Nouvelles Meunières N° 36

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Par Philippe Landry

Les désastres de la continuité écologique

Fabienne Nedey publie dans Actualité Culture un article ambigu intitulé :

« Entre patrimoine et écologie les moulins font le grand écart »

Ce titre implique la séparation, voire l’opposition, dans l’esprit de l’auteur, entre le patrimoine et l’écologie. Or nous soutenons qu’en défendant les moulins et leurs chaussées, nous défendons leurs écosystèmes et notamment les « zones humides », que cet auteur se garde d’évoquer. 

Fabienne Nedey considère que les défenseurs des moulins sont sur des positions « dogmatiques » : comme si l’administration ne campait pas elle-même sur des dogmes, avec cette différence qu’elle les crée elle-même.

Fabienne Nedey reconnaît cependant que, comme nous l’avons souvent dit, la politique française de continuité écologique n’est nullement dictée par les directives européennes. Elle expose que l’administration a lancé le Plan d’action pour une politique apaisée de restauration de la continuité écologique …

D’où la question : le Plan d’action pour une politique apaisée de restauration de la continuité écologique mis en œuvre depuis 2018 est-il assez « apaisant » ? La réponse est oui selon Jacques Pulou, référent « hydroélectricité » de France Nature Environnement, membre du Comité de Bassin Rhône-Méditerranée, car « l’effort de priorisation qui a été fait dans les bassins versants est intense ». Sur ce bassin, les ouvrages prioritaires sont au nombre de 1 375 (sur les 3 569 situés sur des cours d’eau classés en liste 2 et sur un total de 23 440 ouvrages sur le bassin), la moitié ont été « traités » ou font l’objet de travaux. »

Peut-on s’en réjouir ?

Mais elle reconnaît que sous couvert de prétendu apaisement l’administration a manié la langue de bois« Jean-Marc Lévy, délégué général de France Hydroélectricité, lui, perçoit très mal la volonté d’apaisement : « La concertation promise pour la priorisation n’a pas toujours eu lieu et, quand ça a été le cas, il n’a pas été tenu compte des résultats. Alors que l’efficacité des aménagements demandés est le cœur du problème, on attend depuis deux ans la nomination des référents économiques qui sont censés, au sein des Dreal, se pencher sur la notion de coût-efficacité. Rien ne bouge. » 

Antoine Poisson, chargé de la filière hydroélectrique chez Valorem, confirme : « Une politique apaisée, ce sont des diagnostics partagés, sur la base d’éléments scientifiques objectifs, dans une logique rationnelle de coûts-bénéfices. On n’y est pas. » Ce bureau d’études et producteur d’énergies renouvelables a récemment mis en service, dans le Tarn, une centrale de 300 kilowatts sur un ancien moulin à blé, en rétablissant la continuité piscicole et réhabilitant une friche industrielle. » 

L’Yonne Républicaine, 30 octobre 2020 : Compte rendu d’une réunion qui s’est tenue à Tonnerre intitulé « Le patrimoine fluvial menacé ». Animée par notre ami Charles Champetier, elle a alerté les propriétaires et riverains de l’Armançon et autres rivières du secteur sur les dangers dont les menace la politique de continuité écologique : « Malheureusement, l’arasement des barrages est toujours dans l’air du temps et il semblerait que celui de Fulvy soit aujourd’hui en ligne de mire ».

Le point sur les énergies renouvelables

La revue « Auxerrois Magazine », dans son numéro de février 2021, publie sur 4 pages en gros et en couleur un très bon dossier : « Les énergies renouvelables pour un territoire en transition ». Comme c’est copieux, je cite ici les titres successifs des paragraphes numérotés :

« 1 ) Le schéma directeur des énergies, une feuille de route pour 2021.

2) Un deuxième réseau de chaleur à Auxerre.

3) La filière hydrogène, un atout pour l’Auxerrois.

4) L’hydrogène comment ça marche.

5) L’hydraulique, un potentiel à exploiter.

6) Le photovoltaïque en plein essor sur le territoire.

7) Une centrale solaire à Monéteau. »

Une pleine page regroupe des statistiques :

– Un bus à hydrogène serait autonome pendant 300 km.

– L’hydrogène devrait constituer « 20 % du mix énergétique d’ici 2030 ».

