Nouvelles meunières n°55

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Fête au moulin de Rémilly

Nos amis du moulin de Rémilly, qui se sont constitués en l’association « Le Limon », ont présenté une fête tout l’après-midi du 31 juillet. L’occasion de présenter le moulin avec notamment :

  • Sa façade côté cour, celle dans laquelle se présentait le client. La partie moulin est au fond à gauche. M. Bougrier, qui tient le gîte rural du moulin de Commagny à Moulins-Engilbert, nous a fait remarquer que le grand mur du moulin était solidifié en haut par des tirants métalliques, comme le sien ; en effet, les moulins étaient édifiés en tenant compte des vibrations que les mouvements de la roue leur faisaient subir, d’où l’intérêt de ces tirants.
  • Du pont, la végétation ayant été enlevée, on aperçoit à nouveau le moulin, dont la sorte de tour qui surmontait la turbine. 
  • Nos amis ont dégagé les vestiges de la dite turbine, dont le dessus a été retiré ; ce qu’il en reste sur place est très érodé.
  • Une meule entière est à observer dans l’arrière-cour (en fait là où jadis était un plan d’eau). On remarque qu’elle est monolithe (d’une seule pièce), donc sans doute antérieure à 1800. 

C’était une meule travaillante puisqu’on reconnaît les orifices qui permettaient à l’arc de la potence de la retourner.

  • Les morceaux d’une meule ; également monolithe, elle a été brisée nous ignorons dans quelle circonstance.

C’était aussi une meule travaillante.

  • Dans la cour sous un buisson est une meule à huile qui finira bien par être extraite pour la mettre en valeur. 

Elle nous rappelle qu’à une époque le moulin avait deux productions : farine de blé et huile.  

La fête finissait par le tour de chant d’un amateur de folk song, capable de composer et d’écrire des chansons dans ce style, et consistait en la présentation d’une exposition de photos, fort belles, et en la présence de peintres : à eux de représenter le moulin tel qu’il les inspirait. En fin d’après-midi, les peintres ont exposé les œuvres qu’ils venaient de réaliser, dont :

  • Christian (il ne signe ses tableaux que de son prénom) a aimé le moulin pour ses couleurs.
  • Jean-Marie Notebaert, lui, a préféré travailler au fusain. J’ai fait la photo au moment où il venait de retourner le tableau pour mieux en travailler le haut. Sa vision du moulin est tout à fait surprenante, mais juste, même si elle peut surprendre.

Les tableaux réalisés ont été exposés en fin d’après-midi.

Notre ami le docteur Bonnichon, de St-Pierre le Moûtier, n’est plus.

Le Journal du Centre annonce début août son décès, avec une chronique nécrologique. Il était notre adhérent depuis très longtemps. Il possédait le moulin d’Onlay, dont il avait fait refaire la roue vers 1999. Nous avions mis une photo de la nouvelle roue en couverture de notre bulletin il y a longtemps. 

Les journées des moulins et du petit patrimoine rural du 23 au 25 juin 2023

Les 21 et 22 juin le Journal du Centre a présenté des programmes des dites journées. 

Le 21, il a bien annoncé les portes ouvertes à la microcentrale électrique du moulin de Chassy à Mhère. « Fermée en 2002, l’ancienne minoterie du lieu-dit Chassy, à Mhère, est devenue dix-sept ans plus tard une microcentrale de production d’électricité. David Charoud son propriétaire depuis quatre ans, a installé une turbine, alimentée tous les jours par les eaux de l’Yonne… capable de fournir 200 000 kWh d’électricité par an à EDF. Cela permet de desservir une petite centaine de foyers, hors chauffage et hors chauffe-eau… ». Egalement annoncé ce 21 juin :

  • A Donzy, au moulin de Maupertuis, écomusée de la meunerie, l’organisation de conférences sur le Nohain et ses moulins et la continuité écologique.
  • A Luzy : visite guidée au moulin de Mangy.
  • A Moux en Morvan : moulin de Chazelle, visite avec production d’hydroélectricité.

Seul le propriétaire du moulin de Mangy ne fait pas partie de nos adhérents.

Le 22, le Journal a publié une  rectification où il a ajouté beaucoup de moulins ouverts :

  • Bona et l’assemblée générale de l’association suivi d’un repas en plein air.
  • Bouhy fête au site du moulin Blot.
  • Chalaux visite avec jeux, dessin, etc.
  • Cosne : organisation d’un « circuit découverte des moulins du Nohain » le samedi puis une conférence « Moulin et Biodiversité ».
  • Donzy : visite guidée du moulin à huile de l’Ile, avec dégustation de produits locaux.
  • Guérigny Musée des Forges et Marines, histoire des forges royales.
  • St-Pierre le Moûtier : le moulin des Eventées visitable le dimanche, entouré d’un marché du terroir, danses et traditions populaires, etc.

Seul l’organisateur de Guérigny ne fait pas partie de nos adhérents.

On remarque l’absence d’annonce pour l’exposition sur les moulins de Cercy la Tour.

Le 23 juin, en haut à gauche de la page 20, court article rappelant la « Fête du moulin Blot » qui se tiendra le 25 juin, avec repas. Le 28 juin, le journal raconte que la fête s’est très bien passée, avec 160 personnes rien que pour le repas, et une sorte de foire avec une bonne quinzaine d’exposants.

Le 1er juillet, un petit article (petit mais avec photo) expose qu’à Chalaux « Le moulin a ouvert ses portes » : « Les visiteurs ont pu en apprendre beaucoup sur lui grâce à Jérôme son propriétaire, qui a partagé sa passion et ses informations sur son histoire et ses installations de moulin à farine et à huile ».

Les désastres de la continuité écologique

Moulins de France (revue de la FFAM) juillet 2023 : plusieurs articles très intéressants dont :

  • Deux articles de Michel Veuillé et Patrice Cadet relatif aux désastres de la continuité écologique : 
  • Un concept d’avenir : la discontinuité écologique », contenant un ironique paragraphe « Il était une mauvaise foi dans l’Ouest ». A Saumur, la suppression des seuils fait que la rivière rejoint la Loire plus vite qu’autrefois, et résultat : les poissons n’ont plus d’eau, donc disparaissent. Les pêcheurs n’ont plus qu’à s’adresser à leur fédération nationale, puisqu’elle soutient la politique de l’État
  • « Pour les saumons, la pente sera dure à remonter » ; les auteurs montrent que la quantité de saumons ne cesse de diminuer, essentiellement en mer ; de ce fait il en arrive moins dans les rivières françaises… où de toute façon ils ont du mal à remonter jusqu’à la source, et cela sans que les « seuils » en soient les premiers responsables. C’est surtout la pollution qui diminue partout le nombre de saumons.
  • Plusieurs pages sous le titre « Sur le front de la sauvegarde des moulins et des rivières » : des articles évoquent les errements de la politique de continuité écologique.

Actualité des énergies renouvelables

Deux échos dans le Journal du centre du 23 juin :

  • Un « collectif d’experts scientifiques et juristes » saisit le Conseil d’État… pour contraindre le gouvernement et les pouvoirs publics à respecter les objectifs fixés dans le développement des énergies renouvelables ». 
  • A Varzy, le conseil de la Communauté de communes Haut Nivernais travaille sur le contenu du concept « territoire à énergie positive ».  Outre les économies d’énergie réalisable, deux points concernent la production d’énergies renouvelables :
  • Photovoltaïque : « Des projets sont à l’étude à Clamecy, Dornecy, Rix et Entrains sur Nohain qui verra sa piscine équipée d’une moquette solaire. »
  • L’éolien : il « stagne en raison certainement de l’opposition des populations qui se manifeste sur chaque projet et une seule étude localement controversée est annoncée à Marcy ».

(Deux échos dans le Journal du Centre 23 juin) 

Photovoltaïque :

Au niveau national

Télérama du 23 août annonce que le vendredi 25 France-Culture présentera à 17 heures une émission dans la série « Grand reportage», « L’agrivoltaïsme allie production d’électricité et bienfaits pour l’élevage ». Dans l’idéal, oui : mais on ne peut pas tout élever sous les panneaux photovoltaïques : les moutons à la rigueur, ainsi que les volailles, mais il me parait prudent d’éviter d’y dépêcher chevaux et bovins…

En fait l’expansion du photovoltaïque est en train de se faire dans les maisons individuelles et les immeubles habités, depuis qu’on peut poser les panneaux sur les tuiles ou ardoises plutôt que les remplacer. « Ils sont tombés dans les panneaux » titre Le Journal du Centre du 21 août. Un tel investissement ne représente que 15 000 euro à peu près pour une maison individuelle, compte tenu des aides… Quand évidemment le candidat les obtient. Un expert de la question raconte : « Mes interlocuteurs au ministère de la Transition énergétique poussent pour le photovoltaïque… En face, Bercy n’en veut pas et multiplie les freins administratifs ou réglementaires pour empêcher son développement. »

Cela posé, Le jeudi 29 juin, l’Association des architectes de la Nièvre a organisé une réunion, que le Journal du Centre du 2 juillet évoque sous le titre : « Agir et ne pas subir l’agriphotovoltaïsme ». Des idées contraires ont surgi au cours du débat, mais pour le reporter « La formule de « tartinage des panneaux solaires sur le sol » a fait forte impression sur l’assemblée ».

En outre, la revue Que Choisir de mars 2023 se pose la question : « Electricité solaire : autoconsommer est-ce rentable ? » Elle montre en effet que comme le soleil permet de produire de l’électricité au moment où les gens en ont le moins besoin, une grande partie de l’énergie produite ne sert à rien voire est un gaspillage ; pour la revue, une installation n’est rentable que si le propriétaire arrive à vendre une partie de son électricité à EDF…

Le Canard Enchaîné du 30 août titre : « En surchauffe, l’énergie solaire sent le roussi. Trop de panneaux et de beau temps font plonger les prix de vente des fournisseurs. » Il s’agit des fournisseurs d’électricité.  « Voilà que les gros producteurs d’électricité photovoltaïque doivent parfois payer (très) cher pour écouler leur production ». On en revient à ce problème que le solaire produit de l’électricité de jour, à certaines heures, et par beau temps, cela en quantité supérieure à ce qui peut être consommé au même moment. La Commission de régulation de l’énergie « mise sur l’installation de batteries géantes pour stocker les électrons superflus », mais ce stockage requiert beaucoup de place et  coûte très cher. 

Au niveau local

Le Journal du Centre du 26 juin consacre l’intégrale de ses pages 2 et 3 à un grand sujet : « L’énergie solaire sort de l’ombre dans la Nièvre ». Un article souligne notamment qu’il est désormais plus facile de disposer des panneaux photovoltaïques sur un immeuble : on les fixe sur le toit quelle qu’en soit sa matière. Des conseils sont donnés au candidat à l’installation ; en particulier « se méfier du démarchage téléphonique », et surtout s’adresser à l’Agence locale de l’énergie et du climat, 13 avenue Pierre-Bérégovoy à Nevers ; celle-ci tient à disposition la liste des entreprises agréées pour toute installation photovoltaïque. Le Syndicat intercommunal d’équipement et d’environnement de la Nièvre a « mis en ligne, récemment, un outil pratique, et relativement fiable, le cadastre solaire de la Nièvre… Il permet de trouver sa maison et de calculer le potentiel de production électrique de son toit ».

Le Journal du Centre annonce le 24 juin « Suilly-la-Tour : un parc agrivoltaïque en projet à Seigne ». Mme Perrine Pruvot expose qu’elle veut « développer un atelier ovin complémentaire de l’exploitation céréalière de mon mari », cela sur « un terrain agricole privé actuellement cultivé en céréales et qui deviendra une prairie d’élevage sur laquelle seront installés des trackers mobiles qui suivront le soleil sous lesquels les animaux pourront s’abriter et qui protégeront aussi la végétation ». Comme le conseil municipal en attend quelques rentrées fiscales, il donne son aval.

28 juin : à Mhère, dans le Morvan non loin de Corbigny, le Journal du Centre annonce « Des ardoises solaires posées sur le toit de l’église » ; elles vont « produire une électricité verte utile pour l’église et le futur gîte ». Ce qui ne sera pas consommé sera proposé à EDF, la négociation est en cours (entre nous : bon courage!).

Le Journal du Centre du 29 juin annonce un projet photovoltaïque à Fleury sur Loire, « sur une ancienne décharge », projet qui recueille l’assentiment de la Communauté de Communes du Sud Nivernais.

Celui du 29 août annonce que l’enquête de commodo et incommodo relative au projet de photovoltaïque à Avril sur Loire est ouverte ; il titre « Les opposants se mobilisent ». C’est une commune très verte avec de grands étangs : les panneaux seraient disposés sur des parcelles de terre très bonnes pour la culture ou le pâturage.

Méthaniseurs

Les perspectives de développement de la production de gaz ou d’énergie par des méthaniseurs sont contrastées :

  • Journal du Centre 20 juin : « Le biogaz se substitue au gaz russe » un grand article d’un article pleine page. « Le biométhane fournit 2 % de la consommation française de gaz » mais les installations en cours de montage devrait porter ce taux à 7 voir 8 %. L’auteur note que parfois cela crée quelques emplois, et en tout cas ça utilise des déchets qu’autrement on aurait peiné à éliminer.

Un encadré raconte qu’à Pionsat dans l’Allier, un méthaniseur produit 130 m³ de gaz à l’heure directement conduit dans le réseau de gaz de la ville de Montluçon.

Toutefois en bas de page sont évoquées les recherches d’un chercheur de l’INRAE : l’exploitation du méthane produit beaucoup de CO2, et il met en avant le faible rendement énergétique d’un méthaniseur : « Dans le meilleur des cas, on dépense autant d’énergie pour le faire fonctionner que d’énergie produite. Même le bioéthanol a un meilleur rendement. » 

L’Yonne républicaine 9 juin 2023 : dans l’agglomération d’Auxerre, on veut bien d’un gros méthaniseur… mais pas chez soi. Grand titre d’un article pleine page : « La future unité de méthanisation inquiète ». C’est qu’au lieu de construire 5 unités modestes réparties sur les territoire de l’agglomération, on n’en veut qu’une grosse. Mais elle aurait l’inconvénient d’être plus polluante pour le secteur où elle serait construite, et les camions l’approvisionnant viendraient de plus loin, voire seraient plus gros. Les communes sollicitées d’héberger le monstre montrent l’une après l’autre plus que de la réticence.

