Nouvelles meunières n° 63

par Philippe Landry

Notre assemblée générale du 16 mars 2024 à Guérigny.

Le Journal du Centre l’a très bien annoncée, et en a fait un commentaire le 20 mars sous le titre en deux lignes : 

«Guérigny : Les moulins jouent un rôle clé dans la gestion de l’eau.

Une ressource à préserver. »

La naissance de « l’Association des Riverains des cours d’eau de la Nièvre » et les journées du Patrimoine de Pays et des moulins (22 et 23 juin) sont annoncées en fin d’article.

Actualité des énergies renouvelables

Application de la loi pour « l’accélération de la production d’énergies renouvelables » du 10 mars 2023.

Voici les communes qui ont consenti à se déranger un peu à ce sujet avec la date du Journal du Centre qui en fait état : Arbourse (en tout cas la sous-préfète insiste au cours de sa visite) 16 mars,  Ternant 13 mars, Couloutre 7 mars, Varennes-Vauzelles 15 mars, Trois-Vêvres 17 mars, Chevenon 18 mars, Planchez en Morvan 19 mars, Varzy 20 mars, Parigny les Vaux 22 mars, Devay 21 mars, St-Germain-Chassenay 23 mars, Lormes 28 mars, Coulanges et Magny-Cours le 30 mars.

A Decize s’est tenue, à l’initiative de la Communauté de communes, une réunion intitulée « Rencontres citoyennes sur le thème du Plan climat air énergie », dans le compte rendu de laquelle on remarque : « Il faut impérativement agir, ce plan permet de traiter plusieurs axes » dont le développement des énergies renouvelables. (Journal du Centre 20 mars). La prochaine réunion du conseil municipal évoquera la question (30 mars).

Réunion également des habitants à Parigny les Vaux sur le même sujet : la méthanisation et l’éolien sont rejetés, ainsi que le photovoltaïque dans les zones sensibles et protégées. A des citoyens qui ont envie d’équiper leur toit de panneaux photovoltaïques, le maire a répondu que rien ne le leur interdit a priori. (27 mars)

Réunion également des habitants à Champlemy. Pas de risque d’éolien à cause d’un couloir aérien réservé à l’armée. La méthanisation ne serait acceptée que « en retrait de toute habitation ». L’agrovoltaïque acceptable à condition que les installations demeurent « compatibles avec l’exercice d’une activité agricole ». (27 mars)

Eolien

Inquiétude à Dornes : il est question d’installer des éoliennes géantes à  trois à Lucenay les Aix toute proche et dans la commune de St-Ennemond située dans l’Allier mais limitrophe de Dornes. (Journal du Centre, 28 mars).

Photovoltaïque :

Dans Le Journal du Centre :

A Fours : « Des panneaux photovoltaïques ont été installés sur les toitures des bâtiments du boulodrome » et « La centrale solaire a été inaugurée » (22 mars). 820 panneaux permettent d’alimenter 120 foyers. Le maire annonce un projet de panneaux à disposer sur une ancienne décharge.

A La Marche, « un parc agrivoltaïque de 50 ha à l’étude ». Deux agriculteurs et éleveurs sont partie prenante : les panneaux seraient disposés de sorte que des porcs et des moutons pourraient circuler dessous. On en escompte l’alimentation en électricité de 8 500 foyers, soit 85 % de la population de la commune. On vise un financement participatif qui apparemment est bien lancé. Rendez-vous à l’achèvement en 2027.

A Garchizy, un projet suscite l’hostilité du maire ; les panneaux seraient disposés sur une parcelle inculte de 6,9 ha autrefois occupée par l’armée. Le projet est porté par la société Soleil Eléments 58, dont Nevers Agglo serait participante à hauteur d’un tiers. Le maire s’y oppose pour les motifs qu’il n’a pas été informé en amont et que sa commune a un projet vers la cité des Jardins. La querelle a l’air d’avoir une arrière-pensée politique. (24 mars)

Fémina, le supplément pour les dames des journaux du groupe Centre-France dont Le Journal du Centre et l’Yonne républicaine, contient dans son numéro du 31 mars une page : « Panneaux photovoltaïques : Et si vous vous lanciez… » Elle s’adresse aux particuliers disposant d’un toit en assez bon état pour qu’on puisse disposer dessus des panneaux. L’auteur incline à recommander de s’en tenir à de la production domestique pour alimenter les appareils ménagers (il ne cite jamais le chauffage). Dans son esprit produire pour vendre à un distributeur d’électricité est possible mais cela ne lui paraît pas devoir être un objectif. Cela nous rappelle cet article que je citais récemment de Que Choisir : il affichait la même prudence.

Journaux

Le Journal du Centre :

18 mars : Philippe Fuzellier présente ses romans à la résidence médicalisée de Varennes-Vauzelles. Rappelons qu’il habite un ancien moulin à Alligny en Morvan.

22 mars : A St-Pierre le Moûtier, l’association « L’Huilerie Réveillée » a dressé le bilan de l’année écoulée, marquée par la visite de plusieurs groupes et la participation à des manifestations au moulin des Eventées. L’équipe se dote d’un nouveau président : M. Saltarin.

