Nouvelles meunières septembre 2018

Nouvelles meunières

Actualités des énergies renouvelables

EOLIEN

Le Journal du Centre du 30 juillet 2018 publie un article bien argumenté sur l’éolien

« Cette énergie verte reste toujours peu développée en France 

L’éolien a besoin d’un appel d’air »

L’article constate que l’éolien se développe bien en France, mais à un rythme très insuffisant pour combler le retard par rapport à nos voisins européens. « Le parc éolien terrestre français compte actuellement 6 500 éoliennes et génère une puissance de 13,6 MW (mégawatts) en 2017. » Quant à l’éolien maritime, rien n’est encore construit : six projets importants sont en cours de développement au large de la Bretagne et de la Normandie.

Au total, l’éolien ne produit que 4,5 % de l’électricité. Loin derrière l’Allemagne .

Le Journal du Centre du 24 août 2018 :  Le projet du sud-Morvan arrêté. Nous avions évoqué le projet d’implanter des éoliennes dans le sud-est du Morvan, dans le secteur Luzy-Issy-l’Evêque et Montmort. « Le vent a tourné à Montmort » expose le quotidien, le préfet de Saône et Loire ayant émis un arrêté de refus d’autorisation.

HYDROLIEN

Le Journal du Centre du 30 juillet 2018 publie un article peu rassurant :

« Naval Energies renonce à investir dans l’hydrolien 

dénonçant un manque de perspectives

Une filière française pleine d’avenir qui prend l’eau »

L’hydrolien, rappelons-le, consiste à lâcher une machine qui capte l’énergie d’un courant sous-marin ou sous-fluvial. L’intérêt est que la turbine n’a pas besoin d’un bief conducteur d’eau artificiel ni d’une « chambre ». Cette technologie paraît plutôt propre et inoffensive pour l’environnement. Le long des côtes normandes on comptait beaucoup dessus, en raison de la force des courants marins :  7 hydroliennes de grand gabarit devaient être déployées dans les environs de Cherbourg, avec l’appui de l’État (qui s’engageait à ce que le prix d’achat du kwatt par EDF demeure attractif). Le ministère de l’environnement met des obstacles. La société Naval Energies semble mettre la clé sous la porte, et entreprend de licencier ses 100 salariés.

HYDRAULIQUE

Le Journal du Centre, 9 septembre 2018 : Toute une page « La Stratégie de Création des Aires Protégées ». Les majuscules sont justifiées parce que désormais il s’agit d’une pratique administrative officielle : la SCAP. Sont visées les « créations » d’espaces protégés, dont les zones marécageuses hébergent des espèces animales ou végétales en danger. Nous sommes tout à fait pour les zones marécageuses… plus particulièrement en amont des seuils que menace la politique de continuité écologique.

Le Journal du Centre, 10 septembre 2018 : «Les barrages hydroélectriques assurent plusieurs missions.  A quoi servent les barrages du Morvan ? »

Toute une page consacrée aux grands barrages du Morvan. Lorsque les articles sont très précis, ils apportent beaucoup. Ainsi énumère-t-on la production d’électricité des plus importants barrages :

Chaumeçon (rivière le Chalaux), barrage à St-Martin du Puy 1,5 mK

Crescent (Chalaux et Cure) et Bois de Cure : 1,5 chacun. Trois grosses turbines eu Bois de Cure.

Malassis (Cure) commune de Domecy sur Cure : production non indiquée

Pannecière (Yonne), commune de Chaumard : idem

La Canche (rivière de ce nom, Roussillon en Morvan) : « produit annuellement de quoi alimenter 1300 habitants ». 

Les généralités sont parfois pertinentes : à l’origine les grands barrages ont été bâtis pour épargner Paris des crues catastrophiques comme celle de 1910 : le Crescent, Chaumeçon, voire Pannecière. Puis ils l’ont été moins pour l’électricité que pour l’alimentation des population en eau, comme le lac de St-Agnan (l’article omet d’évoquer le barrage de Chamboux sur Alligny en Morvan et St-Martin de la Mer). Les barrages permettent d’avoir de bons cours d’eau pour la pêche et les activités sportives telles que le kayak sur la Cure, ou la voile aux Settons. 

