par Philippe Landry
Actualité des énergies renouvelables
Le Journal du Centre du 23 novembre annonce que « Nevers Agglomération vote le plan climat ». « La collectivité a pour objectif de produire 26 % d’énergie renouvelable en 2030 ». Comment ?
Eolien
Au niveau national, la perception qu’ont les gens des éoliennes est très variable, comme le montre un article de Télérama du 28 novembre : « Dans le vent, les éoliennes ? ». D’un côté, dans le Var, on trouve qu’elles défigurent le paysage, de l’autre, en Vendée, plat pays sûrement plus monotone d’aspect, on s’est organisé pour faire construire collectivement des éoliennes, la gestion étant menée sous forme de coopérative. Dans ce second cas les gens ont l’air satisfait.
Dans la Nièvre, à Rouy, le projet a l’air de prendre forme, bien que demeurant imprécis. Le maire a présidé une réunion publique, où se sont exprimées plusieurs oppositions. Suite à cette réunion, une conférence est organisée le vendredi 16 octobre sur l’éolien. (Articles du Journal du Centre, les 10 et 16 octobre ; notons que ce dernier est illustré d’une petite éolienne à l’ancienne, avec son rotor bien rouge, de certainement moins de 8 mètres de haut ; elle a dû servir à monter de l’eau dans un pâturage).
Dans l’Yonne, près de Joigny, un grand projet éolien aux Beaux Monts a suscité un recours des associations hostiles devant le Conseil d’État, mais la haute juridiction valide le projet (L’Yonne Républicaine, 20 novembre).
Solaire
L’Yonne Républicaine du 24 septembre annonce que l’Agglomération d’Auxerre procède à une étude sur le potentiel solaire de ses toits :
« Le rêve ? Installer des toitures solaires dans toute l’agglomération ». Ce serait déjà bien de profiter des constructions nouvelles et des réparations de toitures et charpentes.
Le Journal du Centre du 5 novembre 2020 annonce que le conseil municipal de Bitry, en Puisaye côté Nièvre, examine un projet de centrale voltaïque.
Méthanisation :
L’Yonne Républicaine du 30 septembre fait état d’une polémique à Chablis ; on y construit une grande unité de méthanisation. Les vignerons craignent des émanations nuisibles, aériennes ou consécutives à l’écoulement des rejets liquides de la station.
Les désastres de la continuité écologique
Réunion du 29 octobre, au palais ducal de Nevers, à propos de la restauration de la continuité écologique sur la fin de la Nièvre, à partir de Pont-St-Ours (sur Coulanges) puis dans Nevers dans le canal qui envoie l’essentiel de l’eau à la Loire en évitant le centre-ville. L’étude conclut à la nécessité de faire deux dérivations qui épargnent l’ancien moulin de Pont-St-Ours et l’ancienne usine de Forgeneuve (sauf qu’elles risquent de diminuer la quantité d’eau qui va y arriver). Sur le canal de décharge qui diminue la quantité d’eau arrivant en centre-ville, il est question de remplacer les vieux barrages par des « pentes rustiques » ; l’intérêt est que les poissons y circuleront mieux, et cela devrait permettre d’y faire du canoé. Cela dit : le coût, dépasse le million d’euro !
Une contribution importante de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne est espérée.
Journaux
Le Journal du Centre
25 octobre 2020 : Article sur une conférence qui vient de se tenir à Clamecy, intitulée « Du château-fort à l’Homme du Futur ». M. Christian Rey, à propos entre autres de l’eau dans l’histoire de la ville, a évoqué l’importance positive des moulins.
30 octobre : à l’écomusée de Maupertuis, pendant les vacances scolaires de la Toussaint, une animation sur les jouets en bois a attiré un nombre intéressant d’enfants.
L’Yonne Républicaine
5 septembre : Petit article sur le calvaire subi par les habitants de St-Florentin par les bombardements d’août 1944 ; j’y remarque : « L’électricité est réduite, les grands réseaux sont coupés et l’usine de St-Florentin manque d’eau pour faire tourner ses turbines ». S’agit-il du grand moulin de St-Florentin.
