Nouvelles meunières N° 32

Nouvelles meunières

pat Philippe Landry

Actualités des énergies renouvelables

  • Peu avant de quitter le gouvernement, Edouard Philippe a signé le fameux « décret-scélérat » en vertu duquel avant de détruire la chaussée d’un moulin (ou seuil), l’administration n’a plus besoin de passer par l’enquête « de commodo et incommodo », ni de demander son avis à personne. Le bulletin d’octobre de Moulins de France, la revue de la FFAM, consacre deux grands articles au scandale, en précisant qu’associée à la FDMF et d’autres organismes, elle a saisi le Conseil d’État pour faire annuler le décret.
  • Surprenant article de deux pages, les 2 et 3 octobre, outre l’annonce en haut de la une : « Les offres vertes s’allument ». En fait c’est une étude sur « l’offre » d’électricité, laquelle peut être d’origine « verte ». C’est très intéressant, et assez fouillé. Ce qui me surprend c’est l’un des chapitres : « Le SIEEEN a choisi un acteur vert pour l’éclairage public » suite à une mise en concours c’est un fournisseur d’énergie verte, Plum Energie, qui a remporté ce marché, son électricité venant essentiellement, dit Monsieur Hourcabie, « des barrages hydrauliques »

Eolien

La « Semaine Européenne du Développement Durable »  est passée quelque peu inaperçue… Sauf du côté de Bouhy : des élèves du collège de Bouhy ont été invités dans ce cadre à visiter le parc éolien de Bouhy et Dampierre sous Bouhy. Les souhaits que se développent les énergies renouvelables ont émergé. Certains élèves se proposent de construire une éolienne miniature (journal du Centre: 8 octobre).

Solaire

Le Journal du Centre du 15 septembre évoque la tempête qui secoue les habitants des communes riveraines du lac de Pannecière : en cause un projet d’y installer un parc photovoltaïque flottant d’un kilomètre et demi de long sur 250 mètres de large. Sont vent debout ceux qui craignent pour la qualité de l’eau (le lac fournit l’eau potable ), ceux qui redoutent une perte de la qualité esthétique du site, les pêcheurs qui perdraient de l’espace, etc… Un fait est : le parc projeté paraît bien grand. L’entreprise qui mène ce projet promet d’apporter beaucoup d’électricité. Les conseils municipaux qui ont pu déjà se prononcer ont émis un avis défavorable. La tempête est telle que dès le 21 septembre le Journal du Centre annonce l’abandon du projet.

En revanche le projet de la zone du Four à Chaux, à Decize, prend forme : « Les travaux vont bientôt débuter » annonce le Journal du Centre du 22 septembre. La centrale sera composée de 36 300 panneaux, avec « une mise en production espérée avant l’été prochain ».

En outre, le ounal du Centre du 25 septembre, sous le titre « Les parcs photovoltaïques se dessinent », annonce quatre projets : à Cosne sur le site de l’aérodrome, à Tracy sur Loire juste au sud du précédent, à Alligny-Cosne, et à sur l’emplacement del’ancien site le centre de recherche géodésique

Le 30 septembre, le Journal du Centre consacre deux pages au souhait de la Chambre d’Agriculture de la Nièvre de développer les parcs photovoltaïques, donc implicitement à la place de terres cultivables ; cette implication irrite certains agriculteurs, pour qui les terres affectées au photovoltaïques seront autant de moins dont disposera la véritable agriculture..

Les désastres de la continuité écologique

J’évoquais dans les Nouvelles meunières précédentes l’article du Canard Enchaîné adoptant pour l’essentiel notre point de vue dans la lutte que nous menons contre l’administration.

Le Figaro, dans un numéro de début septembre, nous rejoint également, en évoquant la catastrophe qui résulte de la politique menée par l’État dans le département de la Mayenne, cela dans une pleine page. Notons un article de Christian Lévêque, auteur d’un livre sur le sujet ; il écrit notamment « La vision actuelle de certains écologistes qui pensent que tout ce qui est modifié par la main de l’homme doit être détruit aboutit à des erreurs et des aberrations. »

Contre nous cependant demeure Le Monde, qui publie dans son numéro des 30 et 31 août un article écrit par M. Christian Ambiard  : Il pense  que « stocker l’eau de pluie dans des retenues est un non-sens » : on a vu cet été les effets de la sécheresse. En effet, l’eau qui coule directement est totalement perdue, contrairement à celle que prudemment on conserve dans des réservoirs.