Par contre dans les généralités il y a une erreur : les Settons ne produit pas d’électricité (il a été construit pour favoriser le flottage dans les années 1850).

JOURNAUX

LE JOURNAL DU CENTRE

– 29 et 30 juillet 2018, les deux fois hommage à l’activité de Gaëlle Malézieux, qui grâce à de petites meules produit de la farine à son moulin de Mirebeau, commune de Ménestreau dans la vallée du Nohain. Adepte du « circuit court », par lequel le producteur vent au consommateur le plus directement possible, en économisant sur le transport et l’activité d’intermédiaires (ce qui a un intérêt écologique et diminue le prix de vente), Mme Malézieux vend le plus souvent possible directement chez elle, ouvrant son petit moulin à la visite.

31 juillet 2018 : grand article le village de Cessy les Bois, dans la vallée du Nohain et les projets de la municipalité, dont : « la réhabilitation de l’huilerie ». 

Même page en-dessous, à propos du manoir de Chailloy de Suilly la Tour, parfois ouvert à la visite et ce avec un certain succès, quelques données historiques très intéressantes : « les restes des différentes retenues d’eau nécessaires au moulin et aux forges », « le manoir comprenait également un moulin à farine. Il a été créé par la famille du théologien Théodore de Bèze, originaire de Vèzelay, qui s’était investie dans l’industrie métallurgique en Nivernais ». A cet égard, cette famille a possédé le moulin de Chitry les Mines, dans les parages duquel elle a exploité des mines de plomb argentifère, ce qui mène à se demander si le moulin de Chitry n’a pas travaillé l’argent. Les De Bèze étant protestants, leurs biens furent parfois confisqués, dont la forge de Chailloy, dit l’article, celle-ci au profit du duc de Nevers.

3 août 2018 : Dans la page « Estivités », rubrique « Agenda », la visite guidée de ce jour à l’huilerie du moulin de l’Ile de Donzy est joliment annoncée, avec photo couleur de notre ami Frédéric Coudray devant sa grande paire de meules.

15 août 2018 : même page annonce de l’ouverture exceptionnelle du moulin des Eventées, avec magnifique photo en page 2.

16 et 17 août 2018 même page annonce de l’ouverture à la visite des moulins de Moulin-L’Evêque, avec belles photos les 2 fois.

25 août 2018 : A propos de visites guidées organisées à Courcelles, près de Varzy, belle photo du moulin de Chivres, qu’a si joliment restauré notre ami Philippe Gilles. 

8 septembre 2018 : Toute une page en l’honneur de notre amie Françoise Radoux, comme présidente de l’Association des Femmes en Difficulté (AFED), en deuxième lieu animatrice d’une association sénégalaise « Keurn’diambal ». Et puis évocation du fait qu’elle vient d’ouvrir un café « associatif » à La Charité sur Loire, rue de Paris, à côté de l’ancienne église St-Pierre. Françoise trône au centre d’une grande photo au milieu de ses copines de l’Afed.

10 septembre 2018 : Deux pages sur l’inauguration de la nouvelle halle d’Anost (Morvan côté Saône-et-Loire), en bois du Morvan et construite par des entreprises locales.  Le Salon du livre d’Anost vient de s’y tenir : une photo montre notre ami Jean-Claude Néant au milieu des nombreux livres qu’il propose en tant que bouquiniste.

12 septembre 2018 : Grande liste des lieux ouverts à l’occasion des Journées du Patrimoine des15 et 16 septembre ; on y remarque :

– Les moulins de Moulin-l’Evêque classés à Cosne sur Loire ;

– Le jardin de Forgeneuve à Coulanges ;

– Le moulin de Maupertuis et  l’huilerie du Moulin de l’Ile à Donzy

– A Guérigny le Musée Forges et Marines, dont certaines salles proposent en permanence des documents qui peuvent être regardés comme relatifs aux moulins (maquette d’un martinet de forge, lequel ressemblait au marteau des foulons ; carte des anciennes forges hydrauliques du Nivernais, etc.). Dans la cour l’ancienne roue est toujours admirable.

