Nouvelles Meunières n° 49

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Livre

«L’empreinte du Dieu, de Maxence Van der Meersch, prix Goncourt 1936.

Le hasard fait qu’à une brocante j’ai trouvé le livre de Maxence Van der Meersch, « L’empreinte du Dieu », aux éditions « Club de la Femme » 1965, puis le lendemain dans une boîte à livres le même ouvrage mais édité par France-Loisirs en 1984. Les deux fois mon attention avait été appelée par la belle illustration de couverture, un moulin tout seul pour le premier volume, le moulin avec le titre et le nom de l’auteur dans le second cas. Chaque fois un moulin à vent typique de la Belgique : en bois, d’aspect lourd, avec les meules dans la tour qui tourne sur pivot.

Maxence Van der Meersch (1907-1951) était natif de Roubaix, mais le roman se passe en Belgique. Il nous intéresse, outre l’image des deux moulins à vent typiques de la Belgique, pour deux descriptions :

* Celle du moulin à vent près duquel au début vit l’héroïne du roman : « Planté sur une butte, le moulin, un moulin vétuste, tout en planches et en ardoises, levait et abaissait ses longs bras dégingandés et grêles, en un geste de sempiternelle lamentation… Ils s’approchèrent du moulin, par derrière. Ils montèrent l’échelle à marches plates, et poussèrent la porte de la vieille tour de bois branlante. Ils entrèrent dans le réduit, une espèce de charpente compliquée et poussiéreuse, où pendaient des cordes et des courroies. Le pivot central du moulin le traversait verticalement – un tronc d’arbre énorme, à peine équarri… » Les ailes « sifflaient en coupant l’air. Elles imprimaient à toute la vieille tour un branle doux, une espèce de roulis monotone. Un sourd grondement de machine montait des meules, avec le claquement rythmé d’une courroie. Tout le moulin, sous l’effort des ailes, tremblait sur son pivot, accusait chaque poussée du vent, et craquait dans sa membrure, avec un gémissement perpétuel qui rappelait celui d’une mâture fatiguée. On se fût cru dans un navire. Plus bas Engle surveillait la besogne, hissait du sol jusqu’à l’étage des meules les sacs de blé, à l’aide d’un palan. On l’entendait tirer les cordes, embrayer les poulies. Et la furtive mécanique de bois, de toile et de cuir, engin millénaire, robuste et barbare, obéissait, hissait les sacs sans effort, tournait les meules, accomplissait sa tâche avec une aisance herculéenne sans même qu’en fût ralenti le rythme de ses ailes dans la bise. » Le meunier Engle « pesa sur une longue barre qui manœuvrait le frein, il arrêta les ailes et descendit diminuer la toile, parce que le vent avait encore monté. »

La deuxième description est celle des moulins à lin. L’héroïne, Karelina, se fait embaucher dans une exploitation du lin. « Quarante-cinq ouvrières, une douzaine d’hommes y travaillaient à broyer le lin et à le nettoyer de ses paillettes avant de l’envoyer aux filatures… Au milieu de la salle, il y avait le moulin à lin, une grande machine de tôle à tambours, quelque chose comme une gigantesque lessiveuse horizontale, mue par des courroies de cuir, et que des hommes manœuvraient. On y jetait, par une trappe, le lin venu des bords de la Lys, après rouissage. La grosse mécanique l’avalait, le broyait, le décortiquait, et restituait une masse cotonneuse, douce au touche, souple, et nette de toute paille ou impuretés… Ce moulin mécanique, ces deux hommes, faisaient autant d’ouvrage que les quarante-cinq ouvrières. 

Celles-ci travaillaient, derrière la mécanique, aux vieux moulins à bras qu’on n’avait pas encore supprimés, parce que les moulins mécaniques coûtent cher, et aussi parce que le travail soigné demande toujours à être fini à la main. Il y avait, le long du mur, une sorte de fausse cloison, percée de fentes verticales, par où passaient les pales de longues hélices en bois. Ces hélices, on ne les voyait pas. Elles étaient montées entre la muraille et la cloison. Chaque femme, appuyée à la cloison, devant une de ces hélices ou moulin tenait dans sa main une pleine poignée de lin brut. Elle la poussait contre les pales, de toutes ses forces. Et la rotation des ailettes battait le lin, l’épluchait, le nettoyait. Les paillettes volaient, les moulin ronflaient. On voyait les femmes presser durement leu poignée de lin cotonneuse et jaunâtre contre l’hélice, l’y engager, l’y pétrir comme une pâte, une masse souple et liée, que les ailettes battaient, étiraient, déformaient, sans la désagréger… Il leur fallait donner de grandes secousses, et, tous leurs muscles tendus, vaincre la force centrifuge des pales. Et comme elles piétinaient, et portaient une espèce de gantelet de cuir aux mains, elles avaient l’air, un peu, de se battre contre les machines.

Une poussière dense volait, feutrait le plancher et les tables d’un duvet gris. Les femmes, pour se protéger, portaient sur leurs cheveux de grand mouchoirs rouges à pois blancs, nouées derrière en deux longs bouts flottants, et qui, durcissant leurs traits rudes, massifs, leurs visages aux pommettes fortes, aux teintes de brique, aux yeux hardis et clairs, leur prêtaient des faces de forbans. Il régnait dans toute l’usine une senteur de lin roui, une puissante odeur de pourriture qui rappelait la Lys et la campagne de Flandre ».

