Nouvelles meunières octobre 2018

Nouvelles meunières

Pompéi

La copie de la carte postale n’est pas passée dans nos Nouvelles meunières précédentes. Nous faisons ici une nouvelle tentative, par une photo de la carte postale.

Journées du Patrimoine 15 et 16 septembre 2018

Le Journal du Centre et Le Régional de Cosne et du Pays charitois, ainsi que le Journal de Saône et Loire, avaient bien annoncé la fête ; ils ont aussi livré quelques comptes rendus (voir plus loin).

A Roussillon en Morvan (71), nos amis les frères Devoucout faisaient visiter le beau moulin des Viollots qu’ils ont remarquablement restauré, cela le dimanche après-midi. Comme chaque année ainsi qu’à la fête des moulins, un grand nombre de visiteurs se sont pressés pour admirer la très belle roue toute neuve et à l’intérieur notamment les deux paires de meules sous leurs archures d’un bois très sobre, sans compter quelques documents très intéressants. Nous en ferons état dans un prochain bulletin.

Actualité des énergies renouvelables :  Ensemble des énergies renouvelables :

Sur Arte, le 24 septembre 1018 à 17 h 10, l’émission Xenius a été consacrée à divers bricoleurs particulièrement géniaux qui arrivent à produire de l’électricité avec peu de moyens, à Berlin, à Vienne en Autriche, en Bavière, mais aussi à Aix en Provence où un ingénieur aidé par l’université de la ville perfectionne une « roue hydraulique de Sabonis » : c’est une roue tournant horizontalement mais à pales verticales ; il s’efforce qu’elle soit la moins dangereuse possible pour les poissons. L’émission insiste sur le fait qu’on peut combiner diverses sources d’énergie renouvelables, par exemple unir panneaux solaires et hydraulique. Pour les éoliennes, elle démontre qu’on peut obtenir de l’électricité avec un engin d’à peine 20 mètres de haut. Un bricoleur allemand arrive à produire de l’énergie dans sa maison grâce à une pompe à chaleur, elle-même recevant de l’énergie par un surprenant réseau sous le jardin. Ceux qui ont internet peuvent peut-être récupérer cette émission d’Arte.

Eolien :     Un important documentaire sur France 2

L’éolien fait débat au niveau national, comme en témoigne le documentaire diffusé dans le cadre d’Envoyé Spécial sur France 2 le 19 septembre 2018. Un documentaire plutôt à charge, c’est bien le droit de son auteur. Il rappelle que la France compte désormais 6 000 éoliennes géantes et que le gouvernement escompte un ajout de 3 000 d’ici 5 ans. Il assure que l’Académie de Médecine aurait fait état d’un « syndrome de l’éolien » : possible, mais je suis étonné de n’en entendre parler que pour la première fois. L’auteur du documentaire ne s’étend pas là-dessus. Mais cet avis de l’Académie de Médecine  aurait été phénoménal. Il est allé dans plusieurs provinces enregistrer les protestations et  récriminations. 

– En Bretagne les pêcheurs de homards de St-Brieuc sont inquiets du projet de plusieurs éoliennes géantes dans leur baie :  en effet, l’étude d’impact , en faisant tourner des machines bruyantes dans l’eau, a fait fuir les homards. Cela oblige désormais les pêcheurs à aller 20 km plus au nord, donc avec plus d’heures de travail et pour un coût de revient plus élevé.

– Plus fréquemment c’est la protection de la beauté du paysage qui est en cause : dans l’Aveyron, secteur très vallonné et joli à parcourir, des habitants se plaignent de la présence d’éoliennes géantes. Au Tréport, on redoute l’apparition à l’horizon de 62 éoliennes géantes qu’il est question de poser en la haute mer. Déjà des éoliennes géantes sont en place, auxquelles certains habitants reprochent de gâcher l’horizon ; une dame fait état du bizarre effet lumineux que produit une éolienne à l’automne (est-ce que c’est vraiment gênant?). Dans la Somme, en Picardie, le propriétaire d’un château classé monument historique et faisant chambres d’hôte a obtenu l’abandon d’un projet qui gâchait la perspective elle-même classée. Mais dans le même département, des gens déplorent le trop grand nombre d’éoliennes géantes, notamment celles qui « encerclent » tel ou tel village. L’excès en tout peut en effet être gênant, certes ; cependant quand on connaît les paysages de la Somme, désespérément plats et fades en tout cas à l’intérieur des terres, je ne pense pas que les éoliennes soient de nature à beaucoup les enlaidir. 