7 septembre : « Sécheresse, ces Icaunais qui font avec ». La rivière la plus citée par l’article est le Serein (célèbre pour le beau village de Noyers sur Serein et pour son arrivée à l’Yonne près de Pontigny). Les paysans locaux regrettent le manque de réservoirs, à quoi quelqu’un leur répond en prétendant que les plans d’eau favorisent l’évaporation : il faudrait leur redire qu’aucune étude ne le prouve, ce serait même plutôt le contraire.
12 octobre : sympathique petit article sur la fameuse éolienne Bollée de La Postolle. Il rappelle que cette éolienne fut édifiée en 1898, dans le but de pomper de l’eau et la distribuer aux habitants du village ; l’eau ainsi pompée était d’une qualité bien meilleure, et résolvait le problème soulevé par une épidémie qui avait tué plusieurs habitants du village, épidémie due à des miasmes de l’eau qu’ils avaient absorbée. L’éolienne surprend encore par sa hauteur pour l’époque (plus de 20 mètres) et plus encore par le diamètre de son rotor (plusieurs mètres) ; l’article ne rappelle pas ses dimensions mais la photo, avec le petit bâtiment d’entretien au premier plan, les suggère (en plus on distingue l’escalier très long qui permettait d’aller entretenir le rotor). Cette magnifique éolienne, véritable monument, va faire l’objet d’une restauration bien méritée (105 000 € tout de même ; une souscription est lancée).
28 octobre : Le Moulin de Vanneau, à Saints en Puisaye, annonce une animation à l’occasion d’Halloween pour le samedi après-midi 31 : mais la malédiction s’abbat sur elle sous forme de confinement légal interdisant tout regroupement.
18 novembre : article relayant l’appel de notre ami Philippe Berte-Langereau, qui recherche des documents sur les grands chariots qu’utilisaient les Morvandiaux pour transporter le foin ou les grumes.
Revues
La lettre de l’Académie du Morvan de novembre 2020 consacre presque deux pages à la visite qu’elle a organisée le 3 octobre et à laquelle elle nous a invités au moulin de la Presle et à celui de Chassy, de Monique Martin et David Charoud, à Planchez en Morvan et Mhère. Notre présence est évoquée. L’article est illustré de plusieurs photos, dont l’une où, avec une grosse loupe, on pourrait reconnaître nos représentants pris à la Presle, au bord du réservoir.
Est évoquée également la visite de l’usine électrique du barrage de Pannecière.
Comme un archéologue de la base de Bibracte (St-Léger-sous-Beuvray et Glux en Glenne) était présent, l’article évoque les moulins dans l’antiquité, dont ceux du site de Barbegal, près d’Arles. Il nous est arrivé de l’évoquer dans notre bulletin, ce site gallo-romain qui conserve les traces de 2 lignes de 8 roues à augets, dont on pense qu’il pouvait fabriquer 4,5 tonnes de farine par jour.
Le Canard Enchaîné du 11 novembre 2020, dans sa rubrique de la page une « Les reconfinés », insère un petit article relatif aux gens qui, non professionnels, ont quelques oliviers ; l’article précise qu’ils ont obtenu le droit d’apporter leur récolte, dont c’est la saison, à leur moulin favori. Mais avec une conclusion qui semble indiquer une hostilité du Canard : « Transmis aux Parisiens qui rêvent de se rendre dans leur résidence secondaire ». Moralité : quand vous achetez une résidence secondaire, veillez à y planter des oliviers, et prenez l’attache du moulin à huile le plus proche.
L’Almanach bourguignon pour l’an 2021,édité par Arthéma, à Annecy (ne pas confondre avec son concurrent un éditeur de Romorantin), contient page 115 le conte « La Truite » illustré de deux beaux dessins de moulin; ce même almanach contient 4 de mes articles relatant des faits divers:
– « Jean Gautherin à Copenhague » : le grand sculpteur natif d’Ouroux en Morvan fut en effet invité à dresser des bustes de la famille royale du Danemark. L’article est illustré par un buste réalisé par Gautherin et conservé au musée de Nevers, et par le ciborium de la cathédrale de Nevers dont il réalisa quelques éléments, ciborium détruit lors du bombardement de 1944.