Au passage on a remarqué comme le travail à ces « moulins à bras » était dangereux : les femmes devaient approcher les mains de l’hélice alors qu’elle était en mouvement.

Mes publications

Dans la revue MOULINS DE FRANCE

La Fédération française des Associations de Sauvegarde des Moulins,  continue de publier mes articles sur les moulins de Bourgogne dans sa revue « Moulins de France ». Le numéro 131 de juillet 2022 contient mon article « Les moulins ont animé quelques industries alimentaires », lequel évoque les moulins à moutarde, à chocolat, à sucre, maïs, pâtes, féculeries, brasserie.

Autres articles importants dans ce numéro 131 : 

. « Le saboSDAGE de notre indépendance énergétique, alimentaire et environnementale » par l’excellent juriste Patrice Cadet, qui se paye la tête de la politique de l’État dont les conséquences de son obsession pour la continuité écologique s’avèrent sans fin. Patrice Cadet met tous ses arguments contre la continuité écologique sur le site https://www.moulinsdefrance.org/compilation-dargumentsa-destination-des-defenseurs-de-labiodiversite-aquatique-terrestre-a-travers-les-moulins/.

. « Le Giec rappelle la nécessité de développer l’hydro-électricité pour limiter les émissions carbone » : très bon article de notre ami Charles Champetier.

. Un grand article de Jean-Pierre Henri Azéma « Le Moulin mystique de Vézelay », « la plus ancienne image médiévale de moulin à vent d’Europe ». Nous avons évoqué ce fameux chapiteau de la basilique de Vézelay dans un récent bulletin. M. Azéma, que nous avons reçu à notre dernière assemblée générale, met en valeur que le moulin évoqué est nécessairement un moulin à vent.

. « Il y a 20 ans disparaissait Claude Rivals » : un bel hommage à ce professeur d’université qui demeure le grand historien des moulins. 

Dans le livre « La Cure du Morvan à l’Yonne »

Ce très beau livre « La Cure du Morvan à l’Yonne » évoque la rivière Cure depuis sa source à Cravant désormais « Deux Rivières » où elle rejoint l’Yonne, non sans avoir reçu notamment le Chalaux puis le Cousin. Il est édité par la revue Vents du Morvan. Ses animateurs m’ont sollicité il y a plusieurs mois pour un article d’environ 3 pages sur les moulins : il couvre les pages 82 à 85, dont plusieurs belles illustrations, certaines ayant été proposées par moi. Je ne suis pas le seul à évoquer les moulins dans cet ouvrage : d’autres auteurs traitent du moulin du Saut de Gouloux, du premier moulin sur la Cure à Planchez en Morvan (le Gué de Migny, à la limite avec Gien sur Cure), le moulin Gingon à Pierre-Perthuis, le moulin de Chamerelle, etc. Sont évoqués également les lacs artificiels dont Les Settons qui a noyé deux moulins, celui de Chaumeçon près de Brassy, le Crescent au pied de Marigny l’Église, et Malassis commune de Domecy sur Cure, ces trois derniers animant des usines de production d’électricité dont on voit de belles photos. D’autres unités de production d’hydroélectricité sont également évoquées, dont celle de nos amis de l’abbaye de La Pierre Qui Vire (sur le Cousin), mais aussi Pannecière et La Canche dans des vallées autres que celle de la Cure. Incidemment sont évoqués divers moulins, comme le moulin Cadoux à Magny, au pied d’Avallon, de notre amie Mme Béguin. C’est un très beau livre d’un peu plus de 200 pages grand format avec couverture cartonnée. 

Mes causeries sur les moulins

« Nature en Livre » est une animation des milieux ruraux assez oubliés du tourisme dans le triangle Clamecy-Varzy-Corbigny. Dans ce cadre j’ai été invité à parler des moulins à St-Germain du Bois, le long du Beuvron, jardins du moulin du Merle. J’y ai été très bien accueilli et j’ai pu faire une histoire sommaire des moulins pendant une demi-heure, cela devant l’ancienne roue en bois du-dit moulin du Merle.

Ce très beau livre « La Cure du Morvan à l’Yonne » évoque la rivière Cure depuis sa source à Cravant désormais « Deux Rivières » où elle rejoint l’Yonne, non sans avoir reçu notamment le Chalaux puis le Cousin. Il est édité par la revue Vents du Morvan. Ses animateurs m’ont sollicité il y a plusieurs mois pour un article d’environ 3 pages sur les moulins : il couvre les pages 82 à 85, dont plusieurs belles illustrations, certaines ayant été proposées par moi. Je ne suis pas le seul à évoquer les moulins dans cet ouvrage : d’autres auteurs traitent du moulin du Saut de Gouloux, du premier moulin sur la Cure à Planchez en Morvan (le Gué de Migny, à la limite avec Gien sur Cure), le moulin Gingon à Pierre-Perthuis, le moulin de Chamerelle, etc. Sont évoqués également les lacs artificiels dont Les Settons qui a noyé deux moulins, celui de Chaumeçon près de Brassy, le Crescent au pied de Marigny l’Église, et Malassis commune de Domecy sur Cure, ces trois derniers animant des usines de production d’électricité dont on voit de belles photos. D’autres unités de production d’hydroélectricité sont également évoquées, dont celle de nos amis de l’abbaye de La Pierre Qui Vire (sur le Cousin), mais aussi Pannecière et La Canche dans des vallées autres que celle de la Cure. Incidemment sont évoqués divers moulins, comme le moulin Cadoux à Magny, au pied d’Avallon, de notre amie Mme Béguin. C’est un très beau livre d’un peu plus de 200 pages grand format avec couverture cartonnée. 

