par Philippe Landry
Actualité des énergies renouvelables
Au niveau européen :
« Allègement réglementaire au profit des énergies vertes »: 90 % des panneaux solaires étant fabriqués en Chine, la Communauté européenne affiche une volonté de « renforcer la compétitivité des technologies vertes face à la Chine et aux Etats-Unis. Panneaux solaires, éoliennes, batteries, pompes à chaleur, hydrogène renouvelable, mais aussi nucléaire à la demande de la France » (Journal du Centre 7 février). On remarque l’absence de l’énergie hydraulique, que la dite communauté semble combattre avec sa nouvelle politique de continuité écologique : hé bien, elle aura les mêmes résultats.
Au niveau national« Energie : la France reste en retard sur ses objectifs dans les renouvelables.Le soleil brille mais l’éolien rame »
C’est le double titre du Journal du Centre le 8 février. « En septembre 2023, la puissance photovoltaïque installée en France atteignait ainsi 19 gigawatts » alors qu’on espérait 20,1 GW L’éolien terrestre : 22 contre 24,1 espérés. « L’hydraulique caracole toujours en tête, avec 26 GW installés à ce jour (37 % du total des énergies « vertes »), alors que la contribution de l’ensemble biomasse, valorisation des déchets, biogaz et énergies marines reste marginale ».
Mais le 22 février le gouvernement annonce qu’il ampute les budgets des ministères de nombreux crédits dans un souci d’économie : « le fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires perd 400 millions » (Journal du Centre 23 février).
Application de la loi pour « l’accélération de la production d’énergies renouvelables » du 10 mars 2023.
La lecture dans Le Journal du Centre du programme des futures séances des conseils municipaux, de leurs comptes rendus, de celui de vœux du maire dans les communes où ça se pratique, continue d’être édifiante : la majorité n’évoque même pas la « loi pour l’accélération de la production d’énergies renouvelables ».
Le quotidien donne le 19 février la parole à l’association Adret Morvan qui a tenu une réunion importante à Vauclaix, et lance un double cri d’alarme. D’une part « les maires n’y entendent rien » et « le débat est escamoté et bâclé ». D’autre part elle note un aspect pervers de la loi, résultant du fait que son but est d’accélérer les procédures : « Si nous n’y prenons pas garde, des projets aux effets pervers auront l’opportunité de se développer. Les futures installations ne devront, selon nous, en aucun cas empiéter sur des surfaces végétales, ni nuire aux habitats naturels existant qui, non seulement préservent la biodiversité, mais sont aussi producteurs d’oxygène et indispensables au stockage de carbone ». A ce sujet, voir plus loin la question de la méthanisation.
Voici les communes qui ont consenti à échanger sur le sujet :
Arquian : la cartographie des zones d’énergie présentée ». « Tout projet éolien est exclu », mais les autres feront l’objet d’un examen cas par cas (8février).
Clamecy : une consultation de la population est organisée pour déterminer les zones dévolues aux énergies renouvelables et lesquelles (10 et 29 février)
Coulanges : vague évocation (Journal du Centre 22 février).
Decize : grand article de presque une page avec en grand titre « Priorité aux panneaux et à la biomasse ». La population va être consultée. En bas de pages : un article secondaire sur le même sujet : « Peut-on encore implanter des champs photovoltaïques ? » Pour d’aucuns, « le sud de la Nièvre est déjà bien fourni », à quoi la maire de Decize répond : « A quoi ça sert qu’on nous demande ce créer des zones favorables si on ne peut plus accueillir de photovoltaïque au sol ? » (22 février) Ce n’est pas le sud de la Nièvre qui est « bien fourni » mais uniquement le sud-ouest.
Donzy : le conseil municipal a bien étudié les questions. « On a privilégié le photovoltaïque en toiture ou agriphotovoltaïque au sol, l’hydroélectricité dans la zone des moulins du Commandeur, de Maupertuis et de l’Ile. Pour les autres zones, l’architecte des bâtiments de France aura souvent son mot à dire (10 février).