– A Nannay le moulin Janlard ;

– A Raveau la forge de la Vache

– A Sémelay le château de la Bussière (le texte ne le dit pas, mais à l’arrière du château, dans le jardin, demeure une paire de meules à huile récupérée un jour dans un moulin disparu de la commune, et qui faisait partie des domaines liés au château.

–  A Varzy l’ancienne huilerie.

Curieusement a échappé à la liste un moulin toutefois évoqué dans le même numéro, mais page suivante : le moulin de la Presle à Planchez ; placé » dans le balcon de la page, tout en haut à droite, un texte intéressant précise qu’on y fera le dimanche après-midi de la farine de sarrasin sous la direction de Chantal Martin (la fille de notre amie Monique ; Chantal a donné son prénom à la roue lorsqu’elle a été refaite il y a une trentaine d’années).

JOURNAL DE SAÔNE ET LOIRE

 3 août 2018 :une écrivaine tient une rubrique de légendes locales, qui couvre toute une bonne page avec illustration. Elle évoque l’assassinat du meunier du moulin du Rêve à Dun les Places, empoisonné par sa femme. J’ai été le premier à évoquer cette affaire dans « Les moulins racontent le Morvan », puis nous l’avons précisée dans un bulletin. Je n’ai rien contre le fait que d’autres auteurs le reprennent, mais ils seraient bien sympathiques de citer leurs sources.

REVUES

LE REGIONAL DE COSNE ET DES PAYS CHARITOIS

12 septembre 2018 :programme des Journées du Patrimoine. Même que dans le Journal du Centre, avec en plus le moulin Blot à Bouhy et l’huilerie Brossard à Raveau.

LA LOIRE ET SES TERROIRS , N° 101 – JUILLET 2018

 Le fameux numéro avec plus de 30 pages sur les carrières de meules de la vallée de la Loire, dont celles le long de l’Arroux,comme indiqué dans nos Nouvelles meunières précédentes. J’ai commandé le numéro en envoyant un chèque de 15 euro, mais Philippe Auclerc, directeur et principal rédacteur, a choisi de me le livrer gratuitement en remerciement des renseignements et photos que je lui avais fournis. Je tiens donc ledit numéro à la disposition de nos adhérents. 

Cela dit, le numéro comporte d’autres articles, dont l’un relatif à la continuité écologique, l’autre aux zones humides. A propos de la continuité écologique, l’auteur semble hostile aux barrages et aux seuils qui subsistent, même lorsqu’ils sont susceptibles de produire de l’électricité. Il énumère différents barrages dont l’administration et des groupes écologistes proposent la disparition, non sans évoquer la résistance que leurs projets provoquent. L’article sur les zones humides est intéressant, mais il oublie de rappeler qu’en effaçant les seuils et barrages, on efface les zones humides qui les précèdent.

BOURGOGNE MAGAZINE – JUILLET 2018

Grande série d’articles intitulée « Moulins éternels », de la page 30 à la 65.

– une introduction pages 30 et 31 avec une magnifique photo du moulin à vent de Montceau-et-Echarnant, en Côte-d’Or.

– Page 32 : « 10 siècles d’entraînement » : généralités sur les moulins de Bourgogne, avec quelques détails sur certains, carte postale du moulin du Saut de Gouloux et du fameux  moulin à vent de Romanèche-Thorins, en Saône et Loire, célèbre pour son vin dit « moulin à vent », photo du moulin de Guédelon.

– Page 36 : les ailes du désir. Liste des moulins à vent ouvert à la visite : donc Romanèche-Thorins, Blot et les Eventées dans la Nièvre, Sorine et Montceau en Côte-d’Or, Migé dans l’Yonne.

– Page 38 : reportage sur le moulin à vent de Montceau-et-Echarnant (assez facile d’accès depuis la Nièvre car situé à 20 km à l’ouest de Beaune). Nous avions consacré plusieurs pages à ce moulin dans notre bulletin lorsque sa restauration a été achevée.

