Les nouvelles meunières – Novembre 2017

Nouvelles meunières

Nous préparons déjà le bulletin n° 85 à paraître en mai-juin 2018. Mais déjà la quantité de « nouvelles meunières » est  très importante. En plus une parution tardive leur ferait perdre de l’intérêt. C’est pourquoi nous les proposons  dès ce mois de novembre 2017 sur internet. Bonne lecture ! 


Fermeture d’un des derniers moulins en activité de la Nièvre

  Malheureusement, le moulin du Couloir, à Dommartin, au pied de Château-Chinon, ne fonctionne plus depuis le 30 juin 2017. Cela s’est fait très discrètement, un peu comme la cessation d’activité des moulins de Chassy sur Montreuillon et La Tournelle à Arleuf, ses principaux concurrents. Nous reviendrons prochainement sur l’histoire du moulin du Couloir.

Musées et expositions

Musée d’Autun

Un grand tableau montre le siège d’Autun lors des guerres de religion, en 1595. On y distingue deux moulins, dont celui proche de la porte d’Arroux, donc en fait celui qui se trouve sur le Ternin juste avant qu’il ne se jette dans l’Arroux. C’est aujourd’hui l’hôtellerie du Vieux Moulin, où nous avons été reçus voici quelques années lorsque nos amis de Saône-et-Loire ont organisé une visite des moulins d’Autun.

Musée de Clamecy

  Outre quelques meules gallo-romaines, le musée de Clamecy propose une faïence portant un moulin à vent avec ses 4 ailes, et surtout, dans la salle consacrée au flottage, une très longue carte de l’Yonne de sa source à Surgy, indiquant parfois les moulins. Cette très belle carte, en couleurs, est des années 1880. 

 La librairie du musée propose notamment plusieurs des fascicules édités par la Bibliothèque municipale de Clamecy « Rivière d’Yonne » relatifs au flottage, présentés par feu notre ami Emile Guillien. Dans le numéro 1 paru en 1994, concernant les années 1767-68, on remarque cette liste des moulins et foulons depuis Chaumard jusqu’à Lucy (aujourd’hui département de l’Yonne) : Pélu et Blaisy, Chassy et Montreuillon, Les Grands Moulins, Renard, Michelot, Tavernay, Marcilly, un moulin non nommé au niveau de la Collancelle, La Chaize et Eugny, Marcy situé sur Chaumot et Marcy sur Chitry les Mines, Chitry, Marigny, Combres, Mont à Ruages, Monceaux, Raveton, moulin Brûlé, St-Didier et Curiot, Vaivre, Les Trois Quartes, Amazy, Asnois, Brèves, Villiers, Cuncy, Armes, Clamecy, La Forêt,  Coulanges, Crain et Lucy.

Ces moulins étaient contraints au chômage lors du grand flot. Le propriétaire était indemnisé. 

Exposition

Au Salon d’Automne du Groupe d’Emulation artistique nivernais, qui se tient du 13 au 25 novembre, on remarque le très beau tableau de René Barle : « La quête », qui montre Don Quichotte et Sancho Pança arrivant devant 5 magnifiques moulins à vent. Comme le public est invité à voter pour le plus beau tableau de l’exposition, ce serait bien que tous nos adhérents aillent voter pour ce tableau.

Livres

«Anciens moulins du pays lyonnais », Araire, groupe de recherche sur l’histoire et le folklore de l’ouest lyonnais, juin 1999. Evoquons ici ce secteur du département du Rhône qui ressemble fortement au  Morvan ;  son plus haut sommet culminant à 987 m est plus élevé que celui du Morvan qui culmine à 901 m. On a donc des vallées profondes très encaissées, qui ont connu beaucoup de moulins, situés loin des villages haut perchés.. Les moulins ont souvent appartenu à des seigneurs ou des monastères, voire à l’archevêque ou à l’hospice de Lyon, qui les soumettaient à la banalité, mais peu à peu les bourgeois de Lyon ont acquis la plupart de ces moulins. Deux différences importantes par rapport au Morvan :

– En général le moulin à blé était accompagné d’un autre atelier à une roue ,travaillant le tan mais aussi le chanvre et le trèfle, et cela d’une manière visiblement considérée comme importante, alors qu’en Morvan on n’en parlait pratiquement pas.  Plusieurs pages du livre évoquent le travail du chanvre.