Hydrogène

Petit article en dernière page du Journal du Centre du 18 août : « En France, dans les festivals d’été, les groupes électrogènes testent l’hydrogène ». Les spectacles de plein air sont en effet très gourmands en électricité, que leur fournissent en général des groupes électrogènes fonctionnant au fuel bien polluant. L’hydrogène apparaît donc comme une solution intéressante.

Télérama du 23 août 2023 annonce une émission programmée par Arte le samedi 26 dans la série « Les Questions qui fâchent »  : « L’hydrogène : miracle ou mirage énergétique ? » 

L’animateur « part sur le terrain à la rencontre de ceux qui utilisent, raffinent ou innovent avec l’hydrogène, dont l’utilisation dans la vie de tous les jours est pour le moment loin d’être une évidence. « C’est le champagne de l’énergie », analyse une économiste allemande en faisant référence à ses coûts de production ».

Livres

  • «Inventaire des moulins à eau du département de la Sarthe » par André Couthard, édité par l’Association de Sauvegarde des Moulins et Rivières de la Sarthe, 545 pages format 21/29,. Rivière par rivière, les éléments connus de l’histoire de chaque moulin . La Sarthe a connu tous les moulins possibles et imaginables, à grain, à huile, à papier, à foulon, etc. Elle a connu un grand nombre d’abbayes, lesquelles ont toutes possédé des moulins très variés. Les nobles aussi ont détenu beaucoup de moulins. Au total, la Sarthe a connu beaucoup plus de moulins que la Nièvre.

Francis tient cet énorme ouvrage à la disposition de tous les adhérents.

  • J’ai trouvé en brocante deux vieux livres : « Egypte », de Gaston Maspéro, écrit vers 1900, édition de 1989, et « La vie quotidienne en Egypte au temps des Ramsès », par Pierre Montet, édition de 1946. Le premier contient les photos de 2 statuettes montrant une femme à genoux en train d’écraser le grain à l’aide d’une molette (pierre qu’on manipule sur une meule plate) ; l’une des deux photos est d’Anatole France. 

Le second ouvrage comporte un chapitre décrivant la mouture, intitulé « La boulangerie » (comme plus tard dans l’empire romain, le boulanger est également meunier). « On pouvait moudre et faire le pain à domicile… Le premier travail est fait par des hommes. On met un peu de grain dans un mortier de pierre. Deux ou trois gaillards les pilent en cadence avec de lourdes massues longues de deux coudées. Les tamiseuses s’emparent de ces grains éclatés, mettent de côté le son destiné aux animaux et donnent le reste pour moudre. La meule conique n’était pas encore en usage. L’outillage se composait d’une auge à deux compartiments et d’une grosse pierre. Les grains sont mis dans le compartiment supérieur. La meunière pliée en deux promène la grosse pierre sur les grains et chasse la farine dans le compartiment inférieur. On tamise et l’on recommence jusqu’à ce que la farine ait la finesse voulue… On ne préparait que la quantité de farine nécessaire pour le pain de la journée. »

Journaux

Le Journal du Centre

5 juillet : compte rendu d’une réunion du Conseil municipal de St-Germain des Bois ; il traite notamment de la « conduite d’eau du moulin du Merle », de notre adhérente Gilberthe Akkermans.

19 juillet : dans la page « Programme et coups de coeur du jour », « Aujourd’hui, visite du moulin des Eventées », avec une photo où le moulin déploie ses ailes d’un beau rouge.

23 juillet : Le « Festival de la Pluie » qui se tient à St-Amand en Puisaye donne la parole à un sieur Clément Novaro, qui se définit comme « architecte ». Il s’exprime pour inciter « à mieux connaître ce qui nous entoure ». Il dit avoir commis une BD « Rivière commune ». « J’essaie de parler ce qui relie la vie des habitants d’une rivière entre eux, et avec la rivière. Je parle pas mal de continuité écologique aussi. L’idée de cette continuité, c’est que l’on fait la guerre et aux moulins et aux barrages pour protéger les truites. Les deux s’opposent. Mais moi, je dis que ces deux luttes, la protection des poissons et la protection du bâti, ne sont pas irréconciliables. »

Il n’est donc pas forcément notre ennemi, mais il part d’une idée étrange : « La rivière, ce sont des veines de la Terre, donc quand on met un barrage, on coupe les veines de la Terre ». Comme si un barrage empêchait la rivière de couler : non, il n’en retient qu’une partie, et encore n’est-ce que provisoire.

26 juillet, 1er août, 7 août : articles relatifs aux animations proposées au moulin de Maupertuis dont dans le premier « Dans la peau d’un meunier » et le « façonnage d’un petit pain ».

31 juillet : dans la page « Programme et coups de coeur du jour, annonce que le moulin Blot, de Bouhy, est visitable : photo où on le voit avec sa grande queue, mais les ailes nues.

1er août : dans la page « Programme et coups de coeur du jour », annonce que l’huilerie de Donzy, de  Frédéric Coudray, est ouvert à la visite , avec photo du bâtiment de maître.

3 août : « Le Mag de l’été » consacré au musée Auguste-Grasset de Varzy, avec présentation de ses principaux trésors, dont un très beau tableau de Rex Barrat : Rix. On aperçoit en bas à gauche le moulin de Rix que tiennent aujourd’hui Christine et Yves Mercier, donc visible en ce moment. Incidemment, l’article annonce que l’an prochain le cinquantenaire de la mort de Rex Barrat sera célébré : ce tableau sera sûrement encore à l’honneur. Je rappelle qu’il y a très longtemps, dans un bulletin, nous avions, en ayant reçu l’autorisation, publié un extrait de ce tableau montrant le moulin.

11 août : page consacrée au château des Granges, à Suilly la Tour, que M. Christian Meissirel restaure depuis 1981. Photo de la salle du petit bâtiment situé dans les douves : « Autrefois une turbine amenait l’eau et alimentait le château en électricité. Si actuellement elle ne fonctionne plus, elle pourrait à l’avenir reprendre du service. Christian Meissirel a fait refaire les pelles dans l’optique « de la remettre en route ».

Dimanche 13 août : dans la page « Programme et coups de coeur du jour » relative à tout ce qui peut se voir ce jour-là et jusqu’au mardi 15 août. Remarquons :

  • Photo du moulin des Eventées à St-Pierre le Moûtier, ouvert donc ce jour-là à la visite.
  • Donzy :  « visite huilerie du moulin de l’Ile, production artisanale » possible les 13, 14 et 15 août.
  • Bouhy : visite du moulin possible les 13 et 15 août sur réservation.

14 août : 

  • Article sur l’exposition de peinture  présentée à Corbigny en la galerie de la « Tour Madeleine » de plusieurs peintres, essentiellement Patricia Juteau. Il m’est arrivé d’en parler dans le bulletin de notre association ; c’est que Patricia Juteau habite le moulin de Vauclaix ; la première fois qu’elle m’y a reçu elle m’a présenté la partie moulin à blé avec la vieille roue en bois, et la partie huilerie avec tout le matériel intérieur en état. La deuxième fois la vieille roue en bois avait été remplacée et l’huilerie demeurait intacte ; c’est dire comme Patricia Juteau est attachée à maintenir son moulin de Vauclaix en bon état. Comme peintre elle est volontiers plutôt paysagiste : ce que j’ai pu voir à son moulin m’a beaucoup plu.
  • La page « Le Mag de l’été » emprunte à la revue du groupe de généalogistes nivernais « Blanc-Cassis » toute une page « Les branches des Laverdet », dont certains membres furent meuniers notamment à St-Saulge et Prémery. Extraits : 
  • Robert Laverdet né vers 1590-1600 : « Nous lui connaissons de son épouse Roberte Jannolt deux fils, tous deux meuniers… Jehan Laverdet, fils de Robert… en 1642, il réside avec son frère Nicolas et Jean Busseau au moulin des Chaulmes à Prémery. »
  • Ce Jehan Laverdet à St-Saulge : « Le 20 octobre 1643, par contrat, il s’acquitte d’une dette de 75 livres envers ladite ville ce qui lui permet de revenir à St-Saulge où il exploite en 1644 le moulin du Rioult. Jehan et Nicolas Laverdet se portent mutuellement garants pour le fermage du moulin de St-Saulge et celui de Prémery. En 1642, Nicolas épouse Louise Moreau fille de Philippe Moreau et Gabrielle Busseau… sœur de Jean Busseau cité précédemment… Le contrat stipule que le moulin sera tenu conjointement avec Nicolas Laverdet lequel aura la moitié du four, deux mules noires, une jument et son poulain de l’année, sept grands porcs et trois petits. La mariée quant à elle est dotée en recevant une partie de la succession de son père et trousseau… »
  • Deux des enfants de Nicolas et Louise, Philibert et Philippe, « prennent à bail le fermage pour 6 ans du moulin des Chaumes alors possession de l’évêque de Nevers. Le loyer est fixé à 180 livres par an. » Philippe et sa femme meurent en 1677, laissant leur fils Nicolas  orphelin. 

Journal du Centre : à l’origine l’Aiguillon est l’association des Nivernais de Paris. La réunion où cette élection a eu lieu a été l’occasion d’autres débats. « Des sujets très différents ont été abordés tels que la problématique de l’eau et des moulins ». Lorsque l’Aiguillon m’invitait à faire une conférence sur les moulins à son siège de Paris, je rencontrais M. Montmignot, descendant des meuniers de Donzy.

30 août : petit article sur un « marché aux livres anciens » qui vient de se tenir à St-Amand en Puisaye ; sur la photo qui l’illustre, on reconnaît notre ami Jean-Claude Néant.

31 août : dans la page « Programme et coups de cœur du jour », annonce que l’huilerie de Frédéric Coudray au moulin de l’Ile à Donzy est ouverte ce jour-là à la visite. Grande photo montrant le site.

Libération, 11 et 12 mars 2023 : critique du roman de Maryline Desbiolles « Il n’y aura pas de sang versé », éditions Sabine Wespiesser. Cet ouvrage évoque les femmes qui travaillaient la soie à Lyon en 1859, et qu’on appelait « ovalistes ». « Les ovalistes étaient des ouvrières de la soie qui veillaient à l’ouvrage d’un moulin dont la pièce centrale avait une forme ovale ». Les salaires étaient très bas, encore plus pour les dames : « 1,40 F par jour aux ovalistes, 2 francs aux ouvriers moulineurs ». Cela mena notamment à « la première grève des femmes » selon la romancière. Le « moulin à soie » étant très rarement évoqué, que je livre une explication sommaire : on utilisait la force du moulin pour tendre le fil de soie ; cette technique venait d’Italie et on avait adopté l’appellation utilisée parfois de « moulin à organsin ».

Revues

Bulletin des Amis du Vieux Varzy n° 34 sorti fin juin 2023

  • J’ai la chance d’y être avec mon article « Histoire sommaire du moulin à papier de Corvol dit papeterie de la Villette ». Il s’agit évidemment de Corvol l’Orgueilleux. L’article couvre les pages 60 à 76 ; il se finit par une photo aérienne de la papeterie trouvée par les Amis du Vieux Varzy.
  • Une exposition de la céramiste Monique Isambert a eu lieu dans l’ancienne huilerie Mariaux.
  • L’histoire de l’actuel plan d’eau dit du Moulin Naudin est rappelée (ainsi que la destruction du dit moulin par les Allemands en 1944) ; en fait le moulin fonctionnait par un bief et non sous un étang.
  • Notice nécrologique de Michel Simon, ancien maire d’Oudan, toute petite commune à l’ouest de Varzy ; très savant, il établit où était le moulin d’Oudan au Moyen Age, moulin disparu depuis longtemps.
  • Notice nécrologique également de Pierre Pinon, le conteur de Billy sur Oisy ; grand chercheur d’objets préhistoriques, il m’a reçu un jour chez lui pour me montrer les pierres dites « broyeurs » que nos ancêtres d’avant la conquête romaine utilisaient pour pulvériser les grains de blé (pièces en bas à gauche tirant sur le violet) ; dans la photo ci-dessus, les deux pierres plates sont des restes de pierres sur lesquelles on écrasait le grain. La meule bien ronde en haut à droite est sans doute plutôt gallo-romaine de la grande époque où Interanum fut une ville un peu importante (future Entrains sur Nohain).

Vents du Morvan, été 2023, n° 87.

Jean-Claude Néant lui a prêté une magnifique carte postale. 

Dans un autre article de la série, une carte postale montre les lavandières s’échinant dans le bief du Beuvron à Clamecy, avec en fond le moulin de la Ville. 

Jean-Claude Perraudin livre aussi un grand article « Les Settons et la saga Denèfle », la famille Denèfle ayant tenu un important moulin tout près du lac, et un de ses rejetons ayant eu quelque notoriété méritée comme peintre (plusieurs de ses plus beaux tableaux sont reproduits). 

Philippe Berte-Langereau signe un grand article sur « Georges Chevalier, photographe occasionnel du Morvan » né en 1882 : on lui doit une photo rarissime, celle de la roue du fameux moulin du Saut de Gouloux, partie inférieure consacrée au blé (on ne voit pas la roue au-dessus qui faisait marcher l’huilerie). 

Une note en bas de la page 40 fait référence à un article de Jacqueline Paineau dans le Vents du Morvan n° 3, il y a donc des lustres, à propos des tacots du Morvan. 

Page 11, une autre note cite Jean Arnoux pour les articles qu’il publia sur les lavoirs de Luzy dans les Annales des Pays nivernais n°s 57 et 58.