– 102 M d’euro, « somme qui sera investie par la région Bourgogne-Franche-Comté dans le soutien à la filière hydrogène d’ici 2030 ».

– 54,7 % : part de l’éolien dans la production d’énergie renouvelable du territoire (chiffre 2019 ).

– « 250 000 tonnes : poids des émissions de co2 évitées grâce à la station d’Auxerre dans la première phase du projet d’hydrogène ».

Dans la même page, trois encadrés plus modestes évoquent :

– « La géothermie aussi » : la « salle des musiques actuelles d’Auxerre, le Silex, possède un système de production d’énergie innovant utilisant la géothermie ». Une « nappe de l’Yonne » est également utilisée pour « compléter » ce « réseau géothermique ».

– « Une électricité verte à moindre coût » : on vend aux habitants d’Auxerre de l’électricité issue des énergies renouvelables ; comme cette électricité est achetée en gros, on peut faire bénéficier les ménages d’économies.

– « Des équipements urbains à l’énergie solaire » : quelques engins (horodateurs, radars pédagogiques…) fonctionnent à l’énergie solaire. « Une pompe actionnée par un moteur solaire a été installée à Auxerre afin de permettre l’arrosage du potager participatif du square Jules Guignier. »

Dans un grand article évoqué ci-après à propos de l’éolien, le Journal du Centre du 4 mars 2021 évoque les efforts de la Région Bourgogne-Franche-Comté à propos des énergies renouvelables. La double page du 4 mars contient aussi un article intitulé « La Région mise sur la rénovation et les énergies renouvelables ». Pour la rénovation des logements afin d’économiser l’énergie,  d’importantes aides régionales ont été mises en place pour atteindre la « cible » (48 000 logements rénovés par an). En détail, notamment :

. Le photovoltaïque : la production « devrait atteindre 3 800 Mw en 2030 et 10 800 en 2050 ».

. L’éolien : 2 800 et 4500 aux mêmes dates, à l’aide de 1 450 mâts contre 350 en 2018.

. « La méthanisation et l’hydroélectricité sont également revues à la hausse, mais dans des proportions bien moindres. »

Éolien

Le Journal du Centre du 4 mars consacre une partie de sa une et l’intégralité des pages 2 et 3 à l’état des éoliennes à ce jour dans la Nièvre, sous le titre évocateur : « Des éoliennes qui peinent à sortir de terre ». L’article rappelle d’abord quels projets sont menés à bien : Clamecy, Pougny, et l’ensemble Bouhy-Dampierre-sous-Bouhy, pour une puissance de 51,7 MW.

Ensuite, il passe en revue les projets en cours, citant le nom de l’auteur du projet et de l’association de ses adversaires, non moins que de l’état des procédures, eu égard qu’ils suscitent force tumulte :

. Cercy la Tour, Isenay, St-Gratien-Savigny.

. Ternant, St-Seine, Tazilly (Nièvre), Marly sous Issy et Cressy sur Somme (Saône et Loire).

. Bazolles.

. Langeron et St-Pierre le Moûtier.

. Préporché.

. Cizely, Anlezy, Billy-Chevannes, Rouy, Saxy-Bourdon.

. St-Quentin sur Nohain et St-Laurent l’Abbaye.

. Tannay, Talon et St-Germain des Bois.

. Entrains sur Nohain.

. Fertrève et Diennes-Aubigny.

. St-Sulpice.

Deux projets sont abandonnés :

. Donzy et Ste-Colombe les Bois.

. Surgy.

L’éolien continue d’avoir quelque faveur.

Néanmoins il continue d’avoir des ennemis tenaces. C’est ainsi que l’avant-veille, le Journal du Centre livrait un assez grand article avec un double titre : 

« Un opposant demande à tous les habitants concernés par un projet d’en parler à leur médecin ». « Opposer la santé aux éoliennes ». Pourquoi pas ? Cependant, comment un médecin pourrait-il d’avance énoncer un problème médical ?

