par Philippe Landry
Exposition
En cette fin d’année 2022, du 16 au 31 décembre, Antoine Paneda est à l’honneur,. La mairie de Nevers lui a accordé le salon d’honneur du palais ducal pour présenter une centaine de ses tableaux,. Le Journal du Centre du 14 décembre l’a chaleureusement annoncé avec une photo le montrant présentant un des plus beaux tableaux.
Antoine, 93 ans, se porte bien. Moulins du Morvan et de la Nièvre le connaît depuis longtemps. Il lui est arrivé de nous fournir des dessins et des aquarelles de moulin, dont la reconstitution des moulins sur la Passière près de la Porte du Croux à Nevers. Cet été, il m’a appelé pour m’offrir un magnifique tableau représentant un moulin d’Urzy.
Au Palais Ducal, Antoine a proposé quelques tableaux représentant des moulins : l’ancien moulin à vent de Reméron à St-Eloi, la belle demeure d’Imphy dite « Le Petit Moulin », la tour Goguin surmontée de son ancien moulin à vent, et « Moulin sur le Tarn », une extraordinaire construction.
Les désastres de la continuité écologique
Il arrive que la presse évoque le manque d’eau constaté ici et là suite à la canicule de l’été dernier. La suppression de certains barrages, en accélérant le flux des rivières, a aggravé la situation. Dans l’Yonne Républicaine du 24 octobre, la Préfecture se contente d’annoncer que grâce aux pluies de septembre et octobre la situation des eaux de surface et souterraines s’améliore. Le 4 novembre, le quotidien annonce qu’à Sens on étudie les possibilités de recycler les eaux usées pour certaines utilisations comme l’arrosage des espaces verts.
Actualités des énergies renouvelables
2 novembre : le Journal du Centre livre deux pages sous le titre « Les énergies renouvelables, une priorité ? » La photo centrale présente des éoliennes. Sont passés en revue les projets éoliens, photovoltaïques portant sur la méthanisation ainsi que les polémiques qu’ils suscitent… Pas un mot sur l’hydroélectrique.
Le gouvernement se propose « d’accélérer la production d’énergies renouvelables ». Un des moyens va consister à priver « les architectes des Bâtiments de France de tout droit de veto… Les projets de champs photovoltaïques visibles dans un paysage classé n’auront plus besoin de leur avis conforme ». Cela va servir beaucoup : « Les sites projets ne couvrent que 5 % du territoire national… (les ABF) ne refusent qu’environ 12 % des projets – un taux qui chute à moins de 1 % après discussion et modification des plans ».
Le gouvernement fait semblant de vouloir limiter « l’artificialisation des sols », mais « les installations de raccordement au sol des éoliennes en mer vont être exemptées de cette obligation » et « les éoliennes terrestres avaient déjà été exclues de ce principe de « zéro artificialisation ». Les champs photovoltaïques itou : il suffit que des cultures ou des herbages subsistent sous les panneaux solaires, et le tour est joué ».
Journal du Centre 16 décembre : Le Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté continue ses efforts : il veut se « donner les moyens d’accélérer la production d’énergies renouvelables », cela par des « aides spécifiques ». Son vœu est que la production d’électricité d’origine « renouvelable » augmente de 13 % par an., « grâce au développement du photovoltaïque, de l’éolien, de l’hydroélectricité ou encore du biogaz ». Au moins, il évoque l’hydroélectricité,. Un petit article contient le communiqué de la commune de Tramayes en Saône-et-Loire : « Nous sommes la seule commune de France à ne consommer que des énergies renouvelables », cela grâce à un réseau de chaleur, beaucoup de panneaux solaires, et un gros effort d’économies dans les bâtiments publics.
Le Journal du Centre du 10 décembre rend compte des ambitions de la municipalité de Decize à propos de sa consommation d’énergie ; « elle travaille avec l’agence locale de l’énergie pour installer un secteur de chaleur biomasse dans le secteur des Halles, qui pourrait alimenter toutes les installations communales… L’installation d’ombrières photovoltaïques est aussi à l’étude. »
Éolien
Maux, près de Moulins-Engilbert : le projet de poser un parc photovoltaïque fait des vagues. Le Journal du Centre raconte la réunion publique où sont venues « une centaine de personnes ». Les adversaires ont dominé la réunion : « pour eux, la production d’électricité envisagée ne vaut pas toutes ces pollutions de leur environnement… Quant aux retombées économiques pour la collectivité, ce serait un leurre ». Puis le 23 novembre il annonce « L’association Maux en colère est désormais constituée » : le conseil d’administration compte des membres issus de plusieurs communes des environs.