Moulins de France (revue de la FFAM) juillet 2023 : plusieurs articles très intéressants dont :

  • « Jean-Charles Herpin (1798-1872) et le moulin de Reboursin près de Vatan (36) » : l’histoire est curieuse, mais je recommande les plans de ce moulin à vent : si quelqu’un veut faire une maquette, il a tous les éléments nécessaires, du corps du moulin aussi bien que de la disposition des paires de meules et autres machines à l’intérieur.
  • Rubrique « Moulins et archéologie » : le point sur les études du « moulin en bois d’Art-sur-Meurthe », en Meurthe-et-Moselle, le plus ancien moulin à eau connu sur le territoire français puisque daté du 1er siècle, plus précisément les années 60 à 70 après JC. L’auteur, Jean-Claude Birée, n’est pas un spécialiste des moulins, suite à quoi il commet parfois des approximations hasardeuses. Mais les plans proposés sont formidables ; les roues hydrauliques étaient verticales et de poitrine (recevant l’eau à hauteur de l’axe).
  • « Les moulins à manège en France », compte rendu d’une thèse soutenue en avril 2023 par François Jarrige devant l’Université Paris Cité. Article de Jean-Pierre Henri Azéma.
  • Dans les pages relatives à la sauvegarde des moulins, regroupant plusieurs courts articles, je note l’abandon d’un projet qui me plaisait beaucoup : reconstruire le moulin à vent qui en 1807, à l’entre de l’arsenal de Rochefort, « écrase les pigments minéraux qui composent les peintures dont on peint les navires ».

Le Monde des Moulins (revue de la FDMF) de juillet 2023

Plusieurs articles très intéressants, dont :

  • « Quand le non-respect du débit réservé n’est pas constitutif d’un délit, ou à l’impossible nul n’est tenu » : fin d’un procès contre un propriétaire de moulin ; il ne pouvait plus assurer le minimum d’eau obligatoire… parce que la rivière était à sec en amont. La justice l’exonère de toute responsabilité.
  • « Moulin à papier de Brousses », dans l’Aude. Nous l’avions évoqué dans un bulletin il y a longtemps. Il continue de produire.

Archéologia n° 619 d’avril 2023 : « L’archéologie des fleuves et des rivières ». 

Très intéressant : les restes des moulins de La Charité sur Loire sont évoqués plusieurs fois.

La Vie, 2 mars 2023 :article « La France en état d’alerte de sécheresse ». L’auteur, Agnès Ducharne, hydrologue et climatologue, fait remarquer que nécessairement la sécheresse provoque la diminution de la production d’électricité : comme il a très peu neigé cet hiver, les grands barrages hydroélectriques de montagne vont manquer d’eau : déjà l’an dernier leur production d’électricité « a baissé de 25 % », « c’est donc très probable qu’une baisse de production hydroélectrique survienne à nouveau cette année. » 

Télérama  

Dans son numéro du 21 juin, la page « Arts » évoque un « Festival d’art visuel installé à Toulouse, le Printemps de septembre » présentant de nombreuses œuvres artistiques. « Deux d’entre elles ont été réalisées à taille réelle – Le Carrelet et le Moulin à nef de la Garonne – trouvant leur place au jardin du Château d’eau et au jardin Raymond VI. » Plait-il ? Un « moulin à nef » donc un moulin-bateau en « taille réelle » et « dans un jardin » !!! J’invite les sceptiques à regarder le site lenouveauprintemps.com 

Numéro du 5 juillet, à propos d’une série qui se sera tenu sur France Culture « Don Quichotte le premier beatnik », par « le professeur et critique de littérature William Marx », « professeur au Collège de France ». « Que fait Don Quichotte pour justifier sa méprise, après s’être battu contre les moulins à vent qu’il a pris pour de vils géants ? Il invoque un mystérieux enchanteur qui transformerait le réel ». Fin de l’article : « Rossinante claudique, les auberges ne se muent pas tout à fait en châteaux, et les moulins surgissent à l’horizon ».

Supplément Fémina au Journal du Centre

  • Dimanche 2 juillet : dans la rubrique « Tourisme », l’organe recommande le moulin de Fourges, dans l’Eure, à Vexin sur Epte ; magnifique bâtiment avec une superbe roue à aubes. 
  • Dimanche 7 août : plusieurs pages sous le titre « Sur les petites routes… Dans les Côtes-d’Armor »; un petit article contient une photo avec un petit bâtiment assez loin ; la légende annonce le « moulin de l’île de Balanec » ; on distingue aussi la digue, comme lui en bon état ; il s’agissait d’un moulin à marée.

Télévision 

Arte samedi 1er juillet 20 h 55 émission « Narbonne la seconde Rome ». Très intéressant sur le plan archéologique. J’espérais voir le bas-relief conservé au musée de Narbonne qui montre un moulin romain fait d’une paire de meules en forme de sablier (les esclaves poussaient un madrier pour faire tourner la meule supérieure) ; je l’avais trouvé cité dans le grand livre de Claude Rivals ;  pendant quelques secondes, on l’a vu.

France 4, canal 14, samedi 8 juillet, opéra Samson et Dalila de Saint-Saëns, donné aux chorégies d’Orange en 2021. Conformément au texte biblique, Samson aurait dû être attelé à une meule de moulin : la musique souligne d’ailleurs l’effort difficile qu’il est censé faire .

RMC Découverte 18 juillet : émission sur les grands barrages hydroélectriques, notamment sur ceux de Tigne et Roselend en Savoie ; tous envoient leurs eaux à une usine par conduite forcée. Grande séquence aussi sur l’usine marémotrice de la Rance, vers St-Malo : elle utilise la force de la marée grâce à 24 turbines. Je me rappelle de l’inauguration par le général de Gaulle, alors président de la République ; un ingénieur précisait que vu la complexité et le coût de revient, la France ne construirait pas d’autre usine marémotrice. Actuellement il n’en existe qu’une autre, en Corée du Sud.

La 5, 22 juillet : documentaire sur Rembrandt, dont il est rappelé qu’il était fils de meunier, mais aucun de ses tableaux ou dessin représentant un moulin n’est montré.

Arte 22 juillet : documentaire sur Guédelon, avec visite du moulin (rediffusion).

Arte  23 juillet : documentaire sur la fabuleuse maison de Victor Hugo à Guernesey ; une cheminée est entourée de carreaux de faïence dont l’un porte un moulin à vent..

La 5, émission « Des trains pas comme les autres » numéro consacré aux Pays-Bas, 10 août. L’animateur s’arrête longuement devant un bel et grand moulin à vent dont la mission est de pomper l’eau d’un côté d’une digue pour la jeter de l’autre côté (méthode ancestrale pour ménager des terres exploitables). Les ailes font tourner une roue qui soulève l’eau pour la passer de l’autre côté.

Radio

Le 4 juillet sur France Musique, émission Matinale, à 8 h 30, interview d’Alice Julien La Ferrière, jeune violoniste qui vient de créer un petit festival de musique à Santigny les Maranges, en Saône-et-Loire, à la limite avec la Côte-d’Or, près de St-Léger sur Dheune et non loin de Nolay voire Beaune ; elle s’est installée à un moulin à eau dit « La Turbine ».

Guide de l’été

Comme tous les ans en principe, paraît un magazine format 29X21, gratuit, sur tout ce qu’il y a à voir dans la Nièvre pendant l’été. Cette année il est intitulé « Heures d’été »… et comme chaque année il ignore superbement que nos moulins à vent de St-Pierre le Moûtier et Bouhy sont de temps en temps ouverts à la visite, et encore plus magistralement à Donzy l’écomusée du moulin de Maupertuis. Par miracle, sont cependant cités l’ouverture du moulin de Marnay à Alligny en Morvan par Serge Calandre, et, à Donzy l’huilerie de Frédéric Coudray, il est vrai sous la forme d’un encart publicitaire payant… Dont la formule dithyrambique surprend quand même : « Venez découvrir plus de 200 ans d’histoire et… le plus beau moulin du monde ». 

Exposition et autres

Je découvre l’existence d’un atelier céramique « les Miss Terres à Préporché », installé au sein de l’ancien moulin des Cannelles, atelier procède à une opération « portes ouvertes » le 28 juin. Je l’ai su trop tard. Le moulin des Cannelles est l’un des premiers dans lesquels je suis entré, il y a 40 ans ; à l’abandon et ouvert aux 4 vents, il avait encore sa roue et du matériel comme les meules et des machines à cylindres. Restauré depuis.

Nous avons reçu le programme 2023 des expositions et autres manifestations culturelles qui vont émailler la saison au moulin de Villeneuve qui fut la demeure d’Elsa Triolet et Louis Aragon à St-Arnoult-en-Yvelines. Nous le tenons à disposition de nos adhérents, qui peuvent aussi voir le www.maison-triolet-aragon.com

Nouvelles meunières n°54

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Les désastres de la continuité écologique

Pierre Potherat, ingénieur géologue ancien ingénieur des travaux publics de l’État, auteur du livre « Si les truites pouvaient parler » écrit dans Moulins de France (revue de la FFAM) d’avril 2023 sous le titre « Retrouver la biodiversité » : « Au début du XXIe, avec l’application de la continuité écologique, l’effacement planifié des ouvrages a entraîné la vidange de leurs retenues d’eau amont. La force érosive du courant aidant, l’abaissement de la cote du fil de l’eau s’est accru et, en été, dans la partie amont des cours d’eau, la nappe alluviale a fini par être complètement vidangée en raison d’une recharge hivernale de moins en moins efficace au fil des ans. Les « assecs » estivaux sont devenus plus fréquents et plus étendus dans le temps. La nappe profonde qui bénéficiait des apports de la nappe alluviale a également peiné à maintenir son niveau, au préjudice de plusieurs sources de versants. La recharge de La nappe alluviale ne peut être efficace que si Les crues annuelles, que nous connaissions jusque dans les années 1960 et qui ne causaient pas de dégâts, reviennent régulièrement »

Jacques Mudry, docteur d’État en hydrogéologie, professeur honoraire de l’université de Besançon, commente en ces termes les travaux de Pierre Pothrat : « L’effacement des seuils a drastiquement abaissé la Ligne d’eau du cours, les cours annexes (bras « morts » , canaux, fossés, étangs) dont le rôle hydraulique était la recharge de la nappe superficielle assurant le débit de base en étiage. Une basse ligne d’eau draine fortement la nappe superficielle, ne lui permettant de soutenir le débit d’étiage. La solution consiste à assurer un débit réservé  de la vidange de petites retenues n’a fait qu’aggraver la situation, en dilapidant les faibles ressources superficielles en étiage. D’un point de vue écologique, ces assecs sont catastrophiques, et il est urgent changer de mode opératoire. »

Henri Frochot, chercheur à l’INRA, commente également le livre de Potherat pour souligner que les crues peuvent être suivies de sécheresses d’autant plus graves : « La disparition des vannages et autres transforment les rivières en torrents qui surcreusent leurs lits, arrachent les berges, atrophient les nappes et les sources, et transforment de grandes portions de rivière en oued qui s’assèchent de plus en plus tôt. »

Patrice Cadet ajoute son grain de sel  t donne son avisdans un grand article d’un ton pamphlétaire « La terreur verte a encore frappé. Mise en danger de la vie sur terre ». Il souligne que l’actuelle politique de continuité écologique est en contradiction avec l’accroissement du dérèglement climatique, lequel se traduit par l’assèchement des rivières. En posant la question « Est-ce que ces mesures (celles prises par l’Europe et la France) seront suffisantes pour que la biodiversité du 20e siècle survive au 21° », il exprime ses doutes très argumentés.

Il propose un autre article tout aussi excellent : « Seuils naturels et artificiels », qui évoque notamment l’accusation portée contre les moulins qu’ils seraient cause de la disparition du saumon, ce qui est évidemment absurde. Patrice Cadet insiste sur la responsabilité des grands barrages ainsi que des industries polluantes d’autrefois et d’aujourd’hui. Il ne manque pas d’accuser l’administration de « bidouillages statistiques ». Il souligne l’intérêt de l’œuvre des castors : leurs barrages sur les rivières reçoivent l’assentiment des écolos et du ministère.

Autre article en fin de numéro : à Genay (situé par erreur dans le Rhône) le journal de la Côte d’Or le Bien Public fait état de la colère des habitants de cette localité traversée par l’Armançon : un agriculteur propriétaire d’un ancien moulin a consenti à renoncer à son droit d’eau et laissé détruire son barrage, d’où la disparition du plan d’eau qu’aimaient la population et les pêcheurs locaux.

Remarquons enfin un article produit par Hydrauxois sur la disparition des zones humides depuis 1700.

L’interview d’un philosophe dans Télérama du 29 mars 2023 vole à notre secours. Ce monsieur, Baptiste Morizot, se consacre plus à la recherche sur l’environnement qu’à la pensée pure, et il étudie les castors : « En créant des barrages, ralentissant l’eau et la stockant dans les sols, le castor active la guérison des rivières ». Il insiste qu’on doit entrer dans une « ère de la réhydratation des continents, pour garder cette eau précieuse sur les terres » au lieu de l’évacuer le plus vite possible vers la mer.

Actualités des énergies renouvelables

Le dimanche 2 avril, Arte a diffusé un documentaire consacré à l’Espagne montrant que ce pays est en tête pour la recherche sur les énergies renouvelables. En particulier une séquence a été consacrée à un système solaire extraordinaire : des miroirs concentrent les rayons du soleil au sommet d’une tour remplie de sel. Celui-ci s’échauffe suffisamment pour faire bouillir de l’eau dont la vapeur fait marcher des turbines. Ce premier système alimente en électricité 25 000 personnes.

Le Journal du Centre du 21 mars consacre deux pages aux communes s’efforçant de faire des économies d’énergie voire de produire une énergie intéressante. On y lit notamment ceci : « La France est une mauvaise élève, c’est le seul pays européen qui n’a pas tenu les objectifs qu’il s’était lui-même fixés en matière de progression des énergies renouvelables », reconnaît Christophe Hurault, sous préfet de Cosne sur Loire et référent de l’État dans la Nièvre concernant ces questions. » Les efforts des collectivités locales portent souvent sur les réseaux de chaleur, lesquels brûlent un bois local, mais n’en sont pas moins émetteurs d’oxyde de carbone.