– D’aucuns se plaignent du « bruit », « d’hélicoptère » assurent-ils. Si c’est vrai, et que ce bruit soit vraiment perturbant,  ils ont raison de se plaindre. Notons quand même que la loi interdit de poser une éolienne à moins de 500 m d’une habitation.

– Une dame se plaint qu’au début elle était pour l’éolien, parce qu’il diminue le recours au nucléaire, mais qu’elle est désormais contre, l’un de ses motifs étant que malgré son développement, la part du nucléaire demeure toujours aussi grande. Admettons que ce soit vrai (nous ne sommes pas informés des statistiques qui l’ont menée à cette conclusion) : il reste que l’argument est incompréhensible. On peut même soutenir le contraire : si la production d’énergie renouvelable n’augmentait pas, la part du nucléaire serait toujours plus grande.
Malheureusement, le documentaire n’a pas été suivi d’un débat.

Projets éoliens dans la Nièvre (Le Journal du Centre, 28 septembre) :

– Celui du secteur de Cercy la Tour et communes au nord : les débats continuent. « 4 variantes seront étudiées ». Le nombre d’éoliennes varie de 19 à 40, leur hauteur serait de 120 mètres pour le mat, 200 au bout du rotor.

– Un nouveau apparaît : à Bazolles, tout près du grand lac de Baye. Il est question de 6 éoliennes géantes. L’enquête publique aura lieu du 15 octobre au 17 novembre. 

L’Yonne républicaine : comme dans la Nièvre, les élus sont favorables à la pose d’éoliennes géantes qui vont rapporter quelques taxes aux collectivités locales, et des associations se constituent contre. Les 18 juin, 4 et 6 juillet l’Yonne R2publicaine en fait état concernant les environs de Tonnerre, de Noyers, et plus près de nous de St-Léger-Vauban.

Biomasse

Travailler la « biomasse » pour en tirer de la chaleur voire de l’énergie ne pose pas de problème quand il s’agit d’exploiter des végétaux qu’il est nécessaire de détruire. On se souvient de cet agriculteur du sud-ouest de la Nièvre qui recueille les herbes des bords de route pour tenter d’en tirer de la chaleur, voire de l’énergie électrique. Par contre on peut être sceptique quand il s’agit de brûler du bois. C’est ainsi que dans l’Yonne, en Tonnerrois, prospère un projet de « centrale biomasse », qui a le soutien de nombreux élus ; il s’agirait de « créer de l’électricité » et d’« alimenter les serres à tomates et à spiruline » (L’Yonne Républicaine, 14 juin, la spiruline est une algue). Mais vu la quantité effrayante d’arbres qu’il faudra abattre, et celle de gaz carbonique qui partira dans l’air, l’Association pour la Restauration et la Protection de l’Environnement naturel dans le Tonnerrois (Arpent) se dresse avec vigueur contre le projet (Yonne Républicaine, 3 juillet). Notons que cette association Arpent a des préoccupations proches des nôtres puisqu’elle milite contre l’effacement des seuils notamment lorsqu’il porte atteinte au patrimoine.

JOURNAUX

Le Journal du Centre

15 septembre 2018 : 

– « Pari réussi pour le café Fadidi »  ouvert par notre amie Françoise Radoux 4 rue de Paris à La Charité, début juillet. Françoise expose qu’elle a reçu bon nombre de clients, surtout des touristes et gens de passage.

– Petits articles annonçant que seront ouverts pour les journées du patrimoine le moulinJanlard à Nannay et l’huilerie Brossard à Raveau.