Nous continuons d’affronter les cas concrets. L’Yonne Républicaine du 2 septembre en met un en valeur : le Préfet autorise la construction d’une  rivière de contournement de 100 mètres à Mézilles, sur la modeste rivière du Branlin, en Puisaye, « en supprimant des seuils », mais en préservant le moulin Corneil et son bief. C’est toujours au nom de la circulation des poissons. La population commence à se mobiliser, notamment grâce à M. Bertrand Méheust ; il présente deux arguments :

1) La rivière va couler plus vite et priver le village d’un réservoir d’eau, ce qui sera très préjudiciable en cas de sécheresse comme celle de cet été.

2) L’administration  présente  le coût des travaux limité à 180 000 euro (ce qui serait déjà énorme), alors que le commissaire-enquêteur les a estimés entre un et deux millions. M. Méheust avance d’ailleurs un coût de plusieurs millions!

Joural du Centre du 11 septembre : « Urzy : la gestion de la rivière Nièvre en question ». Le sénateur Nadia Sollogoub a rencontré le maire d’Urzy entre autres à propos du devenir du site de Demeurs ; autrefois usine à fer hydraulique, il conserve des vannes qui créent un petit plan d’eau, mais dont dépend quelque peu le moulin du Greux en aval. Ces vannes sont fatiguées, il faudrait faire quelque chose… Et naturellement l’administration a envie d’en profiter pour tout éliminer. Pour l’instant rien n’est décidé, eu égard que… on peine à déterminer qui est le propriétaire.

Journaux

Le Journal du Centre

16 septembre : 3 articles nous intéressent.

. Nos amis de St-Pierre le Moûtier ouvriront le moulin des Eventées au public à l’occasion des journées du patrimoine.

. « Forgeneuve, régal pour les yeux » : nous avons souvent participé à la fête des jardins à Forgeneuve, l’ex établissement hydraulique de Coulanges. Le Journal du Centre consacre un article au jeune couple suisse qui vient de le reprendre. A l’occasion des Journées du Patrimoine, le très beau site sera ouvert au public, notamment aux artistes-peintres.

. Une association apparaît à Champlemy, s’occupant de l’histoire de la commune. Elle a organisé une visite de certains sites au profit de ses habitants. L’article n’évoque pas les moulins. J’informe le président de l’association que nous avons mis tout ce que nous avons trouvé à leur sujet sur notre site internet.

Le Journal du Centre du 30 septembre relate que nos amis de St-Pierre le Moûtier sont satisfaits par le nombre de visiteurs du moulin des Eventées à l’occasion des Journées du Patrimoine. L’article précise que le fameux four continue d’avoir un grand succès 3 fois par an ; il est vrai que son pain et ses viennoiseries sont excellents.

1er octobre : annoncé en page une, grand article en page 13 sur le « moulin de Paragon », à Cosne sur Loire, « De l’électricité au complexe hôtelier ». Un moulin qui ne s’est jamais appelé « Paragon » ; on devrait dire simplement que ce très ancien établissement, qui fut le plus productif de la Nièvre, a été repris des Imprimeries Paragon. En fait il s’agit de l’ancien moulin du Grand St-Martin. bien restauré, il pourrait faire un bel hôtel, ce que suggère la remarquable reconstitution par ordinateur proposée au centre de l’article. En outre, le moulin conserve les turbines qui produisirent de l’électricité, et qui ne demandent qu’à être rénovées pour fonctionner. Reste que le bâtiment est au bord d’une route trop fréquentée, et que l’hôtel ne serait intéressant que si un pont ou une déviation réglait cette question.

9 octobre : 

. Très sympathique article « Nouvelle vie au moulin de Mirloup ». Dans notre dernier bulletin (n° 89), nous évoquons sur plusieurs pages la renaissance de ce moulin à eau de Chiddes. Nos amis Amy et David Knafou viennent de s’y installer, en conservant la roue, les meules et le rouet de fosse, pour faire de l’agriculture la plus naturelle possible, Amy étant « naturopathe ». Ils travaillent à « une bonne rotation et une respiration des sols qui ne sont jamais labourés mais amandés, dotés de fumiers, paillés, recouverts d’une toile, etc… » En plus, le moulin est un jour par semaine ouvert à l’ancienne pour une vente directe… Sans préjudice d’animations musicales quelquefois. 

. « Visite de l’huilerie Réveillée » de St-Pierre le Moûtier annoncée pour l’après-midi du 21 octobre, sur rendez-vous.

12 octobre : Nos amis de l’écomusée du moulin de Maupertuis font savoir qu’ils organiseront des animations pendant les vacances scolaires de la Toussaint.