Dans l’Yonne, certains élus commencent à trouver que le dit département compte assez d’éoliennes comme ça, en particulier dans la vallée du Serein, malgré l’apport intéressant pour les finances des collectivités locales. Il est vrai que l’Yonne est le département de Bourgogne qui en a le plus : 137, soit 40 % du total semble-t-il. Le projet de 12 nouvelles implantations commence à irriter. (France Bleu Auxerre 5 août).
Cela se confirme par des articles dans l’Yonne Républicaine des 24 et 29 octobre : respectivement « Le dernier avis avant la décision par le Préfet sur le projet de parc éolien de Béon est négatif », et concernant le Serein où surgit un nouveau projet de 10 éoliennes à Massangis « où l’opposition à tout nouveau projet est forte ».
Le Journal du Centre du 17 décembre fait état d’un projet de 3 éoliennes à St-Pierre le Moûtier ; le conseil municipal autorise le promoteur à faire les études, mais sans plus s’engager.
Photovoltaïque
Le Journal du Centre du 8 novembre annonce un gigantesque projet dans le département de la Loire : une usine pour produire des panneaux photovoltaïques ultramodernes, tellement immense qu’il est question d’y employer 10 000 personnes. Au moins, l’argument contre le photovoltaïque que les panneaux sont importés tomberait.
Toute une page publicitaire d’EDF dans Le Journal du Centre du 25 novembre pour pousser les collectivités locales à l’auto-production-consommation. En couvrant les bâtiments publics de panneaux solaires, elles produiraient l’électricité qui leur est nécessaire : « l’électricité est consommée sur place, dans le circuit le plus court possible ».
Le 4 octobre, L’Yonne Républicaine consacre presque toute sa une et ses pages 2 et 3 à ce sujet : « L’Yonne à l’heure solaire ». Est essentiellement évoqué l’agrivoltaïsme : le fait que nombre d’agriculteurs installent sur leurs terres des panneaux pour produire de l’électricité. Ils ont évidemment raison de vouloir améliorer leurs revenus. L’État en tout cas encourage cette pratique dans le but d’augmenter la production d’électricité ; il est même question d’accélérer les procédures d’autorisation. En tout cas « Six collectifs d’agriculteurs icaunais » sont « investis ». L’idéal est cependant qu’ils n’y consacrent que des terres médiocres ; au demeurant, certains affirment qu’ils pourront faire brouter des moutons sous les panneaux ; il ne faudrait pas que cela devienne un nouveau mode d’artificialisation des sols, et de diminution de la quantité de terres destinées à produire de quoi nourrir la population.
Le 5 novembre, l’Yonne Républicaine annonce qu’à Tonnerre « La centrale photovoltaïque sort de terre ». Aménagée « à la place d’une décharge sauvage », elle « produira 5,39 mégawatts par an, ce qui reviendra à alimenter plus de 5 000 foyers quotidiennement », sachant qu’en général ces quantités sont indiquées « hors chauffage ».
Journal du Centre 22 décembre : dans le compte rendu de la réunion de la Communauté de communes sud-Nivernais : « Photovoltaïque : Trois projets sont en cours d’instruction à La Machine. Les élus ont donné un avis défavorable pour celui concernant le site des Glénons, le jugeant trop proche des habitations et de l’espace piétonnier ».
Affaire tendue du côté de Dirol et Germenay
Le 12 novembre, le Journal du Centre et l’Yonne Républicaine annoncent que le conseil de la communauté de communes Tannay Brinon Corbigny donne par 33 voix pour et 23 contre un avis favorable à un projet photovoltaïque sur les communes de Dirol et Germenay ; il concernera 75 ha d’une propriété de 150 ; les terrains choisis sont « de mauvaise qualité agricole et situés dans une zone peu fréquentée », ce qui n’a pas l’air de convaincre le maire de Neuffontaines, qui défend « la ruralité et le tourisme ».