– Souvent le moulin a été équipé d’une roue  horizontale à cuillers placée sous le bâtiment, comme celles du Midi tout proche. Cependant les dessins du livre montrent de fort belles roues à augets posées sur le pignon comme la majorité de celles qu’a connues le Morvan.

Almanach

« L’Almanach bourguignon pour l’an 2018 », que publient les Editions Arthéma, d’Annecy, contient notamment, pages 70 et 71, un article signé Landry : « Les moulins, jadis moteurs de l’industrie en Bourgogne », la plupart des photos montrent des moulins de la Nièvre. 

L’Almanach contient de nombreux articles intéressants dont « Le tisserand au travail dans la Nièvre » qui traitait la laine et le chanvre avant le passage au foulon.

Revues

Théodore-Joseph-Hubert Hoffbauer Vue panoramique de Paris en 1588, depuis les toits du Louvre, avec le pont Neuf en construction1890 Photo (C) RMN-Grand Palais / Agence BullozParis, musée Carnavalethttp://www.carnavalet.paris.fr/ Photo libre de droit

Missives, septembre 2017 : la revue de la Société littéraire de la Poste évoque dans un article sur le Paris d’autrefois le fameux Pont aux Meuniers : elle précise qu’il avait été construit au XIIe siècle pour relier les 13 moulins qui flottaient entre ses piliers (à mon avis il s’agissait plutôt de moulins pendants). Evoqué par Victor Hugo dans « Notre Dame de Paris », ce pont portait des maisons dont certaines passaient pour borgnes, ce qui aurait généré l’expression « jeter son bonnet par-dessus les moulins ». L’article indique qu’à la fin du XVIe siècle, le pont s’est effondré, entraînant la mort de 150 personnes.

Plan de Paris par Truchet & Hoyau – 1550

La Chapelle de Coise

A propos des Monts du Lyonnais, à Coise se trouve une jolie chapelle dominant la vallée de la rivière du même nom, avec un beau belvédère. Des panneaux relatent l’importance des moulins de cette rivière. Certains racontent la catastrophe de  1834, au cours de laquelle une crue formidable emporta tous les moulins, les dépendances avec le bétail qu’ils abritaient. Notons ce détail insolite : des meules, emportées comme fétu de paille malgré leur poids, n’ont jamais été retrouvées !

« Le Morvandiau » renaît depuis quelques mois, non sans difficultés, puisque le numéro sorti en octobre 2017 porte comme date « hiver 2016/printemps 2017 ». Mais ce numéro nous intéresse beaucoup, pour les articles suivants : 

– Dans son roman « L’idée du Simon Juzot » Philippe Berte-Langereau: pour se payer la tête des gens qui ont prétendu construire une tour au sommet du Haut Follin prête au héros de cette nouvelle l’idée d’y poser un moulin à vent persan : un moulin qu’il décrit avec précision, c’est-à-dire fait de claies pivotant autour d’un axe vertical. Ce moulin à vent, ici aux proportions gigantesques, devrait produire de l’électricité, tout en attirant les plus grandes foules de visiteurs ébahis. Mais dans ce conte la nature empêche la réalisation de ce projet pharaonique. 

« Le métier d’avenir », de Madeleine Joachim-André, rend hommage à M. Pierre Joachim,  son père, qui tint le fameux moulin à huile de Lormes, rue des moulins – c’était géographiquement l‘ultime moulin à eau du quartier. Feu Pierre Joachim fut adhérent à notre association. Il nous fit visiter son moulin à huile, et nous écrivit une importante lettre-témoignage que nous publiâmes jadis. Lorsque nous préparâmes notre numéro spécial sur les moulins à huile de Bourgogne, sa fille nous confia une documentation très intéressante. Dans cet article du Morvandiau, Madeleine Joachim-André évoque surtout ses souvenirs d’enfance dans l’huilerie, non sans de nombreux détails techniques, mais elle évoque aussi les nombreux champs de navette, autrefois matière première de l’huile dans les régions pauvres comme le Morvan, lesquels champs mettaient au printemps beaucoup de jaune vif dans la nature. 

