Nouvelles meunières n°27

Nouvelles meunières

Actualités des énergies renouvelables

par Philippe Landry

Éolien :

Au niveau national

. Le Point, 2 janvier 2020 : 8 000 éoliennes sont en service fin 2019, couvrant 6,7 % de la consommation d’électricité. L’État souhaite arriver à 15 000 éoliennes d’ici peu d’années. En fait il lorgne surtout vers l’éolien maritime, se fondant sur l’équipement de Grande-Bretagne qui en est déjà à 2 000.

. Journal du Centre 25 février . Après que le Président de la République ait exprimé des réticences à propos de l’éolien, la ministre chargée l’environnement abonde en son sens, qui « déplore un développement anarchique ».  Mais comme l’État aime la contradiction interne, il ne renonce pas à son projet qu’il y ait en France 14 500 éoliennes en 2028 (dont les plus grandes en mer). Le 4 mars, le Journal du Centre livre un articulet selon lequel la ministre de l’Environnement annonce qu’elle a l’ordre du Président de charger les Préfets d’étudier « les secteurs adaptés à l’accueil de nouvelles éoliennes ».

Au niveau local

. Rebondissement du côté de St-Pierre le Moûtier. Présenté par la société Nordex, le projet d’implanter 4 éoliennes de 180 mètres à St-Pierre et Langeron avait été refoulé par la Préfecture, suite à l’action d’adversaires locaux qui soutenaient deux arguments :

. Pollution paysagère : gêne pour l’environnement des châteaux de Villard et d’Apremont (celui-ci étant sur la rive de l’Allier en face, côté Cher) ;

. Gêne pour divers oiseaux protégés.

Or la Nordex a saisi le tribunal administratif, arguant que ses éoliennes ne troubleraient que peu la vision depuis les châteaux, et qu’ailleurs les éoliennes n’avaient pas entraîné de mortalité particulière chez les oiseaux des espèces citées.

Journal du Centre 26 février : annonce d’un débat scientifique et public qui aura lieu à Saulieu le 29 février, organisé par Morvan en Colère, l’association ennemie du projet d’éoliennes affectant le secteur St-Léger-Vauban-St-Agnan.

12 mars : A Luzy, l’association Sauvegarde Sud-Morvan, qui lutte contre les projets d’éoliennes du secteur a invité l’écrivain Fagien Bouglé, un de leurs ennemis acharnés et passionné. Il vient de publier : « Eoliennes, la face noire de la transition écologique » aux éditions du Rocher, 240 pages.

13 mars : A Guérigny, devant 120 personnes, quelqu’un de plus posé, M. Jean-Mary Virely, chercheur au CNRS, invité par 7 associations de défense de l’environnement, a présenté les avantages et les inconvénients de l’éolien. Il a conclu que globalement les énergies renouvelables « profitent très peu aux territoires ». Cela a plu à l’auditoire.

Après tout, pourquoi pas ? Mais je ne vois pas en quoi le nucléaire ou l’énergie produite par la combustion du pétrole « profiterait » plus « aux territoires ». Francis Lefebvre-Vary a pris la parole pour défendre l’énergie hydraulique, mais l’article n’en parle pas.

Photovoltaïque

Le Journal du Centre évoque deux grands projets :

. Le 20 février : celui de Decize, piloté par la Communauté de communes du Sud-Nivernais, dans la zone industrielle du Four-à-Chaux. Une emprise de 16 ha lui appartenant, plus une autre de 4,3 ha projetée. La première devrait rapporter à la Communauté un loyer annuel de 2 500 € hors taxe par hectare.

. Le 22 février : à Cosne, un projet présenté par EDF. Emprise 28,4 ha, puissance 29,7 Mwc, du courant pour 15 000 foyers. Seulement les difficultés s’annoncent : d’abord le sol choisi est réservé à la production de fromage de chèvre Chavignol (d’où un avis défavorable de l’Institut national de l’Origine et de la Qualité), ensuite EDF n’est pas propriétaire, l’espace appartenant à trois personnes, dont seules deux pour l’instant sont d’accord.

. 2 mars : dans le compte rendu du conseil municipal de La Machine, « Un projet d’installation d’une centrale photovoltaïque est à l’étude sur le site de l’ancienne décharge de La Machine. Un dossier mené par la Communauté de communes du Sud Nivernais et un porteur de projet privé. » Le projet nécessitera une révision du PLU. « Ce projet serait une bonne chose car on ne peut rien faire d’autre sur ce site » dit le maire M. Barbier.

Journaux

Le Journal du  Centre

. Samedi 15 février : article sur Jean-Louis Faivre, qui « vient de sortir deux romans sur la vie paysanne à l’ancienne », en l’occurrence dans le Morvan. Il a eu en 2018 le prix Henri Perruchot, qui récompense un écrivain du Morvan ou travaillant sur le Morvan. Jean-Louis Faivre habite à Alligny en Morvan le moulin de Jarle, qu’il a équipé d’une nouvelle roue.

. Dimanche 16 février : compte rendu de l’assemblée générale de la section de Cosne sur Loire de la Caisse des Monuments Historiques de la Nièvre (Camosine), propriétaire du moulin de la Commanderie à St-Père. Justement, un des débats a posé la question : qu’en faire ? En effet, la remise en état semble d’un coût excessif pour la vénérable institution.

19 février : 

. Annonce d’une réunion sur le « bassin versant de la Nièvre » qui se tiendra à Prémery le 5 mars.