Entrains sur Nohain : L’éolien ne peut être implanté à Entrains à cause d’un « couloir aérien » et quand à l’hydraulique la commune considère qu’elle ne la « concerne pas ». « Le photovoltaïque au sol et la méthanisation sont exlus des périmètres incluant le bourg et le hameau du Château du Bois ainsi que les zones humides » (10 février).
Imphy : le conseil municipal se penchera sur la question des énergies renouvelables le 15 février (13 février)
La Charité sur Loire : dans sa séance du 12 février, le conseil municipal débattra entre autres du « bilan de la concertation et validation des zones d’accélération des énergies renouvelables ». (1er et 10 février). L’éolien est exclu, mais le toit d’Intermarché est équipé en panneaux photovoltaïques et Auchan « vient de voir son projet de panneaux solaires en ombrières sur son parking validé » ; « nombre de zones susceptibles de participer par différents dispositifs » sont définies.
La Nocle-Maulaix : déclaration du maire lors de la cérémonie de vœux : « A La Nocle nous pensons mettre des panneaux photovoltaïques sur les toitures, mais sommes contre l’implantation au sol sur les bonnes terres agricoles ». (6 février).
Pougues les Eaux le 23 février : « Plusieurs zones photovoltaïques ont été définies au sol, sur diverses toitures et sur certains parkings. »
Préporché : « La municipalité organise une concertation publique sur la définition des zones d’accélération pour l’implantation d’installations terrestres de production d’énergies renouvelables ». (17 février).
St-Amand en Puisaye : l’ordre du jour de la prochaine séance du conseil municipal est annoncé, dont « compte rendu de la concertation des zones d’accélération des énergies renouvelables ». (Journal du Centre 5 février).
«
A Tronsanges et La Machine le conseil municipal va se pencher sur la question (23 et 24 février.)
Hydroélectricité :
Diverto, le supplément télévision des journaux du groupe Centre-France, annonce les 17 et 18 février que RMC découverte propose le mardi 20 février un grand documentaire sur les « barrages de tous les records » de nos montagnes, lesquels continuent de produire une grande part de notre électricité.
Eolien
« LPO infos » le bulletin de la Ligue de Protection des Oiseaux, n°31 du 2ème semestre 2023, livre un très bon article « L’énergie, l’éolien et les oiseaux » ; il n’est pas aussi virulent qu’on aurait pu s’y attendre ; en particulier il estime que les risques pour les oiseaux sont le plus souvent modérés : « La grande majorité des études a montré un très faible taux de collision » ente les ailes des éoliennes et les oiseaux. » En grande partie parce que souvent les oiseaux ont changé leur zone de nidification. Néanmoins « il convient de respecter le principe de précaution et d’éviter l’implantation de parcs éoliens sur des zones reconnues pour la qualité des espèces qu’elles abritent ». Par exemple « en déstabilisant des fonctionnalités écologiques ». Curieusement, l’article n’évoque pas les couloirs de grande migration qu’empruntent les oies sauvages par exemple : mais je pense que la dernière phrase s’applique à la question.
Aisy sur Armançon (Yonne) « L’éolien déchaîne toujours les passions » titre L’Yonne républicaine du 7 novembre 2023 à propos d’un « projet de 18 éoliennes de 241 m de haut, principalement implantés dans des forêts communales entre Nuits, Cry et Aisy ». « Le débat a eu lieu dans une salle surchauffée » les opposants étant très virulents.
Photovoltaïque :
Dans Le Journal du Centre :
Treigny, site de Guédelon (Yonne) : le parking du château en construction va recevoir une ombrière de 17 panneaux solaires pour que le chantier devienne « autonome en énergie ». Dans la commune toute proche de Ste-Colombe le conseil municipal approuve un projet de 13 ha de panneaux photovoltaïques sans autre précision. (Yonne Républicaine 23 janvier 2024).