– Page 44 : reportage sur les Boisnard, « artisans meuniers-boulangers » au moulin de Seignelay, dans le département de l’Yonne, qui utilise les eaux du Serein.

– Page 48 : « Huiles pressées à la force du Nohain », reportage sur notre bien connu moulin de l’Ile à Donzy, avec photos de notre ami Frédéric Coudray (le photographe réussit une photo géniale avec Frédéric face à un cygne). Un encadré évoque l’écomusée du moulin de Maupertuis.

– Page 52 : « Montjeu et le ru de la Toison » : grand article sur le moulin du Petit-Montjeu, à Autun, et l’action qu’y mène notre amie Marie Marin (elle aussi bénéficie de beaux portraits). Son action comme présidente des moulins de Saône et Loire est également évoquée, dont sa lutte pour sauver le moulin de Conche, à Dyo, contre l’application de la loi de continuité écologique.

– Page 56 : « Au fil des pales bressanes », grand article sur les moulins de Bresse, dont ceux rendus à la visite sous l’égide de l’Ecomusée Pierre de Bresse, à Montjay (moulin à eau), le Moulin de la Croix également à eau connu pour ses « gaudes » (gâteaux à base de farine de maïs moulue en moulin) et Sacy (meules à huile).

– Page 62 et  64 : liste de moulins pouvant héberger du public ou lui servir des repas, dont dans la Nièvre Janlard et le moulin de Bousset à Chiddes, et près d’Avallon les moulins des Templiers et des Ruats.

– Page 64 : liste (trop brève) d’ouvrages sur les moulins.

Le très bon texte, d’Eric Perruchot, ne m’inspire que peu de réserves : par exemple il ne me paraît pas tout à fait exact d’écrire « Les moulins n’ont guère évolué de l’époque médiévale à l’orée du XXe siècle » : l’invention du blutoir au XVIe siècle, les perfectionnements apportés aux meules et l’invention des moulins-beffrois à plusieurs étages avec élévateurs au XVIIIe, de la turbine en 1825 et même période de la potence à soulever les meules ainsi que l’emploi de plus en plus fréquent de la machine à vapeur  me paraissent des jalons non négligeables. Enfin vers 1900 ce n’est pas la turbine qui a révolutionné les moulins mais l’arrivée des cylindres. D’autre part à propos de la meule trouvée par l’excellent chercheur Louis Bonnamour dans la Saône du côté de Chalon, datée semble-t-il du IIIe siècle. D’aucuns émettent que les ruines d’embarcation au sein desquelles elle a été trouvée seraient celles d’un moulin-bateau, théorie qu’adopte Perruchot. Louis Bonnamour est très prudent là-dessus. En effet, en principe, le moulin-bateau a été inventé lors du siège de Rome par des barbares en 635, donc 4 siècles après. La meule pourrait se trouver sur ce bateau parce qu’elle y était transportée, ce qui me paraît plus probable.

Très belles photos de Michel Joly et Jean-Luc Petit.

LE CANARD ENCHAÎNE – 5 SEPTEMBRE 2018

L’article « Pain bénit pour la santé » sur le pain de mie brioché, qui peut désormais être remboursé tout ou partie par la Sécurité Sociale, se montre plus que critique : « Question santé, l’industrie de la meunerie nous roule dans la farine. » A cause du taux de sel qu’on ajoute dans le pain. Il s’en prend sans la nommer à une « grosse coopérative meunière de Bourgogne et son partenaire industriel spécialisé dans les « solutions de panification ». Mais la suite de l’article met en valeur la responsabilité de la boulangerie plus que de la meunerie. Sauf à la fin : « Les toubibs s’inquiètent aussi de l’usage immodéré des farines ultra-raffinées, plus faciles à travailler. Plus le degré de raffinement est élevé, moins la pâte contient de minéraux, de vitamines et de fibres, avec, à l’inverse, une charge en sucre qui grimpe. » 