La double page se termine par un paragraphe sur les panneaux photovoltaïques : « En dehors des grands projets d’ombrières sur les parkings, qui font consensus, ou d’agrivoltaïsme dans les champs, qui font d’avantage débat, les communes ont la possibilité d’installer des panneaux photovoltaïques sur les toits de leurs bâtiments, école, gymnase, salle des fêtes »bâtiments dontllessonr propriétaire..

  Michel Maya, maire de Tramayes en Saône-et-Loire, raconte comment sa commune est en tête pour les efforts fournis en matière d’économie, de production grâce à une chaufferie à plaquettes de bois locale, et en couvrant « l’ensemble de nos bâtiments » dont les sont propriétaires de panneaux photovoltaïques. « Le prochain objectif est effectivement que l’ensemble de la commune de Tramayes devienne un territoire à énergie positive ». 

Le 7 avril, le Journal du Centre rend compte des débats du syndicat mixte du Parc naturel régional du Morvan lors de son assemblée du 6 avril. Ils ont été centrés sur « la question de la transition énergétique ». « Le Parc naturel du Morvan est garant de la protection de son patrimoine naturel, paysager et culturel. » rappelle l’article. « Le Parc espère trouver un équilibre entre les ressources disponibles et renouvelables, sa contribution énergétique, que les projets soient acceptés par tous, ou du moins le plus grand nombre et dans le respect des spécificités du Parc… Chaque projet devra avoir un rapport direct avec la transition énergétique ». A propos du respect des paysages, j’aimerais lire la même chose quant à la continuité écologique des rivières.

Eolien

Au niveau local, les remous continuent, comme le montrent les articles suivants du JC :

  • 24 mars : la crise est telle à Annay, en Puisaye, que le maire et ses conseillers ont démissionné, sauf un, hostile aux éoliennes.
  • 27 mars : St-Martin et St-Quentin sur Nohain : de nombreux habitants hostiles à un projet d’éoliennes géantes ont saisi les tribunaux administratifs. La cour d’appel administratif de Lyon a rejeté leur requête, sauf sur un plan : le respect du couloir migratoire des oiseaux. L’auteur du projet doit constituer un dossier à ce sujet.
  • 4 avril : « Une conférence est organisée par l’association Sauvegarde en sud Morvan », cela à la salle des fêtes de Luzy. Une habitante de Loire Atlantique accuse les éoliennes de rendre ses vaches malades. « Une étude réalisée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) en 2017 conclut à une mortalité de 0,3 à 18,3 oiseaux et par an, selon les parcs » et je suppose par éolienne géante. Le 19 avril, le JC rend compte de la réunion avec photo des intervenants.
  • 13 puis 29 avril : un projet d’éoliennes géantes suscite des réactions hostiles à Bazolle et dans les communes proches de l’étang de Baye. La cour administrative de Lyon ayant rejeté leur requête, le Conseil d’État est saisi. Il estime que sur le chapitre de la protection due aux « espèces protégées », l’étude n’est pas satisfaisante : il renvoie le dossier à la cour administrative de Lyon.
  • 15 avril : affaire des éoliennes de St-Germain des Bois et communes proches. La validation du projet d’éoliennes géantes par le Conseil d’État n’apaise pas les tensions ; les maires cherchent d’autres moyens de s’opposer au projet, comme rendre impossible l’emprunt des chemins ruraux. Sollicité de réexaminer le permis de construire, le conseil municipal de Lys s’y refuse.
  • 20 avril : à Maux, près de Moulins-Engilbert, « Le promoteur du projet éolien de Maux poursuit ses études », malgré l’hostilité denombreuxl habitants, lesquels sont venus à une réunion publique « houleuse » le 14 mars. 

Photovoltaïque

Surprise : de source autorisée, on apprend que notre amie Françoise dispose désormais de 12 panneaux photovoltaïques en son moulin de Bona. Dans les milieux généralement bien informés, on s’accorde à penser que ce nombre 12 fait référence à la « loi des nombres », donc au mythe qui fait de ce nombre celui de la complétude (les 12 mois de l’année, les 12 travaux d’Hercule, les 12 apôtres, etc). Les observateurs soulignent comme cela fait du moulin de Bona le premier moulin mystique de la Nièvre.

18 avril : Double page du JC «L’énergie solaire pousse dans les champs ». De nombreux agriculteurs sont incités à consacrer de la surface à des panneaux photovoltaïques. Cela génère un bon revenu complémentaire : un agriculteur déclare qu’il en tire 15 000 euro par an. La Chambre d’Agriculture fait savoir qu’elle soutient les projets tant qu’ils ne couvrent pas 50 % de la surface disponible, et cela dans la limite de 2 000 ha pour tout le département.

A Germenay-Dirol, le projet de couvrir de bonnes terres agricoles par des panneaux photovoltaïques continue de soulever les boucliers : un recours est déposé contre le permis de construire qu’a signé le préfet de la Nièvre. (Journal du Centre 31 mars)

A Clamecy, il est question de construire un parc photovoltaïque du côté de Sembert le Haut, au lieu-dit Les Cailloux, sur une ancienne décharge et autres terrains incultes. Le conseil municipal en a débattu, avec une conclusion plutôt favorable (Journal du Centre 8 avril).

Dans un article relatant l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs de la Nièvre, le Journal du Centre du 15 avril cite un exploitant qui a « investi dans le photovoltaïsme : « C’est le meilleur investissement que j’aie fait ! » lance-t-il, conquis. » Le revenu ? « 15 000 balles par an».

Curiosité à Chevenon : est en projet « Une centrale voltaïque flottante ». Affaire évoquée en conseil municipal. (Journal du Centre 19 avril).

L’hôpital de Nevers envisage d’équiper son parking d’ombrières portant des panneaux photovoltaïques (Journal du Centre 29 avril). 


Méthaniseurs

Le Journal du Centre du 11 avril annonce que 2 méthaniseurs vont être construits à Moulins-Engilbert, lieu-dit La Croix-Guillier. Ils détruiront les déchets végétaux  pour fournir du gaz qui sera affiné à Cercy la Tour. Le site de La Croix-Guillier, espère-t-on, pourrait créer quelques emplois.

Hydrogène

Schiever, la firme de supermarchés, dont le siège est à Avallon, compte faire marcher ses camions à l’hydrogène produit localement. La station de fabrication, plutôt sur Magny, sera en service d’ici la fin de l’année 2023. Elle fonctionnerait grâce à des panneaux photovoltaïques. Le 17 avril, le fabricant de moteur de course automobile de Magny-Cours exprime son scepticisme quant à l’abandon du moteur thermique et son remplacement par un moteur à hydrogène.

Plus important, soudain : Le Canard Enchaîné du 18 avril 2023 fait savoir que des scientifiques tâchent de faire connaître leur inquiétude : c’est que l’hydrogène est un produit qui s’enflamme facilement, et qu’un véhicule l’utilisant comme combustible ne pourra stationner dans un parking souterrain ni fermé, ni entrer dans un tunnel.

JOURNAUX

Le Journal du Centre

Le Journal du Centre

30 mars et 7 avril deux évocations du travail de nos amis du moulin de Maupertuis à Donzy :

. 30 mars : « Une année en demi-teinte à Maupertuis » : compte rendu de l’assemblée générale de l’association. Le nombre des entrées repart à la hausse, mais « on n’a pas retrouvé les 2 300 entrées des périodes pré-Covid avec la clientèle scolaire et des centres de loisirs ».

. 7 avril « Maupertuis est labellisé qualité tourisme » ; le rôle de notre ami Georges Narcy est évoqué dans l’article. « L’ouverture de la saison se profile sous les meilleurs auspices ».

5 avril : « Les étangs toujours davantage délaissés » : grand article annonçant l’assemblée générale des propriétaires d’étang et les nombreux problèmes qu’ils rencontrent ; certains sont très proches des nôtres puisqu’ils sont victimes de la politique de continuité écologique… en peut-être plus absurde si c’est possible.

14 avril : St-Pierre le Moûtier moulin à vent des Eventées. Le journal annonce les dates d’ouverture : 16 et 30 avril, 18 mai (avec brocante annuelle), 11 juin. Prix d’entrée 3 F par adulte et 1 F par enfant. Jolie photo du moulin avec ses ailes bien rouges sur fond très blanc de la façade du moulin.

28 avril : annonce de la « Brocante vide-grenier du moulin de Maupertuis » qui se tiendra le 7 mai de 9 à 19 heures.

Revues

Moulins de France n° 134 d’avril 2023 (outre l’article « Retrouver la biodiversité. Si les truites pouvaient parler » de Pïerre Potherat, et ceux de Patrice Cadet évoqués plus haut) :

– J’ai une fois de plus l’honneur que la revue publie un de mes articles sur les moulins de Bourgogne, cette fois « A qui ont appartenu les moulins ? ». Parmi les illustrations plan d’Entrains sur Nohain et des paroisses proches de 1655, moulins des Viollots à Roussillon en Morvan et de Chissey, cartes postales de Lormes, Luzy, Surgy, Villeneuve-l’Archevêque, photo du moulin du Commandeur à Donzy, gravure de Chitry les Mines, etc.

« Le Monde des Moulins », revue de la FDMF, n°84 avril 2023.

– Annonce des Journées européennes des Moulins et du Patrimoine meulier des 20 et 21 mai 2023.

-Restauration du moulin à vent de Puydrouard à Forges en Charente-Maritime.

Petit article sur un établissement dont je crois je n’avais jamais entendu parler, « l’écomusée du moulin des Massons », à St-Bonnet le Courreau dans la Loire, ouvert à la visite de février à fin novembre. Le moulin est à huile.

– A St-Léonard de Noblat, le moulin du Got, « dernier moulin à papier du Limousin », fête les 20 ans de sa transformation en musée. Sa responsable était venue faire une conférence à La Charité il y a une quinzaine d’années.

– Petit article sur les moulins d’Ukraine, avec la carte postale d’un moulin-bateau.

– L’association des moulins et meuniers d’Irlande publie une revue : « Grist to the Mill ».

– Articles sur deux restaurations, d’une part celle d’une « roue centenaire » en Indre et Loire, d’autre part celle du moulin à vent cavier de Turquant dans le Maine et Loire : dans un moulin-cavier typique de l’Anjou, la cage dite « hucherolle » tournait autour d’un axe et les meules pouvaient être installées sous les fermes porteuses, dans une cave, d’où le nom de moulin-cavier. 

Télévision 

12 avril émission de FR3 Secrets d’Histoire consacrée à d’Artagnan ; à propos de sa femme, qui se retira en ses domaines de Ste-Croix, l’actuelle Saône-et-Loire, différents aspects du site sont montrés, dont le plan d’eau qui devait exister déjà à l’époque pour animer un moulin ; j’ai reconnu le moulin de St-Croix, une immense bâtisse XIXe siècle. 

Divers

Un catalogue des choses à voir sur l’île d’Oléron me tombe par hasard sous les yeux ; je remarque deux moulins sur lesquels me semble-t-il je n’avais rien :

& Le moulin à vent de la Plataine, à Bourcefranc-le-Chapus : superbe restauration ; « les ailes fonctionnent de nouveau et la maison meunière abrite un four à bois » ; ailes faites de larges panneaux de bois.

– Magnifique moulin à marée des Loges situé à St-Just-Luzac  : un grand bâtiment chevauchant le chenal, avec un étage, « au coeur des marais de la Seudre ». « Pendant plusieurs siècles, ce moulin à marée va utiliser la force du phénomène des marées… Lorsque la mer monte, l’eau s’engouffre dans le ruisson des Loges, passe sous le moulin et vient remplir un immense réservoir, le monard. A marée basse, le meunier, en ouvrant la vanne qui maintenait le monard fermé, libère l’eau qui va entraîner le mécanisme de la roue du moulin ». Ce moulin insolite vu comme les moulins à marée sont devenus rares bénéficie d’un programme de réhabilitation par « le Conservatoire du Littoral ». NB : les mots « ruisson » et « monard » sont dans le texte.

Exposition :

A St-Sauveur en Puisaye s’est brièvement tenue, du 28 au 30 avril, une exposition commémorant l’œuvre de l’excellent photographe local Lucien Blin. Deux moulins de Treigny remarqués, un à eau (Dominique Mathias m’a dit qu’il s’agit d’un ancien moulin « à laitier », donc qui pulvérisait le déchet des anciennes forges pour en tirer la matière à faire le vernis des poteries), et un à vent aux ailes en ruines.

Bulcy : 

Notre amie Françoise Radoux, qui fait partie de l’association qui s’efforce de restaurer l’église de Bulcy, près de La Charité sur Loire, m’avait suggéré de venir à la petite fête avec exposition et conférence organisée le 30 avril. Or je venais de trouver la carte postale ci-dessus du moulin de Bulcy, qui appartint à l’abbaye de La Charité. 

J’ai donc fait une photo pour comparer ; il me semble qu’on distingue mieux sur la photo  l’emplacement de la roue disparue (à droite sous un abri) et le déversoir de trop-plein.

Nouvelles Meunières n°52

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Les désastres de la continuité écologique

Les revues des fédérations d’amis des moulins contiennent des articles importants, notamment suite aux effets désastreux de la sécheresse de l’été 2022 consécutivement à la suppression de quantité de seuils dans les rivières.

Moulins de France (FFAM) janvier 2023 n° 133.