Monéteau (près d’Auxerre) : le parking de l’usine Fruehauf est immense : il va recevoir 16 ombrières photovoltaïques, dont la production correspondrait à 10 % de l’électricité consommée par les foyers d’Auxerre. La société Green Yellow, qui les construit, a déjà réalisé celles du parking du centre commercial des Clairions toujours à Auxerre (Yonne Républicaine 30 janvier 2024).
Germenay : les opposants sont déboutés pour l’essentiel par le tribunal administratif de Dijon : « Aucune atteinte sur le paysage, le patrimoine, l’environnement ou le code de l’urbanisme n’a été relevée ». Toutefois « les magistrats ont donné douze mois à la société Nièvre Agrisolaire » pour que son dossier soit mieux ficelé ; il faudra une demande de « permis de construire modificatif », ce qui entraînera un retard important dans la réalisation du projet. (Journal du Centre 1er février)
« Neuvy sur Loire : le projet photovoltaïque passe de justesse ». Il concerne une surface agricole de 27 dans un domaine de 34. Le conseil municipal était à égalité : c’est la voix prépondérante du maire qui a fait la décision (8 février).
St-Eloi : le maire, son premier adjoint et la députée Perrine Goulet ont débattu du « dépôt imminent en mairie du permis de construire pour une centrale photovoltaïque » dont rien d’autre n’est précisé (10février).
La Charité : le conseil de la Communauté de communes des Bertranges décide la vente d’un terrain de 10 000 m² au groupe Valorem pour qu’il construise « un poste haute tension destiné à raccorder au réseau électrique général le courant généré par les deux parcs de production agrivoltaïques qui seront installés à La Marche ». (12 février)
A Clamecy va se tenir une réunion publique « pour détailler les grandes lignes d’un projet de parc agrivoltaïque ovin au Val-des-Roziers ». Sur ces terres « à très faible potentiel » (agricole) « on va remettre des moutons mais sous des ombrières agrivoltaïques ». « La ferme sera « dédiée à la production d’ovins et de caprins… Le taux de couverture photovoltaîque est annoncé comme faible par rapport à la surface développée. » (23 février)
Château-Chinon-Campagne : M. Clément Buteau, éleveur de charolaises, prévoit de construire des bâtiments de stockage (de la nourriture de ses bêtes) « pour y installer des panneaux solaires sur le toit ».
Le Criquet de décembre 2023 consacre une page à « L’autoconsommation énergétique : une tendance qui se confirme en France ». L’article insiste sur « la filière photovoltaïque, qui comprend peu de contraintes d’installation et dont les coûts de production ont très fortement baissé ces dernières années ». « La production d’électricité d’origine solaire photovoltaïque… s’est élevée à 11,2 TWH au premier semestre 2023, représentant 4,7 % de la consommation électrique française, selon les ministères de l’Ecologie, de l’Energie et des Territoires ». « La puissance du parc solaire photovoltaïque français devrait atteindre entre 92 et 144 GW en 2050. »
Dans son numéro 204, la revue du conseil départemental « Yonne notre département » donne la parole à un artisan de Charny qui fait « le pari du photovoltaïque », qui a créé la société Energies Terre Soleil. Il « vante les mérites d’un mix pompe à chaleur et photovoltaïque, selon lui très complémentaires ».
Méthaniseurs :
Le Journal du Centre du 17 février consacre deux pleines pages à une grave question : « Faut-il tondre les forêts pour faire du granulé » ? C’est qu’en effet dans le but certes louables de produire de l’énergie par des méthaniseurs, d’aucuns voudraient abattre des quantités industrielles d’arbres, donc ravager les forêts. Lorsque l’idée des méthaniseurs est apparue, elle visait l’élimination des déchets, pas celle des arbres. On a donc là un détournement, qui pis est très dommageable pour la forêt. La double page insiste sur les ravages d’ores et déjà constatés dans la Creuse, et précise que le Morvan commence à en être victime, au grand dam de nombreux défenseurs de la forêt. Le Parc a tenté de limiter les destructions mais son projet de règlement a été annulé par le Conseil d’État.