Le fond de la critique est sans doute fondé. Mais ce qui est épatant c’est comme on voit ressurgir un vieux débat, remontant au XVIIe siècle, après que l’invention du blutage a permis d’ôter de plus en plus de son à la farine, pour arriver qu’elle n’en ait pratiquement plus. Les meilleurs moulins se sont mis à fabriquer une farine très pure destinée aux boulangers et pâtissiers vendant du pain et des gâteaux à la noblesse et à la bourgeoisie  des villes; mais le peuple des travailleurs (paysans, ouvriers, artisans) a préféré une farine moins pure car plus nourrissante, ce pourquoi des moulins ont continué à ne pas bluter, ou à peu bluter. Seulement le moulin blutant beaucoup livrait une farine plus chère, donc plus profitable au fabricant (d‘où l’éclosion des moulins « de commerce »). Cela a généré de vives polémiques entre économistes, un homme comme Parmentier proposant de rechercher un moyen terme entre les deux méthodes. 

Télévision  – France 5

Dimanche 29 JUILLET 2018 – 100 lieux qu’il faut voir : l’ANJOU

Une séquence sur le moulin de Sarré. Jolie roue à augets en bois, paire de meules sous une archure en bois bien ronde, trémie trapézoïdale. Le meunier, très sympathique, utilise sa farine pour faire de petits gâteaux qui ont l’air bien légers. Un court plan laisse apercevoir un moulin à plusieurs niveaux, dont nous ne sauront rien d’autre. C’est le défaut de cette émission : chacune de ses séquences est brève, rapide, superficielle, on reste toujours sur sa faim (même quand il est question de gâteaux).

Dimanche 5 août 2018 – 100 lieux qu’il faut voir : la VENDEE

Joli reportage sur le fameux moulin à vent des Alouettes. En 1793 il y avait là 8 moulins à vent, dont 2 ne moulaient plus, paraît-il : ils ne servaient qu’à donner des indications aux Vendéens en guerre contre la République par le positionnement de leurs ailes. Aujourd’hui plusieurs moulins ont encore des ailes, dont le principal, ouvert à la visite, continue de moudre un peu.  Son meunier Loïc Langlet l’a fait visiter ; il rapporte qu’il aurait existé dès le XIIe siècle. Le reportage a montré les meules en action (meules en silex provenant de La Ferté sous Jouarre), et le blutoir : le meunier a montré les différentes qualités de farine que livre ce blutoir, premier casier une farine encore chargée de son, plutôt de couleur beige, à la fin une farine très fine, très blanche, dépourvue de son.

Mardi 28 août 2018

 « Sale temps pour la planète », de Morad Aït-Hebbouche . En fait c’est un documentaire sur la Bretagne, notamment l’archipel d’Ouessant. Pour l’instant, toute l’électricité est fournie par des moteurs au fuel (!). Les habitants commencent à s’équiper en appareils d’énergie renouvelable : éolienne, panneaux solaires, et surtout une première hydrolienne plongée à 55 m de fond. Elle devrait avoir bientôt quelques petites sœurs : on parle de… 200 ! Un peu de calme peut être utile avant de déboucher sur quelque tempête.

EXPOSITIONS

René Barle a, comme annoncé, pendant trois semaines d’août, présenté au Centre Condorcet de Château-Chinon une quarantaine de tableaux, dont le moulin de Donzy et sa vision de la scène de Don Quichotte abordant les moulins à vent. Il a reçu beaucoup de visiteurs et vendu plusieurs tableaux.

Dijon : exposition tout l’été aux Archives Départementales sur les anciennes industries de Côte-d’Or. Peu de choses sur les moulins. Dans une affiche appelant à l’effort de toute la population pendant la guerre de 1914-18, on remarque en petit au second plan à gauche un modeste moulin à roue. En 1936, sous prétexte de « Défense Nationale  pendant le temps de paix», la Préfecture pousse les entreprises à embaucher des « indicateurs », autrement dit des gars chargés d’espionner les collègues. Or en 1936, on devine qu’ils sont surtout engagés pour surveiller les syndicalistes. « M. le Directeur des Grandes Minoteries Dijonnaises a accepté d’embaucher un indicateur dès qu’il aura été recruté ». En 1940, au début du pouvoir Pétain, sont particulièrement surveillés comme « appartenant à des juifs » :  « Les Tanneries de Saulieu » et les Etablissements Lhuillier de Dijon, qui fabriquent du matériel pour les moulins.