D’ailleurs, le 15 mars, Le Journal du Centre publie un article d’un bon tiers de page : « L’impact sur la santé humaine de l’éolien n’est pas prouvé ». « Aucune étude, en France comme à l’étranger, n’a pu prouver que les maux (le plus souvent des maux de tête, des insomnies, des nausées, des acouphènes) dont se plaignent certains voisins des éoliennes relèvent directement de l’implantation de ces machines ». L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, qui n’a pas non plus établi de nuisance d’ordre médicale, recommande cependant de continuer les recherches quant à l’impact. L’académie de médecine se borne à recommander quelques précautions, notamment d’améliorer les études d’impact ; elle en ajoute une : celle de l’effet des nouveaux champs magnétiques provoqués par le raccordement électrique depuis les éoliennes.

Au niveau national : le Canard Enchaîné du 24 février 2021 s’amuse à propos des projets d’éoliennes géantes à la sortie de nos grands estuaires. 

. Au Havre, il faut construire un quai spécial pour stocker les éléments des futures éoliennes ; un appel d’offres a donc été lancé… mais pour l’instant il n’aboutit pas.

. A St-Nazaire, on prévoit  environ « 62 machines de 250 mètres de hauteur (dont 42 mètres immergés), disposées en sept lignes distantes de 1 350 mètres les unes des autres… sept imposants autres parcs en mer sont en projet ». Mais ces énormes projets suscitent des oppositions, notamment des pêcheurs qui reprochent que ces constructions vont ruiner des lieux de ponte des poissons, tandis que des écologistes craignent pour les espèces protégées : « Cétacés mal vus » ajoute le Canard dans un sous-titre.

Solaire

L’Yonne Républicaine du 1er octobre 2020 annonce en première page et en grand « Ils ne disent plus non au photovoltaïque ». Les pages 2 et 3 sont consacrées au développement des centrales solaires en milieu rural, cela sur des parcelles autrefois agricoles mais à « faible potentiel ». Deux « fermes » sont d’ores et déjà opérationnelles : 

. Massangis : 700 000 panneaux sur 141 ha depuis 2012 ; une centaine de ces ha appartient à un agriculteur à qui cela rapporte 2 000 euro par an (plus que ce que lui rapporterait le même espace en culture).

. Vermenton : 34 200 panneaux sur 18 ha depuis 2020.

Plusieurs projets sont en cours d’élaboration.

La chambre d’agriculture encourage ces installations partout où ce serait judicieux ; l’association Adeny (Association de défense de l’environnement et de la nature de l’Yonne), hostile au sacrifice des bonnes terres de culture et soucieuse de la qualité des paysages, est consultée par la Préfecture pour chaque projet. 

Le 26 février, Le Journal du Centre évoque les projets de Decize et de ses environs : « Vers le plein d’énergie solaire », notamment un à Decize ans la zone du « Four à Chaux », un à La Machine et un à Champvert.

Le dimanche 28 février, le Journal du Centre livre un bref écho : le parti « La France Insoumise », « rappelant son attachement aux énergies renouvelables », conteste que transformer des terres en fermes photovoltaïques soit écologique : « Installer des panneaux photovoltaïques dans les prés, ce n’est pas agir pour le climat, c’est l’inverse ». L’argument me paraît tout à fait recevable si on prétend transformer de bons prés en champs photovoltaïques. Cependant, sauf erreur de ma part, la plupart des projets visent des mauvaises terres en friche, ou des terrains incultes tels que le fond d’anciennes carrières, etc… Reste à savoir si des agriculteurs ou éleveurs ne vont pas trouver plus de bénéfice à poser des panneaux plutôt qu’exploiter de bons terrains à la manière ancienne.

Autre exemple : les terrains des aéroports situés entre les pistes : en général ils ne sont pas cultivés. A l’aérodrome de la Sangsue, à Nevers, 10 ha vont recevoir des panneaux solaires en 2025 (Journal du Centre 2 mars 2021).

Le 15 mars, dans la rubrique « Pendant ce temps-là », le Journal du Centre publie une photo de Singapour : on est en train d’y construire, sur mer, deux grandes centrales solaires flottantes.

Hydrogène

L’hydrogène semble la source énergétique de l’avenir, comme en témoignent des projets en cours de réalisation :

– L’Yonne Républicaine avait annoncé le 22 octobre 2020 que la région Bourgogne-Franche-Comté cogitait sur l’éventuel achat de trains à hydrogène sur certaines de ses lignes. Depuis, tout se précise.