Département de l’Yonne :
& On continue d’envisager la construction d’un grand méthaniseur à Appoigny, mais le maire exprime ses craintes, et ses collègues de communes voisines leurs réticences voire leur franche opposition. (Yonne Républicaine 29 septembre 2023).
& Près d’Avallon, sur la commune de Magny, un projet de méthaniseur géant se précise, porté par la sté Stone Hedge ; il est soumis à l’enquête publique. « 76 000 m² d’entrepôts répartis en 8 cellules d’activité ». Il pourrait en théorie « permettre la création de 250 emplois dans l’Avallonnais… En parallèle, l’entreprise de logistique prévoit l’installation de près de 50 000 m² de panneaux photovoltaïques.» Il y aura une « phase de fouilles archéologiques, dont la facture est estimée à 300 000 € ». Voilà pour l’aspect positif ; cela posé, « 78 quais de chargement seront créés et la société estime qu’environ 250 poids lourds fréquenteront quotidiennement ses installations ». Nous allons observer ce qu’en pense la population locale. (Yonne Républicaine 30 janvier 2024) Une question cependant : où va-t-on trouver assez de déchets pour remplir 250 camions par jour ? Autrement dit est-ce qu’on ne va pas s’attaquer aux forêts, comme évoqué plus haut ?
Hydrogène :
Le Journal du Centre du 19 février revient sur la nouvelle importante dont je me faisais l’écho dans les Nouvelles Meunières voici peu : la découvert en Moselle d’une poche qui contiendrait une énorme provision d’hydrogène. C’est alléchant. Reste qu’il faudra aller le chercher à plus de 1 000 m de profondeur, voire jusqu’à 3 000.
Absurdité de la politique de « continuité écologique » :
Les ennemis du malheureux étang de Corvol, du côté de Chevannes-Changy, semblent avoir gagné : on va l’éliminer, et ça ne coûtera qu’une misère, à peine 320 000 euro !!! Quel pays heureux nous sommes pour nous permettre un si somptueux gaspillage ! (Journal du Centre 12 février, compte rendu des débats du Syndicat mixe Yonne Beuvron).
Journaux
Le Journal du Centre
1er février :
. L’ancienne centrale électrique de Lormes en bas de la rue des Moulins va recevoir un « atelier partagé » : des ateliers divers et des artistes pourront occuper les locaux.
. Noëlle Renault et Philippe Berte-Langereau organisent un « salon du livre régional » le 18 février à Chalaux.
6 février : « Les Amis du moulin Blot reconduisent la fête » qui se tient lors des Journées des Moulins et du petit patrimoine en juin de chaque année. « 800 kg de blé ont été transformés en farine » lors de la fête de juin 2023. Une petite photo du moulin accompagne l’article.
7 février : St-Pierre le Moûtier, annonce de l’assemblée générale de l’APNB, l’association qui s’occupe du moulin des Eventées.
12 février : à Langeron le cours d’eau des Chaumettes subit une fuite d’hydrocarbures très polluante cela jusqu’à hauteur de l’ancien moulin de ce nom. On reconnaît d’ailleurs une partie du dit moulin sur la photo qui illustre l’action des sauveteurs.
15 février :
& Compte rendu de l’assemblée générale de l’Association Patrimoine Nivernais Bourbonnais, qui s’occupe du moulin des Eventées à St-Pierre le Moûtier. Le bilan de l’année 2023 est satisfaisant, et « de nouvelles animations sont prévues pour l’année qui commence ». Gilles Ménétrier laisse la présidence à Bruno Mennesson.
& A Luzy, dans le cadre du festival annuel dit la Fête du Violon Notre Moulin hébergera les violons d’Auvergne le samedi 17 février à 17 heures. A propos de Notre Moulin, le Journal du Centre du 17 expose qu’il hébergera un « atelier d’informatique » gratuit ainsi qu’un des « cafés numériques » organisés dans la ville, celui du 23 février.
16 février : Chalaux, « un projet du Maquis Camille pour commémorer les 80 ans de la Libération en juin », avec notamment pour thème « un été 1944 à la Ferme des Goths ». L’article ne le dit pas mais cette ferme est un ancien moulin, qui n’était déjà plus en activité à l’époque.
