Quelques arguments contre la politique de continuité écologique – outre la question du potentiel hydroélectrique

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Le plan d’eau est un écosystème : certaines espèces de poisson et diverses plantes aquatiques se sentent mieux dans un plan d’eau par définition calme plutôt que dans une rivière au cours nécessairement tumultueux. Supprimer un plan d’eau c’est donc détruire un écosystème.

Au demeurant, un plan d’eau, c’est aussi une de ces zones humides que le ministère de l’écologie prétend défendre ; d’ailleurs le début de tout plan d’eau est une zone marécageuse, qui mieux est à l’écosystème très riche en poissons, insectes, végétations diverses.

Au cours de son intervention à notre assemblée générale de 2022, Jean-Pierre Azéma avait insisté sur cette richesse aussi bien zoologique que végétale.

En plus la plupart des poissons recherchent des eaux calmes pour frayer, y compris parfois jusqu’au pied des barrages côté amont.

Accessoirement, un plan d’eau, c’est utile pour la population ; par exemple les pompiers s’y fournissent volontiers en eau pour leurs camions.

Un plan d’eau, c’est beau dans le paysage, pour le plus grand plaisir des promeneurs et des photographes. Lorsqu’il est supprimé, comme on ne transforme jamais l’espace abandonné en terroir agricole, cela laisse un très vilain terrain à très laide végétation rabougrie.

Un plan d’eau protège les rives : le ministère ose prétendre que les vaguelettes d’un plan d’eau abîme ses rives ; c’est évidemment absurde : nous avons tous appris à l’école que la rivière en s’écoulant, et cela a fortiori en cas de crue, érode ses berges, arrache arbres et rochers, creuse des trous, etc.

La pêche : au niveau national, l’État et ses bras armés prétendent que les pêcheurs aiment mieux la rivière. Sauf que dans les faits nombreux sont ceux qui adorent les plans d’eau ; combien de gens m’ont rappelé leur enfance quand le père allait pêcher au fameux plan d’eau du moulin de Montécot sur l’Alène. Le 5 octobre 2019 l’Yonne républicaine publiait un article instructif : une association de pêcheurs y achetait un ancien étang pour le rétablir et donc y pêcher.

Supprimer les chaussées, c’est accélérer  l’écoulement de la rivière

Deux conséquences  observables d’ores et déjà :

– Cet été 2022, le lit des rivières où des chaussées avaient été supprimées s’est avéré asséché plus vite que les autres années, d’où manque d’eau, zones désertiques très abîmées, disparition des poissons, enlaidissement de l’aquatique. On a pu noter un manque d’eau jusque dans les villes et villages, aboutissant à un enlaidissement des espaces que d’habitude les habitants sont heureux de voir couverts d’eau. L’été 2014, la préfète de la Nièvre avait lancé un appel pour que soit retenu un maximum d’eau plutôt que la gaspiller par un écoulement trop rapide. En Normandie, la sécheresse est encore plus désastreuse qu’ailleurs, notamment le long de la Vrille, dans le Calvados : c’est le lieu où la première ministre s’est fait élire députée au printemps dernier.

– Les crues sont plus rapides, plus puissantes, plus dévastatrices, et provoquent des inondations dont on n’a plus l’habitude. Suite à la suppression d’un barrage qui retenait beaucoup d’eau l’hiver, Quimperlé a voici quelques années subi une terrible inondation.

Fragilisation des berges

Les maisons construites sur les berges des plans d’eau et le long des rivières sont parfois victimes d’un phénomène naturel : la solidité des dites berges repose sur une certaine densité d’humidité. Que le plan d’eau disparaisse ou que la rivière s’écoule plus vite, le sol s’assèche, se fragmente, et cela entraîne des fissures dans les maisons.

Les passes à poissons

Très bien en théorie. Reste que souvent le poisson ne les utilisent pas. Jean-Claude nous faisait remarquer que la toute nouvelle passe à poisson de Cercy la Tour fait des heureux : les cormorans ; pour les poissons, c’est un traquenard.

Sommes dispendieuses

On gaspille beaucoup d’argent en travaux, souvent de destruction, qui au final s’avèrent contre-productifs.

Rappel historique

Il y a au moins 1200 ans que l’homme pose des chaussées en travers des rivières et crée des étangs : cela n’a jamais empêché la circulation des poissons. Quant aux sédiments, ils faisaient l’occasion de vidanges de temps en temps, lesquelles étaient bien suffisantes.