. A Sougy sur Loire, au sein de l’association « Rêv’Earth » un « couple veut faire découvrir les actions écologiques qui existent dans le monde ». On peut sans doute informer ces jeunes gens des nouvelles possibilités qu’offrent les récentes découvertes dans les turbines hydroélectriques. Par exemple, l’article nous apprend qu’en Uruguay, 90 % de l’énergie est d’origine renouvelable.

21 février : à Livry, M. Christian Barle vient de diriger pour la dernière fois la séance du conseil municipal de Livry. Il abandonne également son rôle à la tête de la Communauté de communes de St-Pierre le Moûtier. Au sein de celle-ci, il a été l’artisan de la restauration du moulin des Eventées et de l’huilerie Léveillé. Il était d’ailleurs à l’assemblée générale de l’association du moulin des Eventées en janvier dernier.

25 février : Annonce de l’assemblée générale de l’association du moulin de Maupertuis à Donzy, qui se tiendra le vendredi 28 février.

2 mars : Programme des « prix et des aides pour les propriétaires » des bâtiments et jardins ayant un intérêt historique, décernés par la Fondation pour les monuments historiques. « Plus d’informations sur www.fondationmh.fr ou en écrivant à contact@fondationmh.fr

8 mars : le peintre Antoine Paneda, qui nous a souvent confié des dessins et aquarelles de moulin (notre bulletin en a publié plusieurs, Francis Lefebvre-Vary vient d’acheter son « Moulin de St-Quentin sur Nohain »), vient de réaliser une maquette du château de Meauce, en cours de restauration. Elle sera visible au château au sein d’une exposition de ses œuvres du 10 juillet au 25 septembre. Au passage, l’article rappelle qu’Antoine a 90 ans ; on peine à le croire quand on le rencontre.

19 mars : « Corbigny : Les moulins continuent à tourner rond », le Journal du Centre livre un résumé de notre assemblée générale.

6 avril : A l’article « Pouillyssois… Le vent parfois allié de la vigne » est liée une photo intéressante : celle d’une éolienne de vigne. J’en avais parlé une fois dans Les Nouvelles Meunières : c’est une éolienne à deux pales seulement, haute d’à peine quelques mètres, peut-être une dizaine. Le mouvement qu’elle génère dans l’air évite que la vigne gèle. 

Revues

Régional de Cosne et du Pays charitois 4 mars : Ecomusée du moulin de Maupertuis. Forte haussse de fréquentation en 2019 : 2 323 visiteurs contre 1 696 l’an précédent. Le jeu « Le meunier maudit » a attiré 625 personnes. Parmi les projets, une nouvelle restauration de la roue. Article repris dans le Journal du Centre du 9 mars.

Centre-France, supplément Fémina  dimanche 16 février : grand article sur la ville italienne de Lecce et ses environs, dans les Pouilles, tout au sud de la péninsule, avec la photo d’une meule à huile : « Les Italiens disent que c’est à Lecce que l’on mange le mieux et dans les Pouilles, bien sûr, une vaste région agricole plantée d’oliveraies qui approvisionnaient l’Europe entière au XVIIIe siècle. A l’époque, le port de Gallipoli était le premier exportateur d’huile d’olive : le palais Granafei en témoigne, avec son ancien pressoir souterrain actionné par des ânes ».

Centre-France, supplément « Magazine » du 1er mars 2020 : double page sur le musée de Gergovie, en Auvergne. Gergovie est la sœur aînée d’Alésia car Vercingétorix y battit Jules César. Les trouvailles sont visibles dans un musée tout neuf aménagé à La Roche Blanche (Puy de Dôme). Une photo d’une salle du musée montre au premier plan une petite paire de meules gauloises ; elle ressemble à celles proposées au musée de Bibracte : du granit ou du grès clair, des dimensions modestes (moins de 50 cm de diamètre).

Supplément magazine du 5 avril : dans la rubrique « Le fin mot », explication de l’origine de l’expression « être au four et au moulin ». Malheureusement, l’auteur croit bon de se livrer à cette appréciation pour le moins hasardeuse : « Les occupants d’une terre seigneuriale devaient s’acquitter d’un impôt auprès du suzerain local pour utiliser le four et le moulin, qui bien souvent étaient sa propriété ». On lit souvent des bêtises sur la banalité, mais là c’est le pompon. Donc, dans l’ordre de ce pensum :

– Les gens en question n’étaient pas des « occupants » : ils étaient les sujets du seigneur, même s’ils étaient propriétaires de la terre « occupée » (pouquoi ne pas écrire qu’ils « l’encombraient », tant qu’il y est?).

– Encore une fois la banalité n’est pas un impôt : c’est l’obligation, pour les sujets de la seigneurie, de porter son blé au moulin du seigneur et à aucun autre.

– La banalité était attachée au moulin, et c’est son propriétaire, en effet, qui en bénéficiait ; lorsque le seigneur vendait le moulin à un roturier, le droit de banalité était transmis à celui-ci, et le seigneur y renonçait.

Toujours à propos de l’article en question, le dessin qui l’accompagne montre un moulin-tour avec les ailes en haut de la tour ; or cette disposition était rarissime :

. Soit il s’agissait d’un vrai « moulin-tour » : alors les ailes étaient fixées non à la tour elle-même, mais  au toit, qui tournait ;

. Soit il s’agissait d’un moulin-pivot : le corps du moulin tournait autour d’un axe, le pivot, et cette fois oui, les ailes étaient fixées en haut du corps du moulin, ce corps portant, en Anjou, le joli nom de « hucherolle ».

Exposition

Nous avons reçu le programme de la Maison Elsa Triolet Aragon, au moulin de Villeneuve, 78730 St-Arnoult-en-Yvelines, www.Maison-Triolet-Aragon.com. Plusieurs expositions et visites guidées. Le site est très joli.