Philippe Landry
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Actualités des énergies renouvelables
Dès la crise de 1973, l’État a préféré privilégier la production d’électricité par le nucléaire plutôt que par les « énergies renouvelables ». Or un réacteur nucléaire a une particularité : on ne module pas sa production. Et que se passe-t-il quand, comme depuis le 17 mars, un grand nombre d’établissements industriels et commerciaux sont à l’arrêt ? Hé bien ils cessent de consommer de l’électricité. Du coup EDF se retrouve avec une formidable quantité d’électricité à distribuer, avec ce problème qu’on ne peut la stocker. Le Canard Enchaîné du 15 avril raconte le résultat : « Depuis le confinement mis en place le 17 mars, EDF a dû, à plusieurs reprises, payer ses clients (de gros industriels surtout) pour parvenir à écouler son électricité ! Ainsi l’électricien a évité de mettre ses équipement en surtension, tandis que les bénéficiaires ont pu produire moins cher : non seulement le courant était gratuit, mais en plus les clients ont reçu une prime… » L’article précise qu’à la bourse européenne de l’électricité, le prix est certains jours négatif, et que les producteurs sont menés à offrir au client une prime de 76 euro par kw, dont le prix de vente contractuel est généralement de 42 euro. EDF est déjà déficitaire : cela annonce des lendemains… quelque peu électriques. Cela posé, l’article précise que pour les consommateurs individuels comme vous et moi, hé bien… une éventuelle baisse, c’est au mieux envisageable en 2021.
Eolien
Le Journal du Centre du 16 mai annonce qu’à Pougny le chantier, interrompu à cause de la crise sanitaire, a repris. « Le parc éolien bientôt achevé ». Pour l’une des éoliennes, on va creuser un modeste trou de 15 mètres de diamètre et 4 de profondeur. La dernière éolienne sera haute de 138,50 m au moyeu, avec des pales de 51 mètres, soit pratiquement 190 m de haut en bout de pales. La mise en service est prévue pour octobre. Le parc éolien de Pougny, composé de 11 machines, devrait alimenter 52 000 personnes hors chauffage.
Le département de l’Yonne demeure le plus pourvu en éoliennes dans notre région. A Sarry et Châtel-Gérard, 11 éoliennes devraient être livrées dans les mois qui viennent. Le chantier a été retardé par la faillite du premier sous-traitant, dont d’ailleurs un mât et une pale demeurent sur le site. Son successeur, la maison Siemens Gamesa, a légèrement modifié le projet : les nouvelles machines auront 150 mètres de haut et leurs pales tourneront dans un cercle de 114 mètres de diamètre (autrement dit chacune sera longue de 57 mètres). Une garantie de financement du démantèlement lorsque le parc sera en fin de vie a été déposée en préfecture : 50 000 euro. (Yonne Républicaine, 14 mars 2020).
Photovoltaïque
L’Yonne Républicaine du 24 avril 2020 annonce qu’à Tonnerre un terrain abandonné et en friche, devenu une décharge sauvage, va héberger une « centrale photovoltaïque ». L’électricité produite devrait alimenter 3500 personnes.
Le Journal du Centre annonce le 9 juin : « L’énergie passerra par les ombrières » : à Magny-Cours, 3 parkings seront couverts par « un système photovoltaïque ». Le chantier reprend. Il devrait s’achever fin août. « 28 000 m² d’ombrières fourniront une puissance totale de 5 250 Mwh représentant la consommation moyenne d’environ 1650 foyers (hors chauffage) ».
Les désastres de la continuité écologique
Dans l’Yonne, à Mézilles, un habitant lance une pétition contre un projet absurde. Au nom de la continuité écologique, on prétend aménager le Branlin (un affluent du Loing) pour faciliter la circulation du poisson, entre le Moulin Rouge et le Moulin de Corneil. On va investir là-dedans 180 000 euro ! L’habitant en question, Monsieur B. M. , souligne que la consultation démocratique de la population n’a pas eu lieu… et surtout que tout ce projet n’apportera absolument rien à la circulation des poissons et à la nature (YR, 21 mars 2020).
A propos, voici un bel exemple de l’utilité des réservoirs d’eau. Persuadée que l’Yonne allait entrer en crue au cours du mois de mars, l’administration a fait vider les barrages. Seulement voilà : mars et avril ont été particulièrement secs, entraînant un manque d’eau grave, dont vont pâtir les animaux en période de reproduction. Cela souligne une nouvelle fois l’intérêt de disposer de réservoirs d’eau assez remplis. (YR, 29 avril).
