Nouvelles Meunières n° 42

Nouvelles meunières

par Philippe Landry

Décès de notre ami Pierre Dutey, animateur de l’association qui s’occupe du moulin à vent de Bouhy. Le 23 octobre, le Journal du Centre lui consacre une rubrique « nécrologie ».

A propos de décès, signalons celui de M. Gache, le dernier meunier du moulin Paillot de St-Martin sur Nohain. Il nous faisait volontiers visiter son moulin, dont j’ai  photographié  les nombreuses machines.

Fête des 50 ans de la Camosine et des 25 ans de la Fondation du Patrimoine, samedi 9 octobre 2021  – Cloître de La Charité sur Loire.

Les associations s’occupant entre autres de patrimoine avaient été invitées à tenir un stand ; celui de l’AMMN se trouvant dans une galerie extérieure à côté  de nos amis de l’écomusée du Moulin de Maupertuis.

Nous avons pu nouer de bons contacts. C’est ainsi que j’ai discuté avec les animateurs de l’association « Cerciacum », laquelle fait des recherches historiques sur Cercy la Tour et les communes proches. Elle publie de temps en temps un livre, comme « St-Gratien-Savigny, 250 ans d’histoire », par Alain Dubois iI contient plusieurs pages sous l’entrée « Moulins », sans compter ici et là dans d’autres rubriques des noms de meuniers d’autrefois. St-Gratien-Savigny est traversé par l’Aron et le canal du Nivernais qui lui est parallèle.

Moulins de France (revue de la FFAM), octobre 2021 n° 128.

La revue continue de publier ma grande série d’articles sur les moulins de Bourgogne : cette fois-ci c’est 5 pages sur les moulins et les industries de la construction (moulins à plâtre et à ciment, meules dans les tuileries).

Plusieurs articles intéressants, dont deux pour fournir des arguments contre les tenants de la continuité écologique :

* « Les moulins font-ils de la température ? » : on accuse sans preuve scientifique les plans d’eau des moulins d’être plus chauds qu’une rivière qui coule.

* « Les moulins volent au secours de l’eau grâce à la loi climat ».

Continuité écologique : un très bon article en notre faveur dans Le Journal du Centre

Paru le 6 octobre, dans la page Cosne-sur-Loire, il est intitulé : 

En petit : « Les préconisations sur les cours d’eau font réagir l’association des propriétaires de moulins », et en gros « Qualité des eaux : qui sème le trouble ? ».

L’article évoque le vague projet de l’administration de détruire tous les seuils du Nohain notamment dans la traversée de Cosne, projet absurde et compliqué, qui nuirait à l’image de la ville puisque sa réalisation viderait le lit du Nohain. La parole est donnée à notre président Francis Lefebvre-Vary et à Georges Narcy en tant que responsable de l’écomusée du moulin de Maupertuis à Donzy. Ils rappellent  comme les plans d’eau rendent service lorsqu’il s’agit de conserver de l’eau,  que l’administration consent à l’admettre. « Quant aux poissons migrateurs, cela fait 700 ans que les moulins et ouvrages hydrauliques fonctionnent et  n’empêchent pas les poissons de remonter » dit Georges. L’adjoint au maire de Cosne précise que la ville étudie la question dans cet esprit : « L’objectif est de retrouver une meilleure conservation du cours d’eau, sa qualité la plus originelle. Le but n’est pas de vider la rivière. Par contre, le Parc du Morvan penche toujours pour la continuité écologique la plus stricte, comme le suggère le compte rendu d’une réunion à St-Brisson ; elle est évoquée par l’article du Journal du Centre du 22 octobre « Protéger la ressource en eau » : parlons-en, car supprimer les plans d’eau ne la protégera pas forcément.

Le Monde des Moulins (revue de la FDMF)  contient notamment un article argumenté : « Restauration de la continuité écologique : la position de la FDMF. »

On remarque aussi :

* « Juridique : entretien des cours d’eau par les riverains ».

* « Moulins à vent à sucre de canne », essentiellement aux Antilles, à l’époque de l’esclavage. La couverture de la revue montre un moulin à vent, l’atelier avec cheminée où  le sucre était fabriqué ; une belle et luxueuse maison sur la colline, celle du maître… et en tout petit des personnages noirs, dont deux sont en train de construire une  hutte façon africaine (probablement des esclaves).