Mes causeries sur les moulins

« Nature en Livre » est une animation des milieux ruraux assez oubliés du tourisme dans le triangle Clamecy-Varzy-Corbigny. Dans ce cadre j’ai été invité à parler des moulins à St-Germain du Bois, le long du Beuvron, jardins du moulin du Merle. J’y ai été très bien accueilli et j’ai pu faire une histoire sommaire des moulins pendant une demi-heure, cela devant l’ancienne roue en bois du-dit moulin du Merle.

Désastres de la continuité écologique

A propos de la lutte contre la politique de l’État : voir plus haut les articles publiés dans le numéro 131 de Moulins de France.

Journal du Centre 3 juillet : « Un contrat entre le Parc naturel régional du Morvan et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne pour préserver la ressource en eau » concernant l’Aron et la Cressonne (petite rivière tout au sud-est de la Nièvre, au sud de Fours et Cercy la Tour, presque limitrophe de la Saône-et-Loire). Il y est question de la protection des zones humides et de « la restauration de la continuité écologique sur 25 ouvrages ». On note avec intérêt qu’il s’agit surtout de la « ressource en eau » : la sécheresse actuelle montre que les réservoirs d’eau sont bien utiles, mais ça n’empêche pas l’administration de vouloir intervenir sur les « ouvrages ».

A Urzy surgit un problème. Les copropriétaires de l’immense immeuble d’habitation qu’est devenu le moulin du Vivier voudraient supprimer le « seuil » qui lui permettait d’avoir beaucoup d’eau. Seulement voilà : le moulin du Vivier, qui existait avant l’an 1000, appartint pendant des siècles à l’évêché de Nevers, lequel possédait en amont son petit château d’été, et de ce fait bénéficiait du plan d’eau créé par le dit seuil. Et ce château existe toujours, qui mieux est classé monument historique. Donc si on supprime le seuil, on supprime le plan d’eau, et… hé bien on fragilise les fondations du château des évêques. Suite à quoi l’inspecteur des monuments historiques a fait savoir qu’il s’oppose à la destruction du seuil. Enfin une administration qui nous rejoint lorsque nous soutenons que la suppression des seuils fragilise les bâtiments riverains des plans d’eau. 

« Des lâchers d’eau pour renflouer la Loire », grâce à des barrages. Hé oui, les réservoirs ont une utilité, même si dans cet article du Journal du Centre du 8 juillet il n’est question que des plus grands… Mais dont l’efficacité est soulignée par la Direction Départementale des territoires, celle-là même qui s’illustre en faveur de la continuité écologique. Elle n’est pas à une contradiction près.

Le 21 juillet Le Journal du Centre expose que près de la moitié des communes de la Nièvre sont contraintes à des restrictions d’eau, imposées par la préfecture, laquelle semble avoir inspiré l’article. En effet, elle se garde bien de rappeler l’utilité de ces réservoirs d’eau constitués par les seuils le long des rivières qu’elle a tellement l’habitude de combattre.

A ce propos, notons l’annonce le 20 juillet de l’assemblée générale des propriétaires d’étang. Les étangs demeurent une « chance pour la nature », comme souligne notre ami Jean de Gesnais. « Les étangs sont aussi un stockage d’eau, dont il ne faut pas négliger l’importance pour le milieu naturel, notamment pour la faune ». J’ajouterai sans oublier la population humaine.

28 avril, L’Yonne Républicaine : « Le maintien des paysages demeure une priorité pour le Parc Naturel Régional du Morvan » ; Toute une page sur ce thème ; 

Ces technocrates prétendent opérer entre autres une meilleure « régulation » des eaux en cas de sécheresse : on verra à l’usage. Mais c’est dommage pour l’histoire du village, dont on perd un témoignage.

D’une manière globale pour la planète, où en sont les efforts pour réduire les émissions de gaz carbonique ? L’Yonne Républicaine, dans un grand article du 20 mai 2022, énonce : « Les compagnies pétrolières investissent dans le renouvelable mais sans renoncer à forer tous azimuts ». Les grandes compagnies pétrolières sont en effet des adeptes du double langage : en Europe elles annoncent des investissements dans le renouvelable, mais en Asie et en Afrique, on continue d’explorer les ressources fossiles. Et ce quelles qu’en soient les conséquences pour les populations. Exemple : « Un milliard de barils de pétrole reposent sous le lac Albert en Ouganda. TotalEnergies a l’intention de les extraire et de les acheminer jusqu’à un port tanzanien par un oléoduc, chauffé, de 1300 kilomètres. Ce projet gigantesque fait hurler les ONG : l’extraction et le transport du pétrole vont bouleverser le parc des Murchinson Falls. Une partie importante des forages concerne des réserves naturelles ; des dizaines de milliers de personnes doivent être déplacées. ».