19 février : une conférence s’est tenue à Decize sur l’Aron. La rivière faisant 100 km, à quoi s’ajoutent 36 affluents, traverse 20 communes. Intéressant pour nous : « L’animatrice, ingénieure agronome de formation, a expliqué comment l’eau est stockée en hiver, puis restituée pendant les mois d’été ». Ce pourquoi, me semble-t-il utile d’ajouter, les associations d’amis des moulins ne cessent de répéter qu’il faut préserver les chaussées retenant des plans d’eau. C’est l’occasion d’annoncer que justement je viens d’attaquer l’histoire des moulins de l’Aron et de ses affluents commune par commune, et que… l’histoire de Crux la Ville s’avère particulièrement copieuse, notamment avec l’évocation du moulin d’Aron, situé sous l’étang où il commence ; justement, Sylvain Marceau qui le tenait vient de prendre sa retraite et de le fermer.
28 février :
. Les agriculteurs protestent que les agents de l’Office Français de la Biodiversité circulent armés. Ils ont raison : c’est aussi gênant pour les propriétaires de moulin quand ils les voient arriver.
. Luzy : « Notre Moulin » « un tiers-lieu pour tous » a l’air de plus en plus fréquenté, et c’est un succès.
27 février : article sur Emmanuel Brossard, l’agriculteur qui fabrique de l’huile à froid à Raveau, à qui nous avions rendu visite il y a quelques années.
Revues
Annales des Pays nivernais, revue de la Camosine, janvier 2024, « Les grès de St-Révérien ». Incidemment une allusion aux moulins page 14 : « La découverte d’une carrière gallo-romaine exploitée pour la fabrication de meules à grain en grès à St-Christophe le Chaudry dans le Cher montre que ce matériau était largement utilisé. »
La Lettre du Moulin (de Bona), que rédige Françoise Demarche, décrit les appareils les plus proches de la paire de meules , l’auget, le fer, la lanterne et la trémie. Elle livre des témoignages sur Jean Thomas, le dernier meunier de son moulin : comme tous les meuniers, il reçoit l’ordre de moudre tout le blé disponible. « Un contingent de mouture de 1560 quintaux lui est alors attribué ». « A partir de février 1941, Jean Thomas n’a pas de carte professionnelle car il ne fait pas de commerce mais il « travaille à façon » avec les agriculteurs qui lui apportent leurs céréales à moudre. C’est un moulin à céréales « secondaires » pour la nourriture des animaux. »
Livres
La page critique de livres des journaux du groupe Centre-France du 16 février évoque un livre de Philippe B. Grimbert : « Qui sème le vent », avec un groupe d’éoliennes en couverture. Un « collectif anti-éolien » affronte un constructeur d’éoliennes, mais avec des moyens tournant au « vandalisme », ce qui dégénère en une « tournure dramatique ». Le roman est « excellent » selon le critique.
Sachet à pain : A Toucy on peut acheter du pain fait avec« La farine des étangs, la farine qui a du talent ». Il est question de « producteurs de farines traditionnelles sur meule de pierre. Charbuy – Yonne – Bourgogne ». « Respectueuse de l’environnement et forte de ses pratiques vertueuses, la Ferme des Etangs s’est engagée volontairement et est certifiée Haute Valeur Environnemental – Niveau 3 » (Passons sur l’improbabilité de l’orthographe). « La Ferme des Etangs vous propose aujourd’hui une farine authentique, finement moulue sur meule de pierre. Travaillée dans le respect des traditions afin de garder intacte la qualité du produit ».
Quelques arguments contre la politique
de continuité écologique
outre la question du potentiel hydroélectrique
Le plan d’eau est un écosystème : certaines espèces de poisson et diverses plantes aquatiques se sentent mieux dans un plan d’eau par définition calme plutôt que dans une rivière au cours nécessairement tumultueux. Supprimer un plan d’eau c’est donc détruire un écosystème.