– Le hasard fait qu’un troisième article, « Portrait de nos musiciens », évoque incidemment notre ami Pierre Joachim :  c’est qu’il animait volontiers les bals morvandiaux par la grâce de sa vielle à roue. Il fut l’un des meilleurs parmi les  musiciens qui relancèrent la musique traditionnelle en Morvan. Très intéressé par l’histoire et la culture dans le Morvan, il fut membre du conseil  d’administration de l’association La Morvandelle, qui publiait Le Morvandiau de Paris.

Etudes bourbonnaises, bulletin n° 350, juin 2017 : très intéressant article « L’utilisation ancienne de l’énergie éolienne dans le Bourbonnais », évoquant des moulins à vent de l’Allier, et quelques éoliennes.

Journaux

Le Monde, le 27  octobre 2017, consacre toute une page à un client de nos amis de l’huilerie du moulin de l’Ile à Donzy, avec sa photo à côté de la fameuse meule. Titre : « Un petit secret qui sent la noisette ». Et en sous-titre : « Tous les grands chefs se l’arrachent. Inventée par hasard par un nuciculteur de la Nièvre, la Cazette sublime les plats étoilés. Voyage sur les terres de ce condiment gourmand aux arômes caféinés ». L’auteur expose que M. Alain Desboudard, ancien cadre à l’Anpe et ex-maire d’Ourouër, a découvert qu’en torréfiant la noisette, il obtient un produit absolument savoureux : de grands chefs de cuisine l’utilisent pour réussir par exemple des gâteaux somptueux. M. Desboudard apporte parfois ses noisettes à l’huilerie de Donzy pour en obtenir une huile non moins savoureuse.

Le Journal du Centre

– Le 4 mai, il rend compte de l’assemblée générale des Amis du Vieux Varzy.  Elle se propose de faire de la fameuse ancienne huilerie un lieu d’animation : Jean Dollet, conteur-musicien, viendra y animer une veillée le 6 octobre. En outre, il est question de remplacer la porte d’entrée par une grille réalisée par des ferronniers d’art : ainsi seraient visibles de la rue tous les anciens articles de l’huilerie.

– 13 août :  le Journal du Centre reproduit un texte du 15 mai 1981 annonçant la pose d’une grande roue au moulin de Chamilly, à St-Aubin les Forges. Œuvre de M. Raymond Siguret, menuisier à Guérigny. La roue mesure 3,80 m de diamètre et pèse 5 tonnes. Une grue a été nécessaire pour son installation. 

– 20 août : La superbe abbaye de Fontenay, en Côte-d’Or, si justement célèbre, aura 800 ans en 2018. Rappelons qu’elle contint une forge hydraulique, et qu’après la révolution de 1789 elle devint un grand moulin à papier pour plus d’un siècle, dont plusieurs décennies sous la direction de Montgolfier, des descendants de ces papetiers de l’Ardèche qui inventèrent la montgolfière. Une roue hydraulique vient d’y être posée. La grande beauté des bâtiments,  dans un paysage merveilleux, fait de Fontenay un des plus magnifiques sites de Bourgogne. De nombreuses manifestations devraient avoir lieu pour ce huitième centenaire.

La forge de l’abbaye de Fontenay

– 19 septembre : notre ami Philippe Gilles est élu maire de Courcelles, à l’unanimité du Conseil municipal. Toutes nos félicitations. On se rappelle qu’il a fait reconstruire la roue de son moulin de Chivres.

– Le même jour un article évoque les problèmes d’eau potable de Rangère, àVillapourçon ; l’eau issue du lac y est désagréablement ferrugineuse. J’en parle ici parce que c’est un curieux retour de l’histoire. Sur l’une des photos de l’article on aperçoit l’ancien moulin de Rangère. Quand le nouveau lac a été construit à la place de l’ancien, plus  petit, il devait alimenter en eau les localités de la vallée de la Dragne ou proches, dont peut-être St-Honoré, mais il leur a réservé tellement d’eau qu’il a réduit celle qui alimentait les moulin de Rangère. L’exploitant a dû le fermer, avec une indemnité assez mince pour l’époque.

– Le 27 septembre, toute une page évoque « Lormes, une autre ville lumière » : c’est qu’en 1897 a été inaugurée à Lormes une usine hydroélectrique, une des toutes premières du Morvan. Située au début des gorges du Narveau, tout au bout de la rue des moulins, elle recevait directement l’eau de l’historique étang du Goulot par une conduite particulière de façon qu’elle ne soit pas gênée par les prises d’eau des dits moulins. Elle bénéficiait d’un barrage créant un petit réservoir. Ce barrage a été  récemment démoli, car il menaçait ruine.  