L’Yonne Républicaine du 1er juin annonce la présentation à Tonnerre du film « An zéro, comment le Luxembourg a disparu », qui envisage les conséquences d’un accident nucléaire en Europe. La projection « sera suivie d’un débat animé par Olivier Berland, ambassadeur de l’association NégaWatt Bourgogne », qui « a accompagné de nombreux projets locaux de développement d’énergie renouvelable ».

Éolien

Une affaire se termine : dans l’Yonne, près d’Arcy sur Cure, le Préfet avait refusé l’autorisation de construire 8 éoliennes, mais l’entreprise Volkswind a obtenu gain de cause devant la cour administrative d’appel. Les 8 éoliennes sont donc en construction ; elles n’excéderont pas 150 mètres de haut, ailes comprises. La société compte alimenter 22 000 personnes en électricité (je suppose hors chauffage). Les collectivités locales devraient se partager 146 000 euro de taxes diverses (je suppose chaque année). (Journal du Centre, 5 juillet 2022).

L’Yonne Républicaine 27 juin : dans l’Avallonnais, un parc de 8 éoliennes est inauguré à Arcy-Précy, dans les environs de Joux la Ville. Créé par la société Volkswind, il doit produire l’équivalent de la consommation annuelle de 22 000 personnes (je suppose hors chauffage). Les éoliennes mesurent dans les 150 mètres de haut. Les travaux ont duré 10 ans à partir du début de la conception et des études. Le 6 juillet le quotidien annonce un nouveau projet de 3 éoliennes justement Joux la Ville, lesquelles « viendront se rajouter aux 22 existantes ». On escompte de pourvoir à la consommation de 7377 foyers.  « La mise en service des 22 mâts avait été entourée de débats houleux et d’une bataille judiciaire de huit ans ». De nouveaux remous sont à prévoir parce que récemment le conseil communautaire du Serein avait affiché « la volonté de dire non à tout nouveau projet éolien sur ce territoire qui en compte déjà beaucoup. »

L’Yonne Républicaine du 2 juin fait état d’un projet de 18 éoliennes à Nuits sous Ravière. Il a le soutien notamment de la Région, que la vice-présidente du conseil régional est venue soutenir sur place. Elle a du mal à convaincre quand on lui souligne que le dit programme se développerait en pleine forêt. Pour ma part, je me demande ce qu’il restera de la dite forêt quand on y aura amené les gros camions chargés des portions de mât, quand on aura laissé l’espace nécessaire à chaque éolienne, et quand on aura posé tous les fils exportant l’électricité. Et encore, je ne dis rien sur le dérangement de la faune. Quant à la biodiversité végétale…

L’Yonne Républicaine fait état le 30 mai de l’opposition du conseil municipal de Béon au projet de 3 éoliennes : il entraînerait « dénaturation du site, dévaluation des biens, nuisance sonore ».

L’Yonne Républicaine du 1er juin est plus optimiste : « Quand l’éolien se prête à la randonnée ». Cela concerne Coulours, proche de la forêt d’Othe… mais l’éolien en question se limite à une machine Bolée « en passe d’être rénovée ». L’ingénieur Bolée fut le grand concepteur d’un nombre impressionnant d’éoliennes à faire monter l’eau, en général de 10 à 15 mètres, sauf quelques exceptions dépassant les 30 ; Certaines sont aujourd’hui classées monuments historiques.

Un autre champ de conflit se profile : à Annay, à la limite avec le Loiret, un projet de 6 éoliennes soutenu par le maire suscite l’hostilité d’une part de la population. Une réunion publique aura lieu en septembre. (Journal du Centre  23 août).

Photovoltaïque

Niveau national : Le Canard Enchainé du 20 juillet met en valeur que les interrogations prennent de l’ampleur à propos du fait que les parcs photovoltaïques menacent les bonnes terres agricoles, cela sous le titre « Les campagnes tombent dans le panneau ». C’est que des gros poissons s’y mettent, qui essayent de s’emparer de bonnes terres, dont soi-même, TotalEnergies Renouvelables, Edf renouvelables et Engie. L’État lui-même est en train de changer son fusil d’épaule à ce sujet ; au début, son bras armé en ce domaine, l’Ademe, privilégiait l’équipement de toits ; seulement « poser des panneaux sur les toits nécessite des travaux de renforcement des charpentes onéreux. Alors qu’au sol ça ne coûte rien . Donc « le marché privilégie les installations au sol ».

Pour l’agriculteur il n’y a pas… « photo » si j’ose dire : « En Tarn-et-Garonne 1 ha en champ de blé peut se monnayer dans les 1400 euro. Le même hectare couvert de panneaux photovoltaïques peut se louer jusqu’à 5 000 euro à l’année ».

Le Canard précise que dans plusieurs départements les élus locaux sont obligés de monter au créneau contre des projets vastes qui vont supprimer beaucoup de bonnes terres, donc diminuer la quantité de celles disponibles pour que des jeunes agriculteurs se lancent dans leur métier.