  • « Une obstination idéologique suicidaire : Certains l’ont oublié, les poissons ont besoin d’eau ! », par Patrice Cadet, article à propos des effets désastreux de la sécheresse de l’été 2022, avec des rivières à sec suite à la suppression des barrages qui créaient des réservoirs, et dont il dresse le bilan. « Ce qui s’est passé en France en 2022  a été un véritable choc pour la population, étant donné que notre pays s’est doté d’Agences de l’eau depuis 1964. Elles étaient chargées de nous éviter ce désastre, disposant de plusieurs milliards d’euro chaque année ».
  • « Mauvais temps pour la biodiversité aquatique… Les technocrates vont mettre les rivières à sec »  Christian Lévêque fait aussi le bilan des nombreuses rivières qui, suite à la suppression de chaussées et de moulins, coulent plus vite qu’autrefois, laissant, lors de la sécheresse comme celle de l’été 2022, des grandes zones arides où les poissons crèvent faute de pouvoir nager et frayer.
  • « Brève histoire de l’écologie des rivières » : Michel Veuille démontre que la prétention de l’administration de retrouver l’état originel des rivières est absurde. Il est rappelé que les biefs des moulins ainsi que les plans d’eau créés par les chaussées permettaient aux poissons de s’édifier des frayères. Notons aussi le chapitre intitulé « La responsabilité de l’administration dans la pollution des eaux ». A l’origine l’écologie est une science, pas un dogme technocratique.
  • « Libérer le potentiel de production d’énergie des moulins à eau ».

Le Monde des Moulins (FDMF) janvier 2023 n°83.

Le Monde des Moulins (FDMF) janvier 2023 n°83.

  • « Face au changement climatique, pour un ajustement prudent de la gestion de nos rivières » Jean-Paul Bravard fait état d’un article du Monde du 11 octobre 2022 selon lequel « il y a des progrès à faire sur la compréhension du cycle de l’eau », à propos du dogme de l’administration selon lequel « laisser l’eau s’écouler serait le meilleur moyen de sauver l’environnement ». C’est évidemment faux : la sécheresse de l’été 2022 a créé de nombreux assecs dans quantité de rivières, assecs dans lesquels tout naturellement les poissons ont massivement crevé. En fait « les bienfaits des seuils l’emportent sur les inconvénients ». « La meilleure gestion d’un cours d’eau méditerranéen de montagne et de plaine n’est pas la restauration radicale d’un soi-disant état naturel, qui provoquerait la mort assurée des espèces aquatiques et le déclin de la ripisylve, mais un ajustement prudent au changement climatique pour conserver le régime d’écouler actuel et maintenir des oasis de vie bien vivantes ».
  • Le Conseil d’État se prononce contre le décret et l’arrêté ministériel du 30 juin 2020 qui facilitaient « les travaux de rétablissement de la continuité écologique ».

Dans la Nièvre

À Dommartin, on a supprimé le plan d’eau de feu le moulin du Couloir (condamnant définitivement ses turbines), soi-disant pour que le Veynon coule mieux, mais… ce sont des castors qui ont construit un barrage à la place de celui que l’administration a prétendu détruire. (Journal du Centre 5 janvier 2023).

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Nouvelles Meunières n°51

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Exposition

En cette fin d’année 2022, du 16 au 31 décembre, Antoine Paneda est à l’honneur,. La mairie de Nevers lui a accordé le salon d’honneur du palais ducal pour présenter une centaine de ses tableaux,. Le Journal du Centre du 14 décembre l’a chaleureusement annoncé avec une photo le montrant présentant un des plus beaux tableaux.

Antoine, 93 ans, se porte bien. Moulins du Morvan et de la Nièvre le connaît depuis longtemps. Il lui est arrivé de nous fournir des dessins et des aquarelles de moulin, dont la reconstitution des moulins sur la Passière près de la Porte du Croux à Nevers. Cet été, il m’a appelé pour m’offrir un magnifique tableau représentant un moulin d’Urzy. 

Au Palais Ducal, Antoine a proposé quelques tableaux représentant des moulins : l’ancien moulin à vent de Reméron à St-Eloi, la belle demeure d’Imphy dite « Le Petit Moulin », la tour Goguin surmontée de son ancien moulin à vent, et « Moulin sur le Tarn », une extraordinaire construction. 

Les désastres de la continuité écologique

Il arrive que la presse évoque le manque d’eau constaté ici et là suite à la canicule de l’été dernier. La suppression de certains barrages, en accélérant le flux des rivières, a aggravé la situation.  Dans l’Yonne Républicaine du 24 octobre, la Préfecture se contente d’annoncer que grâce aux pluies de septembre et octobre la situation des eaux de surface et souterraines s’améliore. Le 4 novembre, le quotidien annonce qu’à Sens on étudie les possibilités de recycler les eaux usées pour certaines utilisations comme l’arrosage des espaces verts.

Actualités des énergies renouvelables

2 novembre : le Journal du Centre livre deux pages sous le titre « Les énergies renouvelables, une priorité ? » La photo centrale présente des éoliennes. Sont passés en revue les projets éoliens, photovoltaïques portant sur la méthanisation ainsi que les polémiques qu’ils suscitent… Pas un mot sur l’hydroélectrique.

Le gouvernement se propose « d’accélérer la production d’énergies renouvelables ». Un des moyens va consister à priver « les architectes des Bâtiments de France de tout droit de veto… Les projets de champs photovoltaïques visibles dans un paysage classé n’auront plus besoin de leur avis conforme ». Cela va servir beaucoup : « Les sites projets ne couvrent que 5 % du territoire national… (les ABF) ne refusent qu’environ 12 % des projets – un taux qui chute à moins de 1 % après discussion et modification des plans ».

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Nouvelles Meunières n°50

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Exposition

Dans le cadre des journées de l’architecture du 14 au 16 octobre, des moulins restaurés ont fait l’objet de panneaux d’exposition au Musée de la Faïence de Nevers : ceux de Rix et de Chassy à Montreuillon,  propriétaires Mercier et Charoud.

Les désastres de la continuité écologique

Dans le Canard Enchaîné du 19 octobre le Président de la République appelle les Français à des économies d’énergie et compte augmenter la production d’électricité ; dans le Calvados (dont la Première Ministre (Elisabeth Borne a été Députée),  on fait le contraire : sous prétexte de continuité écologique, on démolit un barrage sur la Vire dont le plan d’eau animait une petite usine électrique (sans compter qu’il était un lieu de promenade et de loisir pour les habitants). Pire, cela a lieu au moment de la grande sécheresse qui a marqué tous les départements en cet été 2022 ; dans le Calvados, on prend conscience que les barrages, en retenant l’eau et donc en l’empêchant de gagner trop vite la mer, on perd beaucoup quant à la biodiversité. Extrait de l’article : « Le massacre des moulins était censé, par ailleurs, rétablir une libre circulation des poissons. Or, faute d’eau, leur mortalité explose ! Anguilles, truites et saumons restent invisibles, et la population des aloses, selon les statistiques officielles, est passée de 8 000 en 2016 à moins de 1 000 en 2021. »

Actualité des énergies renouvelables

21 octobre : la Première Ministre accorde une interview à Libération sur le futur «grand plan de transition écologique » ; elle étonne par le vague absolu de son propos, que les questions pertinentes du journaliste ne parviennent pas à dissiper. Evidemment pas un mot sur les énergies renouvelables.

Dans le Magazine du Journal du Centre du 16 octobre, article de Jean-Louis Etienne « L’Electricité du futur » ; favorable aux énergies renouvelables, mais assez prudent, comme qui dirait dans l’air du temps. « Dans les années 70, en construisant les centrales nucléaires et les barrages hydroélectriques, on prenait sans le savoir les mesures qui s’imposent aujourd’hui contre le réchauffement climatique et pour l’indépendance énergétique ». Mais ensuite l’article ne revient pas sur l’hydroélectricité : « En France, la régionalisation des énergies renouvelables, couplée à des installations individuelles (solaire thermique,  photovoltaïque, biomasse, géothermie )… pourrait couvrir l’ensemble des besoins domestiques en électricité ».

2 novembre : le Journal du Centre livre deux pages sous le titre « Les Energies renouvelables, une priorité ? » La photo centrale présente des éoliennes. Sont passés en revue les projets éoliens, photovoltaïques et portant sur la méthanisation ainsi que les polémiques qu’ils suscitent… Pas un mot sur l’hydroélectrique.

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Nouvelles Meunières n° 49

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Livre

«L’empreinte du Dieu, de Maxence Van der Meersch, prix Goncourt 1936.

Le hasard fait qu’à une brocante j’ai trouvé le livre de Maxence Van der Meersch, « L’empreinte du Dieu », aux éditions « Club de la Femme » 1965, puis le lendemain dans une boîte à livres le même ouvrage mais édité par France-Loisirs en 1984. Les deux fois mon attention avait été appelée par la belle illustration de couverture, un moulin tout seul pour le premier volume, le moulin avec le titre et le nom de l’auteur dans le second cas. Chaque fois un moulin à vent typique de la Belgique : en bois, d’aspect lourd, avec les meules dans la tour qui tourne sur pivot.

Maxence Van der Meersch (1907-1951) était natif de Roubaix, mais le roman se passe en Belgique. Il nous intéresse, outre l’image des deux moulins à vent typiques de la Belgique, pour deux descriptions :

* Celle du moulin à vent près duquel au début vit l’héroïne du roman : « Planté sur une butte, le moulin, un moulin vétuste, tout en planches et en ardoises, levait et abaissait ses longs bras dégingandés et grêles, en un geste de sempiternelle lamentation… Ils s’approchèrent du moulin, par derrière. Ils montèrent l’échelle à marches plates, et poussèrent la porte de la vieille tour de bois branlante. Ils entrèrent dans le réduit, une espèce de charpente compliquée et poussiéreuse, où pendaient des cordes et des courroies. Le pivot central du moulin le traversait verticalement – un tronc d’arbre énorme, à peine équarri… » Les ailes « sifflaient en coupant l’air. Elles imprimaient à toute la vieille tour un branle doux, une espèce de roulis monotone. Un sourd grondement de machine montait des meules, avec le claquement rythmé d’une courroie. Tout le moulin, sous l’effort des ailes, tremblait sur son pivot, accusait chaque poussée du vent, et craquait dans sa membrure, avec un gémissement perpétuel qui rappelait celui d’une mâture fatiguée. On se fût cru dans un navire. Plus bas Engle surveillait la besogne, hissait du sol jusqu’à l’étage des meules les sacs de blé, à l’aide d’un palan. On l’entendait tirer les cordes, embrayer les poulies. Et la furtive mécanique de bois, de toile et de cuir, engin millénaire, robuste et barbare, obéissait, hissait les sacs sans effort, tournait les meules, accomplissait sa tâche avec une aisance herculéenne sans même qu’en fût ralenti le rythme de ses ailes dans la bise. » Le meunier Engle « pesa sur une longue barre qui manœuvrait le frein, il arrêta les ailes et descendit diminuer la toile, parce que le vent avait encore monté. »

La deuxième description est celle des moulins à lin. L’héroïne, Karelina, se fait embaucher dans une exploitation du lin. « Quarante-cinq ouvrières, une douzaine d’hommes y travaillaient à broyer le lin et à le nettoyer de ses paillettes avant de l’envoyer aux filatures… Au milieu de la salle, il y avait le moulin à lin, une grande machine de tôle à tambours, quelque chose comme une gigantesque lessiveuse horizontale, mue par des courroies de cuir, et que des hommes manœuvraient. On y jetait, par une trappe, le lin venu des bords de la Lys, après rouissage. La grosse mécanique l’avalait, le broyait, le décortiquait, et restituait une masse cotonneuse, douce au touche, souple, et nette de toute paille ou impuretés… Ce moulin mécanique, ces deux hommes, faisaient autant d’ouvrage que les quarante-cinq ouvrières. 

Celles-ci travaillaient, derrière la mécanique, aux vieux moulins à bras qu’on n’avait pas encore supprimés, parce que les moulins mécaniques coûtent cher, et aussi parce que le travail soigné demande toujours à être fini à la main. Il y avait, le long du mur, une sorte de fausse cloison, percée de fentes verticales, par où passaient les pales de longues hélices en bois. Ces hélices, on ne les voyait pas. Elles étaient montées entre la muraille et la cloison. Chaque femme, appuyée à la cloison, devant une de ces hélices ou moulin tenait dans sa main une pleine poignée de lin brut. Elle la poussait contre les pales, de toutes ses forces. Et la rotation des ailettes battait le lin, l’épluchait, le nettoyait. Les paillettes volaient, les moulin ronflaient. On voyait les femmes presser durement leu poignée de lin cotonneuse et jaunâtre contre l’hélice, l’y engager, l’y pétrir comme une pâte, une masse souple et liée, que les ailettes battaient, étiraient, déformaient, sans la désagréger… Il leur fallait donner de grandes secousses, et, tous leurs muscles tendus, vaincre la force centrifuge des pales. Et comme elles piétinaient, et portaient une espèce de gantelet de cuir aux mains, elles avaient l’air, un peu, de se battre contre les machines.

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Nouvelles Meunières n° 48

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Les moulins de Corvol l’Orgueilleux

 Le bulletin n° 33 de 2022 des Amis du Vieux Varzy publie mon article de 12 pages sur ces moulins qu’alimenta le Sauzay. 

A plusieurs reprises, le bulletin évoque les travaux qui viennent d’être faits à l’ancienne huilerie de Varzy, dont la restauration de l’installation électrique, et surtout la pose d’une grille qui permet au promeneur de regarder les meules et les presses de l’extérieur en permanence.

Un article sur la toute petite commune d’Oudan, qui jouxte Varzy, évoque son vieil étang, qui fort anciennement anima un moulin banal.

Un autre article nous fait connaître une peintre bien oubliée, et pas forcément avec raison : Caroline Desforges-Peyrane (1800-1864) ; elle présenta en 1836 à Auxerre lors d’une exposition un tableau intitulé « Vue d’un moulin à vent ».

Des Varzycois partirent en Californie chercher de l’or, dont un meunier, Jean Morizot. On ne sait ce qu’il est devenu. 

Le n° 184 des Annales des Pays nivernais sur les moulins des rivières Nièvre m’aura porté bonheur.