16 septembre 2018 : Dans le bilan des Journées du Patrimoine, petite photo bien commentée de M. Brossard faisant goûter son huile (comme il nous l’avait fait goûter il y a peu d’années).

17 septembre 2018 : 

– Page très intéressante pour définir ce qu’est « Natura 2000 », et quelles actions sont menées en Bourgogne-Franche-Comté sous son égide.

– Article « Quand le tacot passait à la gare de Pont-St-Ours » : elle était sur la ligne de Nevers à St-Saulge puis Saulieu par Corbigny, Lormes, Ouroux, etc. Elle fonctionna totalement de 1905 à 1939. Ses wagons emportaient la production des moulins tout proches, dont le fameux moulin de Pont-St-Ours : « Des navettes d’attelages entre les moulins et la gare sont fréquentes ».

19 septembre 2018 : Suite aux Journées du Patrimoine, la page Actu Télé contient une interview de Jean-Pierre Pernaut, qui évoque volontiers le patrimoine dans son journal de 13 heures sur TF1. Il anime d’ailleurs une opération « Patrimoine 13 heures », dont plusieurs associations nationales sont partenaires, dont la Fédération Française des Associations de Sauvegarde des Moulins.

20 septembre : Bilan des Journées du Patrimoine dans la partie « Haut Nivernais » : photo de plusieurs visiteurs à l’huilerie de Varzy (75 personnes y sont venues).

21 septembre : le documentaire « Si les Lacs m’étaient contés » d’Alain Leroy projeté à la salle des fêtes de Dommartin. Il se propose de mieux faire connaître les lacs du Morvan dont ceux qui produisent de l’électricité.

L’Yonne Républicaine

 3 août 2018 : toute une page d’interview de M. Gérald Dumée, des grands moulins Dumée, cette entreprise d’envergure nationale, une des plus grandes minoteries de France désormais installée dans une énorme usine à farine à Gront. A l’origine la famille Dumée tenait un grand moulin à Sens. Elle mène depuis longtemps une politique d’expansion en avalant ses concurrents : par exemple elle a naguère absorbé une grande minoterie d’Auxerre, le fameux « moulin du Batardeau », et au-delà de la Bourgogne une importante minoterie de Chartres. Une photo montre le grand bâtiment des Moulins Dumée de Sens (au moins 6 niveaux), hélas promis à démolition tout prochainement. M. Gérald Dumée y est né, mais le fait démolir sans chagrin sentimental (au contraire de son épouse, précise-t-il). Un stage dans sa lointaine jeunesse aux Etats-Unis l’a poussé à cette attitude en matière industrielle et commerciale. L’article évoque l’évolution de la production des Moulins Dumée : 1960, 15 tonnes de blé écrasées par jour (on n’avait déjà plus affaire à un petit moulin) ; 1975 on atteint les 90 tonnes ; vers 2000 on est à 200 ; « Aujourd’hui notre capacité est de 450 tonnes/jour ». 

– 5 avril et 27 juin : évocation d’anciens moulins abandonnés, donc désormais « friches industrielles » et dont on envisage la démolition. Il s’agit du moulin du Batardeau d’Auxerre, et du moulin St-Louis de Sens (la démolition de ce dernier est d’ores et déjà programmée). Pour le Batardeau, l’article précise qu’il fut reconstruit en 1937, et ses droits de mouture cédés à la maison Dumée en 2007, sa très longue carrière s’achevant en 2015.

Revues

Le Régional de Cosne et du Pays charitois :

11 septembre: Annonce des Journées du Patrimoine, dont seront ouverts à la visite notamment les moulins de Bouhy, St-Père, Donzy, Janlard, Nannay, ainsi que l’huilerie Brossard et les anciennes forges de la Vache à Raveau.