– Le Journal du Centre rend compte le 6 mars de la visite du secrétaire d’État aux transports Jean-Baptiste Djebbari et de la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté Marie-Guite Dufay à Auxerre, à propos du projet de la dite région d’acheter 3 « trains à énergie verte », en l’occurrence mus par l’hydrogène. Expérimentation prévue en 2023 entre Auxerre et Laroche-Migennes, puis commercialisation en 2024. Si c’est positif, d’autres régions vont acheter ce type de train. En Bourgogne, cela va mener à l’ouverture d’une usine de production de l’hydrogène, grâce à un investissement important de l’État et de la Région (8,5 millions coût total, l’entreprise étant une filiale d’EDF). L’article est très optimiste pour son marché, qui ne saurait se limiter à alimenter quelques trains : « On peut tout à fait imaginer qu’elle pourra alimenter des camions, des bateaux mais aussi des utilitaires comme des bennes à ordures. » déclare le patron d’EDF Jean-Bernard Lévy.

Bourgogne Magazine n°67 (qui vient de paraître bien que daté de « l’hiver 2020 », contient un grand article « L’Auxerrois en mode H2 » ; il évoque le projet d’autobus à hydrogène desservant Auxerre, et dans la foulée l’usine qui devrait fournir l’hydrogène. Au passage, il écrit que chaque année cela devrait économiser l’émission de 2 200 tonnes de CO2, et que la région Bourgogne-Franche-Comté va investir 102 millions d’euro dans cette filière.

– Le Journal du Centre du 13 mars revient sur la volonté de la région dans un assez grand article : « En point sur l’hydrogène vert », réitérant que la région commande trois trains pour la ligne Auxerre-Laroche-Migennes, mais aussi révélant que des unités de production d’hydrogène sont en construction à Dijon et à Montbéliard. En outre, un autre article indique que la ligne SNCF Nevers-Dijon, qu’on renonce à électrifier, recevrait à la place des trains à hydrogène.

– Koikispass de mars 2021, le mensuel gratuit diffusé à Nevers et dans des communes de plus en plus nombreuses du département, consacre un reportage signé Antoine Gavory à « H2K » : « La première moto à hydrogène sera nivernaise ». Trois jeunes ingénieurs s’associent pour la fabriquer, un peu pour la faire participer à des courses, essentiellement pour faire connaître un moteur qui pourrait être adapté dans beaucoup de machines.

Reste un problème : extraire l’hydrogène de l’eau demeure coûteux, et nécessite le recours à beaucoup d’électricité… d’origine classique, donc parfois nucléaire ou non renouvelable.

Journaux

Le Journal du Centre

28 février 2021 : dans la partie « Magazine » du numéro du dimanche, assez grand article « Métallurgie antique et médiévale » en Bourgogne et Franche Comté ». Il évoque brièvement la Puisaye où les gallo-romains exploitèrent le minerai de fer. L’article n’en parle pas, mais les résidus de ce travail métallurgique, dits « laitier », furent exploités des siècles plus tard quand les potiers de Puisaye découvrirent qu’ils donnaient un excellent vernis, cela à condition de les pulvériser dans des moulins ; c’est pourquoi on trouve dans plusieurs communes de Puisaye des « moulins à laitier ».

15 mars 2021 : Grand article sur le plan d’eau de Varzy, dit « du moulin Naudin ». « Plan d’eau et camping, toute une histoire ». L’article rappelle qu’il n’a pas été facile de construire ce plan d’eau, du fait que des propriétaires de terrains à noyer ont été réticents à les vendre. En effet, le fameux et historique moulin Naudin marchait depuis fort longtemps, le XVe siècle, grâce à un bief et non un étang (l’article ne le dit pas, mais le moulin Naudin a toujours été connu sous ce nom depuis sa première apparition dans les archives en 1442). Le site meunier ne posait pas de problème, le moulin, rappelle l’article, ayant été détruit par les Allemands en 1944 : ils pensaient que des maquisards s’y cachaient. Sur place, l’article fait allusion on fait que demeurent d’anciennes meules, mais il ne dit mot d’un modeste bâtiment d’aspect ancien : ce qu’on nomme ici la « maison du meunier ». Les ruines du moulin ont été utilisées pour construire la digue de l’étang. M. Georges Marchand, qui nous avait si bien reçus lorsque nous avons tenu notre assemblée générale à Varzy, a fourni tous les éléments historiques utilisés dans l’article ; en particulier il était maire de Varzy quand le plan d’eau fut inauguré.