L’Yonne Républicaine du 29 avril revient sur les difficultés que rencontrent à Noyers sur Serein les agriculteurs ayant l’ambition de poser des panneaux photovoltaïques sur certains de leurs terrains. Soucieux de se procurer des revenus complémentaires pour « pérenniser nos exploitations », selon l’expression de leur porte-parole, ils envisagent de poser « sous les panneaux des élevages ovins, de poulets de chair ou des productions de plantes aromatiques et même d’arbres truffiers ». Les élus de Noyers sont « favorables », mais pas du tout une partie de l’opinion publique.

A Germenay entre Clamecy et Corbigny un projet de parc solaire suscite la création d’un collectif hostile. Il est en effet question de poser 73 000 panneaux solaires sur 75 hectares de terres qui semblent bonnes pour l’agriculture et l’élevage.: « Situés sur une colline, des panneaux seront visibles plusieurs kilomètres à la ronde » accusent les détracteurs. (Journal du Centre 20 août)

Le secteur du solaire fait un bond » au niveau régional (Yonne Républicaine 10 juin et Journal du Centre 11 juillet) : il assure 20 % de la production d’énergie de la Bourgogne-Franche-Comté.

A St-Bris (Yonne), l’usine Mobil Wood « s’est installée dans des bâtiments démontables et recyclables, avec 1200 m² de panneaux solaires assurant une partie de l’énergie » (Yonne Républicaine 24 juin).

L’Yonne Républicaine du 29 juin annonce la construction d’une centrale photovoltaïque à Monéteau sur le site d’une ancienne décharge. Il devrait pouvoir alimenter 2700 personnes en électricité. Le numéro du 20 juillet annonce trois projets dans le département de l’Yonne sur des terrains inutilisables pour l’agriculture à Bassou (arrière d’une usine), Cheny (ancienne carrière) et Migennes (zone inondable).

Chantenay-St-Imbert Un projet de parc photovoltaïque est annoncé lors d’une réunion publique : il couvrirait 19,67 ha de « une ancienne décharge d’ordures ménagères, une ancienne sablière, une ancienne décharge d’objets illégaux ». Il pourrait fournir de l’électricité à 4 200 foyers. (7 juillet 2022)

Le nouveau supermarché Lidl de Nevers aura un toit couvert de panneaux solaires ; il devrait couvrir la moitié de la consommation électrique du magasin (Journal du Centre 21 août).

A Coulanges lès Nevers, débat serré au conseil municipal qui finalement autorise un projet de parc photovoltaïque par 16 voix pour et 10 abstentions. Aucun détail dans l’article sur ce projet. (Journal du Centre 25 juillet).

Deux pages le 1er août sur le fait que les supermarchés pourraient s’équiper en surface photovoltaïque. Exemple l’Intermarché de La Charité sur Loire : son toit est entièrement couvert de « 300 panneaux photovoltaïques. L’électricité produite alimente le magasin et réduit la facture d’électricité de 25 % (voir l’édition du 2 avril 2022) ». Mais on ne peut transformer les toits de tous les supermarchés : la charpente n’en permet pas nécessairement de supporter le poids. Par contre on se tourne volontiers vers les « ombrières » dont on peut équiper les vastes parkings ; en plus elles fourniraient de l’ombre aux voitures des clients. Un article évoque les projets de la Chambre d’Agriculture en faveur de l’équipement des fermes agricoles en panneaux : je reviens ailleurs sur les problèmes que ce sujet soulève.

L’Yonne Républicaine du 16 juin évoque aussi deux parcs de stationnement qu’on envisage d’équiper d’ombrières à toit photovoltaïque à Auxerre, où également des sites l’un pollué l’autre à passé industriel pourraient recevoir des « centrales au sol », cela sous la conduite de… TotalEnergie.

Méthanisation

La polémique continue à propos du méthaniseur que des agriculteurs veulent construire à Cosne. Constitués en société sous le nom SAS Val de Loire Biogaz, ils déclarent : « Le méthaniseur fonctionnera à 100 % végétal, un point fondamental qui figure dans le permis de construire. Seul de l’ensilage végétal issu de cultures intermédiaires alimentera l’installation et, selon les responsables, le procédé n’émet pas d’odeur ». Ils ont obtenu du Préfet un permis de construire le 16 septembre 2021, mais des voisins craignant des nuisances ont saisi les tribunaux. En cas d’issue positive, vu les délais de recours et la durée de la construction, dans le meilleur des cas le méthaniseur fonctionnerait en 2 024. 

JOURNAUX

Le JOURNAL DU CENTRE

La série « A vous de jouer », que publie le quotidien en lien avec la Camosine tous les ans, propose chaque jour une photo : au lecteur de l’identifier et de dire dans quelle ville elle a été prise. La semaine du 22 au 227 août aura été heureuse pour nous puisque entièrement consacrée à des moulins ; un ami assidu du jeu, m’a consulté chaque jour et voici nos conclusions ; apparemment sont parues dans l’ordre des photos de Bona lundi, le Saut de Gouloux mardi, Vilaine à Moulins-Engilbert mercredi, une paire de meules ayant broyé des pierres pour une verrerie et du kaolin pour une porcelainerie à S-Hilaire-Fontaine jeudi, le Moulin-Neuf de Suilly la Tour qui broya l’écorce vendredi, et la roue du Foulon de Narcy samedi.