 Actualité des énergies renouvelables

Article dans le Journal du Centre du 26 octobre : « Eolien et nucléaire main dans la main ? ». Il évoque les réflexions des économistes à propos de 2050 : pour arriver à « décarboner » au maximum, ils comptent sur le nucléaire et les énergies renouvelables, mais comme ils s’attendent à une hausse de la consommation d’électricité de 35 %, ils espèrent de nouveaux réacteurs atomiques performants, plus le développement de leurs énergies renouvelables favorites, le photovoltaïque, qui pose moins de problèmes, et l’éolien considéré surtout sur nos façades maritimes. Le méthane n’est évoqué qu’au passage, ainsi que l’hydrogène. cas 

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Le 9 octobre, le Journal du Centre annonce une conférence à Monceaux-le-Comte d’Hélène Gassin, « spécialiste des questions énergétiques ». Grand titre : « On a besoin d’énergie renouvelable ». Hélène Gassin est invitée dans le cadre des débats sur le projet photovoltaïque de Germenay et Dirol. Elle commente implicitement ce qui précède, en insistant sur la nécessité que tous nous consommions moins : « Beaucoup de gens consomment trop d’énergie sans le vouloir ».   Quant à augmenter la production d’électricité grâce au  nucléaire, elle rappelle ceci : « Les déchets de l’industrie nucléaire posent d’énormes problèmes, il suffit de prendre le cas du projet d’enfouissement de Bure ». A propos de l’opposition à certains projets éoliens ou photovoltaïques : « On ne peut pas toujours dire « je suis pour le renouvelable mais loin de chez moi ».

Un jour de fin octobre, Arte propose un documentaire « Bioéconomie : la révolution verte. Du pétrole à la biomasse »,  : « Une société sans pétrole, ni charbon, est-elle possible ? Depuis de nombreuses années, des chercheurs tentent d’inventer une économie fondée sur des ressources renouvelables… Ce documentaire s’attache à faire un tour d’horizon du monde de la bioéconomie et de ses limites… Les géants de l’industrie fossile n’entendent pas tirer leur révérence de sitôt ».

Eolien

Un grand article dans Le Journal du Centre du 7 octobre, de presque une page, expose les projets du Ministère de la Transition Écologique, « en faveur d’un développement maîtrisé, responsable et acceptable » de l’éolien, mais en rappelant son vœu « de sortir au plus vite des énergies fossiles ». L’article contient les réactions particulièrement violentes du président des associations anti-éoliennes. Un encart annonce « Le premier parc en mer bientôt en service », cela dans l’estuaire de St-Nazaire (62 éoliennes). Il précise que sur ce plan nous sommes très en retard par rapport à la grande-Bretagne, l’Allemagne et les pays scandinaves. 

Un  article dans les pages nationales du Journal du Centre du 1er novembre évoque brièvement un projet d’éoliennes « flottantes » en Méditerranée, exactement trois  parcs pilotes au large de Gruissan et Leucate dans l’Aude d’une part, et de Port-St-Louis du Rhône dans les Bouches du Rhône d’autre part. Il vient de susciter là-bas une manifestation importante d’opposants (10 000 personnes environ).

Mais la déclaration de la ministre ne reste pas sans suite. Deux pages du 9 octobre montrent que l’opposition à l’éolien grandit, d’autant plus qu’elle se fait me semble-t-il plus structurée. 

* Page 7 : titre  « La ministre semble vouloir cadrer le développement de l’éolien, les associations sont sceptiques ». Et  : « Les opposants en veulent davantage ». Autant jusqu’ici l’opposition était d’abord locale, sur la base de la gêne dans le paysage, par exemple, ou des risques pour la population, autant elle devient de plus en plus de principe contre l’éolien. Par exemple l’article contient cette surprenante question : « A-t-on besoin d’un mix décarboné ? ». Autrement dit on se contente du nucléaire et puis voilà, tant pis pour la question des déchets et autres nuisances, inutile de prétendre développer des énergies renouvelables.

