A l’entrée de Nevers, la Nièvre reçoit la Pique. Puis la main humaine a séparé la Nièvre à une date inconnue mais antérieure à 1466, cela à la sortie de ce qui héberge aujourd’hui l’Institut de l’Automobile et des Transports (ISAT) : 

– D’une part la rivière naturelle, au fond du thalweg, que bizarrement on appelle aujourd’hui la Nièvre bâtarde.

– D’autre part le grand bief artificiel coulant à sa droite est nommé « la Franche Nièvre ».

Franche Nièvre et Bâtarde

Comme ce qui suit ne concerne que la rivière Nièvre, j’exclus les moulins à eau de la Passière et les moulins à vent qui lui sont proches (le Ninchat sur la tour Goguin et le moulin derrière le palais de justice). J’exclus aussi les moulins qui ont pu exister sur la Loire.

Avant 1789

Les plus anciennes mentions de moulin que j’ai trouvées pour Nevers sont :

Séry, dans son livre « L’abbaye St-Martin de Nevers, écrit que par une charte de 1168, le comte Guillaume de Nevers reconnaît à l’abbaye, au prieuré St-Etienne et au chapitre de la cathédrale le droit de posséder chacun un moulin mû par les eaux de la Nièvre, tandis que lui-même possède déjà probablement un moulin le plus près possible de son château, donc soit au Pont-Cizeau dit aussi de la Ville, soit plus en aval au droit de son château dans le site de ce qui s’appellera bien plus tard le Moulin S-Nicolas… ou deux moulins à chacun de ces endroits.

On peut donc émettre l’hypothèse qu’existent juste avant 1200 mus par la Nièvre :

– A l’entrée de Nevers :

. sur la Bâtarde Nièvre un moulin à l’abbaye St-Martin, donc celui qui lui appartiendra des siècles,  Pilavoine, 

. sur la Franche Nièvre un moulin au prieuré St-Etienne, je suppose le Martelet.

– Plus loin sur la Bâtarde Nièvre le moulin du Chapitre à côté de la tour St-Trohé, le moulin du Pont-Cizeau.

– Plus loin, sur la Nièvre réunifiée, le moulin St-Nicolas.

-1024 : le prévôt Gérard, neveu de feu l’évêque Roclene, tenant en bénéfice l’abbaye de St-Trohé, y dispose de biens dont un moulin à St-Trohé (futur moulin du Chapitre).

– En 1075 : un fief de “Vieux-Moulin ».

Le dossier H190 des Archives Départementales semble indiquer que le moulin de la Ronde existait en 1253. En 1382 on parle plus volontiers des « moulins St-Arigle » que des « moulins du Pont-Cizeau ».

En 1433, des « barrières contre les ennemis sont faites dans la rivière de Nièvre entre les moulins du Chapitre et ceux de l’abbaye St-Martin » Cela implique qu’en cas de siège le moulin Pilavoine aurait été sacrifié. En 1401 et 1402, la ville finance des réparations de murs « contre les moulins du pont de Nièvre » (Comptes de la ville de Nevers, Médiathèque municipale, NM 1284).

En 1442 l’abbaye de St-Martin se construit un moulin proche de celui du Pont-Cizeau, mais sur la Bâtarde Nièvre, à qui elle semble donner dès le début une forme ronde, d’où son nom de moulin de la Ronde. Curieusement, ce n’est pas le comte de Nevers qui fait une difficulté, mais le chapitre de la cathédrale. C’est qu’il possède toujours son moulin près de la tour St-Trohé, où il dispose rien moins que de 4 roues, et donc il hurle à la concurrence déloyale.

En 1467, l’abbé de St-Martin perd un procès contre le chapitre et le comte à propos du moulin proche de l’église St-Arigle (logiquement ce serait un des moulins du Pont-Cizeau).

Notons que les comtes de Nevers ont possédé le moulin à vent du Banlay, apparemment pour cela nommé le « moulin des Comtes ». Comme ils sont devenus ducs en 1538, cela impliquerait que le moulin existait avant cette date. J’en parle ici parce qu’il était lié au moulin à eau de la Pique (voir à Coulanges).

Le plan de 1566 me semble indiquer à Nevers : un ou deux moulins dans l’ensemble Pilavoine-Martelot, un moulin au Pont-Cizeau, un ou deux adossés au pont St-Nicolas.