8 juillet : le peintre Dup, qui tient galerie à Préporché près de Moulins-Engilbert, annonce qu’il présentera une exposition de ses œuvres sous le titre « Amour de la vie », « avec les superbes compositions textiles de son épouse Ryn Margaretha » du 5 au 15 août à Laizy, commune limitrophe d’Autun, au moulin de Chazeu.

19 juillet (également annoncé le même jour par L’Yonne Républicaine) : 

. « Gros plan sur Basseville et ses moulins ». Egalement dans le cadre du festival Nature en Livres une animation commune de Surgy évoquant notamment l’ancienne chartreuse de Basseville, commençant sur le site de l’ancien moulin de la Forêt. J’aurais bien aimé y être invité aussi : nous avons jadis dans au moins deux numéros de notre bulletin évoqué les moulins de Surgy.

. Grand article de deux pages sur les projets de développer la production de châtaigne dans le Morvan, avec l’aide du Parc Naturel Régional du Morvan. Il est question de produire une farine de châtaigne. C’est une très bonne idée même si on n’est pas sûr que cela se soit tenté dans notre région ; c’était très pratiqué dans les Cévennes et en Corse, où il y a aussi des tentatives de relance.

22 juillet :

. St-Pierre le Moûtier : 

. Annonce de la prochaine date de visite du moulin à vent des Eventées : 24 juillet après-midi. (Reprise avec photo le matin du 24).

. Le maire félicite notre ami Gilles Ménétrier pour tout ce qu’il fait en faveur de la ville. 

27 juillet : presque toute une page avec en grand titre  « Retour sur le moulin du Grand Battant », de Fours. L’association de la grande halle des maîtres verriers et porcelainiers de Fours a rendu visite à notre ami Roger Baillon, dont le grand-père et le père ont été meuniers à ce moulin. Plusieurs éléments de son histoire sont rappelés dans l’article. Roger est au centre d’une photo tenant un sac en jute marqué « Roger Baillon, minotier à Fours » ; une autre photo montre des poulies du moulin.

6 août : 

. Toute une page sur les fêtes musicales de Corbigny, qui reprennent cet été. En photo la nouvelle directrice, qui n’est autre qu’Anne Girard, la propriétaire d’un moulin à Chitry les Mines, violoncelliste de son état, et qui fut longtemps notre adhérente

. Dans le numéro 6 de la série consacrée au peintre Emmanuel de la Villéon, qui a vécu en Puisaye, reproduction de son oeuvre représentant  une passerelle « menant de part et d’autres du cours d’eau, des Ligers de Bitry à ceux de St-Vérain. Un bief alimentait la cascade, mais aussi un moulin ». Le moulin, dit des Ligers, se trouvait sur St-Vérain.

. A propos des châteaux dont les parcs sont ouverts aux visiteurs, un long paragraphe sur le fait que celui du château des Granges, à Suilly la Tour, pour « centrale hydraulique datant de la fin du XIXe siècle. Des panneaux expliquent l’histoire du château et des moulins, indique Christian Meissirel, qui travaille à refaire tourner la roue qui autrefois permettait de produire de l’électricité pour le château et l’alimentait en eau. »  

7 août : article sur La Celle sur Loire « Six expositions au musée paysan de Cadoux », dont « Du blé au pain ».

16 août : 

. Article sur Frédéric Coudray qui pour la dernière fois vient d’organiser le « marché à la ferme » qu’il montait chaque année à son domaine de la Bretonnière. C’est qu’il y avait de moins en moins d’exposants et de public. Il préfère se concentrer sur « l’animation du site de l’huilerie » du moulin de l’Ile à Donzy.

. Grand article sur la correspondante du Journal du Centre à Lormes, laquelle est très attachée aux Gorges de Narveau, lesquelles font suite à la rue des Moulins. « Alimenté par l’étang du Goulot, ce ruisseau servait, autrefois, à faire fonctionner de nombreux moulins disséminés dans le vallon ». 

18 août 

. A Cessy les Bois, hameau de Bondieuse, a eu lieu une « fête du pain » : la farine était proposée par M. Perrotin, agriculteur de Perroy transformant lui-même son blé.

. Dans la série d’articles sur Pierre Babaud de la Chaussade, « fondateur des forges de Guérigny », belle reproduction d’une photo ancienne où on aperçoit la fameuse roue dans sa version des années 1900, pas forcément identique à l’actuelle.

. A propos de la moutarde et de sa graine, celle de sénevé, qu’on ne cultive pratiquement plus en France et qui va manquer les mois prochains à cause de problèmes chez les grands producteurs canadiens et ukrainiens : Emmanuel Brossard, dont nous avons un jour visité la petite huilerie près de La Charité, commence à cultiver du sénevé et envisage de le transformer en moutarde.

. A La Nocle-Maulaix la guinguette de l’ancien moulin de Marnant reprend vie. Elle fait restaurant midi et soir et propose entre autres le casse-croûte morvandiau.

26 août : Jean-François Théveniaud propose une belle exposition de photos anciennes agrandies montrant la vie autrefois à Luzy, cela à la bibliothèque municipale. 