L’Yonne Républicaine

23 septembre 2020 : Cinquantenaire de la création du Parc Naturel Régional du Morvan, avec qui nous demeurons en relation, en espérant qu’il arrive à résister à la pression de l’administration en faveur de la continuité écologique, laquelle nous paraît par bien des aspects contraire à la charte qui définit les missions du Parc. Le 12 décembre, l’Yonne Républicaine présente son « nouveau capitaine », M. Olivier Georges ; ingénieur en aménagement du territoire, ancien directeur général des services de la ville de Clamecy, il connaît bien le Morvan pour y avoir beaucoup randonné. « Il souhaite pleinement s’engager… entre transition écologique et vitalité rurale ».

27 octobre 2020 : page sur Guédelon, dont le projet a pris du retard à cause de la crise sanitaire. Une nouvelle « roue écureuil » est en construction, plus large et plus puissante (je crois devoir déduire qu’il faudra deux solides gaillards pour la faire marcher de l’intérieur).

30 décembre 2020 : Toute une page avec ce grand titre : « Marc Billot, un meunier bio moderne ». Ce « jeune ingénieur en agroalimentaire », « passé par l’Ecole de meunerie de Paris » a repris la ferme de ses parents située à Ravières ; il s’est équipé d’une paire de meules et quelques autres appareils, et il transforme lui-même en farine sa production de blé. Il la vend dans le cadre d’un « circuit court » à quelques établissements des environs : boulangers, épiciers,  supermarchés, restaurants dont des pizzerias…

2 janvier 2021 : Page sur Foissy lès Vézelay. Elle se termine par un petit article sur le moulin de Seigland, « autrefois propriété de l’abbaye de Vézelay », mû par les eaux de la Cure. « Le moulin ne moud plus le grain depuis 1935. La mémoire locale affirme qu’à une époque on y broyait du minerai ».

14 janvier 2021  : court article, quoique avec photo, à propos du roman de Jean-Pierre Hutin, « L’Enfer-qui-Vire », se passant dans les locaux de nos amis de l’abbaye de La Pierre qui Vire au cours de la brève période où les moines ont été expulsés ; à cette époque ses bâtiments hébergeaient (si on peut dire) des enfants, mais ils se sont avérés particulièrement maltraités, d’où un scandale retentissant.

1er février 2021 : L’Yonne Républicaine publie le même article que le Journal du Centre sur l’étang de Corvol, à Chevannes-Changy (Nièvre), dont j’ai parlé dans les Nouvelles meunières 35.

2 février 2021 : Assez grand article sur « Bernard Cougnot, le passeur d’histoire », professeur retraité et désormais historien du village d’Asnois (Nièvre) ; on peut penser qu’il a des éléments sur l’histoire du moulin de ce village.

Revues

Télérama, 3 mars 2021 : Van Gogh et les moulins de Montmartre.

Presque une page à propos d’un tableau de Van Gogh qui n’avait plus été vu en public depuis 1920, et désormais mis en vente : « Scène de rue à Montmartre ». Il montre deux moulins à vent, en mauvais état : l’un a son toit et ses ailes (nues), mais l’arrière a perdu une bonne partie de son pignon, le second est recouvert par tant de lierre qu’on distingue à peine les vestiges d’ailes. Un tableau de 1887, donc à un moment où l’exploitation des moulins à vent est de moins en moins rentable dans toute la France, entraînant l’abandon de la plupart d’entre eux dans toutes les régions. A Montmartre, d’aucuns se mettent à héberger des établissements festifs, dont le moulin de la Galette, pour le plus grand bonheur des Renoir, Toulouse-Lautrec et autres.

Le tableau en question n’est pas le seul que Van Gogh ait consacré aux moulins de Montmartre. En outre, Van Gogh avait déjà peint des moulins à vent dans son pays natal, la Hollande. 