Au Musée des Beaux-Arts de Dijon, j’ai scruté les tableaux où on peut apercevoir un moulin. C’est plutôt rare.

Archives départementales de la Nièvre : exposition sur la Route Nationale 7 (qui fut royale puis impériale). Une carte tracée sous les ordres de l’ingénieur Trudaine entre 1745 et 1780 montre la route dans la traversée du Nivernais, dont incidemment le moulin des Granges à Magny (la fusion de la paroisse avec Cours donnera plus tard Magny-Cours). A ce propos, dans la salle d’étude, une grande carte cadastrale montre les deux moulins de Magny-Cours vers 1840, Les Granges et le Maraut.

« Le mois de l’architecture », en Bourgogne et Franche-Comté, du 15 septembre au 21 octobre 2018 . Brochure intéressante. Rien directement sur les moulins, hélas, mais par exemple une exposition présentée successivement dans plusieurs villes, « Eco-Logis », susceptible d’intéresser nos adhérent qui veulent améliorer leur habitation. Le programme est disponible sur www.mois-architecture.fr. 

CONCERT

Au festival de musique classique de Chagny (ville de Saône et Loire à mi-chemin entre Beaune et Chalon sur Saône), le jeune pianiste Olivier Moulin (absolument) a donné, le 23 août 2018, un excellent concert d’œuvres de Claude Debussy, dont on célèbre le centenaire de la mort. J’espérais trouver parmi les sponsors du festival la minoterie Joseph Nicot, sise à Chagny, une des plus grandes de France (c’est elle qui a créé le réseau de boulangerie « Banette » pour mieux diffuser sa farine). Mais non : la maison n’a pas l’air mélomane.

En tout cas on ne peut évoquer Chagny sans penser aux moulins. La petite ville est connue pour sa belle roue qui demeure d’un ancien « moulin du Pont », qu’on voit d’ailleurs sur les cartes postales modernes. 

Quant à la minoterie Joseph Nicot : que je conte ici un souvenir qui ravira notre amie Monique Martin, du moulin de La Presle à Planchez.

Donc un jour, feu notre ami Albert Martin faisait visiter son petit moulin de La Presle à plusieurs touristes, notamment la modeste paire de meules sous son archure. Un visiteur se montra très intéressé, et finit par se présenter : « Joseph Nicot, je suis le patron du grand moulin de Chagny ». Et il invita Monique et Albert à venir visiter ce dernier. Ravis, nos amis y allèrent.

Ils ne crurent pas leurs yeux de tout ce qu’ils virent là-bas. Des machines extraordinaires, des grands tuyaux, de l’électronique en veux-tu en voilà ! Formidable.

Et quelques jours plus tard, Albert me fit cette confidence : « Je ne savais plus ce que le mot « moulin » voulait dire ».

Le « petit » moulin de Chagny

Informations diverses

– Les fêtes du neuvième centenaire de l’abbaye de Fontenay (qui notamment à la Révolution de 1789 devint un moulin à papier) : le 30 septembre, le Comité Départemental de la Randonnée de Côte-d’Or y organise sa fête annuelle. Plusieurs circuits seront possibles, de 6 ou 12 km, ou plus. C’est l’occasion de mettre en valeur une variante méconnue du chemin de St-Jacques de Compostelle, dont le segment Fontenay-Vèzelay passant par Buffon et Avallon. Ce segment de 83 km peut se faire en 4 ou 5 jours. Le 30 septembre, les participants pourront visiter l’abbaye, donc photographier la toute nouvelle roue hydraulique, avec une réduction de 40 %.

– A propos des moulins du département du Cher :

. Dans le catalogue « Rendez-vous Pays Loire Val d’Aubois » (relatif aux festivités estivales autour de La Guerche sur l’Aubois, le canton du Cher limitrophe de la Nièvre), notons le 1erseptembre  la « Fête du moulin à Ourouër-les-Bourdelins, le Moulin Avant ».