Dimanche 28 août supplément Fémina : critique du livre L’Inventeur, de Miguel Bonnefoy (Editions Rivages) : il évoque Augustin Mouchot, un personnage du XIXe siècle, « fils de serrurier »… le premier ingénieur au monde à travailler sur  l’énergie solaire ».

L’YONNE RÉPUBLICAINE

8 juin : « Le meunier Marc Billotte a choisi le retour à la terre ». Petit article sur un fils d’agriculteur qui reprend la ferme de son père… mais en la transformant en « Les Moulins de Ravières , « où il produit de la farine bio issue exclusivement de ses champs. Sa farine est aujourd’hui livrée à 80 % au boulanger d’Aigremont, mais on la trouve également dans chaque commerce de Ravières ». Il participe également à un mouvement de vente directe des produits locaux dans le Tonnerrois.
29 juin « Le moulin Charriot reste en état de marche ». Le quotidien se déplace dans le département voisin de Seine-et-Marne pour évoquer ce moulin « installé en contrebas de l’église de Fontaine-Fourches, sur le trop-plein d’une source qui se jette dans l’Orvin. »  Le propriétaire raconte : « Le moulin nous est parvenu par les femmes et la lignée matrimoniale. C’est un bien de famille depuis 1907. Initialement destiné à la production de farine, le moulin Charriot va rapidement se heurter à la concurrence active d’établissements plus importants. Désormais les propriétaires se consacreront à la production d’huile d’œillette et de noix. Le site, installé dans une chambre unique, est resté dans son jus. C’est un des rares moulins franciliens dont l’infrastructure est complète… Fontaine-Fourches a été une terre de moulins ». 
8 juillet : grand article sur les trouvailles dans un bois de Saint-Fargeau de « vestiges de la sidérurgie antique ». A l’époque on n’utilisait que des bas fourneaux. C’est beaucoup plus tard, vers 1200, qu’on mettra au point le haut fourneau, dans lequel une roue hydraulique anime les soufflets permettant une hausse considérable de la température, laquelle permet de fabriquer plus d’acier.

8 juin : « Le meunier Marc Billotte a choisi le retour à la terre ». Petit article sur un fils d’agriculteur qui reprend la ferme de son père… mais en la transformant en « Les Moulins de Ravières , « où il produit de la farine bio issue exclusivement de ses champs. Sa farine est aujourd’hui livrée à 80 % au boulanger d’Aigremont, mais on la trouve également dans chaque commerce de Ravières ». Il participe également à un mouvement de vente directe des produits locaux dans le Tonnerrois.

29 juin « Le moulin Charriot reste en état de marche ». Le quotidien se déplace dans le département voisin de Seine-et-Marne pour évoquer ce moulin « installé en contrebas de l’église de Fontaine-Fourches, sur le trop-plein d’une source qui se jette dans l’Orvin. »  Le propriétaire raconte : « Le moulin nous est parvenu par les femmes et la lignée matrimoniale. C’est un bien de famille depuis 1907. Initialement destiné à la production de farine, le moulin Charriot va rapidement se heurter à la concurrence active d’établissements plus importants. Désormais les propriétaires se consacreront à la production d’huile d’œillette et de noix. Le site, installé dans une chambre unique, est resté dans son jus. C’est un des rares moulins franciliens dont l’infrastructure est complète… Fontaine-Fourches a été une terre de moulins ». 

Le Progrès dans son édition de la Loire du 14 août 2022 a consacré toute une page à un circuit de promenade pédestre visitant les « moulins des bords de la Coise » autour de St-Médard en Forez. La carte propose les noms « Moulin de la Thiérut », « Moulin Feuillet », « Moulin Savigneux » et… « Moulin Brûlé » (un dernier nom que malheureusement on voit souvent dans maints départements, y compris dans la Nièvre où, de mémoire, j’en retiens trois, à St-Agnan, St-Didier et St-Amand en Puisaye.

REVUES

Le Canard Enchaîné du 6 juillet expose un projet de loi que prépare la nouvelle « ministre de la Transition énergétique », Agnès Panier-Repas. Il « électrocute une disposition phare qui protégeait les abords des monuments historiques ». En cas de projet de parc photovoltaïque, les dits monuments sont protégés dans un rayon de 500 mètres : il faut l’autorisation de l’inspecteur des monuments historiques; cette disposition serait supprimée ; l’inspecteur ne serait consulté que pour avis, le maire pourrait autoriser le projet malgré cet avis défavorable. Le projet de loi serait « voté dans l’urgence en septembre ». Je ne pense pas que cela corresponde à un vœu des partisans des énergies renouvelables : nous sommes pour un allègement des procédures, soit, mais pas nécessairement pour faire n’importe quoi.

Vélo Touk Touk Mag n° 28 de juillet-août 2022. Deux articles :

. Un de toute une page sur l’huilerie Réveillée de St-Pierre le Moûtier, avec une magnifique photo de la grande meule de 1900 kg. Les bénévoles annoncent qu’ils font à façon de l’huile au profit des gens qui leur apportent leur provision de cerneaux (au moins 18 kg : bon courage!).

. Un autre de toute une page consacré à Bibracte, les recherches qui s’y poursuivent et ce qui est exposé au musée. Parmi les photos, je retiens celle d’une vitrine du dit musée : on y distingue une meule gauloise ou gallo-romaine.