25 novembre : presque une page dans le Journel du Centre sous le titre : « Germenay. Parc solaire : les choses vont s’accélérer ». Si le projet a recueilli l’approbation du Conseil de communes, les conseils municipaux de Ruages et Moissy-Moulinot se sont prononcés contre, et la commissaire enquêtrice a enregistré « 155 observations qui se sont positionnées majoritairement contre » ;
Des associations ont mené activement une campagne hostile. « La commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers a donné un avis positif ». Le promoteur, (Européan Energy) soutient « Il n’y a pas d’enjeu écologique majeur… Le fait de développer de l’agrivoltaïsme améliorera la qualité agronomique de la terre puisqu’on réduira la quantité des intrants actuels ». « L’Ademe a estimé qu’un potentiel de 13 GW est mobilisable sur des terrains naturels sans conflit d’usage ». Ce qui va exciter à nouveau les opposants c’est la photo jointe à l’article : un immense espace agricole visiblement cultivé d’une manière valable : on n’est pas du tout dans un terrain inculte ou fait de mauvaises terres.
Un nouvel article, de presque toute une page, du 3 décembre montre que dans le secteur ça commence à s’énerver. Le titre : « On se retrouvera bientôt au tribunal ». La photo proposée du cite montre à nouveau un champ bien cultivé. Les opposants considèrent qu’il s’agit de fait d’un bétonnage, même si des moutons pourront brouter sous les panneaux. De toute façon il y aura bien un bâtiment technique en béton.
La veille, 2 décembre, le Journal du Centre a rendu compte des réflexions de la Chambre d’Agriculture sur l’agrivoltaïsme. L’organisme est embarrassé, ce dont témoigne quelque peu le grand titre « Agrivoltaïsme : l’élevage étudié de près ».
Mais le feuilleton Dirol-Germenay continue avec une moitié de page le 12 décembre : « La commissaire enquêtrice donne le feu vert à la délivrance du permis de construire ». La commissaire enquêtrice reconnaît certes que « l’impact visuel de l’installation n’est pas complètement inexistant et que la voirie risque d’être endommagée par des camions pendant les travaux », mais en faveur du projet il y a ceci : « Parmi les points forts avancés, on peut noter que le projet répond à un besoin de déploiement de l’énergie solaire au niveau national… Il ne comporte pas d’enjeu écologique majeur… Le projet n’entraînera pas une artificialisation des sols, les panneaux solaires ne comportant pas de fondations en béton. Ils seront installés sur des tables orientables soutenues par des pieux enfoncés dans le sol, ce qui lui permettra de conserver toutes les qualités agronomiques ». Les opposants vont tirer l’épée sur ce dernier point, puisque sous les panneaux aucune culture ne sera possible. La photo insérée dans l’article montre à nouveau un site parfaitement cultivé.
Méthanisation et exploitation des déchets de bois
L’Yonne Républicaine du 8 octobre décrit un grand réseau de chaleur qui alimentera une grande partie d’Auxerre, s’ajoutant à celui existant déjà. Il s’agira d’un réseau « biomasse » ; à défaut d’autre précision, il semble qu’il sera à base de bois et non de déchets végétaux. Alimentant surtout des établissements publics tels que la grande abbaye St-Germain et son vaste musée, le stade nautique, les lycées Jacques Amyot et Vauban, la maison d’arrêt, et autres, il sera accessible à quelques particuliers.
Hydrogène
Le Journal du Centre du 10 décembre évoque les recherches de l’entreprise Oreca : elle « met au point un moteur à hydrogène à Magny-Cours. Ce gaz, qui a la particularité de n’émettre aucune émission de CO2, pourrait être un bon concurrent face au moteur électrique. »
Thermique
EDF s’offre toute une page dans le Journal du Centre le 28 novembre 2022 intitulée « Sobriété énergétique : l’industrie au service des collectivités ». Le paragraphe le plus intéressant est, à propos des efforts de la ville d’Issoire, dans le Puy de Dôme, pour développer son réseau de chaufferie des bâtiment locaux et autres économies, « A Issoire l’industrie chauffe la ville ». Une grosse usine de 1600 personnes « utilise cinq fours de fusion avec une chaleur de 500 °C à la sortie, jusque-là inexploitée. Lorsque la Ville a lancé son projet, le dialogue s’est donc engagé rapidement avec les ingénieurs de l’usine. Trois ans plus tard, plutôt que d’être perdue, la chaleur des fours est dorénavant valorisée pour chauffer l’eau qui circule dans le réseau de chaleur avec, en complément, une chaufferie biomasse ».
