par Philippe Landry
Présentation du numéro des Annales des Pays Nivernais
« Les Nièvre et leurs moulins »
Le Journal du Centre l’a annoncée le 30 mars 2022, mais sous un titre surprenant : « Les sanglots longs des moulins nivernais ». Un article d’une demi-page résumant l’histoire des moulins dans la Nièvre (par exemple il rappelle que l’enquête de 1809 recensait 800 moulins à eau).
L’article du 5 avril 2022 annonçant la mise en service de la « mini-turbine » de Guérigny est plus attirant : « Une mini-turbine pour sortir du fossile ». Il rappelle que l’investissement, par le SIEEEN, est de 650 000 €. La turbine devrait procurer de l’électricité équivalente à la consommation d’une « centaine de foyers ».(hors chauffage). Elle est vendue à Enedis et injectée dans le réseau général.
Le 8 avril 2022, Le Journal du Centre rend compte de la présentation du numéro 184 des Annales dont j’ai assuré la promotion aux Forges de Guérigny.
Désastres de la continuité écologique
Le Monde des Moulins, revue de la FDMF, d’avril 2022, contient des articles très pertinents pour nous fournir des arguments contre l’administration :
. La continuité sédimentaire, une approche critique.
. Et si on parlait aussi de continuité patrimoniale.
. Quelques réflexions pour asseoir le débat sur la continuité écologique.
. La place des moulins au sein d’un site Natura 2000.
« La rivière Aron mise sous protection » : tel est le titre d’un assez grand article du Journal du Centre. Il annonce que l’Agence de l’Eau et le Parc Régional du Morvan vont y consacrer 775 000 €. Diverses mesures concernent par exemple la remise en état des berges. Evidemment il est question de supprimer « les plans d’eau envahis par la vase », toutefois étant précisé que ce sera « en accord avec les propriétaires ». A noter : 250 000 € sur trois ans vont revenir à l’aménagement ou l’effacement des barrages ».
A Vermenton, dans l’Yonne, il y a un grand barrage sur la Cure « érigé en 1888 et rénové en 1997 », il sert à l’alimentation du canal du Nivernais, ce pourquoi il est géré par l’administration du canal. Seulement voilà, vu l’instabilité du cours de la Cure, entre autres à cause des grands barrages loin en amont (les Settons, Chaumeçon et Le Crescent), sa gestion nécessiterait un suivi. On n’y a pas pensé quand on l’a rénové en 1997, mais on l’a doté d’une belle passe à poissons… Mais c’est un bel échec, l’essentiel de l’eau passe par le déversoir de trop-plein, au grand dam des pêcheurs. (Yonne Républicaine, 4 avril 2022).
Actualité des énergies renouvelables
Le Parc Naturel Régional du Morvan « soutient une initiative proposée par le Conseil associatif et citoyen » : aider tout projet portant notamment sur « la préservation de la biodiversité, l’économie sociale et solidaire, l’écocitoyenneté ». Un budget de 6 000 € est réservé à cette action. Personnellement tout projet de préservation d’une zone humide, en particulier en amont d’un barrage, et tout projet d’hydroélectricité devrait être éligible .
Mais bon, ne désespérons pas. D’autres initiatives sont plus positives. Pour la Pentecôte, Decize organise un « Marché écobio », au cours duquel les exposants pourront proposer « des équipements pour les énergies renouvelables ». (Journal du Centre 12 avril 2022)
Au niveau international : la revue Néoplanète pose la question : « Et si les océans nous sauvaient ? » Elle met en avant que la mer, par ses mouvements divers et ceux de ses courants, est en théorie génératrice d’énergie. Elle met en exergue le potentiel théorique « thermique », qui fait l’objet de recherche. Pour l’instant, on exploite cette énergie en disposant des éoliennes géantes en haute mer et en posant des hydrauliennes. On a une pensée pour l’énergie marémotrice : nos estuaires comme ceux des Etats-Unis et de plusieurs autres pays ont connu des « moulins à marée » ; dans un bulletin il y a quelques années j’avais évoqué celui qui se visite encore au Portugal, et dans un autre numéro Jean-Claude Néant nous avait parlé de ceux dont demeuraient des vestiges en Bretagne. La force de la marée est encore utilisée en France à l’usine marémotrice de la Rance, en Bretagne, justement ; je me rappelle de son inauguration dans les années 1960 par le général de Gaulle, alors Président de la République ; elle avait coûté si cher eu égard à la production attendue qu’un observateur avait commenté : « On n’en construira pas d’autre « .