Extrait du plan de 1566 – Site de Pillavoine et Martelot
Site du Pont-Cizeau
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Les Moulins des Nièvres

Actualités historiques Les rivières Nièvre

Urzy et les communes à l’est de la Nièvre unifiée

Texte de Philippe Landry

Liste des moulins connus de moi, avec la date la plus ancienne d’existence que j’ai trouvée :  Le Vivier vers l’an 1000. 1075 fief de « Vieux Moulin » ; molendinum de Fossa 1130 (Contres) ; La Fosse (Moyen Age) ; Demeurs forge 1325 (moulin à Demur 1339) ; Breugne 1327 ; molendinum Albeys 1339 ; moulin Neuf 1392 ; Le Foulon : XIVe ; Le Greux : forge 1509  ;  Niffond 1509  ; Foulon de Chantemerle avant 1645 ; Luanges : moulin à blé XIVe, papeterie 1636 (création) ; Brayne XVIIe siècle ; Bocard vers 1800 ; Urzy moulin d’Ecorce 1840 ; Moulin de la Forge  1851. Moulin à pulvériser la chaux 1889, 2 en 1899 tenus l’un par M. Tort, l’autre par M. Boule.

Géographie

La plupart des moulins et autres usines hydrauliques d’Urzy ont été alimentés par les eaux de la Nièvre. Cependant il faut les citer en deux groupes :

. D’une part les établissements en amont du château des évêques de Nevers  chacun avait son bief : il s’agit de Contres au Moyen-Age, plus sûrement Demeurs puis Le Greu.

. D’autre part ceux en aval du château des évêques : Le Vivier, la Fosse et le Foulon de la Fosse, Luanges, tous les quatre furent sur le même bief ; celui-ci, qui commence en fait un peu en amont du château, dont il alimenta les douves, est long d’environ 3 kilomètres.

La Nièvre reçoit le Mussy à Contres, à la limite de Parigny les Vaux et Urzy. Une première difficulté : un moulin y exista, mais nul ne sait s’il tira sa force du Mussy ou de la Nièvre ; deuxième difficulté : ce moulin devint un haut-fourneau, mais celui-ci fut un jour transféré à La Fosse. Pour tout arranger, au Moyen-Age le moulin de Contres fut dit aussi de la Fosse : on peut se demander si le même nom « de la Fosse » n’a pas été donné à deux sites géographiques très différents, et très éloignés l’un de l’autre (c’est arrivé dans d’autres endroits).

Toutefois, les moulins que le Mussy a alimentés à Parigny, je les évoque dans notre premier cahier, celui de la Nièvre de Champlemy, car la plupart des ruisseaux de Parigny lui sont affluents.

La Nièvre reçoit sur Urzy un autre cours d’eau, celui qui descend de l’étang de Niffond, lequel est situé sur Varennes-Vauzelles, mais ses deux moulins, Niffond et Chantemerle, furent sur Urzy.

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Liste de moulins de la Côte d’Or en l’an II

Actualités historiques

par Philippe Landry

Notre ami Jean-Claude Néant vient d’offrir à notre association un gros livre publié par le Centre historique des Archives Nationales en 1998 : 

« Energie et subsistances.

 Enquête sur les moulins à blé. An II-1809. 

Inventaire des articles F20 290 à 296 et F10 226 et 310 »

Entre 1791 et 1809, à plusieurs reprises, le gouvernement a consulté les administrations locales pour savoir de combien de moulins à blé (et uniquement eux) chaque département disposait. Ce livre regroupe les réponses de chaque commune, toutes étant classées par ordre alphabétique. 

Les réponses étaient assez peu fidèles ; la Côte-d’Or n’a quelque peu répondu que pour l’an II (1794) et 1809. Voici donc pour ces années-là la liste des communes de la Côte-d’Or recensées dans cet ouvrage, avec pour  chacune le nombre de moulins indiqué.

Celles citées pour l’an II, et sont recensées par les dossiers F10-310 et  F20- 290 des Archives Nationales. La statistique de 1809 est issue du dossier F20 – 296. 

Ces deux dossiers sont consultables aux Archives Nationales, peut-être accessibles par internet. Pour consulter sur place, il est prudent de prendre rendez-vous.

Vu l’incertitude des réponses des administrations locales, lorsque l’ouvrage indique un seul moulin se méfier : d’autres moulins peuvent exister et fonctionner, sans être recensés. C’est net pour plusieurs communes dont on sait qu’en 1809 elles avaient plusieurs moulins à eau à blé.