JOURNAUX
Le Journal du Centre
10 novembre 2022 : assez grand article «Varzy – Le plan d’eau du moulin Naudin asséché ». Ce n’est pas pour le supprimer : c’est qu’il a besoin d’une restauration urgente, et on a procédé à la pêche de sa population de poissons. Au passage l’auteur de l’article écrit : « Des archives révèlent le détournement de la rivière en amont, à partir du hameau de Villaine, dès le XVe siècle. On a dévié et rehaussé son lit pour aménager un bief dans le but de provoquer la chute d’eau nécessaire à l’entraînement de la roue à aubes conditionnant la rotation des meules de pierre broyant le blé… Les ruines du vieux moulin ont été utilisées pour la construction de la digue. ». Curieux : un bief est évidemment plus haut que la rivière, mais ne constitue pas un rehaussement du lit de cette dernière !
A propos de Varzy, un article du 23 décembre montre Georges Marchand, président des Amis du Vieux Varzy, remettant le bulletin numéro 33 de l’association au maire Gilles Noël . L’article énumère les chapitres présentés, dont mon article sur les moulins de Corvol l’Orgueilleux. Il est précisé que le bulletin est en vente au musée Auguste Grasset de Varzy et dans quelques points de vente de la ville.
12 décembre 2022 : les pages 2 et 3 sont consacrées au problème de la soudaine inflation qui frappe notre économie – et surtout nos porte-monnaies – sous le titre « Des prix en hausse sur la table de Noël ». Le producteur mis en avant à ce sujet est Frédéric Coudray-Ozbolt en tant que fabricant de foie gras et autres produits à base d’oie et de canard. Il est victime du fait que les canards qu’il achète en grand nombre sont eux-mêmes nettement plus chers (en partie à cause de la crise aviaire), ainsi que leur transport.
L’Yonne Républicaine
du 22 octobre consacre une demi-page avec au centre une belle photo à notre ami Philippe Berte-Langereau à l’occasion de la parution de son livre, « Le grand char et les charrons du Morvan » aux éditions Sutton, consacré au long chariot à 4 roues qui notamment portait les troncs d’arbre.
22 décembre : à l’occasion du compte rendu de la visite de M. Macron en Jordanie, on apprend que « La mission archéologique financée par la France a… travaillé à la restauration d’une scierie hydraulique, la plus ancienne machine au monde, activée alors par une roue à eau ». C’est extraordinaire : je savais que la possibilité de faire marcher une scie mécanique avait été découverte dans l’antiquité mais pas à ce point.
26 décembre : « Le comité Patrimoine, culture et tourisme luzycois vient enrichir le monde associatif de la localité ». Le président est François Théveniaud. Parmi les projets à bref délai l’ouverture du Musée du Moulin était annoncée pour fin mars semble-t-il.
27 décembre : à St-Honoré les Bains s’est tenue l’assemblée générale de l’association « Renaissance de la Poterie du Château de la Montagne ». Rappelons qu’elle possède encore un « broyeur » qui servait à débarrasser la pâte de ses bulles d’air.
29 décembre : grand article de 2/3 de page sur les difficultés économiques des boulangers. Ils se déclarent confrontés à plusieurs hausses de prix, dont celui de la farine de 30 %.
14 et 22 décembre : « Fête de Noël au moulin », en l’occurrence celui de Maupertuis, où nos amis organisent « la Fenêtre de Noël » le 17 décembre, avec vin chaud et amuse-bouche.
Revues
Une revue intitulée : « Les Moulins Dumée broient du noir ». C’est que la grande entreprise de minoterie, l’une des plus considérable de France, installée à Gron dans l’Yonne, s’inquiète de l’augmentation du prix du blé Le chiffre d’affaires a beau passer de 45 ME en 2021 à 60 en 2022, le président du directoire fait part de sa grande inquiétude, la marge de l’entreprise tomberait à zéro, affirme-t-il, et elle risque d’être contrainte de puiser dans ses réserves pour assurer les dépenses courantes.