« Vaévient » « Magazine touristique Bourgogne-Franche-Comté ». C’est un cahier de 168 pages sur ce qu’il y a à voir dans notre région. Les moulins sont peu évoqués : c’est à peine si est cité le musée de la Meunerie de Métabief, dans le Doubs.

Le livret « Patrimoines écrits de Bourgogne » qui recense tout ce que les bibliothèques de Bourgogne et Franche-Compté auront proposé exceptionnellement au public en cet été 2022 propose concernant Champagney un joli tableau. C’est que cette commune de Haute-Saône présente une exposition à la « Maison de la Négritude et des Droits de l’Homme », centrée sur le travail du sucre. Le tableau montre notamment un moulin à vent qui servait à broyer les cannes à sucre : un grand bâtiment, moulin-tour à toit tournant avec 4 ailes.

Exposition à Béard

Le thème choisi pour l’exposition annuelle en l’église de Béard aura été en cette année 2022 « Si Béard m’était conté », donc une évocation du Béard d’autrefois. J’ai pu faire exposer un plan du moulin d’Apilly avec un court texte relatif à son histoire. (Exposition tenue du 9 au 24 juillet).

Exposition à Decize

Le Salon d’été des artistes decizois a réuni un bon nombre d’artistes autour de Michel Châtaignier, « invité d’honneur ». Celui-ci a présenté notamment un beau tableau : « Le meunier » : on y voit le meunier d’un moulin à vent répartir les grains dans la trémie qui surmonte la paire de meules. L’auteur m’a dit qu’il avait fait ce tableau il y a longtemps à partir d’une photo trouvée dans une revue ; il n’a plus aucune idée du moulin dont il s’agit ni de la région où il était situé.

Autre tableau : celui de René Barle sur le site de Consuegra avec ses moulins à vent ; on dit que c’est ce site qui aurait inspiré à Cervantès la fameuse scène où Don Quichotte, prenant des moulins à vent pour des géants ennemis, les charge lance au poing, avec le succès qu’on sait. J’ai déjà évoqué ce tableau dans « Nouvelles meunières ». Curieusement, malgré la grande qualité des deux œuvres que j’évoque ici, leurs auteurs n’arrivent pas à les vendre. 

Télévision

Emission Les Cent lieux qu’il faut voir, actuellement diffusée sur la 5 le dimanche soir :

Le 31 juillet sur la 5, dans une émission consacrée aux Alpes de Haute-Provence, en particulier le Queyras et les environs de Barcelonnette, quelques images du meunier à l’œuvre dans son moulin d’Abriès. Il est équipé d’un « roudet » (roue horizontale à cuillers typique du Midi), d’une bonne vieille paire de meules et d’un blutoir.

Le 14 août, un étonnant  résumé sur le chemin de St-Jacques de Compostelle à travers la France (on progresse curieusement de Vézelay à… Nevers, puis un grand saut vers Périgueux… non sans être d’abord revenu à Avallon pour la recette des œufs meurette, alors que géographiquement Avallon n’est pas sur le chemin de Compostelle tel que partant de Vézelay. Mais bon. Question moulin, on est servi du côté de Périgueux, avec la visite du très beau moulin à huile de La Vayssière, à eau, qui travaille la fameuse noix du Périgord, laquelle fut « l’or » de cette province. Le moulin remonte au XVIe siècle. 

Le 21 août, la Maurienne, en Savoie : quelques images furtives du petit moulin d’un village longtemps abandonné, lequel village retrouve quelque vie l’été grâce à quelques randonneurs ; un moulin tout petit, à petites meules, qui fonctionnait grâce à un roudet (roue horizontale à cuillers). Puis évocation d’une mine d’argent dont l’exhaure (extraction de l’eau par pompage pour empêcher la noyade des galeries) était assurée par une grande roue dont le diamètre atteignait 5 mètres. 

28 août : La Lozère. Bon petit reportage sur la filature de Langogne, en fait un ancien moulin à blé ; elle conserve la roue de celui-ci, laquelle fait marcher les métiers ; le commentaire prête à la roue l’âge vénérable de 5 siècle ; il est plus exact d’écrire qu’il y a là une roue depuis 5 siècles ; en effet, toute roue s’usait, et il fallait remplacer parfois ses pièces, y compris l’arbre. Suite à ma visite de la dite filature en 1998, je l’avais à l’époque évoquée dans notre bulletin.

Autres émissions

FR3 le 10 août vers 13 heures : assez long reportage sur l’un des derniers moulins à vent du nord de la France encore un peu en activité, au moins pour les touristes. Un haut moulin à 4 niveaux et 2 portes. Il ne marche que si le vent atteint au moins 10 km/h. La meule tourne à 25 tours/minute. Belle trémie trapézoïdale qui semble neuve. Le meunier dispose d’un petit blutoir et transforme lui-même sa farine en pain, en l’occurrence du « pain complet ». 

Le 12 août, sur RMC Découverte, rediffusion du documentaire « Romains contre Gaulois la bataille décisive » : on y voit un homme faisant tourner une meule à bras munie d’un manchon sur une autre de taille égale, un peu moins de 50 cm de diamètre me semble-t-il.