Au demeurant, un plan d’eau, c’est aussi une de ces zones humides que le ministère de l’écologie prétend défendre ; d’ailleurs le début de tout plan d’eau est une zone marécageuse, qui mieux est à l’écosystème très riche en poissons, insectes, végétations diverses.
Au cours de son intervention à notre assemblée générale de 2022, Jean-Pierre Azéma avait insisté sur cette richesse aussi bien zoologique que végétale.
En plus la plupart des poissons recherchent des eaux calmes pour frayer, y compris parfois jusqu’au pied des barrages côté amont.
Accessoirement, un plan d’eau, c’est utile pour la population ; par exemple les pompiers s’y fournissent volontiers en eau pour leurs camions.
Un plan d’eau, c’est beau dans le paysage, pour le plus grand plaisir des promeneurs et des photographes. Lorsqu’il est supprimé, comme on ne transforme jamais l’espace abandonné en terroir agricole.
Un plan d’eau protège les rives : le ministère ose prétendre que les vaguelettes d’un plan d’eau abîme ses rives ; c’est évidemment absurde : nous avons tous appris à l’école que la rivière en s’écoulant, et cela a fortiori en cas de crue, érode ses berges, arrache arbres et rochers, creuse des trous, etc.
La pêche : au niveau national, l’État et ses bras armés prétendent que les pêcheurs aiment mieux la rivière. Sauf que dans les faits nombreux sont ceux qui adorent les plans d’eau ; combien de gens m’ont rappelé leur enfance quand le père allait pêcher au
plan d’eau du moulin de Montécot sur l’Alène. Le 5 octobre 2019 l’Yonne Républicaine publiait un article instructif : une association de pêcheurs y achetait un ancien étang pour le rétablir et donc y pêcher.
Supprimer les chaussées, c’est accélérer l’écoulement de la rivière.
Deux conséquences observables d’ores et déjà :
– Cet été 2022, le lit des rivières où des chaussées avaient été supprimées s’est avéré asséché plus vite que les autres années, d’où manque d’eau, zones désertiques très abîmées, disparition des poissons, enlaidissement de l’aquatique. On a pu noter un manque d’eau jusque dans les villes et villages, aboutissant à un enlaidissement des espaces que d’habitude les habitants sont heureux de voir couverts d’eau. L’été 2014, la préfète de la Nièvre avait lancé un appel pour que soit retenu un maximum d’eau plutôt que la gaspiller par un écoulement trop rapide. En Normandie, la sécheresse est encore plus désastreuse qu’ailleurs, notamment le long de la Vrille, dans le Calvados : c’est l’endroit où la première ministre s’est fait élire députée au printemps dernier.
– Les crues sont plus rapides, plus puissantes, plus dévastatrices, et provoquent des inondations dont on n’a plus l’habitude. Suite à la suppression d’un barrage qui retenait beaucoup d’eau l’hiver, Quimperlé a voici quelques années subi une terrible inondation.
Fragilisation des berges
Les maisons construites sur les berges des plans d’eau et le long des rivières sont parfois victimes d’un phénomène naturel : la solidité des dites berges repose sur une certaine densité d’humidité. Que le plan d’eau disparaisse ou que la rivière s’écoule plus vite, le sol s’assèche, se fragmente, et cela entraîne des fissures dans les maisons.
Les passes à poissons
Très bien en théorie. Reste que souvent le poisson doit être drôlement intelligent pour les emprunter. Jean-Claude nous faisait remarquer que la toute nouvelle passe à poisson de Cercy la Tour fait des heureux : les cormorans ; pour les poissons, c’est un traquenard.
Sommes folles
On gaspille beaucoup d’argent en travaux, souvent de destruction, qui au final s’avèrent contre-productifs.
Rappel historique
Il y a au moins 1200 ans que l’homme pose des chaussées en travers des rivières et crée des étangs : cela n’a jamais empêché la circulation des poissons. Quant aux sédiments, ils faisaient l’occasion de vidanges de temps en temps, lesquelles étaient bien suffisantes.