Le bulletin de l’Académie du Morvan N° 91 pour 2022
contient un grand article de Christian Epin « A la recherche du Morvan », plus exactement de ses limites. C’est une question très complexe, chaque auteur ayant besoin de fixer des limites agissant à sa guise. La logique est de se baser sur la présence en surface du socle granitique, mais j’aime bien aussi qu’on essaye de voir les habitudes de la population. Par exemple Christian estime que Maux n’est pas dans le Morvan mais y insère Savigny-Poil-Fol, alors que, fort arbitrairement je le reconnais, pour mon livre sur les moulins du Morvan j’avais fait le contraire.
Dans le même numéro, un court article de Michel Salesse aidé par notre amie Noëlle Renault « Les sobriquets des environs de Planchez », remarquons : « le Meulé : le meunier passait régulièrement pour prendre les céréales à moudre » ; c’est vrai, mais on l’appelait aussi « le meulé » quand il travaillait au moulin.
Vents du Morvan N° 85 hiver 2022 paru en décembre 2022
Plusieurs articles évoquent un peu les moulins :
- « Le grand hiver de 1709 » : « Déjà, en 1662, une véritable famine s’était installée, causée par la paralysie des moulins sur les cours d’eau gelés ».
- « Renouvellement du label « Grand Site de France » pour le site de Bibracte ; cela entraîne des animations à propos desquelles est cité le moulin des Viollots de des frères Devoucoux, et en général « des spectacles dans les granges, moulins et stabules. »
- Un extrait de la fameuse carte de l’Yonne de 1880 exposée sous vitrine au moulin de Clamecy montre un grand nombre de moulins dans l’ordre de la rivière de droite à gauche communes de Glux en Glenne « moulin des Moines », les deux moulins de Fâchin et sur Arleuf celui de La Tournelle, enfin sur Château-Chinon Campagne Vermenoux et les trois moulins au pied de Château-Chinon à savoir la Marguichonnerie, le « Moulin banal d’Yonne » et le « Moulin et Foulon Blondelot ». Le curieux de la chose est que malgré cette date de 1880 sont montrés des moulins sous leur appellation très ancienne, voire d’aucuns qui à cette date n’existent plus dont en l’occurrence le moulin des Moines.
- Dans « Le Courrier des Lecteurs », M. Geugnot égrène ses souvenirs d’enfance dont la récolte du seigle : sa « farine était utilisée surtout pour les animaux mais aussi pour le pain ». Je m’empresse de le confirmer : pendant la guerre de 1939-45 et encore quelques-années après, le manque de blé a mené le gouvernement à encourager les meuniers à ajouter jusque 20 % de seigle dans la bonne farine.
- Parmi les livres faisant l’objet d’une chronique, notons le roman « Le vent des libertés soulevait la terre », de Didier Cornaille aux Presses de la Cité ; entre autres personnages signalons la « fille d’Athanase le meunier ».
Egalement cité « Parcs » n°90, la revue des parcs naturels régionaux, où est évoquée « l’urgence à tirer les leçons des canicules estivales ». Vu le peu d’indépendance des parcs par rapport à l’administration, je ne pense pas qu’ils insistent sur le fait qu’il faut maintenir des plans d’eau pour économiser l’eau, cela malgré la doctrine de la continuité écologique.
Télérama du 14 décembre 2022
article d’une émission de la chaîne de télévision Mezzo consacrée au Festival de Grenade 2021 dont le compositeur le plus célébré a été Manuel de Falla (1876-1946), qui fut l’élève de Maurice Ravel ; il est l’auteur de la musique du ballet « Le Tricorne », d’après la pièce « La meunière d’Arcos » d’Alexandro Casona ; un morceau s’appelle « Danse de la meunière » et un autre « Danse du meunier ». En guise d’illustration, beau portrait peint de Manuel de Falla, long et maigre avec un grand front très bombé, par Ignacio Juloaga y Zabaleta.