. Un assassinat commis dans le train sur la ligne Auxerre-Clamecy, à hauteur de Surgy.
. L’affaire de ce qui est sans doute le premier vol d’une voiture dans la Nièvre. Cela se passa à Fours, alerta toutes les gendarmeries du département, le délinquant étant finalement arrêté à Avallon.
. Un accident mortel survenu en 1921 à La Celle sur Loire à des soldats essayant un engin militaire, lequel explosa. Un berger qui se trouvait tout près fut également blessé.
Lire, novembre 2020
La chronique tenue par Gérard Oberlé (l’écrivain qui possède une manoir à St-Gratien-Savigny, près de Cercy la Tour et Moulins-Engilbert), « Vaudeville branquignol », commence par cette phrase : « Au début du XVIe siècle, Olivier Basselin, un ouvrier foulon du Val-de-Vire, composait des chansons à boire qui furent publiées au XVIe siècle par son compatriote Jean Le Houx sous le nom de Vaux-de-Vire ». La postérité entraîna la naissance du mot « vaudeville ».
Livre
George Eliot à la Pléiade. J’ai évoqué il y a quelques temps le livre de l’écrivaine britannique George Eliot : « Le moulin de la Floss ». Cet auteur du XIXe siècle est suffisamment important pour que la maison Gallimard lui consacre un volume dans sa prestigieuse collection La Pléiade ; il comprend un énorme roman-fleuve, « Middlemarch », et donc « Le moulin de la Floss », cela accompagné d’un appareil critique considérable. Parallèlement paraît un livre sur George Eliot, de la grande historienne Mona Ozouf. Télérama du 28 novembre consacre trois pages à l’édition de plusieurs romans de George Eliot dans la Pléiade, avec deux portraits de l’écrivaine qui vécut de 1819 à 1880. Proust lui porta une grande admiration.
Catalogue
Le catalogue de l’exposition : « Peintures et arts graphiques de l’Avallonnais », a été présenté pendant plusieurs semaines au musée d’Avallon.
Les tableaux proposés, de peintres locaux, sont remarquables. A quelques reprises on reconnaît des sites meuniers, même si l’identification est difficile. Par exemple un beau tableau de Robert Prévost est intitulé : « Le moulin de la Soeur route de Pontaubert en 1903 à Avallon » ; pour ma part c’est la première fois que je vois ce nom de moulin ; le dit moulin est sûrement plus connu sous un autre nom. On reconnaît aussi un moulin proche de la grande tannerie de Cousin la Roche : Francine Béguin nous a trouvé une carte postale le représentant également, avec une vue exactement sous le même angle. L’idéal serait que nous soyons autorisés à publier les deux documents dans un prochain bulletin…
Tract :
Un tract, trouvé à Nevers, relatif à un « Musée du chocolat » créé par le chocolatier Bovetti à Terrasson Lavilledieu, en Dordogne. Une des photos montre des meules à chocolat. La graine de cacao est en effet un peu dure, et des meules sont tout à fait adéquates pour la pulvériser. Rappelons qu’en Côte-d’Or, Renève compta un grand moulin à chocolat. Dans la Nièvre, on dit que Balleray en compta un également, mais je n’en ai pas trouvé de confirmation écrite.
Télévision
L’émission « Invitation au Voyage » du 28 octobre a commencé par un documentaire de 20 minutes sur l’enfance de l’écrivain Jean Genêt à Alligny en Morvan. Son biographe M. Renault y était interviewé au bord de l’étang qu’aimait beaucoup l’écrivain : l’Etang-Neuf. Au fond, juste derrière la digue, on pouvait apercevoir le toit du moulin du même nom, lequel, en passant, conserve sa roue (le documentaire ne l’a pas montrée).