Journaux
Le Journal du Centre
. 23 avril : le petit commerce de Menou propose entre autres de la farine du moulin de Menestreau.
. 24 avril : dans le supplément quotidien « Et si on se changeait les idées », sous le titre « Les filles du diable de la Haute-Loire », toute une page consacrée à un moulin qui, parait-il, s’avéra la proie du diable en 1902 ; il s’appelait le moulin de Perbet, et son meunier Etienne Joubert. On le soupçonne d’avoir monté une comédie pour éviter la saisie de son moulin, qu’il aurait perdu aux cartes. Les photos montrent les dernières ruines dudit moulin.
29 avril : En Dordogne, M. Elie Coustaty profite de la crise pour produire encore plus à son vieux moulin à meules des environs de Sarlat. Un moulin à eau du XIVe siècle, qui semble avoir appartenu à l’évêque du secteur. Avant le confinement, il ne moulait pas plus de 20 kg par semaine : donc le moulin ne marchait que pour le folklore. Mais voici qu’il rend service à des voisins. Une belle photo le montre devant sa fort belle paire de meules avec une archure octogonale et une trémie, toutes deux bien claires, qu’il a donc dû faire refaire assez récemment. M. Coustaty porte la belle tenue blanche du meunier, sauf le bonnet : il est vrai qu’il a les cheveux blancs, ce petit jeune entreprenant.
14 mai : à Varzy, les volets de feu la pizzeria « La Séverie » sont clos. En attendant que l’établissement soit repris un jour, et à la demande de la municipalité, un artiste les a décorés, entre autres en y peignant un moulin « pour rappeler l’importance des énergies renouvelables ». Il s’agit de Nicole Sosiewicz.
20 mai : Nos amis du Moulin Blot, de Bouhy, font savoir que cette année ils renoncent à organiser leur petite fête sous les ailes du moulin à vent qui devait se tenir à la fin juin, dans le cadre des Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins.
26 mai : « Maupertuis rouvrira le 3 juin », tel est le titre de l’article à la bonne nouvelle, avec en photo notre ami Georges Narcy. Il expose les difficultés auxquelles l’écomusée a dû s’adapter.
10 juin : le moulin des Eventées en photo, à propos de la reprise des sorties et randonnées pédestres organisées par l’association de St-Pierre le Moûtier « Sur les pas de Jeanne d’Arc ».
L’Yonne Républicaine
7 mars : à Sens, destruction des anciens moulins St-Paul. Ce fut un ensemble d’immeubles colossal : la photo montrant la pelleteuse en train d’entamer la démolition indique au premier plan un immeuble de 8 étages, sachant que cet immeuble ne représente qu’environ 1/4 de tout le groupe. A la place s’élèvera un énorme ensemble d’habitations : « Les Terrasses de l’Yonne ».
9 avril : Les grands moulins Dumée, à Gron, en baisse d’activité à cause de la crise sanitaire. En effet, les consommateurs ont bouleversé leurs habitudes : ils achètent moins de pain et de gâteaux chez les boulangers et les pâtissiers (sans compter que les restaurants ne marchent pas), préférant fabriquer les fabriquer eux-mêmes à partir de sachets de farine. L’inconvénient est qu’un grand moulin comme la maison Dumée (90 000 tonnes de farine par an, environ 450 par jour), travaille plus avec les professionnels, pour un volume beaucoup plus importants. Les familles achètent plutôt des sachets de farine, avec cet inconvénient que les sachets, l’industriel doit les acheter à un fournisseur… lequel s’avère soudain débordé par la demande, d’où une difficulté provisioire. Par contre, un détail : l’essentiel des sachets de farine qu’on trouve dans les supermarchés est importé, ce qui offre provisoirement un débouché à la maison Dumée. Celle-ci a de toute façon les reins solides : en dépit du ralentissement de l’activité, elle ne met pas son personnel en chômage partiel.
Revues
Moulins de France (revue de la FFAM – avril 2020 n°122
Numéro très intéressant, dont je ne cite ici que quelques articles :
– « Combien d’années 2019 faudra-t-il avant que la politique dévastatrice de la restauration écologique soit révisée » : l’article souligne qu’à cause de l’été particulièrement sec, beaucoup de sources ne coulent plus, ce qui rend toujours plus nécessaire de préserver des réservoirs d’eau. La FFAM a été reçue au Sénat, où une proposition de loi est en cours d’élaboration.
– Deux articles sur une région de Normandie comprenant les départements de la Mayenne et l’Orne.
. La Mayenne : incroyable histoire de ce qui n’est plus qu’un village, Ste-Suzanne : il connut un nombre formidable de moulins, dont un magnifique moulin à papier en cours de restauration, dans lequel on fabriqua le carton des cartes à jouer.