18 septembre : Bel article rendant compte de la visite du moulin Janlard à l’occasion des Journées du Patrimoine, avec photo des engrenages intérieurs et de « la roue à aube avec ses 5 mètres de diamètre » (un pluriel à « aube » n’aurait pas été usurpé). Le texte, d’ailleurs très bon, rappelle que ce fort ancien moulin à farine fut un temps transformé en forge hydraulique. Notre ami Jacques Deléry, qui a superbement restauré le moulin, dit : « Je n’ai su que très tard que j’avais eu un ancêtre qui en 1812 était le propriétaire du moulin que l’on disait au bout du monde ».

Science & Vie, n° 1212, septembre 2018 :

Grand article sur les barrages hydroélectriques, tout à fait en leur faveur., intitulé « Barrages : Pourvu qu’ils durent ». Au-dessus du titre, ce résumé : « Véritables piliers de notre système électrique, les barrages sont pourtant les grands oubliés des débats sur la transition énergétique. Injustes quand ils produisent de façon très performante une électricité propre. Et inquiétants, quand ils sont confrontés au vieillissement. Or, la France a tout à gagner à développer son hydroélectricité ».

Plusieurs aspects différents sont abordés. Par exemple ceci : « Les trois atouts de l’hydroélectricité ». Le sous-article énumère 1 Une énergie flexible, 2 Une énergie fiable, 3 Une énergie stockable. L’auteur, Vincent Nouyrigat, recommande de « doper les ouvrages existants » et d’« Inventer de nouvelles formes d’hydroélectricité ». Edf travaille d’ailleurs à construire des conduites d’eau souterraine tombant plus verticalement et moins coûteuses en équipement que les barrages traditionnels. 

Ce numéro sera conservé et tenu à la disposition des adhérents.

Puissance Hydro   « Le magazine de l’hydroélectricité ».

Très jolie revue rejoignant notre lutte contre la mauvaise politique de continuité écologique. Dans le numéro d’août-septembre 2018, nous sommes cités page 7 dans un court article intitulé « Nièvre : un record en très basse chute » : il évoque notamment les projets d’hydroélectricité à Guérigny et Clamecy freinés par l’administration. Hydrauxois est également citée. La revue insiste à plusieurs reprises sur le fait qu’on peut produire de l’électricité à partir de basses chutes, ce qui réduit les investissements et ménage la nature. Plusieurs reportages sont édifiants à ce sujet, fort instructifs pour ceux qui voudraient s’équiper. Puissance Hydro, 2 place de Touraine, 78 000 Versailles, www.puissance-hydro.fr, prix du numéro 25 euro.

Ce numéro sera conservé et tenu à la disposition des adhérents.

Le Canard Enchaîné

– 12 septembre 2018 : critique littéraire favorable au livre « Arts & lettres contre l’esclavage », par Marcel Dorigny, éditions Cercle d’Art. Je l’évoque ici pour deux choses :

. la citation à propos du travail dans un moulin de canne à sucre aux Antilles, extraite du « Candide », de Voltaire : «Quand nous travaillons aux sucreries et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ».

. Marcel Dorigny est autunois. Il a publié « Autun dans la Révolution française », un important ouvrage en deux tomes en 1988 et 1989.  Le tome 1 contient une liste d’habitants de 1790 avec leur profession et leur domicile ; il y a donc des meuniers, mais en général le moulin où ils travaillent n’est pas indiqué. Il écrit aussi que la municipalité était saisie de « plaintes incessantes » contre les meuniers accusés de tricher avec le poids du grain puis de la farine rendue. A l’époque de la parution, Marcel Dorigny m’a dit que, lors d’une terrible période de sécheresse, les moulins à eau chômant, la municipalité d’Autun a envisagé de faire construire des moulins à vent, mais ce n’est pas allé au-delà.