. Je ne sais plus comment m’est échu un document publicitaire du fameux hôtel-restaurant du Cher : « Le Moulin de Chameron », 18210 Bannegon. Le bâtiment du moulin est remarquablement conservé. Particularité : on peut y accéder… en hélicoptère ! Pour ceux de nos adhérents ainsi noblement équipés, voici le site : www.moulindechameron.com

– On m’informe d’une curiosité en Lozère. Au-delà de 1200 mètres y poussent deux sortes de gentiane, l’une célèbre pour ses qualités alimentaires (elle entre dans la fabrication des liqueurs de montagne, dont la verveine du Velay), et l’autre toxique. Pour chasser les rats de leurs greniers à blé et à farine, les meuniers des Cévennes disposaient de cette gentiane toxique autour de leurs sacs.

– Passant à la Bibliothèque municipale de Dijon, j’ai récupéré un dépliant à l’origine conçu par la Bibliothèque Nationale de France  : « Consultez les Archives de l’internet de la BNF ». Ce document est complété par la Bibliothèque Patrimoniale et d’Etudes de Dijon, (nouveau nom de la Bibliothèque Municipale), 3 rue de l’Ecole de Droit, qui précise que son site est aisément consultable : bmdijon@ville-dijon.fr.

A propos, certains documents des Archives Départementales de la Nièvre sont tout ou partie disponibles par internet en faisant cg58archivesdépartementales :

. les plans cadastraux ;

. l’état civil ;

. les recensements.

Je suis allé chercher le recensement de Varzy, pour y chercher les meuniers. Il n’y avait que 1896, et encore trop petit, voire flou, en tout état de cause me paraissant inexploitable (mais d’autres ayant une meilleure vue que moi y trouveront leur bonheur).

– Carte postale trouvée à une brocante (et payée 0,50 euro) : « Pompei – Mulini e forno ». Il s’agit de meules romaines demeurées sous les cendres volcaniques qui ont fait périr Pompéi. Chez les Romains le boulanger était aussi meunier : c’est lui qui pulvérisait le grain de blé avant de faire le pain. Voici donc ce qui reste de l’atelier d’un gros boulanger de Pompéi. Chaque installation est sur un piédestal. Au-dessus est la meule qui paraît ronde, la mela (qui a donné le mot « meule » et donc « moulin »). Au-dessus est la meule en forme de sablier, dite « catillus ». Deux esclaves (ou des prisonniers, ou des ânes) la faisaient tourner à l’aide d’un bâton qui la traversait (ce pourquoi on aperçoit des trous). Ce qu’on ne voit pas est que la mela n’était pas seulement la base ronde qu’on aperçoit : elle montait en forme de cône  pour entrer dans le catillus. On lançait le grain en haut du catillus, il était broyé au fur et à mesure qu’il descendait. Mais pour les êtres appelés à faire tourner le catillus, qui était très lourd, c’était un calvaire horrible.

NOTES DE LECTURE

On trouve cela dans « La cousine Bette », roman d’Honoré de Balzac paru en 1846, à propos d’un personnage peu flatté bien installé dans la vie comme commerçant au détail : 

« Crevel avait fait un mariage d’argent en épousant la fille d’un meunier de la Brie, fille unique d’ailleurs et dont les héritages entraient pour les trois quarts dans sa fortune, car les détaillants s’enrichissent, la plupart du temps, moins par les affaires que par l’alliance de la Boutique et de l’Economie rurale. Un grand nombre des fermiers, des meuniers, des nourrisseurs, des cultivateurs aux environs de Paris rêvent pour leur filles les gloires du comptoir, et voient dans un détaillant… un gendre beaucoup plus selon leur cœur qu’un notaire ou qu’un avoué dont l’élévation sociale les inquiète ; ils ont peur d’être méprisés plus tard par ces sommités de la Bourgeoisie. »

Quant à Madame la fille du meunier de la Brie, Balzac lui taille un costard qui l’habille pour l’hiver :

« Mme Crevel, femme assez laide, très vulgaire et sotte, morte à temps, n’avait pas donné d’autres plaisirs à son mari que ceux de la paternité. »

Rédaction Philippe Landry