L’Yonne Républicaine

1er août : A propos du célèbre moulin à vent de Migé, sur la route de Clamecy à Auxerre, toute une page avec une belle photo. « Le moulin a enfin redéployé ses ailes ». « A Tire d’Aile », l’association qui s’en occupe, a dû faire opérer une réparation compliquée pour que les ailes tournent à nouveau. L’article rappelle que les ailes sont revêtues de volets Berton et non d’une toile : l’intérêt est que le meunier peut les déployer depuis l’intérieur du moulin, sans avoir besoin d’aller escalader les ailes. Le moulin de Migé peut être à nouveau ouvert à la visite.

31 août : Toute une page consacrée à la commune de Domecy sur Cure, limitrophe de la Nièvre, autrefois siège d’une abbaye (l’article n’en parle pas mais elle posséda des moulins). L’article s’achève en évoquant la « centrale électrique », fonctionnant grâce au lac du Crescent dont l’essentiel est côté Nièvre, surtout sur Marigny l’Église. « Construite entre 1930 et 1935, elle a une superbe architecture et on espère qu’elle sera classée au XXIe siècle. La centrale est parfois ouverte à la visite.

2 septembre : à Arcy sur Cure, la commune bien connue pour ses grottes préhistoriques en aval de Vézelay possède un grand moulin de deux étages plus le toit mansardé (on le voit sur la photo qui illustre l’article) : ses propriétaires l’ont restauré dans le but d’y présenter des expositions. La première est dévolue aux toiles de Marc Tanguy, un artiste « figuratif » « enseignant à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs » de Paris, qui expose du 4 au 27 septembre.  

Revues

Le Marteau Pilon, bulletin des Amis du Vieux Guérigny de juillet 2020, contient comme annoncé un grand article sur la cimenterie qu’a connue cette ville de  1872 à 1934 ; elle a eu des meules, ensuite remplacées par des broyeurs, et des blutoirs. En outre, la famille Tort, qui posséda la dite cimenterie, détint aussi le moulin  de Luanges, à Urzy, où elle fabriqua du ciment.

Notons aussi un article où il est question de la fameuse usine de la Chaussade à Cosne avec le rôle de ses roues hydrauliques., peu avant le confluent du Nohain et de la Loire.

Enfin bel hommage à notre ami Alain Bouthier, remercié pour le grand nombre d’articles qu’il a confiés au Marteau Pilon, et pour ses interventions à la tribune lors de conférences organisées par les Amis du Vieux Guérigny. En passant, le Marteau Pilon rappelle qu’Alain fut un de ceux qui ressuscitèrent le musée de Cosne.

Le bulletin n° 124 d’octobre 2020 de Moulins de France, la revue de la FFAM, est assez centré sur les moulins-bateaux, un sujet passionnant. Le groupe d’articles n’en parle pas, mais en Nivernais nous avons connu des moulins-bateaux sur la Loire à Decize, La Charité et Pouilly, et sur l’Allier à Chantenay-St-Imbert et Livry, tout près de St-Pierre le Moûtier. Un grand article évoque un moulin-bateau qui vient d’être reconstruit sur le Rhin, côté allemand. L’autre grand article fait un tour d’horizon des grands fleuves de France ayant porté des moulins-bateaux : la Seine bien sûr, la Garonne, le Rhône et son affluent la Saône (sont cités Chalon-sur-Saône et le Doubs, affluent de laSaône). Cela dit, à propos des « ponts à meuniers », s’il est sûr qu’un moulin-bateau pouvait souvent être amarré au pilier d’un pont, il faut être prudent : cela ne veut pas dire que tout moulin sous pont était sur bateau ; en particulier un pont pouvait porter des « moulins-pendants » ; comme l’auteur insiste à propos du « Pont aux Meuniers » de Paris, à mon avis ses moulins étaient « pendants », pas sur bateau.

. Le bulletin continue de publier la série d’articles que je lui ai proposée sur les moulins de Bourgogne. Cette fois c’est celui intitulé «Les moulins à céramique », à propos des meules qui ont pu être utilisées dans les tuileries et dans les ateliers annexes des faïenceries, notamment à Nevers.

Télévision

30 septembre, sur RMC Découverte, un excellent documentaire sur les canaux de Paris. A un endroit on capte les eaux de la Marne pour les faire monter dans un canal : c’est une fort belle roue Sagebien qui réussit cette performance ; en très bon état, elle est remarquablement présentée. Beaucoup de moulins de plaine optèrent pour cette roue à pales longues et larges, légèrement courbées, nombreuses et assez serrées, que mit au point l’ingénieur Sagebien.