– 19 octobre : Grand article sur M. Fabrice Seutin, jeune boulanger de Narcy, très attentif à la qualité de la farine et du blé dont elle est issue. L’article met en valeur sa coopération en ce sens avec notre ami Ludovic Blond, qui a la même préoccupation en son moulin de Marteauneuf.

– Fin  octobre, les adorateurs du chocolat ont les papilles alertées : les meilleurs chocolatiers de France, constatant que l’industrie leur livre une matière première quelconque, décident qu’ils gagneront à pulvériser eux-mêmes les graines de cacao. Sans doute vont-ils s’équiper de meules analogues à celle qu’utilise leur collègue de Bayonne, au chocolat si fameux. On nous signale également un chocolatier ainsi équipé du côté de Tain-l’Ermitage, dans la Drôme.  Rappelons que longtemps les graines de chocolats furent broyées dans des moulins, l’un des plus considérables, avec ses 4 niveaux, ayant été celui de Renève en Côte-d’Or. Dans la Nièvre, à Balleray, le moulin de Champaudon aurait travaillé le chocolat.

Trouvailles de nos adhérents

Au cours de recherche dans les archives judiciaires des AD, Catherine Audin a trouvé les meuniers suivants : Sébastien Bailly à Champvoux en 1671, Jean Perceau au moulin de Ravery  à St-Léger de Fougeret en 1759, Antoine Dumaret à celui de Gravillot,, Château-Chinon, 1770… Dans le Bulletin de la Société nivernaise des Sciences, lettres et arts de 1880, Catherine cueille des moulins dits d’Espeuilles (vers Châtillon en Bazois), à blé, de Razières ( ?), de la Ferté, à draps (sans doute celui de Chantenay St-Imbert), existant en 1436.

Un autre adhérent nous transmet des extraits d’un bulletin du cercle généalogique relatifs àCessy les Bois, près  de Donzy, en 1651, évoquant surtout le moulin Chevenet, sur la Talvanne, alors à blé, dont la meule a pour diamètre entre 1,30 et 1,50 m. Le meunier doit chaque semaine au propriétaire, le seigneur de Chenevet, 4 boisseaux de mouture, et par an 6 boisseaux de froment, 2 chapons et 6 poulets. Cessy compte trois autres moulins, dont le « Moulin Bourguignon ».

Francis Lefebvre-Vary a retrouvé une coupure du Journal du Centre du 23 septembre 2013, pour le centenaire d’un article paru dans la Tribune Républicaine en 1913 : « Le meunier, la laveuse et les billets », à prendre plus ou moins au sérieux.

 Donc un meunier de Cosne sur Loire vient d’être chargé de nettoyer le lavoir qui jouxte son moulin, que paraît-il des romanichels ont laissé dans un état lamentable, avec force paille quelque peu souillée. Comme de nombreuses laveuses attendaient qu’il ait fait laver l’endroit, il dépêcha son commis, mais en lui confiant une mission :    exhiber soudain des billets de 

banque en prétendant les avoir trouvés dans la paille. Aussitôt  les laveuses se seraient précipitées pour chercher dans la paille s’il y avait effectivement des billets, et pour ce faire auraient… nettoyé le lavoir. Seulement tout cela s’est fait dans un grand tumulte, qui a dégénéré en bagarre entre ces dames et  la gendarmerie a dû  accourir pour ramener le calme. Le meunier a été contraint d’avouer qu’il avait monté un canular mais les gendarmes n’ont pas montré un grand sens de l’humour. il a dû prouver que les billets susvisés étaient bien à lui.

Françoise Radoux nous confie une petite plaquette : « Moulins de Vendée ». Elle évoque 23 moulins, à vent ou à eau, dont 10 ouverts régulièrement à la visite. Il y a aussi des explications sur les meules. La plaquette, gratuite, a été éditée par la région « Pays de Loire ».

Notes de lecture

Edgar Allan Poe, contes, essais, poèmes, Editions Robert Laffont, collection Antoine  Bouquins.