« Direction Italie », Editions Vasco, Clermont-Ferrand, septembre octobre novembre 2021, n°11 essentiellement consacré à la Sicile. Belle page sur la « route du sel », au motif que des moulins servaient à l’assécher. « Le vent… fournissait une énergie permettant de mécaniser le passage des eaux d’un bassin à l’autre en moins profond, et activant des meules pour écraser les cristaux de sel. », une technique héritée des Phéniciens. La ville de Marsala possède un « intéressant musée du sel, installé dans un hangar flanqué d’un moulin à vent (le moulin Infersa) du XVIe siècle… Une visite guidée… permet de voir le moulin et son meunier en action. Car depuis 2019, après deux années de restauration, les ailes du moulin (à la voilure maximale de 60 m² s’activent à nouveau, au rythme de 15 à 20 tours minute, entraînant les meules à une fréquence de plus de cent tours minute et à une puissance de 10 chevaux ! » Deux photos montrent l’une le musée avec son moulin, l’autre un ensemble de trois moulins à vent, en forme de moulin-tour à toit tournant (dont celui du musée en troisième plan) ; chacun a 6 ailes triangulaires (cette forme d’aile, rappelant celle des petits bateaux, est la plus fréquentes dans les pays méditerranéens).
LIVRES
Notre ami Serge Calandre, sous le pseudonyme d’Augustin Aurora, annonce la parution de 14 nouvelles, tenant en 32 pages. Elles portent sur « l’eau, la forêt, les us et coutumes d’autrefois, l’histoire locale passée ou récente, des personnages réels ou légendaires. » .
Cela me fait penser qu’Augustin a également une nouvelle dans le dernier numéro de Vents du Morvan.
Notre ami Jean-Claude Néant a mis la main sur un très beau livre : « Les Moulins à Vent de Belgique », publié en 1961 par Robert Desart, un excellent dessinateur ; il fit le tour de la Belgique à la recherche des moulins à vent encore pourvus de leurs ailes, plus quelques rares cas de moulins au fût encore bien intéressant. C’est un très beau livre, qui met en valeur les particularités des moulins belges. Par exemple, s’ils sont à toit tournant, celui-ci a une étrange forme de grosse baignoire renversée, avec une queue à 3, 4 ou 5 mats, plus à l’arrière l’escalier. Quant aux moulins sur pivot, soit on aperçoit le dit pivot : un ensemble de madriers formidables disposés en pyramide, soit on ne l’aperçoit pas parce qu’il est enfermé dans une sorte de cabine, qu’en Anjou on appellerait une « cave ». Un détail n’est pas précisé : est-ce que certaines de ces caves contenaient la paire de meules ? En effet, on pouvait faire en sorte que le grand axe que faisaient tourner les ailes aille jusqu’à cette cave et donc y fasse tourner les meules ; on voit l’avantage : le corps tournant du moulin aurait été d’un moindre poids. Robert Desart insiste sur le fait que conformément à une vieille tradition locale, ces moulins à vent sont plus souvent en bois qu’en pierre ou brique.
Jean-Claude fait don de ce très beau livre à notre association : les adhérents souhaitant l’examiner n’auront qu’à le demander à Francis.
Autre très beau livre trouvé dans une brocante et qu’on m’a offert : « La Beauce des Moulins, de la terre au pain », par Marc Wattelet, Communication-Presse-Edition 2 000, de la dite année 2 000. Essentiellement des photos et peu de texte, mais des photos vraiment superbes en particulier sur les moulins à vent encore en état avec toutes leurs ailes. De belles images également de quelques moulins à eau nettement minoritaires. La plus belle de toutes les photos est sans doute celle du vieux meunier astreint à rhabiller une meule à petits coups d’un fin marteau. Malheureusement, sur la banalité, l’auteur se hasarde ; certes, il émet une information intéressante selon laquelle le roi Dagobert aurait inventé la banalité en 630 (sans citer ses sources) ; mais c’est pour écrire aussitôt : « Ce droit féodal faisait obligation aux particuliers comme aux boulangers de faire moudre leur grain au moulin banal, une redevance devant être versée pour ce service… La redevance s’acquittait en effet généralement en nature, sous forme d’un prélèvement sur les grains à moudre ». Je me demande où il a pu trouver ça. Pour le seigneur, il suffisait que ses sujets confient leur grain à son moulin, donc rémunèrent le meunier par un prélèvement sur la farine, et cette obligation faisait partie des avantages du meunier dont il payait le prix en réglant son fermage. C’est la première fois que j’entends dire que la banalité consisterait en un prélèvement sur le grain. L’auteur ne cite aucune source.