* Le second grand article, page 14, évoque la situation sur les communes de St-Laurent-l’Abbaye et St-Quentin sur Nohain. Grand titre : « Vent debout contre le projet éolien ». Les défenseurs du paysage de ce secteur sont les plus virulents, y compris… le maire de Sancerre, car  de la  terrasse donnant sur la Loire on verrait des grands mâts. Lors de la construction de la centrale nucléaire de Belleville, dont on aperçoit de Sancerre la structure et le nuage de vapeur permanent, je ne me rappelle pas que beaucoup d’opposition se soit manifestée. En tout cas beaucoup d’élus sont contre le projet de St-Laurent et St-Quentin, dont Madame la sénateur Mme Sollogoub, et la députée Madame Perrine Goulet…  Cela dit, je reconnais qu’une éolienne géante à côté des ruines de l’abbaye de St-Laurent, ça risque de jurer.Quelques jours plus tard paraît un nouvel article sur l’hostilité au même projet, sous l’angle de l’effet pour Pouilly : « Projet éolien Vents de Loire : un danger pour l’oenotourisme » (le tourisme lié au commerce du vin).

Photovoltaïque

Journal du Centre du 4 novembre : article important d’une demi-page : « La France veut tripler le nombre d’installations d’ici 2028 en ciblant des surfaces « qui ne servent à rien » : « L’énergie solaire bientôt en friche ? » L’État souhaite développer le photovoltaïque d’autant plus que, dès lors que de bonnes terres agricoles ne sont pas occupées par lui, il ne suscite guère d’hostilité, contrairement à l’éolien. Des mesures vont faciliter l’installation de photovoltaïque.

Le Journal du Centre du 7 octobre livre un nouveau communiqué de la Confédération paysanne : elle « demande un moratoire » sur le photovoltaïque lorsqu’il prétend occuper des bonnes terres cultivables.

Victoire pour les opposants : le projet de « parc solaire » à La Plaine (Varennes-Vauzelles), dans une zone réservée à la pratique sportive, ayant subi une belle levée de boucliers, est abandonné.

Le 22 octobre, le Journal du Centre annonce qu’à La Machine « Des voix s’élèvent contre le projet » de parc photovoltaïque au lieu-dit « la forêt des Glénons ». Le fait est : une forêt ne me paraît pas être faite pour abriter ce type d’installation. Comme s’il n’y avait pas à La Machine d’autres sites plus favorables ! D’ailleurs le 28 octobre le Journal du Centre annonce que la Communauté de communes du Sud-Nivernais, au terme d’un « long débat », se prononce contre. 

Cependant, le même organisme admet la construction d’un site photovoltaïque à Avril sur Loire, sur sol agricole privé.

En Puisaye-Forterre se constitue un « collectif sur la production d’énergie », pour favoriser l’émergence « d’un projet participatif de production d’énergie » : une réunion publique est organisée le 25 octobre  à la salle des fêtes de Mézilles. L’accent est surtout mis sur la production photovoltaïque. Les gens intéressés peuvent se reporter au site de l’association Climat Air Energie  confié à Enguerran Ouvray, e.ouvray@cc-puisayeforterre.fr

A Clamecy, c’est une friche industrielle dans le quartier dit de La Rochette qui devrait accueillir un parc solaire en 2023 (Journal du Centre 13 octobre).

Hydrogène

Le 30 octobre, le Journal du Centre consacre deux pleines pages à la préparation de la conférence contre les dérèglements climatiques dites « Cop26 » se tenant à Glasgow, avec un grand titre : « La France fait le pari de l’hydrogène ». Vu la longueur, je ne peux noter que quelques extraits ; je choisis ceux concernant notre région de Bourgogne-Franche-Comté, « reconnue « Territoire hydrogène » par le Ministère de l’Environnement en 2016 » :

*  « Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste de la Région, en a fait le cœur de sa stratégie environnement. Comment ? A travers des projets ambitieux, dont le centre de recherche à Bavans, près de Montbéliard (Doubs). C’est là-bas que sont fabriqués des réservoirs à hydrogène, par l’équipementier automobile français Faurécia. »

* « Dans la Nièvre, le circuit de Magny-Cours hébergera, en 2022, une station de distribution d’hydrogène, alimentée par des panneaux solaires ».

Le Journal du Centre du 18 octobre, évoquant la ligne ferroviaire Corbigny-Clamecy-Cravant, dit qu’ainsi Corbigny sera bientôt « reliée à l’hydrogène ». Cela se situe dans le cadre de l’investissement hydrogène important qui se fait à Auxerre.

Dans sa revue « Ensemble », la CGT se montre favorable à l’hydrogène, mais s’inquiète sur un point : c’est que les principaux industriels intéressés sont des sociétés produisant de l’énergie à partir de tout ce qui est fossile, donc émetteur de gaz carbonique (octobre 2021).