Revue ancienne (aujourd’hui disparue) : l’Écho d’Auxerre

Plusieurs articles sont particulièrement à retenir pour nous :

« Les moulins à vent dans l’Yonne », par P. Joussier, novembre-décembre 1965. Je retiens deux exemples :

– Le moulin Dautin de Migé, sur la route entre Clamecy et Auxerre, dont nous avons assez souvent parlé dans notre bulletin ; curieusement l’auteur l’appelle « moulin d’Autun ».

– Plus près de nous, à Etais la Sauvin, à la limite avec la Nièvre au nord d’Entrains sur Nohain, deux moulins à vent ont cessé leur activité en 1868, suite à un ouragan terrible. « Celui du sieur Guenot, le plus rapproché d’Etais, a souffert de graves avaries ; ses toiles ont été déchirées et ses ailes en partie démontées. Celui du sieur Mitton, dont la cage en bois venait d’être établie sur un socle en pierres, a été complètement détruit… Par l’effet de la vitesse, le lien de fer qui entourait la meule supérieure, s’est rompu, et des éclats de cette meule, du poids de cent à deux cents kilogrammes, ont volé à près de 25 mètres ». Ce deuxième moulin devait être construit comme on en voit en Anjou et dans les Flandres : sur une masse de pierre, c’est toute la cage qu’on fait pivoter pour la « mettre au vent » (face au vent). Au XIXe siècle, il y avait très peu de moulin de ce type en Bourgogne. Outre cela, on peut se demander si le moulin à vent d’Entrains sur Nohain, tout proche des deux évoqués, n’a pas été touché : je n’ai trouvé aucun élément à ce sujet.

« Les moulins à nef de la Loire », par le R.P. Dom Bénigne Defarges, mai-juin 1966. D’abord un hommage à l’auteur : j’ai eu l’occasion d’étudier ses écrits, notamment ceux, abondants, sur les moulins de l’abbaye de Domecy sur Cure, dans le Morvan, côté département de l’Yonne mais limitrophe de la Nièvre. L’article est très intéressant, d’autant plus qu’on a peu de choses sur les moulins qui ont flotté sur la Loire. Le secteur évoqué par Dom Bénigne est de Gien à Orléans, donc comprenant ceux de Sully et de l’ abbaye de St-Benoît sur Loire : un auteur local a évoqué les « moulins flottants que les bénédictins possédaient sur la Loire et qui étaient gérés par un organisme dit « Mairie des Eaux », remontant au-delà du IXe siècle » (c’est logique puisque l’abbaye existait à l’époque carolingienne, dont elle possède d’importants vestiges). Autre détail révélateur : « En 1767, le 22 décembre, la Loire fut prise de glace jusqu’au 11 janvier 1768. La débâcle détruisit les trois moulins à nef de Châteauneuf sur Loire ». On pourrait en citer beaucoup…

« La mine de plomb argentifère de Cure » par le même Dom Bénigne Defarges, novembre-décembre 1974.  Elle était lieu-dit Usy, à Domecy sur Cure limite St-André en Morvand. Je pense qu’un moulin du secteur a dû traiter le minerai extrait. D’ailleurs les exploitants achetèrent cette terre au comte de Chastellux « avec le droit de prendre le cours de la rivière pour y faire bâtir et asseoir une usine servant aux dites mines »

.Les Levées de la Loire, « par le RP Dom Bénigne Defarges curé de St-Benoît sur Loire ». A propos du rehaussement des levées consécutif à la crue exceptionnelle de 1733 qui avait fait beaucoup de dégâts, l’auteur écrit : « Peut-être faut-il placer à cette époque la suppression des moulins à eau construits dans le lit du fleuve. A St-Benoît sur Loire il en a existé deux : l’un aux Ripenaux, l’autre après le Port. Des accidents de navigation arrivés en 1544 et 1664 prouvent l’existence de ce dernier. »

« La désespérée du Petit Moulin », janvier-février 1969. Une jeune fille hébergée au « Petit Moulin » (dit aussi d’Asnières) de Champignelles, dans l’Yonne, a éprouvé une déception amoureuse telle qu’elle s’est jetée dans la rivière ou le bief tout proche du moulin.

Les dragages du Nohain à Entrains en 1968, par JB Devauges, septembre-octobre 1970. Les opérations ont permis beaucoup de trouvailles de vestiges gallo-romains, dont « des fragments de meules ».