Marc Lagrange : « Les Ecrivains des alcools et spiritueux », éditions Sydney Laurent. Marc Lagrange aura publié beaucoup de livres autour du vin et des alcools. Dans celui-ci, deux informations concernant un peu les moulins :
- A propos de Georges Brassens : « La maison de Jeanne, impasse Florimont, devenue trop petite, il acquiert le moulin de la Bonde à Crespières ».
- Louis Napoléon Mattei a inventé un apéritif corse ; le « Cap Corse ». Il a acheté un moulin à vent en ruine suite à un coup de foudre en 1834 pour le transformer en « objet publicitaire. Le moulin retrouvera un toit et des ailes factices. » La photo montre un tout petit moulin, très bas, tout blanc sauf le toit en tuiles bien rouge, à 4 ailes, avec écrit en gros « Cap Corse Mattei ».
Michel Jeury, « La grâce et le venin ». Le roman, paru en 1992 et qui se passe dans le Périgord, raconte la vie d’une guérisseuse. Il se trouve que son fils aîné épouse la fille d’un « riche meunier ». Le problème pour nous est qu’il ne décrit jamais le moulin, ni n’indique ce que devient l’heureux époux au décès de beau-papa : or le voilà en théorie « meunier » lui-même.
NB : Michel Jeury, autrefois auteur de science fiction, est désormais un écrivain « régionaliste », mais pas forcément arrêté sur le Périgord. En particulier il publia naguère « La Nourrice », un roman mettant en scène une nourrice morvandelle travaillant à Paris ; notre amie Noëlle Renault, qui a beaucoup travaillé sur les nourrices natives du Morvan, m’a dit qu’il était venu la voir à St-André en Morvan pour obtenir un maximum d’informations précises sur les nourrices morvandelles.
Jean-Guy Soumy : « Le sentier des âmes », roman. La page de critique de livre du Journal du Centre du 16 décembre annonce ce roman de Jean-Guy Soumy paru aux Presses de la Cité. On est au pied du Mont-Blanc, sous Napoléon 1er. Au moulin d’Entrêve « l’eau ne coule plus » ; l’auteur « suit le fils du meunier, cartographe et peintre paysagiste, qui part en quête de la vérité et découvre l’amour ». Si un de nos adhérents le lit, je suis preneur de ses impressions.
Télévision
29 octobre, Arte, émission « Le Dessous des Cartes », vers 20 h 50 : l’Islande utilise 25 % d’énergie hydraulique et 75 % d’origine thermique (domestication des sources souterraines chaudes en lien avec le fait que l’île est riche de nombreux volcans). De nombreux bâtiments bénéficient d’un chauffage direct par la captation de l’eau chaude qui circule naturellement dans le sous-sol.
Jeudi 10 novembre, dans le cadre de l’émission « Vive la science » sur la 5, documentaire « Quand la mer menace les villes », à propos de la montée des eaux due au dérèglement climatique. Sont évoquées les menaces pesant sur New-York, Singapour et Rotterdam. En cette occasion il est rappelé comment les Pays-Bas se sont enrichi de terres fertiles : en créant les zones asséchées et rendues cultivables nommées les polders. Cela fut possible à partir du XIVe siècle grâce aux moulins qu’on employa à pomper l’eau de mer : c’est pourquoi on a pu voir une kyrielle de très beaux moulins à vent, en parfait état.
Vendredi 18 novembre, toujours la 5, mais à 23 heures 10 : « Céleste et Monsieur Proust », à l’occasion du centenaine de la mort de Proust, un documentaire sur Céleste Albaret, fille d’un meunier de La Canourgue en Lozère, qui de 1913 à 1922 fut la « gouvernante » (on dirait aujourd’hui la « dame de compagnie ») du grand écrivain ; il était alors bien malade. Elle vécut longtemps après lui, jusque vers 1980. Télérama présente ainsi le documentaire inspiré par un livre sur Céleste Albaret : « Au début des années 1970, ses souvenirs ont donné lieu à un livre et à des entretiens enregistrés, autour desquels Elisabeth Kapnist a bâti un élégant documentaire, d’une délicatesse jamais prise en défaut. La comédienne Chloé Réjon y prête ses traits et son talent à cette femme discrète, dans des scènes qui contournent habilement l’écueil de la reconstitution pour toucher à l’évocation ». Donc presque tout le long on entend la voix de Céleste, et parfois on en a quelques images.