Au niveau national, surprenant article d’une demi-page dans Le Journal du Centre du 13 avril : « Quand les énergies vertes rapportent ». Il expose que certes des politiciens déplorent les « subventions » accordées à la production d’énergies renouvelables, dont certains accusent l’éolien d’être « cher et inutile ». Mais il note que comme le prix de l’énergie est en train d’exploser à cause de la situation internationale dont la guerre en Ukraine, l’État récupère : « 6 milliards nets versés par les exploitants ». En effet, comme le système consiste à un complément de rémunération lorsque le prix de production est supérieur à celui du marché, lorsque survient l’inverse, « c’est le producteur qui verse à l’État la différence ».
Éolien
Au niveau national
Le Journal du Centre du 15 mars 2022 annonce : « Deux parcs offshore flottants devraient voir le jour d’ici à 2030 en Méditerranée, l’un à Port-la-Nouvelle dans l’Aude, l’autre à Fos sur Mer dans les Bouches du Rhône.
Au niveau régional : « L’éolien mise sur les entreprises locales ». Pour faciliter l’acceptation des éoliennes par la population, on met en avant que leur édification devrait faire travailler des gens du cru. (Yonne Républicaine 26 février 2022).
Il est vrai qu’on est dans une période de turbulences.
On tend à reculer devant les difficultés que rencontrent les projets éoliens, dont témoigne la couverture de Bourgogne Magazine de février-avril 2022 : « Eoliennes, le vent de la colère ». Un grand article de plusieurs pages donne la parole aux adversaires de l’éolien, et un autre donne la parole à la responsable de la politique énergétique au sein de la région Bourgogne-Franche-Comté.
« L’Eolien à l’aube d’une forte accélération » titre l’Yonne Républicaine du 17 janvier 2022, mettant en exergue : « 19 parcs éoliens sont en fonctionnement dans l’Yonne », département où plusieurs autres sont en préparation, malgré des réticences marquées dans certaines zones.
Au niveau départemental :
L’Yonne Républicaine du 14 mars publie aussi le grand article double-page « Le vent tourne pour l’énergie éolienne » (que j’ai évoqué dans des Nouvelles meunières précédentes suite à sa parution dans le Journal du Centre). Il insiste sur les oppositions qui se manifestent de plus en plus vivement, mais il rappelle que globalement l’opinion publique française est favorable à cette technique d’énergie renouvelable. A l’appui de ses critiques, l’Yonne Républicaine propose la photo d’un clocher historique dominé par deux éoliennes géantes.
L’opinion du département de l’Yonne se confirme comme souvent hostile à l’éolien :
. Dans le nord du département, à Pont sur Yonne, « Mobilisation générale anti-éolienne » contre 4 projets qui semblent assez importants. (Yonne Républicaine 19 mars).
. A Cussy les Forges, l’association des adversaires ayant perdu en justice, les 5 éoliennes sont désormais construites. Néanmoins elle cherche d’autres moyens juridiques pour lutter. (Yonne Républicaine 9 mars).
Dans la Nièvre, de petites éoliennes sont de plus en plus utilisées à Pouilly pour essayer d’empêcher le gel matinal qui peut endommager les bourgeons de vigne. Très petites, elles n’ont que 2 pales. (Journal du Centre 5 avril).
Néanmoins « L’éolien n’a plus le vent en poupe dans la Nièvre » : « Encore très favorable au développement des parcs éoliens dans la Nièvre il y a quelques années, le SIEEEN est aujourd’hui beaucoup plus réservé. Les conflits incessants avec les riverains, les polémiques et le s désaccords politiques, y compris au sein des majorité de gauche départementale et régionale font que cette question est devenue sensible. Il n’y aura vraisemblablement plus de parcs éoliens développés dans la Nièvre », dit quelqu’un au journaliste (Journal du Centre 3 avril).