A la suite de sa parution, j’ai té sollicité de faire quatre présentation sur les moulins.

Promenade le 1er juin aux moulins Nevers

Le rendez-vous était à La Croix-Joyeuse (lieu par lequel les pèlerins de Compostelle entraient dans Nevers, paraît-il en clamant « Monjoie », dont il reste une croix d’âge vénérable). Là furent 3 moulins  « Le moulin à écorce », Martelot et Pilavoine.

*  A Coulanges lès Nevers, le 26 juin, dans le cadre des Journées des Moulins et du Patrimoine Local, le Centre communal d’action sociale, qui se trouve également chargé de l’animation culturelle, a proposé à notre association de faire une causerie sur les moulins, tandis que le club de randonnée de la ville organisait une promenade de moulin en moulin, laquelle recevrait le renfort de musiciens d’un groupe local. Pour la causerie, on nous a demandé deux chapitres : un sur les moulins en général, l’autre sur les moulins de Coulanges.

J’ai donc fait cette causerie ; ce fut ce dimanche 26 juin à 10 heures, salle Jean Macé. Environ 80 personnes sont venues, ce qui m’a paru remarquable. Les deux sujets prévus ont fait que j’ai parlé jusqu’à 11 h 45, suite à quoi j’ai vendu 12 exemplaires du numéro 184. Le 30 juin, Le Journal du Centre a rendu compte de l’évènement.

St Germain des Bois le 15 juillet

« Nature en Livres » m’invite à faire une causerie sur les moulins à St-Germain des Bois, dans le secteur de Monceaux-le-Comte, le long de l’Yonne. Une manifestation locale bien sympathique annoncée par Le Journal du Centre du 11 juin 2022.

Désastres de la continuité écologique

Les technocrates tenants de la continuité écologique s’en prennent à une paisible rivière, la Douceline, qui alimenta le moulin de La Charité : voir plus loin.

Actualité des énergies renouvelables

Grande réunion au siège du Parc Naturel Régional du Morvan, à St-Brisson : « Une journée pour évaluer les capacités en énergie du Morvan » « Tendre à l’autonomie énergétique ». L’hydroélectricité devrait y être bien traitée, l’éolien beaucoup moins. Francis Lefèvre-Vary est appelé à y prendre la parole. (Journal du Centre 17 juin)

Le Journal du Centre consacre le 6 juin deux grandes pages à  » La Facture énergétique des collectivités locales, avec des allusions à la production d’énergie renouvelable ».

Éolien

A Annay, en Puisaye, l’annonce par le maire d’Annay en conseil municipal d’un projet d’implantation de 6 éoliennes géantes suscite des remous. Le maire a l’air à fond pour, mais certains conseillers municipaux ont l’air disposés à tirer l’épée. (Journal du Centre 30 juin 2022)

Photovoltaïque

Toujours à Annay ; le projet de disposer des panneaux photovoltaïques sur les bâtiments municipaux passe nettement mieux. (Journal du Centre 30 juin 2022)

JOURNAUX

Le Journal du Centre

Nos journées des moulins et du patrimoine local des 25 et 26 juin ont été bien annoncées par le Journal du Centre avec toute une page dans le numéro du jeudi 23 juin, plus des articles concernant St-Pierre le Moûtier le 24 et Lormes le 25.

7 juin une centenaire à St-Honoré. Elle travailla à la poterie du château de La Montagne,que nous avons évoquée voici peu pour son moulin à malaxer la pâte. (Voir aussi plus loin au 30 juin)

8 juin : Frédéric Coudray à l’honneur pour avoir réussi à développer sa fabrique de foie gras et autres gourmandises à Donzy.

10 juin : Petit article sur les  jardins de Forgeneuve, à Coulanges, où nous fûmes souvent invités à tenir un stand lors des journées des parcs et jardins, premier week-end de juin. Désormais seuls les peintres peuvent s’y déployer… mais c’est avec toujours autant de charme.

16 juin : « Un étudiant a entrepris sa descente afin d’évaluer la continuité du cours d’eau » en l’occurrence la Vrille, qui commence à Treigny dans l’Yonne et passe à St-Amand en Puisaye avant de rejoindre la Loire à Neuvy. Clément Navarro est un étudiant en architecture ; il déclare : « Deux amis m’ont orienté vers cette rivière intéressant au niveau patrimoine environnemental et architectural puisque bordée de nombreux moulins, de lavoirs ». 

29 juin : Annonce des travaux de restauration de la poterie de la Montagne, à St-Honoré, non sans difficulté financière. Le « malaxeur», sorte de moulin à bras servant à assouplir la pâte et la dépouiller de ses bulles d’air, fait partie des objets à restaurer.

30 juin : Françoise  Demarche bénéficie d’un bon article pour l’inauguration du gîte rural qu’elle crée en son moulin de Bona.

L’article est en effet tout à fait favorable, avec photo de Françoise à côté des officiels. Notre bulletin racontera l’évènement prochainement.

REVUES

Vents du Morvan n° 83 été 2022 contient plusieurs articles où il est question de moulin :

« Les beaux étangs des Prés Bardiaux à Arleuf » : ils viennent d’être restaurés par Ludovic Huin, plus connu comme pisciculteur au moulin de La Petite-Verrière, dans le Morvan côté Saône-et-Loire. Au passage, n’en déplaise aux tenants de la continuité écologique, un bel étang, ça demeure utile, et dans le paysage, et pour conserver l’eau en période de sécheresse.

L’abbaye de Régny : de très beaux vestiges pour cette abbaye cistercienne créée à partir de 1134 le long de la Cure, en aval de Vèzelay et d’Arcy sur Cure, peu avant le confluent avec l’Yonne. Un beau site. Elle posséda de nombreux moulins jusque dans le Morvan, notamment à Brassy. L’article évoque « l’imposant moulin de Reigny, près de la ferme de l’abbé, érigé au début du XVIIe siècle entièrement à rénover, il constitue le prochain « gros chantier » des propriétaires Mme et M. Mauvais. Le dit moulin est dans les limites du monastère : logiquement il a dû être créé peu après l’abbaye. Une photo du barrage du moulin accompagne l’article.

« La Pierre Guénachère » : elle se trouve dans une ancienne carrière de meules à Antully, commune très proche d’Autun. Deux photos montrent de gros rochers : l’un porte la marque de la meule qui en a été extraite, l’autre contient une meule que les carriers n’ont pas fini d’extraire. Le texte, signé Philippe Berte-Langereau, dit aussi qu’on remarque sur le site une meule à l’abandon.

* « Au Gouloux » : Christian Hongrois raconte son enfance dans les ruines des fameux moulins du Saut de Gouloux. Deux très belles cartes postales montrent comment ils étaient quand ils fonctionnaient encore, avec leurs deux roues

* A propos du fameux site des Télots et des deux énormes terrils qu’on longe quand on  sort d’Autun en direction du nord (deux articles évoque l’extraction de schistes bitumeux qu’on y a pratiquée). « Demain un champ de panneaux solaires » : comme c’est une friche industrielle, ce n’est pas gênant qu’on y déploie des panneaux photo-voltaïques, cela sur 14 hectares.

Bulletin des Amis de La Charité sur Loire n° 113 de juin 2022. 

« Histoire de la rivière Douceline », à l’occasion du fait qu’elle est menacée par les technocrates tenants de la continuité écologique.

La rivière se jette dans la Loire un peu en amont de La Charité. Les moines y posèrent un bief assez long pour créer un moulin à l’entrée de la ville (juste derrière l’actuel monument à Jeanne d’Arc), cela entre 1150 et 1160. Tout ce qu’on sait de la longue histoire de ce moulin est relaté dans le grand article de plusieurs pages ; il propose une photo d’une demi-meule qui en demeure, servant de bac à fleur, ainsi qu’un vieux plan du site.

Nouvelles Meunières n°47

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Présentation du numéro des Annales des Pays Nivernais 

« Les Nièvre et leurs moulins »

Le Journal du Centre l’a annoncée le 30 mars 2022, mais sous un titre surprenant : « Les sanglots longs des moulins nivernais ». Un article d’une demi-page résumant l’histoire des moulins dans la Nièvre (par exemple il rappelle que l’enquête de 1809 recensait 800 moulins à eau).

L’article du 5 avril 2022 annonçant la mise en service de la « mini-turbine » de Guérigny est plus attirant : « Une mini-turbine pour sortir du fossile ». Il rappelle que l’investissement, par le SIEEEN, est de 650 000 €. La turbine devrait procurer de l’électricité équivalente à la consommation d’une « centaine de foyers ».(hors chauffage). Elle est vendue à Enedis et injectée dans le réseau général.

Le 8 avril 2022, Le Journal du Centre rend compte de la présentation du numéro 184 des Annales dont j’ai assuré la promotion aux Forges de Guérigny.

Désastres de la continuité écologique

Le Monde des Moulins, revue de la FDMF, d’avril 2022, contient des articles très pertinents pour nous fournir des arguments contre l’administration :

. La continuité sédimentaire, une approche critique.

. Et si on parlait aussi de continuité patrimoniale.

. Quelques réflexions pour asseoir le débat sur la continuité écologique.

. La place des moulins au sein d’un site Natura 2000.

« La rivière Aron mise sous protection » : tel est le titre d’un assez grand article du Journal du Centre. Il annonce que l’Agence de l’Eau et le Parc Régional du Morvan vont y consacrer 775 000 €. Diverses mesures concernent  par exemple la remise en état des berges. Evidemment il est question de supprimer « les plans d’eau envahis par la vase », toutefois étant précisé que ce sera « en accord avec les propriétaires ». A noter : 250 000 € sur trois ans vont revenir à l’aménagement ou l’effacement des barrages ».

A Vermenton, dans l’Yonne, il y a un grand barrage sur la Cure « érigé en 1888 et rénové en 1997 », il sert à l’alimentation du canal du Nivernais, ce pourquoi il est géré par l’administration du canal. Seulement voilà, vu l’instabilité du cours de la Cure, entre autres à cause des grands barrages loin en amont (les Settons, Chaumeçon et Le Crescent), sa gestion nécessiterait un suivi. On n’y a pas pensé quand on l’a rénové en 1997, mais on l’a doté d’une belle passe à poissons… Mais c’est un bel échec, l’essentiel de l’eau passe par le déversoir de trop-plein, au grand dam des pêcheurs. (Yonne Républicaine, 4 avril 2022).

Actualité des énergies renouvelables

Le Parc Naturel Régional du Morvan « soutient une initiative proposée par le Conseil associatif et citoyen » : aider tout projet portant notamment sur « la préservation de la biodiversité, l’économie sociale et solidaire, l’écocitoyenneté ». Un budget de 6 000  €  est réservé à cette action. Personnellement tout projet de préservation d’une zone humide, en particulier en amont d’un barrage, et tout projet d’hydroélectricité devrait être éligible .

Mais bon, ne désespérons pas. D’autres initiatives sont plus positives. Pour la Pentecôte, Decize organise un « Marché écobio », au cours duquel les exposants pourront proposer « des équipements pour les énergies renouvelables ». (Journal du Centre 12 avril 2022)

Au niveau international : la revue Néoplanète pose la question : « Et si les océans nous sauvaient ? » Elle met en avant que la mer, par ses mouvements divers et ceux de ses courants, est en théorie génératrice d’énergie. Elle met en exergue le potentiel théorique « thermique », qui fait l’objet de recherche. Pour l’instant, on exploite cette énergie en disposant des éoliennes géantes en haute mer et en posant des hydrauliennes. On a une pensée pour l’énergie marémotrice : nos estuaires comme ceux des Etats-Unis et de plusieurs autres pays ont connu des « moulins à marée » ; dans un bulletin il y a quelques années j’avais évoqué celui qui se visite encore au Portugal, et dans un autre numéro Jean-Claude  Néant nous avait parlé de ceux dont demeuraient des vestiges en Bretagne. La force de la marée est encore utilisée en France à l’usine marémotrice de la Rance, en Bretagne, justement ; je me rappelle de son inauguration dans les années 1960 par le général de Gaulle, alors Président de la République ; elle avait coûté si cher eu égard à la production attendue qu’un observateur avait commenté : « On n’en construira pas d’autre « .

Au niveau national, surprenant article d’une demi-page dans Le Journal du Centre du 13 avril : « Quand les énergies vertes rapportent ». Il expose que certes des politiciens déplorent les « subventions » accordées à la production d’énergies renouvelables, dont  certains accusent l’éolien d’être « cher et inutile ». Mais il note que comme le prix de l’énergie est en train d’exploser à cause de la situation internationale dont la guerre en Ukraine, l’État récupère : « 6 milliards nets versés par les exploitants ».  En effet, comme le système consiste à un complément de rémunération lorsque le prix de production est supérieur à celui du marché, lorsque survient l’inverse, « c’est le producteur qui verse à l’État la différence ». 

Éolien

Au niveau national

Le Journal du Centre du 15 mars 2022 annonce : « Deux parcs offshore flottants devraient voir le jour d’ici à 2030 en Méditerranée, l’un à Port-la-Nouvelle dans l’Aude, l’autre à Fos sur Mer dans les Bouches du Rhône.

Au niveau régional : « L’éolien mise sur les entreprises locales ». Pour faciliter l’acceptation des éoliennes par la population, on met en avant que leur édification devrait faire travailler des gens du cru. (Yonne Républicaine 26 février 2022).

Il est vrai qu’on est dans une période de turbulences. 

 On tend à reculer devant les difficultés que rencontrent les projets éoliens, dont témoigne la couverture de Bourgogne Magazine de février-avril 2022 : « Eoliennes, le vent de la colère ». Un grand article de plusieurs pages donne la parole aux adversaires de l’éolien, et un autre donne la parole à la responsable de la politique énergétique au sein de la région Bourgogne-Franche-Comté.

 « L’Eolien à l’aube d’une forte accélération » titre l’Yonne Républicaine du 17 janvier 2022, mettant en exergue : « 19 parcs éoliens sont en fonctionnement dans l’Yonne », département où plusieurs autres sont en préparation, malgré des réticences marquées dans certaines zones.