Mon grand écrivain américain préféré, si j’excepte Mark Twain, n’a guère travaillé sur les moulins, hélas, préférant les tombes et les cercueils où il aura toute sa vie craint d’être enterré vivant. Il est cependant question de moulin dans le très angoissant conte “Le puits et le pendule”, qui narre l’horrible angoisse d’un prisonnier à Tolède, avec ces phrases que Baudelaire traduit ainsi : “Après quoi le son des voix des inquisiteurs me parut se noyer dans le bourdonnement indéfini d’un rêve. Ce bruit apportait dans mon âme l’idée d’une rotation, peut-être à cause que dans mon imagination je l’associais avec une roue de moulin.” Plus loin le prisonnier s’aperçoit qu’un pendule est en train de descendre du plafond au-dessus de lui, cela en oscillant : une lame qui le termine est destinée à le découper. On peut penser que ce pendule est mu par la roue du moulin, d’autant plus que tout à la fin c’est un bourdonnement analogue au son initial sus évoqué qui annonce l’arrivée du libérateur de ce prisonnier (un critique y a vu une reprise de l’évocation du moulin, comme en symétrie par rapport au début).

Livres d’art montrant des moulins

Des trois grands peintres fils ou petits-fils de meunier : Rembrandt, Constable et Paul Delvaux, le premier est celui qui suscite le plus de livres. La Médiathèque de Nevers tient à la disposition du public au deuxième étage plusieurs livres sur Rembrandt (on y trouve toujours au moins un moulin à vent, et ce n’est jamais le même d’un livre à l’autre). 

La même Médiathèque  propose un très beau livre de 1984 « La peinture hollandaise dans les musées d’Union soviétique », lequel présente de superbes moulins à vent d’auteurs méconnus : Andréas Schilfout page 302 et Joost Corneliz Droochsloot page 184. Elle a aussi des ouvrages sur les peintres de l’école de Barbizon, XIXe siècle, montrant pas mal de tableaux de moulins, dont certains de Corot.

Par ailleurs, on m’a donné un vieux livre en noir  et blanc sur Palladio, le grand architecte de Venise au XVIe siècle (contemporain du Titien, de Véronèse, etc.). On lui doit de magnifiques bâtiments qu’on admire encore aujourd’hui, en particulier le long du fameux Grand Canal. Palladio était fils de meunier.

Rembrandt

Le moulin

Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais

Anthonie Waterloo

Le moulin

Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais

L’actualité des énergies renouvelables

Globalement les nouvelles n’inspirent pas à l’optimisme

L’Etat continue d’avoir une politique hypocrite envers les énergies renouvelables. Il énonce qu’il faudrait les développer mais laisse les embûches prospérer. La revue « Alternatives économiques » n° 369 de juin 2017 titre avec raison : « Comment les lobbies de l’électricité freinent la transition énergétique », avec un encart : « L’investissement dans les renouvelables s’est effondré ». De nombreux pays d’Europe connaissent la même situation : Libération écrit le 31 mai 2017 : « En Espagne… la part des « énergies renouvelables ne progresse quasiment plus. » Le 9 novembre, Le Monde titre : « Nucléaire : Nicolas Hulot renvoie à plus tard la transition énergétique ». 

De toute façon, en se désengageant de la production et de la distribution d’électricité, l’Etat s’est condamné à ne plus rien maîtriser, abandonnant tout au hasard des marchés. Le 11 novembre, dans sa partie « Magazine » du samedi consacrée à l’économie et à la bourse, le Journal du Centre expose, sous le titre « Les énergies vertes en fusion », que les plus grosses entreprises qui s’en occupent avalent les plus petites et opèrent des concentrations entre elles, ce qui peut diminuer les coûts d’investissement, d’autant plus que les équipements sont de moins en moins onéreux. Mais cela entraîne que « les prix de vente de l’électricité solaire ou éolienne (terrestre) ont plongé, de 30 à 40% dans des pays clés comme l’Inde, l’Allemagne et la Turquie ». 

Par ailleurs, quand un ministre évoque le développement éventuel des renouvelables, il ne parle que du photovoltaïque ou de l’éolien, jamais de l’hydroélectrique.