. L’Orne pendant la guerre de 1939-40 : les difficultés des moulins face aux autorités allemandes, mais plus encore face à l’administration française, qui s’avéra particulièrement lourde et inefficace, avec son « Ravitaillement général » noyauté par l’armée. Le développement est intéressant : je pourrais m’amuser à prendre le texte et remplacer tous les noms de moulin par des noms de leurs homologues de la Nièvre.
– J’ai bien aimé les articles sur les petits moulins à vent du sud de la Bretagne et sur les moulins à eau du Bas-Rhin (il y a très longtemps, j’avais rapporté pour le bulletin quelques articles de mon séjour en Alsace).
– Enfin la revue continue de publier les articles que je lui ai confiés sur les moulins de Bourgogne (on a le temps : je lui en ai adressé 16) ; dans ce numéro, il s’agit des moulins à vent et des moulins mus par d’autres énergies sauf l’eau tels les moulins à vapeur.
Pays de Bourgogne b° 259 de mars 2020
Incidemment, on apprend qu’Emile Zola n’a pu avoir d’enfant avec sa femme, mais qu’il en a fait deux à sa domestique Jeanne-Sophie-Adèle Rozerot, laquelle présente à nos yeux l’avantage que son papa était meunier à Rouvres-sous-Meilly en Côte-d’Or. J’ai étudié une carte : c’est tout près de Montbard. Emile Zola a fini par reconnaître les deux enfants et leur donner son nom… Ce qui ne manque pas d’interpeller les Clamecycois : c’est qu’une plaque sur une place rappelle que le gendre d’Emile Zola fut sous-préfet de Clamecy, et que de ce fait sa gente épouse y séjourna plusieurs mois.
Bulletin des Amis du Vieux Varzy n° 31 marqué 2018 mais bouclé en mars 2020
Concernant les moulins, il contient :
. Essentiellement mou article « Quelques moulins autour de Varzy » : Courcelles (dont celui de notre ami Philippe Gilles, que j’avais consulté d’ailleurs), Oudan et Marcy.
. Incidemment trois détails :
. D’une part à propos d’un résistant natif de Varzy ayant commis des sabotages à Auxerre et alentours ; il provoqua l’incendie de l’usine « de filets de camouflage du Moulin de Préblin, installée par les Allemands ».
. D’autre part à propos d’une offensive des loups qui en 1801 tuèrent plusieurs enfants dans les environs de Varzy, deux meuniers sont cités : Marriaux à La Chapelle-St-André, dont la fille échappe de peu à un loup, et Dubois, meunier du moulin Demeulaine dans la même commune, qui réussit à tuer un loup de 2 coups de fusil.
Le Monde des Moulins, n° 72, avril 2020 :
Plusieurs articles intéressants sur les moulins de diverses régions de France, des Caraïbes (moulins à sucre), d’Ukraine (surtout des moulins à vent). Et puis un écho : « Avallon : au bord du Cousin, un frère et une sœur ont réhabilité le moulin familial Léger ».
Ils s’agit bien sûr de nos amis. Un article est paru dans l’Yonne Républicaine, qu’on peut consulter sur internet : https.//www.lyonne.fr/avallon-89200/actualités/au-bord-du-cousin-un-frère-et-une-soeur-ont-réhabilité-le-moulin-familial… 13693171.
Trouvailles inattendues
Le hasard fait bien les choses. Faisant des recherches sur l’histoire de la petite commune de Béard, j’ai appris qu’elle avait abrité une « communauté familiale ». J’ai donc regardé si elle était citée dans un livre que je n’avais plus ouvert depuis au moins 20 ans : « Les aspects géographiques des communautés familiales de France centrale », de Jean Chiffre, paru en 1985 aux Editions Universitaires de Dijon. Je n’ai pas trouvé la famille que je recherchais, mais ça m’a indiqué deux pistes :
. A Châteauneuf-Val-de-Bargis, une communauté dite Les Rignaults habita au lieu-dit « Le Moulin »:en 1762, année de sa dispersion. Elle y possédait des biens depuis le début du XVIIe siècle. Jean Chiffre n’indique pas qu’elle possédait le moulin, mais sans doute au moins l’exploitait-elle.
. Dans l’Autunois, le long du Méchet, nous avions évoqué naguère le moulin des Buchillons. Or il conserve cette appellation en souvenir d’une famille de ce nom, qui y exploitait des biens au XVIIe siècle. Jean Chiffre ne précise pas si elle possédait ou exploitait le moulin.