Journaux

Le Journal du Centre

11 octobre : A propos des élections présidentielle et législatives qui auront lieu en 2022, double page sur Donzy, dont les résultats sont toujours pratiquement égaux aux moyennes des résultats nationaux ; plusieurs photos illustrent l’article, dont… évidemment une belle vue du Moulin de l’Ile, avec pour légende : « Ville d’eau. Dans la haute vallée du Nohain, Donzy a conservé ses ponts de pierre et ses moulins. »

Toujours à Donzy, le 3 novembre, article « Le moulin de Maupertuis se démarque » ; la première semaine de vacances de la Toussaint a vu venir de 15 à 20 personnes par jour ; plutôt que participer aux jeux d’Halloween, l’écomusée  met en scène Alice au pays des Merveilles, ce qui plait aux enfants. Nos amis ouvriront l’écomusée le jour du marché de Noël, samedi 11 décembre.

23 octobre : dans la page météo, chaque jour il y a un petit article avec photo sous le titre « Pendant ce temps-là »  aujourd’hui il expose qu’en Syrie on brûle le « bois de grignon », ou « brin », fabriqué « à partir des déchets d’huile d’olive et utilisé pour chauffer les maisons ». Moralité : un moulin à huile peut fabriquer un combustible.

26 octobre : Article d’une demi-page : « Baguette, notre cher pain quotidien ». Au niveau mondial, le blé est plus cher que d’habitude pour diverses raisons, notamment de moindres récoltes en Russie, et une moindre qualité des productions françaises à cause de la météo ; les moulins achetant plus cher le blé sont contraints de vendre la farine plus cher aux boulangers ; il faut s’attendre à une hausse du prix du pain ordinaire sans doute modérée, mais sans doute à une hausse supérieure sur les produits plus raffinés tels que la pâtisserie ou les pains spéciaux. Les minoteries évoquées dans l’article sont Georges Trottin dans la Sarthe et Les Moulins d’Antoine à Murat dans le Cantal.

27 octobre : Annonce de l’ouverture au public de l’huilerie Léveillé de St-Pierre le Moûtier le samedi 30 octobre.

29 octobre :  article de presque une page sur « Le producteur de la semaine », en l’occurrence « Gaëlle Malezieux du moulin de Mirebeau à Menestreau ». L’article rappelle qu’elle fabrique de la farine à partir du blé qu’a cultivé son mari, ou de l’épeautre et autres céréales qu’ont cultivés des voisins. La  photo au centre de la page la montre devant sa petite paire de meules juchée assez haut, surmontée de sa trémie, et en-dessous son grand blutoir ; elle pose en présentant ses sachets de farine. L’article précise qu’elle fabrique notamment du pain, mais aussi des gâteaux comme des « pains d’épices et madeleines à la farine de seigle » et autres céréales, « des gâteaux au chocolat, des cookies au curry », etc…

7 novembre : compte rendu de l’assemblée générale des Amis du Musée de Cosne sur Loire. Hommage y a été rendu à  Alain Bouthier et à Robert Durand, qui nous aidait lors des journées du patrimoine au moulin de la Commanderie de St-Père. En outre notre Président Francis Lefebvre-Vary entre au conseil d’administration de l’association.

Revues

Bourgogne Magazine n° 69 d’août à octobre consacre notamment un grand article à Guérigny, lequel précise que la ville a un projet hydroélectrique.

Le Canard Enchaîné, 6 octobre : l’article « Le moulin de l’ancien ministre bat de l’aile » évoque un moulin à eau breton, qui a été restauré et ’appartienant à l’ancien ministre M. Le Pensec. 

Brochure

Notre ami Christian Roquelle a confié à Francis Lefebvte-Vary la brochure « Le moulin Bardin », un bel établissement hydraulique d’Amilly, dans le Loiret, près de Montargis, brochure éditée par l’association qui gère le moulin après que la ville d’Amilly en a favorisé la restauration (par des subventions et le soutien à un « mécénat populaire »).  brochure, relatant l’histoire du moulin  (il remonte à 1505), dont des documents anciens sont superbes, ; l’immeuble est en très bon état et contient de nombreuses machines de meunerie qui ne peuvent que séduire le visiteur. On peut contacter « l’Association pour la Sauvegarde et l’Animation du Moulin Bardin d’Amilly », moulin.bardin.fr, et Asambamilly45gmail.com