Particularité pour la Côte-d’Or, un tableau reproduit indique le nombre de moulins par arrondissement en 1809 (F20 – 296) : 

Beaune : 265 moulins à eau dont 18 à roue horizontale, 4 moulins à vent.

Châtillon sur Seine : 135 moulins à eau dont 7 à roue horizontale, 17 moulins à vent.

Dijon : 355 moulins à eau dont 12 à roue horizontale, 3 moulins à vent.

Semur en Auxois : 235 moulins à eau, dont 26 à roue horizontale, 9 moulins à vent.

Les carrières d’où viennent les meules sont également précisées. La Seine et Marne vient en premier, mais plusieurs lieux de Côte-d’Or sont cités : Dijon, Semur en Auxois, Montbard, Châtillon sur Seine, Saulieu… On remarque aussi Auxerre et Joigny dans l’Yonne.


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Liste de moulins de l’Yonne en l’an II

Actualités historiques

par Philippe Landry

Notre ami Jean-Claude Néant vient d’offrir à notre association un gros livre publié par le Centre historique des Archives nationales en 1998 : 

« Energie et subsistances.

 Enquête sur les moulins à blé. An II-1809. 

Inventaire des articles F20 290 à 296 et F10 226 et 310 »

Entre 1791 et 1809, à plusieurs reprises, le gouvernement a consulté les administrations locales pour savoir de combien de moulins à blé (et uniquement eux) chaque département disposait. Ce livre regroupe les réponses de chaque commune, toutes étant classées par ordre alphabétique. 

Les réponses étaient assez peu fidèles ; l’Yonne n’a quelque peu répondu que pour l’an II (1794) et 1809. Voici donc pour ces années-là la liste des communes de l’Yonne recensées dans cet ouvrage, avec pour  chacune le nombre de moulins indiqué.

Les rares citées sont seulement pour l’an II, et sont recensées par le dossier F 20-293 des Archives Nationales.

Ce dossier est consultable aux Archives nNtionales, peut-être accessible par internet. Pour consulter sur place, il est prudent de prendre rendez-vous.

Vu l’incertitude des réponses des administrations locales, lorsque l’ouvrage indique un seul moulin, se méfier : d’autres moulins peuvent exister et fonctionner, sans être recensés. C’est net pour plusieurs communes dont on sait qu’en 1809 elles avaient plusieurs moulins à eau à blé.

 

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Liste de moulins de la Saône-et-Loire an II et 1809 (Sélection)

Actualités historiques Non classé

par Philippe Landry

Notre ami Jean-Claude Néant vient d’offrir à notre association un gros livre publié par le Centre historique des Archives nationales en 1998 : 

« Energie et subsistances.

 Enquête sur les moulins à blé. An II-1809. 

Inventaire des articles F20 290 à 296 et F10 226 et 310 »

Entre 1791 et 1809, à plusieurs reprises, le gouvernement a consulté les administrations locales pour savoir de combien de moulins à blé (et uniquement eux) chaque département disposait. Ce livre regroupe les réponses de chaque commune, toutes étant classées par ordre alphabétique. 

Les réponses étaient généralement assez peu fidèles, mais par rapport aux autres départements de Bourgogne la Saône-et-Loire a plutôt bien répondu que pour l’an II (1794) et 1809. Voici donc pour ces années-là une sélection de communes de la Saône-et-Loire recensées dans cet ouvrage (je n’en livre en effet ici qu’une partie), avec pour  chacune le nombre de moulins indiqué.

Les rares citées pour l’an II sont recensées par le dossier F 20-293 des Archives Nationales.

Celles de 1809 par le dossier F20 – 296. x

Ces deux dossiers sont consultables aux Archives Nationales, peut-être accessibles par internet. Pour consulter sur place, il est prudent de prendre rendez-vous.

Vu l’incertitude des réponses des administrations locales, lorsque l’ouvrage indique un seul moulin en 1809 et aucun en l’an II, se méfier : d’autres moulins peuvent exister et fonctionner, sans être recensés. C’est net pour plusieurs communes dont on sait qu’en 1809 elles avaient plusieurs moulins à eau à blé.


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Liste des moulins de la Nièvre

Actualités historiques

par Philippe Landry

Notre ami Jean-Claude Néant vient d’offrir à notre association un gros livre publié par le Centre historique des Archives nationales en 1998 : 

« Energie et subsistances.

 Enquête sur les moulins à blé. An II-1809. 