Au niveau départemental :

L’Yonne Républicaine du 14 mars publie aussi le grand article double-page « Le vent tourne pour l’énergie éolienne » (que j’ai évoqué dans des Nouvelles meunières précédentes suite à sa parution dans le Journal du Centre). Il insiste sur les oppositions qui se manifestent de plus en plus vivement, mais il rappelle que globalement l’opinion publique française est favorable à cette technique d’énergie renouvelable. A l’appui de ses critiques, l’Yonne Républicaine propose la photo d’un clocher historique dominé par deux éoliennes géantes.

L’opinion du département de l’Yonne se confirme comme souvent hostile à l’éolien :

. Dans le nord du département, à Pont sur Yonne, « Mobilisation générale anti-éolienne » contre 4 projets qui semblent assez importants. (Yonne Républicaine 19 mars).

. A Cussy les Forges, l’association des adversaires ayant perdu en justice, les 5 éoliennes sont désormais construites. Néanmoins elle cherche d’autres moyens juridiques pour lutter. (Yonne Républicaine 9 mars).

Dans la Nièvre, de petites éoliennes sont de plus en plus utilisées à Pouilly pour essayer d’empêcher le gel matinal qui peut endommager les bourgeons de vigne. Très petites, elles n’ont que 2 pales. (Journal du Centre 5 avril).

Néanmoins « L’éolien n’a plus le vent en poupe dans la Nièvre » : « Encore très favorable au développement des parcs éoliens dans la Nièvre il y a quelques années, le SIEEEN est aujourd’hui beaucoup plus réservé. Les conflits incessants avec les riverains, les polémiques et le s désaccords politiques, y compris au sein des majorité de gauche départementale et régionale font que cette question est devenue sensible. Il n’y aura vraisemblablement plus de parcs éoliens développés dans la Nièvre », dit quelqu’un au journaliste (Journal du Centre 3 avril).

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Nouvelles Meunières n°45

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Parution imminente :

Le prochain numéro des Annales des Pays Nivernais, qui doit paraître début mars, est consacré à 

Les Nièvre et leurs moulins.

C’est une courte synthèse (en 36 pages quand même, mais avec beaucoup d’illustrations) des 5 cahiers que nous avons consacrés aux Nièvre et à leurs moulins (les Nièvre c’est-à-dire la Nièvre tout court, la Nièvre de Champlemy et la Nièvre, d’Arzembouy, la Nièvre de Bourras, celle de St-Franchy et celle de St-Benin des Bois, sans préjudice de la Petite Nièvre).

Le numéro des Annales sera disponible au prix de 12 euro. Nous espérons pouvoir le présenter à notre assemblée générale du 12 mars.

Une présentation officielle à la presse sera faite probablement sur le site de la nouvelle turbine de Guérigny fin mars, et une autre à Prémery en mai.

Actualité des énergies renouvelables

– Important article d’une demi-page dans le Journal du Centre du 17 janvier 2022 : « Nièvre Energies soutenue par la région ». Un sur-titre insiste sur le fait que cette entité reçoit de la région « une subvention de800 000 € pour soutenir les projets et le recours à l’hydrogène ». Nièvre énergies est une société d’économie mixte créée en 2012 par le Sieeen (Syndicat intercommunal d’énergie d’équipement et d’environnement de la Nièvre), que dirigeHourcabie. Il est question de développer un projet à  l’hydrogène plutôt à Magny-Cours. L’article rappelle que Nièvre énergie travaille :

– Pour le développement du photovoltaïque par exemple à Magny-Cours.

– Pour un petit coup de pouce à l’hydroélectricité : « On termine une petite centrale dans un bief à Guérigny ».. Il précise que « ce créneau est limité entre loi sur l’eau et vétusté des anciens moulins : « Sur 200 visites, on a pu retenir 4-5 dossiers, pas plus ».

– « La Sem a également investi dans le projet de méthanisation de Prémery, implanté sur une partie de l’ex-usine Lambiotte, pour un coût d’environ 5 millions d’euro ». Vous auriez rénové combien de moulins à eau, à ce prix-là ?

Concernant l’énergie éolienne cet aveu consternant : « On met les pouces ». Parce que « l’éolien n’a plus le vent en poupe » (à cause dit-il, des difficultés opposées par l’armée de l’air pour la circulation de ses avions et par les défenseurs des monuments historiques.-  La production d’énergies renouvelables par les exploitations agricoles : le Journal du Centre du 14 janvier publie une double page excellente sur ce qui caractérise « la ferme Nièvre » aujourd’hui par rapport à il y a 10 ans. « Des exploitations moins nombreuses mais plus grandes » souligne-t-il. Un tableau met en valeur que la « diversification » se fait notamment par des installations d’énergie renouvelable : il y en avait 8 en 2010, on en est à 75 en 2020. Elles apportent un revenu complémentaire à l’exploitant.

Eolien

Le Journal du Centre du 14 février 2022 annonce que le tribunal administratif de Dijon annule les arrêtés du préfet de la Nièvre autorisant l’édification de 8 éoliennes géantes à St-Quentin sur Nohain et St-Laurent l’Abbaye. L’association qui a obtenu ce résultat rappelle qu’elle s’est appuyée sur la beauté des paysages à cet endroit et sur la passage de migration de la grue cendrée. Toutefois le grief (ou les) retenu (s) par le tribunal administratif n’est pas précisé. Le promoteur du projet dispose de deux mois pour faire appel.

Photovoltaïque 

–  Le Journal du Centre du 26 janvier 2022 rend compte des délibérations du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté quant à son budget. On y lit notamment à propos de la transition énergétique applicable dans les lycées : « L’ambition est de faire de ces établissements des lieux de production d’énergies renouvelables au plan solaire. Et d’efficacité énergétique ». 

28 janvier : article du Journal du Centre sur les piscicultures de Vermenoux (Château-Chinon Campagne) et de Corancy, qui semblent désormais rattachées au Lycée Legta de Château-Chinon. En tout cas elles sont très soutenues par la région et le Parc Naturel Régional du Morvan : « A la pisciculture de Corancy, l’opération cerne la pose de panneaux photovoltaïques, sur les ombrières qui protègent les bassins, pour un montant de 1 184 935 euro. Des panneaux seront également posés à la pisciculture de Vermenoux, sur les ombrières et sur les toitures du bâtiment d’exploitation pour un montant de 660 875  .Les travaux sont prévus pour l’été 2022. » L’article ne le rappelle pas , mais ces piscicultures occupent les sites des anciens moulins de Vermenoux et de Corancy haut (à ma connaissance il n’en reste quelques pièces qu’à Corancy.

A Clamecy, annonce le Journal du Centre du 15 janvier et 5 février, toute une part des friches de l’usine Solvay vont héberger un parc solaire ; le « conseil communautaire » donne son aval, de même que le conseil municipal de Clamecy. Même avis favorable pour un projet à Surgy, encore que celui-ci prévoie étrangement la destruction d’une chapelle, ce qui ne va pas manquer de susciter une levée de boucliers.

A Cossaye, des panneaux photovoltaïques vont être posés sur le bâtiment municipal abritant du matériel. (Journal du Centre 29 janvier).

A St-Parize le Châtel, près du domaine de Villars (proche du fameux château de ce nom), une ancienne carrière réputée « friche industrielle » va abriter un parc photovoltaïque (on n’en est pour l’instant qu’au stade de l’étude). Journal du Centre 31 janvier.  

Journaux

Le Journal du Centre

– Plusieurs articles concernant Donzy :

. Décès de Jean-Claude Jourdain, un des bénévoles très impliqué dans l’activité de l’écomusée du moulin de Maupertuis et dans de nombreuses Associations locales.

. L’huilerie de l’Ile à nouveau à l’honneur :

– Dans le cadre d’une série « Le producteur de la semaine », presque une page consacrée à l’œuvre d’Isabelle et Frédéric Coudray qui mènent l’huilerie depuis 2012. Belle photo de leur ouvrier répandant les cerneaux de noix sous la meule. Entre autres il est rappelé que « le moulin a 200 ans » depuis l’an dernier; la crise épidémique a empêché d’y organiser la fête qu’il aurait mérité. (Journal du Centre 28 janvier).

– Une vidéo de l’huilerie, réalisée par Nièvre Tourisme, diffusée sur le site Facebook de cet organisme : d’ores et déjà elle a été vue 15 000 fois. (journal du Centre 31 janvier).

– « Donzy seul village du futur dans la Nièvre » : le rôle de l’écomusée du moulin de Maupertuis dans ce que va devenir Donzy sous cette labellisation est brièvement évoqué.

–  L’ancien moulin de Luzy à nouveau à l’honneur du fait de sa transformation en cours en maison dite « Le Tiers-lieu », laquelle abritera notamment les associations locale et des locaux consacrés au numérique ; et puis « Le tiers-lieu va bénéficier d’un musée », en l’occurrence un petit « musée du moulin » ; notre nouvel adhérent, Jean-François Théveniaud, s’en occupe assidûment ; il nous sollicite à ce sujet, comme il a sollicité notre ami Jean Arnoux. 

Les pelles qui permirent d’alimenter le moulin, très abîmées, ont été supprimées, à la satisfaction des tenants de la continuité écologique, dont  le Parc naturel régional du Morvan, et il semblerait la Fédération de la Pêche. Les articles ne se hasardent pas à commenter que Luzy va être privée de son joli plan d’eau, qu’on admirait depuis la route quand on y entrait. (Journal du Centre 2, 3, 4 et 13 février).

Le « tiers-lieu » fait l’objet de toute une page du bulletin municipal de Luzy n° 10 de janvier 2022 ; il bénéficie d’une belle image montrant à quoi il devrait ressembler en couverture du bulletin.

–  A Guérigny se précise la création de la « micro-centrale » hydraulique, dans des locaux que montrent deux photos des 25 et 26 janvier.

– De nouveaux agriculteurs s’équipent pour transformer eux-mêmes leur blé en farine :

. A Perroy MM. Joseph et Jean-Guy Dumez en leur « Moulin du Perrotin » ; ils sont photographiés devant leurinstallation toute neuve comprenant une paire de meules surmontée par sa trémie et un blutoir. (Journal du Centre 18 janvier)

. A  Amazy M. Jean-Paul Thoulet et son fils Clément, qui insistent sur leur « activité apicole », mais qui ajoutent que depuis fin 2021 ils se sont « mis à la farine » : « C’est de la farine de blé en petite épautre, seigle ou sarrazin. Nous avons acheté une machine spéciale qui simplifie le travail. » (Journal du Centre 2 février)

. 4 février : « Restauration en vue de la Sainte-Eugénie » : c’est la rivière qui passe à Varzy, et dont demeure l’étang qui alimenta feu le moulin Naudin, dont il ne reste que la « maison du meunier » et une meule. La restauration consiste à modifier quelque peu le barrage, certes dans le but de se conformer à la loi sur la « continuité écologique ». Parmi les personnes qui ont été consultées l’article cité « Yves Mercier de l’Association des Moulins de la Nièvre ».

Revues

Les revues des fédérations d’amis des moulins numéros de janvier 2022 viennent de paraître : 

– Moulins de France (FFAM) : centré sur les moulins d’Anjou aussi bien à vent qu’à eau, dont les moulins-bateaux. Notons aussi des article importants tels que :

. « Textes indispensables pour préserver la sécurité juridique d’un moulin à eau producteur ou non ».

. « Ressenti d’un propriétaire de moulin ».

. « En détruisant seuils et barrages, le Ministère de la Transition Ecologique subventionne l’utilisation des énergies fossiles tout en affirmant le contraire ».

Remarquons aussi un article sur l’entreprise Cloix célèbre comme constructeur et réparateur de moulins.

– Le Monde des Moulins (Fédération des Moulins de France) : articles sur les moulins de différentes régions de France. Intéressante explication sur la mise en place des contingents en 1938.

Koikispass n° 182 de février 2022, deux articles sur des moulins : :

– Le petit moulin à farine de Mirebeau, à Perroy, où Mme Malézieu, agricultrice, transforme elle-même le blé que produit son mari. La photo la montre devant sa paire de meules, la trémie et le blutoir.

– Le moulin des Morvans à Fâchin, au début de l’Yonne, tout près de l’étang du Châtelet (dont il n’utilise pas l’eau). Article favorable sur nos amis Marie-Christine et Alain Artier qui en font un excellent établissement « chambre d’hôtes ». Une photo pleine page met en valeur le moulin construit de belles pierres, et du beau granit bleu du Morvan de ce secteur. A propos, quand le journaliste écrit que ce fut « le plus grand moulin de la région », il veut dire du haut Morvan.

Pays de Bourgogne n° 265 de janvier 2022 : article d’Augustin Aurora sur un curieux personnage de chapiteau de Vézelay aux oreilles immenses, dont l’origine remonte à la Grèce antique (Augustin Aurora est notre ami Serge Calandre).

Télérama 9 février 2022 : article sur Entraigues, dans l’Ardèche, qui séduisit tant Jean Ferrat qu’il s’y installa. Ce magnifique village posséda des moulins à soie.

Livres

« Les téméraires. Quand la Bourgogne défiait l’Europe », par Bart Van Loo, chez Flammarion ».

Petit livre d’à peine bientôt 700 pages, mais excellent, sur l’histoire des ducs de Bourgogne, en particulier l’époque où, suite au mariage de Philippe le Hardy, frère du roi de France Charles V, avec l’héritière du comté des Flandres, le duché de Bourgogne fut enrichi de la possession des Flandres. Il y est donc beaucoup question de ce que sont aujourd’hui les Pays-Bas et la Belgique. Je n’ai pas encore fini la lecture de ce considérable ouvrage, mais j’ai d’ores et déjà repéré :

. Au début du XIVe siècle se firent plus fréquents les moulins principalement à vent chargés de pomper l’eau pour assécher les polders et donc augmenter la quantité de terres cultivables. La plupart des villes concernées par cette technologie s’en équipèrent, cela à plusieurs exemplaires, voire des dizaines.