31 mars : A Luzy, « Notre Moulin » sera le 5 avril au centre des conversations sur « les tiers-lieux », réunion qui toutefois se tiendra à la salle des fêtes.

Revues

* Bulletin 2023 de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy.

Dans un grand article relatif aux crises de disette pendant la révolution de 1789 à Clamecy, j’ai noté qu’à aucun moment un meunier n’est critiqué comme « accapareur » de grain ni de farine ; l’article ne le dit pas, mais cela indique qu’alors à Clamecy aucun moulin n’est encore « de commerce », c’est-à-dire achetant le blé pour vendre la farine au boulanger. Les moulins travaillant « à façon » (traitant le grain apporté par un client et lui rendant la quantité de farine correspondante) ne stockaient ni grain ni farine.

* Deux articles remarqués dans Télérama : 

6 mars : annonce d’une émission de France Culture consacrée à Georges Pérec, en particulier sur un lieu qu’il fréquenta beaucoup : « Le moulin d’Andé, le lieu de l’Amour ». Le moulin d’Andé est sur la Seine en Normandie : c’est un ancien moulin pendant.

13 mars : double page sur Fontaine de Vaucluse et L’Isle sur la Sorgue, essentiellement parce que le grand poète médiéval Pétrarque y célébra Laure. A Fontaine, le Vaucluse fait une résurgence formidable, et comme Pétrarque habitait tout près : « De la fenêtre, peut-être apercevait-il les roues à aubes qui activaient la meule de moulins – à blé puis à papier ». « Le village compta quatre moulins à papier ». Une très belles photo montre une vieille roue à pales, en bois, envahie par la végétation. 

Rappelons que dans le même département, à L’Isle sur Sorgue, demeure un moulin à papier qui continue de se visiter en qualité de musée et de fabriquer des pages pour les touristes : « On peut y fabriquer sa propre feuille. » ; une brochure y est disponible rappelant l’histoire notamment de ses moulins à papier sous le titre « Vallis Clausa », du nom de cette vallée au haut Moyen Age ;. Un autre grand poète s’illustra en ces lieux : René Char (l’article ne le dit pas, mais il a eu un meunier parmi ses ancêtres). Site internet : www.moulin-vallisclausa.com.

Livre

Jean-Claude Gaillard, « C’est quoi un moulin ? » : dans des Nouvelles meunières récentes je disais en avoir trouvé l’annonce dans la revue de la FDMF. J’ai souscrit et je viens de le recevoir : un très beau livre grand format de 204 pages où l’auteur cite tous les moulins dont il a trouvé l’existence : moulin à couleur, à plâtre, « à scier les pierres en dalles », « à sessor ou des paludiers », etc. Par exemple à propos du « moulin à guède » que je préfère appeler « à pastel », puisque ce moulin servait à fabriquer cette couleur bleu clair, voici un extrait de la page que lui consacre Jean-Claude Gaillard : « Une fois cueillies à la main, les feuilles et les tiges sont broyées dans un moulin pastellier à sang, un manège fonctionnant à la sueur humaine ou animale, écrasées sous une grosse meule verticale à axe horizontal, comme les moulins à huile, tournant dans une auge de pierre… Le résidu séché sera mis en boules à la main, de la grosseur d’un poing ; les coques (ou cocagnes dans le Lauragais), seront disposées sur des claies ventilées en haut d’un mât… avant d’être mises en poudres sous des maillets dans un moulin hydraulique ». Je crois que c’est l’origine de l’expression populaire où il est question de « mât de cocagne ». Ci-contre au jardin du musée de la faïence à Nevers sont mises à pousser des « plantes tinctoriales », dont l’isatis tinctoria qui est la plante du pastel. En voici une photo avec le texte qui l’accompagne, où il est question de moulin.

Une mine formidable et fondamentale que l’ami des moulins doit avoir dans sa bibliothèque. Il m’est déjà arrivé d’évoquer d’autres livres de Jean-Claude Gaillard, en particulier celui sur les saints patrons des moulins, et celui sur le moulin de Montfermeil en Seine-St-Denis à la restauration duquel il a présidé. Il est désormais « président d’honneur » de l’Association de sauvegarde du Moulin de Montfermeil.

Télévision

Sur M6 ; émission Zone Interdite, dimanche 31 mars : 4 familles se lancent dans la restauration d’un grand bâtiment, successivement un château, une maison à colombages, un cinéma, et un moulin à vent. Les reporters les suivent pendant un an. La reconstruction du moulin à vent est plutôt intéressante ; il est au milieu d’une belle vigne du lieu-dit Florentin, à Gaillac dans le Tarn. C’est un moulin du XVIIe siècle, essentiellement en brique mais on distingue une ligne de pierre calcaire bien blanche. Le propriétaire du vignoble réussit à le reconstruire, aidé par le « Loto du Patrimoine » dont il reçoit 158 000 euro, ce qui représente les 2/3 du coût total (donc coût total 237 000 euro). A la fin on voit arriver le chapeau, qui a été préconstruit ; il pèse 2 tonnes et demie. La grue réussit à le poser du premier coup. Toutefois on n’assiste pas à la pose des ailes. On peut capter sur internet des images de ce moulin Florentin de Gaillac ; l’étiquette du vin du même nom en porte une jolie image symbolique.