Inventaire des articles F20 290 à 296 et F10 226 et 310 »

Entre 1791 et 1809, à plusieurs reprises, le gouvernement a consulté les administrations locales pour savoir de combien de moulins à blé (et uniquement eux) chaque département disposait. Ce livre regroupe les réponses de chaque commune, toutes étant classées par ordre alphabétique. 

Les réponses étaient assez peu fidèles ; la Nièvre n’a quelque peu répondu que pour l’an II (1794) et 1809. Voici donc pour ces années-là la liste des communes de la Nièvre recensées dans cet ouvrage, avec pour  chacune le nombre de moulins indiqué.

Les rares citées pour l’an II sont recensées par le dossier F 20 -292 des Archives Nationales.

Celles de 1809 par le dossier F20 – 296. x

Ces deux dossiers sont consultables aux Archives Nationales, peut-être accessibles par internet. Pour consulter sur place, il est prudent de prendre rendez-vous.

Vu l’incertitude des réponses des administrations locales, lorsque l’ouvrage indique un seul moulin en 1809 et aucun en l’an II, se méfier : d’autres moulins peuvent exister et fonctionner, sans être recensés. C’est net pour plusieurs communes dont on sait qu’en 1809 elles avaient plusieurs moulins à eau à blé (par exemple Nevers) : or l’expression « moulin à eau » est au singulier. Toutefois cela a l’effet positif de nous indiquer des moulins existant en 1809 : par exemple nous n’avions pas jusqu’ici trouvé de moulin à Chazeuil avant 1896, ni  de moulin à Huban sur la commune de Grenois, ni de moulin à eau sur Lanty, ni de moulin à vent à St-Benin d’Azy, etc..

En tout état de cause, ce livre nous permet de remettre à jour le grand index des moulins de la Nièvre que nous avions mis sur notre site internet il y a quelques années. Nous en préparons une nouvelle mouture.

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La Nièvre d’Arzembouy

Actualités historiques Les rivières Nièvre

Textes et photos de Philippe Landry sauf indication contraire

Les moulins es rivières Nièvre

Nièvre d’Arzembouy, Nièvre de St-Franchy et Petite Nièvre, Nièvre de Champlemy, Nièvre de Bourras, etc… toutes ont animé quantité de moulins. Nous en livrons ce que nous avons pu établir de leur histoire dans notre bulletin semestriel, et dans une série de « cahiers », dont voici le premier numéro.

Particularité importante dans l’histoire de ces moulins : en raison de l’abondance de minerai de fer, des forêts fournissant le combustible des hauts fourneaux, et de l’eau pour faire tourner les roues, beaucoup ont un jour été transformés en forges hydrauliques “industrielles”, ou celles-ci sont devenues moulins. La roue faisait tourner un “arbre à cames”, qui :

– Ouvrait les soufflets, 

– Faisait tomber un marteau sur le minerai pour une première épuration (c‘est alors un bocard ou patouillet),

– Faisait tomber le fameux gros marteau dit martinet sur la pièce métallique en fusion pour lui donner forme,

– Faisait tomber un marteau sur le “laitier” (résidu de la forge) ; le moulin s‘appelait alors “moulin à laitier” ou bocard à laitier.  Il fournissait un sable qu’on utilisait dans le moule des pièces métalliques, par exemple les canons (on parlait alors de moulin à sable). Mais ce sable, parfois nommé mâchefer, entrait aussi dans le soubassement des routes ou dans les rives des canaux.

Cependant, nous ne rentrons guère ici dans le détail du travail du fer, attendu que d’excellentes études lui ont été consacrées : 

– les bulletins annuels des Amis du Vieux Guérigny (sans compter l‘exposition qu‘ils présentent chaque été)

– “Les forges de la Chaussade à Guérigny” de Jean André Berthiau, édité par la Camosine.

– “Forges et forgerons en Nivernais et en Berry”, de Raymond Robin

– “La Nièvre royaume des forges”, sous la direction de Francis Dreyer qu’a publié le Conseil général dans la collection “Musées”

– “Le Fer en Nivernais, Age d’or et déclin, 17e-19e siècles”, de Claudius Gabard et Jean-Louis Carnat, ainsi que “La vie quotidienne des ouvriers des forges en Nivernais au XIXe siècle”, par Guy Thuillier, deux ouvrages édités par le Centre de documentation pédagogique de Nevers.