19 septembre 2018, dans la rubrique « Rue des Petites Perles » : 

« Piqué dans « La Dépêche du Midi » (11/9) : « Le moulin de son cœur, c’est le moulin du Vivier qu’elle exploite avec son mari qui, en 2029, fêtera ses 200 ans et auquel elle a décidé de donner une seconde jeunesse.» Il était temps ! »

Passion-Rando, numéro d’octobre-novembre-décembre 2018 :

En couverture un beau titre dans une belle photo : « Morvan la montagne oubliée ». Plusieurs pages décrivent des randonnées à faire dans le Morvan… Hélas en évoquant rarement les moulins : sont cités le lieu-dit Moulin-de-Railly, et le Moulin du Plateau, tous deux sur Dun les Places. Par contre pas un mot au Saut de Gouloux sur la pancarte portant la photo de l’ancien moulin à 2 roues, ni à Mongin-le-Beau, sur la commune de Saulieu, dont demeure le bâtiment de l’ancien moulin au bord de son étang. Sur Anost, jolie photo de la chapelle de Velée très connue pour ses fresques réalisées par un moine de La Pierre-qui-Vire, mais rien sur le moulin tout proche (il est vrai qu’il faut savoir le reconnaître). A la fin est cité comme livre utile celui de cartes postales « Les Moulins du Morvan », chez Alan Sutton, par Philippe Berte-Langereau. Curieusement, des articles concernant d’autres régions évoquent succintement les moulins, tel… celui le Moulin Landry (hé oui) à Houlgate en Normandie (Francis m’a rapporté un jour une coupure de presse locale à son propos), le moulin de Carel dans le pays d’Auge désormais fabrique de camembert authentique, et en Haute-Garonne un établissement à St-Martory : « Juste à côté, le moulin actionnait encore il y a peu les broyeurs de la papeterie Berthier ». La revue Passion Rando est, par délégation de la Fédération Française de la Randonnée pédestre, éditée par Milan Presse, Savoie Technolac, BP 308,  73 377 Le Bourget du Lac cedex, librairie-bayard.com. Prix : 4,90 euro. 

Expositions

– A Varennes-Vauzelles, le Cercle généalogiste du Nivernais a présenté son exposition annuelle. Francis y a photographié un grand panneau consacré à la famille Bocq, dont 5 générations se sont succédées au moulin Dardault de Lucenay les Aix depuis 1830. En outre, le Cercle a repéré des meuniers Bocq dans 7 autres moulins, un au moulin de Varennes commune de Cossaye dans la Nièvre, les 6 autres dans le département de l’Allier.

– J’ai évoqué dans Les Nouvelles meunières n°8 le festival de musique de Chagny. L’organisateur vient de m’adresser une très bonne copie de cette affiche portant 2 moulins à vent, qui était apposée au théâtre et que je n’avais pu photographier. Naturellement, j’ai proposé que la prochaine assemblée générale de notre association se termine par un petit repas comportant ce modeste menu. Hélas, d’aucunes gentes dames de notre conseil d’administration ont immédiatement déploré qu’il tenait plutôt de la « becquetée d’oiseau », et qu’il n’était acceptable qu’à condition qu’il nous soit servi en face d’une rôtisserie et d’une pâtisserie, attendu qu’à son issue elles auraient encore une petite faim.

Cinéma

Le Journal du Centre du 26 septembre annonce le film « Le vent tourne » , de Bettina Oberli : « le déchirement d’un jeune couple de fermiers idéalistes ébranlé par l’arrivée d’un jeune ingénieur qui vient implanter une éolienne sur leur exploitation ».

Dernière minute : Sortie de « Libre », le film consacré à M. Herrou, cet agriculteur des Alpes-Maritimes qui aident les migrants ayant franchi les cols des Alpes pour entrer en France, et qui obtenu que le Conseil constitutionnel proclame nulle la loi qui interdisait de porter secours à des sans-papiers. Particularité de M. Herrou : il produit de l’huile d’olive, à partir de ses oliviers, et en les soumettant au moulin qu’il possède. Je suppose que ce moulin est dans sa commune de domicile, Braye en Roya. Je tâcherai de retrouver les photos de moulin que j’ai faites lors de ma randonnée dans la vallée de la Roya, il y a toutefois pas mal d’années. Je tenterai d’entrer en contact avec M. Herrou, mais ce n’est pas facile, car il est très sollicité.