Le photovoltaïque continue d’avoir le vent en poupe

Le potentiel hydraulique demeurant ignoré par l’Etat, c’est surtout le photovoltaïque qui est soutenu, en particulier par les organismes locaux. Le Journal du Centre du 5 octobre 2017 publie une page sur les efforts en ce sens, notamment avec le soutien de la Chambre d’Agriculture. Elle a aidé à l’aménagement de  14 bâtiments dont les propriétaires sont regroupés  dans une association, la SAS 58 Solaire. Par exemple un agriculteur de Pazy précise qu’il est satisfait de son investissement. Le coût de celui-ci peut être relativement élevé, mais le gain financier par la vente d’électricité à EDF ou la consommation domestique semble le compenser nettement.

  Le 29 septembre, le Journal du Centre annonce deux grands projets : l’un sur 20 ha près de l’aérodrome de Cosne sur Loire, dont une grande partie de l’espace est en friche : c’est la société Luxel qui projette de l’exploiter; l’autre sur le commune voisine de Tracy sur Loire, dans une ancienne carrière, le projet n’étant pas détaillé par l’article.

L’Eolien bénéficie de moins de faveur

Au niveau national, il est en grand danger, l’armée prétendant que les éoliennes perturbent ses radars ; des généraux poussent pour que le gouvernement interdise les éoliennes sur la moitié du territoire.  

Seule éclaircie, une éolienne flottante est, en octobre, en cours d’achèvement à St-Nazaire, elle devrait être prochainement amarrée vers Le Croisic.

Dernière minute : le gouvernement se pencherait sur un assouplissement de la réglementation sur l’implantation d’éoliennes géantes.

Fort justement le Journal du Centre du 10 octobre titre : « Nièvre : l’Eolien cherche son souffle ». Plus loin les rédacteurs précisent que parmi les nombreux projets, seul celui de Pougny est en voie d’achèvement. Tous les autres sont à l’état d’étude ou soumis à différentes procédures, dont certaines judiciaires : du nord au sud, St-Quentin sur Nohain et St-Laurent l’Abbaye, St-Germain-des-Bois et Tannay, Bazolles, St-Sulpice, Langeron et St-Pierre le Moûtier, et tout le groupe de Cercy la Tour à Luzy en débordant en Saône-et-Loire du côté d’Issy l’Evêque et Montmort.

A propos de ce dernier projet, le Journal du Centre du 9 novembre consacre toute une page à l’évolution des idées de son auteur, la société Global Wind. Soutenant que,en raison du coût du raccordement au réseau électrique, il vaut mieux poser beaucoup d’éoliennes, elle envisage d’en monter environ 56 ! Les oppositions se font toujours plus vives, déplorant que sur tel et tel point le Préfet aurait pu annuler au moins une partie du projet (date limite du dépôt de certains détails déjà dépassée). Ce qui le rend le plus problématique, c’est que certaines éoliennes seraient visibles depuis le Mont-Beuvray. On se rappelle qu’un projet dans le Cher a été refusé parce que les éoliennes auraient été visibles dans le champ de vision du clocher et des remparts de La Charité sur Loire.

L’article du 10 octobre n’évoque pas le projet de Dampierre-sous-Bouhy. C’est parce que  5 éoliennes y tournent, cela depuis avril, et le Journal du Centre du  13 octobre décrit leur inauguration officielle, œuvres de la Sté Intervent, filiale d’Enercon, une firme allemande qui emploie 700 personnes en France avec 1500 « machines installées ». 

Le 14 octobre surgit un nouveau projet : Fertrève et Diennes-Aubigny. Mais ses adversaires affirment que les éoliennes y gêneraient un oiseau rare fréquentant ce secteur, la cigogne noire. Cependant, vu la vitesse de rotation d’une éolienne, assez modérée, est-ce que vraiment un oiseau peut être gêné ?

Petites éoliennes

La revue  La Maison électrique, dans son numéro d’octobre-novembre 2017, déconseille les petites éoliennes analogues à celles que d’aucuns ont posées sur le pignon d’une maison individuelle : le rendement est largement insuffisant en dessous d’un mat de vingt mètres. Elle n’évoque cependant pas les éoliennes sur bateau, comme on en voit sur des navires de plaisance, qu’ils soient fluviaux, comme ceux que nous avons souvent évoqués dans ce bulletin, ou maritimes comme celui photographier dans le port d’Honfleur (on remarque que celui-ci capte aussi l’énergie solaire).