Le travail du fer est très important autour de Prémery : vers 1790 l’ensemble des forges de Prémery, de Lurcy le Bourg et de Sichamps emploie 300 ouvriers  (AD 1 L 243).

Les Nièvre en amont de Prémery

Oulon

La carte Cassini montre un moulin sous l’étang d’Oulon. Les eaux en disparaissent ensuite dans le sol, mais le relief suggère qu’elles doivent rejoindre la Petite Nièvre en aval de Lurcy le Bourg.

En 1665, le seigneur Charles de Chéry loue ce moulin d’Oulon, dit des Chaulmes, à Jean Baulmier, “moulinier”, avec bâtiment, maison, roue, rouages, biez, chaussée, moyennant “neuf vingt vingt livres” à régler par 4 quartiers de 45 (dont en fait 4 fois 45 livres). Toutefois le preneur devant faire son affaire de toutes les réparations (Archives Départementales, Archives de l‘Hôtel-Dieu, B 25). En 1669, tout le village d’Oulon tombe dans l’escarcelle de Charles Roy. Plus tard, par testament, Charles Roy lègue le moulin à l’Hôtel-Dieu de Nevers (ce qui prend effet en 1708). C’est pourquoi le moulin apparaît plus tard dans l’inventaire des biens de l’hôpital général de Nevers. En 1883, il lui rapporte le revenu fiscal net de 1035 f (un grand moulin, donc). Il n’en est pas moins converti en bâtiment rural en 1890 (AD, 3P 203/ 3 et 4)

Giry

Liste des moulins connus de nous, avec la date la plus ancienne d’existence trouvée :  forge de Giry : 1598 ; Gipy 1754 (B84) ; 2 moulins à Giry en 1882.

En 1754 fonctionne le moulin de Giry (AD B86).

1873 : on  vole un sac de blé à un meunier de Giry nommé Legland.

En 1882, Giry compte deux moulins et un bocard à Gipy, mais qui disparaît bientôt. Les deux moulins de Giry appartiennent au prince de Beauveau, celui du plan cadastral 558 rapporte 260 F, et celui du plan 1520, 175.

En 1883, ces deux moulins emploient deux ouvriers, rémunérés de 2 à 3 F par jour (AD, M 6316).

 Cependant le second de ces moulins, après que son revenu est monté à 476,25, est “en ruines” en 1894. Passé à Robert de Mun, le premier lui rapporte 400 F en 1895 ; il est cité comme fonctionnant dans le Dictionnaire Vallière de 1896. Le meunier s’appelle Jean Lorcery, mais le moulin est démoli en 1901, Lorcery devenant menuisier. Par “démoli” il faut entendre que l’outillage est démonté et dispersé : le bâtiment du moulin de Giry demeure une imposante construction avec un aspect “forteresse”, juste sous le fameux château de Giry, en contre-bas de la route. (AD, 3P 127/4). 

Le fait qu’il y ait eu deux moulins sur le site de Giry entraîne une complexité dans la recherche. En effet, le « moulin de Giry » a été tenu par une grande famille de meuniers, les Bernard, dont 4 générations s’y sont succédé. C’est ce que nous apprend la revue généalogiste Blanc Cassis, dans son numéro du 1er trimestre 2019 où elle consacre des notices à plusieurs soldats nivernais morts à la guerre de 1914-18 ; à propos d’Auguste (dit Pierre) Bernard, elle le définit comme « meunier » au moment de sa mobilisation, et donc issu de 4 générations, en particulier son grand-père Jean Bernard, qui « avait exploité le moulin de Giry dès le début du XIXe siècle ». Comme le moulin de Giry semble fermé en 1901, il est probable que Pierre se place comme meunier dans d’autres moulins. Au demeurant, la notice nous apprend que sa mère est déjà veuve ; peut-être la cessation de l’exploitation a-t-elle été consécutive à la mort du père de Pierre ?

En tout cas on a deux noms de meunier dans une brève période à la fin du XIXe siècle (Lorcery et Bernard), chacun ayant tenu un des deux moulins du site de Giry.