Notes de lecture

  -1 Le grand poète Lamartine (Alphonse de), 1790-1869, posséda un château et de grands domaines en Bourgogne, à St-Point en Saône et Loire. Il lui est arrivé de décrire le moulin de ce village, quoique uniquement de l’extérieur, n’y étant sans doute jamais entré. Quelques extraits de ce très beau texte :

   -2 « A droite du village et à quelque distance, un mamelon de sable rouge s’élève au bord de l’eau, au milieu des prés. L’industrie du meunier a profité de cet obstacle naturel pour opposer une digue au ruisseau et pour construire une écluse… La nature est un grand artiste, quand on la laisse conformer elle-même ses moyens à son but. Ce moulin en est la preuve. Je ne passe jamais par ce village sans admirer cette combinaison irréfléchie, qui fait de cette construction du hasard un modèle de pittoresque raisonné…

   -3 Il a fallu que le courant de l’écluse tombât sur les palettes de la roue du moulin pour faire mouvoir la meule ; la maison a dû tourner un de ses flancs à la rivière pour tendre sa roue à l’eau ; l’écluse à mi-côte, l’eau qui s’en échappe en faisant cascade contre les murs, les mousses verdâtres qui s’y attachent et qui donnent aux soubassements l’apparence du vert antique ; les murmures et les ronflements de la chute du ruisseau impatient de jaillir de l’écluse… les rideaux de peupliers et de platanes qui ont poussé d’eux-mêmes, les pieds dans le ruisseau, et qui entrecroisent leurs rameaux de diverses teintes sur le toit de tuiles rouges comme un second toit ; la cavité au flanc de la maison, d’où le moyeu tend la roue à l’écluse et qui ressemble à une grotte sombre voilée de brume ; le colombier qu’il a fallu ajouter ensuite au moulin, parce que le pigeon suit le grain qui tombe ; la tour carrée qu’il a fallu élever d’un étage au-dessus du toit de la maison, pour que les ramiers reconnussent de loin leur retraite au-dessus des arbres ; le sentier tournant qu’il a fallu tracer à la pioche sur les flancs du mamelon, dans le sable jaune, pour que les ânes et les chars des hameaux voisins le gravissent sans peine avec leurs sacs ; la poussière du blé vanné qui sort de la fenêtre ; … l’âne qui monte ou qui descend par l’escalier de roche ; la meunière qui coud à sa fenêtre, la tête noyée dans un rayon de soleil couchant répercuté par les vitres en feu de sa chambre haute ; les enfants qui grimpent en riant vers elle par l’échelle verdoyante du lierre, dont les réseaux encadrent cette ouverture au-dessus des eaux ; toute cette architecture née du hasard ou de la profession, eau, murs, arbres, roches, aire, sentier, cascade, galeries suspendues, tour culminante, lignes harmonieuses, ombres et lumières distribuées comme par la combinaison la plus étudiée, se groupant à la seule indication de la vie rurale, et se détachant, aux diverses heures du jour, en couleurs diverses du fond sombre ou éclairé de la montagne qui leur sert de toile ; toute cette fabrique, dis-je, défierait l’imagination d’un poète ou d’un peintre de l’égaler en grâce et en rusticité…

   -4 C’est l’art suprême de cet architecte qui ne connaît pas l’art, cet effort du beau ; c’est le moulin de Saint-Point. Je vois d’ici le rejaillissement du soleil levant sur ses tuiles ; j’entends d’ici le bruit cadencé de son blutoir, ce cœur de la maison, ce pouls du moulin. »

Informations diverses

– Véra a relevé une liste de meuniers dans l’Annuaire du département de l’Yonne de 1856. On y remarque notamment des noms qu’on retrouvera souvent plus tard : dont Soupault à St-Brancher, et Dumée à Sens.

– En hommage à notre ami Gérard Chaventon, dont j’évoquais voici peu la disparition. Le hasard m’a fait tomber sur cette lettre de son grand-père, meunier à Corancy, en 1929, quand son petit moulin fournissait l’électricité au village pour l’éclairer (dossier S 2338 des AD). 

Rédaction  : Philippe Landry