La même émission « Invitation au Voyage », du 8 décembre, a été consacrée à Romain Rolland, dont sa ville natale Clamecy ; j’ai remarqué l’interview d’un spécialiste de Romain Rolland au bord de l’extraordinaire « bief des moulins » qui, long de quelques kilomètres, menait au « moulin de la Ville », juste sous la collégiale. Accessoirement, l’émission n’a pas évoqué un fait peu connu : Romain Rolland avait parmi ses ancêtres un meunier, de Haute-Marne me semble-t-il.
Dans une autre émission , des images étonnantes de Samarcande, et ce récit : cette ville située le long de la route de la soie fut en 751 le théâtre d’une bataille entre les Arabes et les Chinois. Les premiers capturèrent parmi les vaincus des fabriquants de papier. C’est ainsi que les Arabes découvrirent le papier que les Chinois connaissaient déjà depuis quelques siècles. De ce fait, Samarcande se mit à fabriquer du papier, cela à base de feuilles de mûrier : la ville et ses environs immédiats connurent jusqu’à 400 moulins à papier, et leur production gagna peu à peu l’ouest de l’Asie, la technique suivit le même chemin, et un jour fut expérimentée en Italie.
Prospectus :
De passage au Musée du Costume de Scène de Moulins (Allier), j’ai trouvé un prospectus sur le moulin de Richard de Bas, aujourd’hui musée du moulin à papier. Il se trouve à quelques kilomètres d’Ambert dans le Puy-de-Dôme, province du Livradois. C’était déjà un moulin à papier en 1326) ; plusieurs de ses papetiers ont essaimé dans toute la France, y compris dans le Morvan ; les Montgolfier, avant de fabriquer leur célèbre ballon, exercèrent au moulin Richard de Bas. J’en recommande la visite : la magnifique roue et tout le matériel à l’ancienne y fabriquent un très beau papier zcomme jadis. Je l’ai visité il y a longtemps ; vous pouvez vous rendre sur le site internet www.richarddebas.fr .
Fête des Savoirs dans le Morvan, 10 octobre 2020. Le petit livret annonçant cette fête indique cette animation au sein du moulin de la Presle, à Planchez en Morvan : « Partager la vie d’un meunier d’autrefois. Mise en route du moulin et explication sur les outils ». L’animatrice est Chantal Martin.
Document extraordinaire
Véra nous a trouvéun document extraordinaire : une copie de pages du Journal Officiel du 12 décembre 1870 (donc il y a tout juste 150 ans). C’est qu’en prévision que Paris soit assiégé par les Prussiens, on a édifié vers la gare du Nord un moulin à 22 paires de meules, cela en 18 jours (!). Mais cela soulève des questions quant à la sécurité. L’article, qui tient sur 3 pages, raconte qu’un accident terrible a eu lieu aux Etats-Unis.
« Le 5 mai dernier, une violente explosion a eu lieu dans un des grands moulins à farine de Minneapolis, sur une des chutes du Mississipi. Ces moulins sont comptés parmi les plus grands du monde ; leur force motrice est produite par un appareil hydraulique. La détonation s’est produite sans avertissement préliminaire. La couverture entière de cet immense édifice a été lancée en l’air et les murs sont tombés en tuant un grand nombre d’employés. L’effet de cette explosion s’est étendu aux moulins voisins, renversant les murailles et causant un violent incendie qui a détruit cinq des plus grands moulins établis sur cette chute d’eau… L’inflammation a dû être causée par l’échauffement des meules tournant à une vitesse excessive. »
De ce fait, l’article évoque le danger dans les moulins à garance d’Avignon et de ses environs : ils « travaillent sur des matières qui doivent être portées à une température de 60 ° ; ils sont remarquables par la poussière dont l’air est rempli dans leur intérieur, et il serait intéressant de savoir s’ils ont produit des explosions d’un genre analogue. On cite des machines qui fonctionnaient encore vers 1866, dans lesquelles par une fine poussière de charbon mêlée à l’air se faisait une déflagration, ou véritable explosion, analogue à celle d’un mélange gazeux. »