Moussy

Liste des moulins connus de nous, avec la date la plus ancienne d’existence trouvée :  un moulin à vent avant 1789 ; huilerie Paul Abord 1878 ; Bertrand huilerie 1939

Des carrières de grès ont été exploitées à Moussy, pour en extraire des meules, ce qui a valu au village de s’appeler au XIXe siècle Moussy les Meules (Flohic). Christophe Girodet écrit dans « Moulins des villes et moulins des champs en Nivernais à la fin du Moyen Age » (paru dans les Annales de Bourgogne, tome 84 fascicule 4, de 2012) : « Les carrières de meules du petit village de Moussy ont fourni des meules pour plusieurs moulins de la châtellenie de Montenoison », notamment en 1381-82 pour un « moulin de Treigny » (le meulier est Perrin Soudin), et en 1394-95 pour un autre de Lurcy le Bourg ; des meules de Moussy sont vendue à l’évêque d’Auxerre pour un de ses moulins de Cosne, et en 1420 à la ville de Nevers pour ses moulins à chevaux (meulier Jean Guillaumot).

Moussy ne semble pas avoir connu de moulin à eau. La matrice cadastrale 3P 184/4 indique une huilerie Paul Abord, démolie en 1878, lieu-dit “Le Château”, au revenu fiscal net de 150 F. Il est improbable que Bertrand, l’huilier repéré en 1939, ait pris sa succession.

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La Nièvre de Champlemy

Actualités Actualités historiques Les rivières Nièvre

Textes et photos : Philippe Landry, sauf indication contraire

Les moulins des rivières Nièvre

Nièvre de Champlemy, Nièvre d’Arzembouy, Nièvre de St-Benin, Nièvre de St-Franchy et Petite Nièvre, Nièvre de Bourras, etc… elles ont animé quantité de moulins. Nous en livrons ce que nous avons pu établir de leur histoire dans cette série de 5 cahiers, aujourd’hui celui consacré à la Nièvre de Champlemy.

(Lorsqu’une commune possède une  rivière non affluente à la Nièvre, les moulins de celle-ci ne sont pas étudiés).

Les moulins des Nièvre ont connu une grande diversité d’activités. Ils ont évidemment surtout travaillé le grain de blé pour fournir en farine panifiable la population. Mais les moulins broyaient aussi les céréales secondaires (orge, avoine) pour nourrir les animaux. 

Très souvent le moulin à grain disposait d’une annexe pour transformer en huile la noixou ou la noisette et plus encore la navette (une fleur jaune de la famille du colza).

On rencontrait aussi des foulons : dans une cuve pleine d’eau, on mélangeait la laine, le chanvre et de « l’argile à foulon ». La roue du moulin, grâce à l’arbre à cames, faisait tomber et retomber dessus un gros marteau, cela pendant trois jours. Il en sortait une « étoffe », les derniers temps assez médiocre, dont on faisait le feutre des chapeaux, l’épais manteau des paysans, et les couvertures des chevaux.

On rencontrera quelques moulins à papier ou à carton, et plus encore de moulins ayant pulvérisé la matière à faire le vernis des faïence, ce pourquoi on les appelait « moulins à faïence » ou « à blanc ».

Importance du travail du fer

Particularité importante de la vallée de la Nièvre : en raison de l’abondance de minerai de fer, des forêts fournissant le combustible des hauts fourneaux, et de l’eau pour faire tourner les roues, la vallée a connu un grand nombre de forges hydrauliques “industrielles”. La roue faisait tourner un “arbre à cames”, qui :

– Ouvrait les soufflets, 

– Faisait tomber un marteau sur le minerai pour une première épuration (c‘est alors un bocard ou patouillet),

– Faisait tomber le fameux gros marteau dit martinet sur la pièce métallique en fusion pour lui donner forme,

– Faisait tomber un marteau sur le “laitier” (résidu de la forge) ; le moulin s‘appelait alors “moulin à laitier” ou bocard à laitier.  Il fournissait un sable qu’on utilisait dans le moule des pièces métalliques, par exemple les canons (on parlait alors de moulin à sable). Mais ce sable, parfois nommé mâchefer, entrait aussi dans le soubassement des routes ou dans les digues des canaux.

Cependant, nous ne rentrons guère ici dans le détail du travail du fer, attendu que d’excellentes études lui ont été consacréesn notamment par Les Amis du Vieux Guérigny.

Notons toutefois que souvent un moulin est devenu une forge hydraulique et réciproquement ; ce sera indiqué aussi souvent que possible. En outre, les anciens parlaient volontiers de « moulins à fer ».

Les moulins à vent

La vallée de la Nièvre a connu quelques moulins à vent. Nous les citerons ici parce qu’en général ils étaient construits pour remédier au chômage auquel contraignaient les moulins à eau les périodes de sécheresse

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