. Page 296, une ennemie flamande du duc de Bourgogne assiégea sa ville d’Harlem : « Jacqueline fit alors brûler 18 moulins ».

A propos, on y voit le fameux tableau du chancelier Rolin rendant hommage à la Vierge à l’enfant, avec entre eux le paysage d’une ville entourant une rivière. Il est ici trop petit, mais quand on peut l’agrandir, on aperçoit à droite un moulin-bateau.

La curiosité intellectuelle m’a mené à lire « La légende dorée », de Jacques de Voragine : cet auteur du XIIIe siècle y a concentré tout ce qu’on sait de chacun des saints vénérés à cette époque et quelques autres personnages. Ce n’est pas un ouvrage  dont on puisse saluer la grande rigueur historique, mais on y « apprend » que :

. Ponce Pilate serait le petit-fils d’un meunier (!).

. « Un meunier qui avait une dévotion spéciale pour saint Augustin fut atteint d’un mauvais abcès à la jambe. Il invoqua le saint ; et celui-ci, lui étant apparu en rêve, lui frotta la jambe avec la main. Le lendemain le meunier se réveilla guéri ».

. Le diable tenta de suborner saint Rémy (celui qui baptisa Clovis) en lui offrant un moulin : le saint refusa et le moulin disparut englouti.

« Les années manquantes », autobiographie de Jean-Noël Pancrazi, romancier, chez Gallimard. Il est né à Sétif (Algérie) de parents qui exploitaient là-bas leur « minoterie des Hauts Plateaux ».

Nouvelles meunières n°44

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Actualité des énergies renouvelables

Hydraulique

Eolien

Les adversaires de l’éolien se trouvent des avocats importants, d’où ce  titre d’un grand article du Journal du Centre du 9 décembre, à propos des protestations contre le projet d’éoliennes à St-Quentin sur Nohain et St-Laurent l’Abbaye, qui seront visibles de Sancerre : « Stéphane Bern vent debout contre l’éolien ». Il soutient en effet ceux qui estiment que cela va enlaidir le paysage  que l’on peut observer  depuis la fameuse terrasse de Sancerre ; d’autres avancent cependant que déjà on aperçoit depuis ce belvédère les éoliennes géantes de Pougny et surtout les deux grosses tours de la centrale nucléaire de Belleville, avec le grand nuage blanc qui monte chaque jour à l’assaut du ciel.

Les adversaires des éoliennes géantes continuent leur lutte souvent de manière très imaginative ; c’est ainsi que l’association Morvent en Colère qui combat le projet d’éoliennes proche du lac de St-Agnan a présenté un documentaire au cinéma de Saulieu (Yonne Républicaine, 20 juillet).

Dans la Nièvre, la tension est en train de monter en Donziais ; le tribunal administratif ayant annulé un premier arrêté préfectoral qui autorisait 8 éoliennes de 180 m à St-Laurent-l’Abbaye et St-Quentin sur Nohain, le nouveau préfet a fait procéder à une nouvelle enquête publique ; celle-ci a mis en valeur les « réserves » du commissaire enquêteur et la vive opposition d’élus à côté d’une association hostile. Néanmoins, le préfet publie un nouvel arrêté autorisant les 8 engins. Le Journal du Centre du 25 novembre fait état du communiqué particulièrement indigné de l’association hostile, qui repart pour un tour en direction du tribunal.

A St-Pierre le Moûtier et Langeron, le Journal du Centre du 14 décembre peut titrer : « Encore un coup d’arrêt pour les éoliennes » ; la cour d’appel administrative de Lyon refuse d’annuler le rejet par le préfet du projet de 4 puis 3 éoliennes présenté par Nordex ; selon l’article, elle s’en tient au fait que la « rentabilité de ce projet n’était pas avérée », ce qui sur le plan du droit me paraît un surprenant motif. L’auteur du projet dispose de deux mois pour faire appel devant le Conseil d’État.

Chez nos voisins, L’Yonne Républicaine du 15 mai 2021 relate que le préfet de l’Yonne vient de refuser un projet éolien à Santigny parce que situé dans le couloir de migration de la cigogne noire.

Du côté de Tonnerre, on commence à se rebiffer sérieusement contre l’éolien, dont on trouve envahissantes les  éoliennes géantes déjà édifiées, puisqu’il y aurait là-bas 180 éoliennes en service. Le nouveau projet, de 10 éoliennes, capable en théorie d’apporter 133 000 € de taxes aux collectivités locales, emporte l’adhésion des élus, mais suscite des oppositions très vives. (Yonne Républicaine, version internet).

Le long du Serein, la filiale EDF Renouvelables lance un projet éolien à Massangis et Grimault avec « financement participatif ». Bon moyen d’associer la population à l’idée… mais les adversaires crient à l’hypocrisie et fourbissent leurs arguments, ça promet.

Photovoltaïque : 

Dans l’Yonne, les projets de développement du solaire ont plutôt le vent en poupe. D’abord dans une friche délaissée parce trop proche de l’autoroute pour qu’elle soit facile à cultiver, entre Villeneuve la Dondargue et Subligny. Une enquête publique est ouverte pour créer une centrale solaire tout près du confluent du Cousin avec la Cure, à Givry et Sermizelles ; elle ne devrait pas déparer le paysage vu de Vézelay.

Dans la Nièvre, à Langeron, le conseil municipal refuse d’autoriser un projet de champ photovoltaïque qui aurait occupé une bonne terre cultivable (Journal du Centre 2 janvier 2022).

Hydrogène :

La grande affaire se confirme à Auxerre :

  • Auxerrois Magazine, la revue du « grand Auxerre », consacre la couverture de son numéro 28, de septembre 2021, à la photo d’un bel autobus rouge d’une forme tout à fait inusitée encore : un des 5 qui d’ores et déjà roulent à l’hydrogène dans l’agglomération d’Auxerre. A l’intérieur, 4 pleines pages exposent qu’une usine est en plein développement pour fournir ce nouveau « carburant », que des entreprises diverses se portent candidates pour le consommer plutôt qu’un autre, que cela représente un élément important pour développer l’économie locale de la manière la plus écoresponsable possible. 
  •   L’Yonne Républicaine lui consacre ses pages 2 et 3 le 14 octobre sous le titre : « La station hydrogène, clé de voûte du système ». Inaugurée la veille, elle alimente d’ores et déjà 5 autobus auxerrois. Bientôt elle alimentera des trains de la ligne Laroche-Migenne-Auxerre (l’article n’en parle pas, mais les trains à hydrogène poursuivront par Cravant jusqu’à Clamecy puis Corbigny). Pour que l’investissement soit rentable, il faut agrandir, et viser la clientèle de camions, par exemple… A condition bien sûr que l’industrie les fabrique. La Bourgogne-Franche-Comté demeure en tête de la recherche de l’utilisation de l’hydrogène, avec une unité importante vers Belfort et Montbéliard. L’Auvergne-Rhône-Alpes est l’autre région qui s’est lancée résolument dans l’aventure.

Un article de l’Yonne Républicaine pour ses abonnés internet rappelle que la France se veut également très résolue dans cette exploration des ressources liées à l’hydrogène.

Biomasse :

A Auxerre se prépare la construction d’une « deuxième chaufferie » destinée à renforcer le « chauffage urbain ». « Une énergie renouvelable et propre » : à base de « bois d’élagage ou des plaquettes de bois issu de forêts locales (à moins de 100 km) et gérées durablement ».

Méthanisation : 

Le principe de la méthanisation (produire une énergie à partir de déchets) est reconnu comme une bonne idée ; les problèmes surgissent quand la qualité des dits déchets ou celle des machines utilisées est soumise à caution. Le Journal du Centre du 30 novembre évoque les débats qui viennent de se tenir à Clamecy dans le cadre du festival « Résistance ». La représentante de la Confédération paysanne a insisté sur le fait qu’il lui paraissait nécessaire qu’on évite de broyer des matières cultivées dans ce but : ce ne sont pas vraiment des « déchets ». Il n’en reste pas moins que des agriculteurs, surtout certains en difficulté, voient dans la méthanisation une ressource complémentaire.

En tout cas de vives oppositions commencent à se cristalliser, surtout dans l’Yonne.

A Germigny, pour l’instant pas de problème. L’ « unité de méthanisation de Ceres Germigny utilise des matières premières issues d’exploitations (agricoles) situées dans un rayon de 15 kilomètres », dont de l’herbe et « des céréales rustiques ». Les agriculteurs du secteur découvrent « de nouvelles cultures favorables à la biodiversité », ce qui cependant implique qu’on risque de se mettre à cultiver des produits exprès pour qu’ils soient détruits par un méthaniseur, un point qui déjà ailleurs suscite des oppositions. En attendant, l’unité de Germigny fournit « l’équivalent de la consommation de 3 000 habitants » au village et à une partie de St-Florentin. (Yonne Républicaine 30 juin).

Un autre projet « prend forme » dans le Gâtinais, porté par la société Gatibiogaz et à l’initiative de 8 agriculteurs. Un assez gros projet puisque d’un coût de 6,5 millions d’euro. Trois grosses cuves avaleront chaque jour 60 tonnes de « biodéchets » (tant que ce sont des déchets agricoles, pas de problème) mais aussi de matières cultivées dans ce but , à savoir seigle, triticale, orge fourragère, sorgho ou encore maïs ». Même remarque que dans le paragraphe précédent.(Yonnre Républicaine 8 juillet)

Le ton monte nettement plus à Avallon à propos d’un projet de gros méthaniseur qui avalerait force déchets… mais sans être, semble-t-il, trop regardant sur leur qualité. Les opposants accusent : les déchets contiendraient des résidus plastiques, ce qui compliquerait la combustion et conduirait à l’émission de fumées toxiques. (Yonne Républicaine 23 juillet).

Du coût les contraintes réglementaires s’accumulent et plus rien n’est aussi simple qu’on aurait cru. A Chablis, les viticulteurs auraient voulu exploiter la biomasse issue de leurs déchets, mais la parcelle prévue ne convient pas, car… trop près d’une éolienne en raison de ce qu’exige la réglementation. A Tonnerre, on devait consacrer 5 hectares d’un bon terrain à une usine de méthanisation à partir de la biomasse, mais le projet tombe à l’eau. (L’Yonne Réûblicaine, version internet).

Journaux

Le Journal du Centre

9 janvier 2022 : l’ancien moulin de Luzy va devenir un « Tiers-lieu » (immeuble recevant divers services notamment municipaux et associatifs mais très ouvert au public) ; les travaux sont en voie d’achèvement, l’ouverture étant envisagée avant la fin de l’année.

L’Yonne Républicaine 

Fin juillet, annonce que l’huilerie artisanale Suguenot-Schultz, à Briénon sur Armançon, est ouverte à la visite le dimanche 1er août.

22 juillet, grande page consacrée au « coup de cœur » de la correspondante du journal à Avallon, qui adore se promener au bord du Cousin. Elle précise « Les moulins constituent un attrait particulier de la promenade ». Elle dit qu’il a existé « 40 moulins répartis sur un linéaire de 66,7 km », dont la plupart sont aujourd’hui des résidences secondaires. Trois photos accompagnent l’article, dont celle d’une roue qui paraît très grande avec des pales droites disposées façon Sagebien.

28 juillet : annonce de la réédition du recueil de nouvelles « La mort du galvacher » de notre ami « le Morvandiau Philippe Berte-Langereau », avec une belle photo de lui plein centre. Le Journal du Centre l’a annoncé également dans la même période.

29 juillet : page coup de cœur consacrée à l’abbaye cistercienne de Quincy, qui se trouvait non loin de Tonnerre et dont il ne reste que quelques vestiges. « Les moines cisterciens étaient passés maîtres dans l’utilisation de l’eau… pour la force motrice du courant qui permettait d’actionner les moulins. Il y en a un six ou sept à Quincy… que ce soit pour moudre le grain ou broyer l’écorce d’où était extrait le tan, indispensable au tannage des cuirs. Trois sont encore visibles aujourd’hui ».

Revues

« L’Histoire », série Les Collections, avril-juin 2021 : « L’âge industriel 200 ans de progrès et de catastrophes ». Il y est plusieurs fois question des moulins, notamment suite au fait que l’invention de la machine à vapeur a modifié les plus importants d’entre eux, voire leur a permis d’acquérir une avance énorme sur les moulins dont les propriétaires n’ont pas voulu faire cet investissement.

Télérama du 15 décembre 2021 annonce un livre, « A la recherche de Céleste Albaret ». En 1919, son mari, chauffeur de taxi qui avait souvent Proust comme client le convainquit d’embaucher sa femme comme « gouvernante ». C’est ainsi que Céleste découvrit Paris. Fille d’un petit meunier de La Canourgue, en Lozère ; elle était née à son moulin. Il me semble d’ailleurs que tout à la fin de sa vie elle est retournée s’y éteindre.

Télévision

Arte a proposé le dimanche 5 ?? une sorte de documentaire sur Rembrandt, le grand peintre fils de meunier, mais avec beaucoup de « reconstitution » jouée par des acteurs. J’aurais préféré voir plus de tableaux. 

Chœur des dames de l’association Moulins du Morvan et de la Nièvre : Revoilà le père Philippe avec son Rembrandt. Nous, nous nous en tenons au livre de Simone Van der Vlugt dénonçant comme ce petit monsieur a été sauvage envers sa servante. Un livre dont nous espérions qu’il ait le prix Fémina étranger ; hélas le résultat nous laisse infiniment déçues. Nous avions pourtant pétitionné en faveur de Simone, mais peine perdue. Nous avons immédiatement protesté auprès du secrétariat du jury. Nous venons de recevoir une réponse de sa présidente, Amélie Nothomb, qui nous répond notamment : « Nous avons hélas oublié d’inscrire Simone Van der Vlugt dans notre sélection. C’est en effet une erreur regrettable. Nous nous flagellons par la pensée ».